mercredi 16 janvier 2008

Naissances en France 2006 : un bilan en trompe l’œil

Naissances en France 2006 : un bilan en trompe l’œil

L’INSEE, en janvier 2007, a salué par un communiqué triomphal le taux de fécondité français de 2006. Et le 22 mars 2007 une étude de l’INED a affirmé que les naissances étrangères ne contribuaient qu’à hauteur de 0,1 % au relèvement de la fécondité en France. Les démographes de l’Institut de géopolitique des populations ont une vision sensiblement différente. Affranchis des manipulations du « statistiquement correct » ils évaluent à moins de 662 000 les naissances métropolitaines de souche européenne et recalibrent autour de 1,71 le taux de fécondité correspondant sur 2005. Explications :
Le 16 janvier 2007, l’INSEE diffusait largement dans les médias une information à l’occasion de la publication du « Bilan démographique 2006 ». Selon ce communiqué, la France, avec 831 000 naissances, se situait au tout premier rang des pays européens pour la natalité. Et cet organisme y voyait le signe manifeste d’une reprise encourageante de la natalité dans notre pays, fruit d’une politique familiale heureuse poursuivie avec ténacité depuis des années Jusqu’ici, il n’y a évidemment rien à redire. Ceci étant, il est clair que des statistiques de cette nature exigeraient de la part de l’INSEE un complément d’explication qui permettrait aux Français de se faire une idée plus exacte de la nature du phénomène démographique en cours dans notre pays. Les conséquences, à terme, en seront, nul ne peut en douter, très considérables sur divers plans, notamment politique et religieux.
La situation démographique de la France peut s’analyser objectivement comme ci-après.
Il est exact que la France a enregistré l’an dernier un surplus de 20 000 naissances. Mais il faut savoir que ce surplus est dû à hauteur de 50 % aux jeunes femmes en âge de procréer appartenant aux ménages dont la personne de référence ou son conjoint est immigré en provenance de Turquie, d’Afrique noire et du Maghreb. La politique familiale, quelles que soient ses vertus, a peu de chose à voir là-dedans.
En second lieu, il importe de savoir également que les naissances des ménages provenant de ces trois pays (ou régions) représentent déjà environ 17 % du total des naissances métropolitaines (20 % avec l’outre-mer) et devraient, si cette tendance devait se poursuivre, représenter jusqu’à 30 % du total des naissances en métropole en 2030. A cette date, plus du quart des jeunes Français seraient d’origine immigrée ou étrangère, dont une majorité sous l’influence, au moins culturelle, de l’islam.
En dernier lieu, il convient de savoir que l’INSEE obtient ces chiffres en incorporant les naissances provenant des DTOM). Pourquoi pas ? Mais il faut l’indiquer clairement. Ce qui n’est pas le cas.Pour résumer, les naissances métropolitaines de souche européenne se ramènent à moins de 662 000 en 2006, soit 168 000 de moins que les 831 000 naissances indiquées par l’INSEE.

A) Partons du total : 831 000Moins l’outre-mer (DOM/TOM) : 34 000 naissances= 797 000 naissances pour la France métropolitaine seule.
B) La France métropolitaine, donc : 797 000 naissances.Moins les naissances de mères étrangères et d’origine étrangère, majoritairement musulmane (Maghreb, Turquie, Afrique noire) (2) : 135 000 (17 % du total des naissances) et moins l’outre-mer : 34 000, soit : 135 000 + 34 000 = 169 000 (outre-mer + mères étrangères) (3)soit, au total : 831 000 – 169 000 = moins de 662 000 pour la seule population métropolitaine de souche européenne (dans la mesure où il y a d’autres ménages dont la personne de référence ou son conjoint vient d’une autre immigration extra européenne que l’afro-musulmane) (4).
C) Quant au surplus de 20 000 naissances enregistré en 2006, il est dû : – à hauteur de 10 000 naissances aux jeunes femmes immigrées entrées en France les années précédentes ;– à hauteur de 10 000 naissances seulement à des Françaises de plus de 30 ans, conformément à un phénomène de rattrapage tardif (première naissance après 30 ans) constaté également chez nos voisins européens.
D) L’indice de fécondité réel ? On ne sait pas : 1,97 selon l’INSEE, probablement 1,86 selon d’autres sources (5). Pourquoi cela ?En raison de l’abandon, en 2002 (par l’INSEE avec Lionel Jospin), du recensement (6). La France ne connaît plus sa population avec précision (à 1 million ou 1,5 million près).
En conséquence, en matière de fécondité, on connaît le numérateur avec précision : le nombre des naissances ; mais le dénominateur, le chiffre des femmes résidant en métropole, est une estimation entachée d’incertitudes (vraisemblablement sous-estimée).
3. Conséquences
a) Sans une connaissance précise de la population française, il s’opère dans le silence un changement graduel de la composition démographique de la France : à un taux de croissance de 3 % l’an, la part des naissances d’origine africaine ou turque devrait atteindre 18 % en 2008, 23 % en 2020 et 30 % en 2030. Il ne faut pas se voiler la face : les conséquences en seront considérables sur le plan social, économique et naturellement religieux (notamment avec la montée en puissance du fait musulman).
b) Les Français sont placés devant une situation démographique qui leur échappe. Les statistiques ne sont pas fausses, bien sûr. Mais elles sont publiées sous une présentation difficile à comprendre qui ne permet guère de les interpréter convenablement.
c) Le discours sur « l’intégration » qui accompagne ces phénomènes ne s’est jusqu’ici jamais traduit dans les faits ; a contrario, un nombre croissant de Français d’origine étrangère (50 000 par an) cherchent leur conjoint dans le pays dont est issue leur famille puis le font venir en France.
Yves-Marie Laulan
Institut de géopolitique des populations
Polémia 23/03/07

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