mercredi 30 avril 2008

Le mythe des Schindler turcs

A Istanbul, il est de bon ton d’affirmer que la Turquie a sauvé de nombreux Juifs du nazisme. Une historienne turque balaie ce mythe.

L’un des mythes nationaux les plus populaires, chez nous, en Turquie, repose sur la croyance selon laquelle des diplomates turcs auraient sauvé des milliers de Juifs condamnés à une mort certaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui permet à bon nombre de Turcs de s’enorgueillir de la leçon d’humanité que leur pays aurait ainsi donnée au monde. Mais cela s’est-il vraiment passé ainsi ?

Il faut d’abord savoir que les premières manifestations de sympathie à l’égard du nazisme apparaissent en Turquie dès 1933, c’est-à-dire dès que les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne. Mais c’est véritablement à partir de 1937 que la propagande allemande prend son essor, avec l’ouverture d’un “office allemand d’information” à Istanbul, dans le quartier de Cagaloglu. Les articles et les caricatures visant les minorités – et en particuliers les Juifs – se multiplient alors dans la presse turque. C’est aussi cette année-là que le gouvernement turc demande à ses représentations à l’étranger de ne pas octroyer de visas à des Juifs, sans que cette directive ait d’ailleurs un caractère contraignant. En août 1938, le décret n° 2/9498 stipule : “Les Juifs qui, quelle que soit aujourd’hui leur religion, sont soumis à des pressions concernant leurs droits de résidence et de voyage dans les pays dont ils sont ressortissants seront désormais interdits d’entrée et de résidence en Turquie.”
Cette politique s’est illustrée concrètement le 8 août 1939, lors­que le Parita – un navire emmenant en Palestine un groupe de 860 réfugiés juifs venus de plusieurs régions d’Europe – fut obligé, après diverses avaries, d’accoster dans le port d’Izmir. Bien que les réfugiés aient hurlé : “Tuez-nous si vous voulez, mais ne nous renvoyez pas d’où nous venons”, le Parita fut chassé sans ménagement du port d’Izmir par deux bateaux de la police maritime turque. Le lendemain, le quotidien turc Ulus titrait en une : “Ces bons à rien de Juifs ont quitté Izmir”.
Il faut aussi rappeler que la signature du traité d’amitié turco-allemand, le 18 juin 1941, fut accueillie très favorablement dans le pays. Quand l’armée allemande attaqua l’Union soviétique, le quotidien officiel Cumhuriyet célébra l’événement quatre jours plus tard en titrant : “La nouvelle croisade !” Le rédacteur en chef du journal, Yunus Nadi, montra si franchement sa sympathie pour le régime hitlérien que certains le surnommèrent “Yunus Nazi”. Faik Ahmet Barutçu, député de Trabzon, rend bien compte dans ses Mémoires de l’ambiance qui régnait alors en Turquie : “La guerre germano-soviétique suscita dans le pays une véritable ambiance de fête. Tout le monde se congratulait. Les députés de l’As­semblée nationale turque se félicitaient de cette situation.” Pendant toutes les années de guerre, la Turquie – qui est restée neutre jusqu’à fin février 1945 – a constitué l’un des rares territoires européens, avec l’Espagne, où les Juifs pouvaient espérer échapper au nazisme. Mais il est rapidement apparu que cette porte de sortie n’était pas la plus sûre. L’épisode du Salvador l’a très vite démontré. Cette embarcation, qui avait été conçue pour transporter un maximum de 40 passagers mais qui transportait 342 Juifs fuyant une Roumanie marquée par d’effroyables massacres, arriva à Istanbul le 12 décembre 1940. Il était clair que ce cercueil flottant n’était pas en mesure d’aller beaucoup plus loin. Il n’en fut pas moins forcé par les autorités turques de poursuivre sa route. Les conséquences d’une telle décision ne se sont pas fait attendre : pas moins de 219 corps furent repêchés le lendemain au large de Silivri [à une soixantaine de kilomètres à l’ouest ­d’Is­tanbul], où le bateau avait été pris dans une violente tempête. Les morts furent enterrés au cimetière juif de Silivri. Et 63 des 123 rescapés furent expulsés vers la Bulgarie, tandis que les autres furent embarqués à bord du Darien II pour rejoindre la Palestine.

“Tuez-nous si vous voulez, mais ne nous renvoyez pas”

Après cette tragédie, la Turquie adopta, le 12 février 1941, un décret autorisant et organisant le passage de réfugiés par son territoire. Mais le texte limitait le nombre de réfugiés en provenance de Hongrie, de Roumanie et de Bulgarie à 4 500 personnes, au rythme maximal de 60 par semaine. Il fallait en outre satisfaire à toute une série de conditions pour pouvoir prétendre au statut de réfugié : avoir au préalable obtenu un “visa d’entrée pour la Palestine datant d’avant le début du conflit”, détenir un “visa de transit pour la Syrie”, ou “avoir suffisamment d’argent”. Il faut enfin préciser que ces “facilités” n’ont été ouvertes que pour une seule année.

Dans le droit fil de cette politique, les citoyens turcs juifs adultes furent forcés de faire leur service militaire dans des unités particulières, où “par précaution” on ne leur confiait pas d’arme et où ils devaient effectuer des travaux pénibles, selon le modèle qui fut appliqué aux Japonais des Etats-Unis internés à la même époque parce que considérés comme une “cinquième colonne”. Ces mêmes Turcs juifs furent ensuite soumis, à partir de 1942, à un “impôt sur la fortune”. Ceux qui refusèrent de payer cet impôt furent envoyés dans des camps de travail à Askale [nord-est de l’Anatolie].
Un nouvel incident marquant eut lieu le 12 dé­cembre 1941 : le Struma, un navire usé et en fin de vie, tomba en panne dans le Bosphore, à proximité d’Istanbul. Il était parti du port roumain de Constanza, sur la mer Noire, avec 769 réfugiés juifs à son bord. Répondant à ses appels de détresse, des bateaux turcs remorquèrent trois jours plus tard le vieux navire jusqu’à Sarayburnu, au cœur d’Istanbul. Le moteur fut enlevé pour être réparé, mais, hormis des officiels turcs, personne ne fut autorisé à monter à bord. Les réfugiés du Struma furent confinés à bord, car les autorités turques étaient persuadées que leur véritable intention n’était pas de se rendre en Palestine mais de s’installer à Istanbul.
Simon Brod et Rifat Karako, qui comptaient parmi les personnalités les plus en vue de la communauté juive d’Istanbul, durent attendre dix jours pour être autorisés à accéder au Struma. Ce n’est qu’à partir de ce moment que fut distribuée aux passagers de la nourriture chaude offerte grâce aux 10 000 dollars que le Comité juif américain avait envoyés à cet effet au grand rabbinat d’Istanbul. La situation était bloquée : le capitaine du navire souhaitait débarquer tous les passagers et repartir en Bulgarie, tandis que les autorités turques voulaient surtout se débarrasser de ces réfugiés juifs.
Après soixante-trois jours d’une terrible attente, les autorités britanniques consentirent finalement à octroyer un titre de voyage à 28 enfants âgés de 11 à 16 ans. La Turquie, quant à elle, n’infléchit pas sa position et rejeta la proposition britannique. Une semaine plus tard, le navire reçut l’ordre de lever l’ancre et de partir en direction de la mer Noire. Mis au courant de cette décision, les passagers du Struma pendirent des deux côtés du bateau de grands draps où étaient écrits (en grandes lettres et en français) “Immigrants juifs”. Ils hissèrent également un drapeau blanc sur lequel était écrit : “Sauvez-nous”. Environ 200 policiers turcs prirent alors d’assaut le Struma et obligèrent – à coups de pied et à coups de poing – les réfugiés à rester dans les cales. L’ancre fut levée et le Struma remorqué vers la mer Noire. Le navire fut abandonné à son triste sort, sans moteur, sans carburant, sans nourriture et sans eau potable.
Le 24 février 1942, à 2 heures du matin, il fut coulé par un sous-marin soviétique. Lorsque des canots de sauvetage arrivèrent sur le lieu du naufrage, il ne restait plus des passagers que quatre corps qui flottaient. David Stoliar, un jeune homme âgé alors de 19 ans, fut le seul survivant de cette tragédie. Après avoir reçu des soins dans un hôpital militaire turc, Stoliar fut emprisonné dans une cellule de la direction de la police turque à Istanbul et interrogé pendant deux semaines. Lorsqu’il demanda ce qu’on lui reprochait, on lui répondit qu’il était “entré en Turquie sans visa”. Il fut finalement remis en liberté et Simon Brod, qui l’avait accueilli, lui expliqua que c’était un miracle d’avoir survécu à ce naufrage, mais qu’en réalité le véritable miracle, c’était qu’il soit ressorti vivant des griffes des autorités officielles turques alors qu’il était l’unique témoin de ce drame…
Le gouvernement turc ne s’exprima qu’une seule fois sur la tragédie du Struma et ce fut pour dire que la Turquie n’avait “aucune responsabilité dans cette catastrophe” et que la seule chose qu’elle avait faite avait été d’“empêcher des individus de pénétrer illégalement sur son territoire” ! La police turque fit alors savoir à la communauté juive d’Istanbul qu’elle souhaitait que “cette question ne soit plus abordée”. Ce qui fut fait. C’est ainsi que se clôtura l’épisode dramatique du Struma.

La Turquie maintint par la suite une politique très sévère à l’égard des réfugiés. En mai 1943, 20 000 Juifs de Bulgarie qui demandaient à pouvoir transiter par la Turquie pour se rendre en Palestine se virent opposer un refus de la part du gouvernement turc, qui déclara “ne pas pouvoir faire face aux problèmes qu’une telle situation pourrait engendrer”. Lorsqu’une demande identique émana de Juifs grecs, la Grande-Bretagne proposa la création d’un centre d’accueil pour ces réfugiés en Turquie, mais les autorités turques refusèrent.

Dans le contexte de cette politique, les diplomates turcs de l’époque n’avaient guère de latitude pour faire preuve d’héroïsme humanitaire. S’il est vrai que certains d’entre eux – et notamment Selahattin Ülkümen [consul de Turquie à Rhodes, qui en 1944 a sauvé des Juifs de la déportation et a par la suite été élevé au rang de “juste”] – ont commis des actes de bravoure, des doutes importants demeurent concernant l’héroïsme d’autres diplomates turcs, tels que Behiç Erkin et Necdet Kent [père de Muhtar Kent, le nouveau directeur mondial de Coca-Cola]. L’historienne et turcologue allemande Corrina Guttstadt a eu l’occasion d’aborder ce sujet dans un article récemment publié dans la revue d’histoire sociale Toplumsal Tarih.

Plaçant les Juifs apatrides et les Juifs polonais au plus bas de leur échelle de valeur, les nazis les ont envoyés en priorité dans les camps de concentration. Les Juifs citoyens de pays neutres tels que la Turquie ont par contre, en général, pu échapper aux arrestations et à la déportation. Au moins jusqu’en 1943, un document attestant de la citoyenneté turque pouvait ainsi constituer une sorte de bouée de sauvetage. Pour autant, la version selon laquelle Behiç Erkin, en poste à Paris et ensuite à Vichy, aurait sauvé 20 000 Juifs en distribuant des documents d’identité turque relève de la fable. Ces documents de routine étaient distribués par les consulats turcs, en échange du passeport, aux citoyens turcs résidant à l’étranger dans le but de les contrôler. Les Juifs, qui avaient beaucoup de mal à les obtenir, étaient en fait obligés de se les procurer au marché noir.

Entre 1941 et 1944, la Turquie, plutôt que d’accueillir de nouveaux citoyens, a surtout procédé à des annulations de citoyenneté pour 3 500 citoyens turcs vivant à l’étranger au prétexte qu’“ils [n’avaient] pas participé à la guerre d’indépendance” [1919-1922] ou qu’“ils [n’avaient] plus pris contact avec un consulat turc depuis cinq ans”. Or il apparaît que l’écrasante majorité des personnes concernées étaient juives. Le 17 juin 1942, c’est-à-dire lorsque le diplomate Behiç Erkin était en poste en France, la police française chargée des rafles de Juifs s’adressa aux responsables nazis pour savoir comment elle devait traiter les 150 Juifs turcs internés dans le camp de Drancy, “qui [attendaient] toujours de se voir reconnaître la citoyenneté turque par le consulat de Turquie”. Les autorités consulaires turques répondirent que “ces individus [n’étaient] pas des citoyens turcs”, ce qui les condamna à être déportés vers les camps d’extermination ! En février 1943, les autorités consulaires turques en France n’ont reconnu la citoyenneté turque qu’à 631 Juifs turcs sur une liste de 3 036 noms fournie par les autorités allemandes et n’ont octroyé in fine un visa d’entrée pour la Turquie qu’à 114 d’entre eux. Même les Allemands furent surpris par une telle attitude. Bref, Behiç Erkin n’a pas sauvé, comme on le prétend, 20 000 Juifs, mais seulement 114.

Quant au deuxième Schindler turc, Necdet Kent, qui a prétendu avoir sauvé 80 Juifs turcs sur le point d’être embarqués dans des trains par la Gestapo à la gare Saint-Charles de Marseille, son récit suscite bon nombre d’interrogations. Necdet Kent ne donne ni noms ni dates. Il prétend avoir reçu du courrier de Juifs qu’il aurait réussi à sauver, mais il n’a jamais été en mesure de citer leurs noms, au motif qu’il aurait égaré les lettres. Quant à Sidi Isçan, qui aurait également participé à ce sauvetage en tant qu’adjoint de Kent, il n’a jamais confirmé la réalité des faits. [Il est aujourd’hui décédé.]

Serge Klarsfeld a prouvé par ses travaux qu’aucune déportation de Juifs n’avait été organisée depuis la gare Saint-Charles de Marseille. Les responsables de Yad Vashem, le musée de l’Holocauste de Jérusalem, ont expliqué à l’historienne Corrina Guttstadt que cela faisait des années que le ministère des Affaires étrangères turc faisait des démarches pour que la médaille de “juste parmi les nations” soit donnée à Necdet Kent [décédé en 2002], mais que cela n’était pas possible dès lors qu’il n’y avait aucun document qui témoigne des faits d’héroïsme qui lui sont attribués.

On le voit, la politique de “neutralité active” de la Turquie fut indéniablement entachée par la sympathie affichée par Ankara à l’égard du nazisme. Contrairement à ce que l’on a souvent prétendu, la Turquie n’a pas sauvé des milliers de Juifs, mais a contribué, par sa politique très restrictive à l’égard des réfugiés, à ce que des milliers de Juifs périssent. Dans la mesure où bon nombre de pays européens ont fait preuve de la même attitude à cette époque, il n’y a sans doute pas de raison d’en éprouver plus de honte qu’eux. Mais tirons les leçons de l’Histoire. Et, surtout, n’inventons pas de faux héros et de fausses histoires pour nier notre responsabilité dans les souffrances des victimes.

Ayse Hür
Taraf

Courrier Intl'

Multiculturalism triumphant: UK now the center of jihad terror in Europe

"UK centre of Islamist terror in Europe: Europol," from the Economic Times:

LONDON: Britain has emerged as the focal point of Islamist terror in Europe, according to Europol, the European police force.
A report on terrorism by Europol has claimed that the UK reported a 30 per cent increase in arrest of terror suspects last year.

Out of 203 persons arrested in 2007 in the UK, a majority were related to Islamist terrorism. In contrast, 201 were detained in the rest of Europe. French police made 91 arrests.

The number of suspects under investigation in Britain has risen from 500 in 2004 to 2,000 last year.

What is worrying is that the number of arrests involved young, radicalised British muslims, sparking fears that the threat of an attack is growing....


Hmmm. And where are those young, British Muslims getting their jihadist indoctrination?


Jihadwatch

dimanche 27 avril 2008

Les tribulations des auteurs grecs dans le monde chrétien

Contredisant la thèse d'un «islam des Lumières», Sylvain Gouguenheim montre que le savoir grec antique n'a jamais disparu d'Europe et que les Arabes qui traduisirent ces textes n'étaient pas des musulmans.
On se souvient de la récente polémique qui a entouré la conférence tenue à l'université de Ratisbonne, le 12 septembre 2006, par Benoît XVI, alors accusé d'avoir lié islam et violence. Loin de s'adresser au monde musulman, il s'agissait pour le Saint-Père d'aborder les ­rapports entre foi et raison et de dénoncer le « programme de déshellénisation » de l'Occident chrétien.

Éclairant fort à propos ce débat, l'historien Sylvain Gouguenheim montre que la qualification d'« âges sombres » ne convient pas à la période médiévale. En effet, l'Europe du haut Moyen Âge ne s'est jamais coupée du savoir grec, dont quelques manuscrits restaient conservés dans les monastères. Des noyaux de peuplement hellénophone s'étaient maintenus en Sicile et en Italie du Sud, Salerne ayant ainsi produit une école de médecine indépendante du monde arabo-musulman. Enfin, durant les premiers siècles du Moyen Âge, il existait aussi une « authentique diaspora chrétienne orientale ». Car, nous dit l'auteur, si l'islam a transmis le savoir antique à l'Occident, c'est d'abord « en provoquant l'exil de ceux qui refusaient sa domination ». Assez naturellement, les élites purent se tourner vers la culture grecque, favorisant ces mouvements de « renaissance » qui animèrent l'Europe, de Charlemagne à Abélard. D'ailleurs, avant même que les lettrés ne vinssent chercher en Espagne ou en Italie les versions arabes des textes grecs, d'importants foyers de traduction de manuscrits originaux existaient en Occident. À cet égard, M. Gouguenheim souligne le rôle capital joué par l'abbaye du Mont-Saint-Michel où un clerc italien qui aurait vécu à Constantinople, Jacques de Venise, fut le premier traducteur européen d'Aristote au XIIe siècle. Ce monastère serait donc bien « le chaînon manquant dans l'histoire du passage de la philosophie aristotélicienne du monde grec au monde latin ».


Une ­hellénisation restée superficielle

Le savoir grec n'avait pas davantage déserté le monde oriental. Byzance n'a jamais oublié l'enseignement de Platon et ­d'Aristote et continua à produire de grands savants. Il faut ici saluer l'influence essentielle des chrétiens syriaques, car « jamais les Arabes musulmans n'apprirent le grec, même al-Farabi, Avicenne ou ­Averroès l'ignoraient ». L'écriture arabe coufique fut forgée par des missionnaires chrétiens qui donnèrent aussi aux Arabes musulmans les traductions des œuvres grecques. De ce point de vue, l'arrivée au pouvoir des Abbassides, en 751, ne constitua pas une rupture fondamentale. Contredisant la thèse d'un « islam des Lumières », avide de science et de philosophie, l'auteur montre les limites d'une ­hellénisation toujours restée superficielle. Il est vrai que la Grèce représentait un monde radicalement étranger à l'islam qui « soumit le savoir grec à un sérieux examen de passage où seul passait à travers le crible ce qui ne comportait aucun danger pour la religion ». Or ce crible fut très sélectif. La littérature, la tragédie et la philosophique grecques n'ont guère été reçues par la culture musulmane. Quant à l'influence d'Aristote, elle s'exerça essentiellement dans le domaine de la logique et des sciences de la nature. Rappelons que ni La Métaphysique, ni La Politique ne furent traduites en arabe.

Parler donc à son propos d'hellénisation « dénature la civilisation musulmane en lui imposant par ethnocentrisme ? une sorte d'occidentalisation qui ne correspond pas à la réalité, sauf sous bénéfice d'inventaire pour quelques lettrés ».

Félicitons M. Gouguenheim de n'avoir pas craint de rappeler qu'il y eut bien un creuset chrétien médiéval, fruit des héritages d'Athènes et de Jérusalem. Alors que l'islam ne devait guère proposer son savoir aux Occidentaux, c'est bien cette rencontre, à laquelle on doit ajouter le legs romain, qui « a créé, nous dit Benoît XVI, l'Europe et reste le fondement de ce que, à juste titre, on appelle l'Europe ».

Aristote au Mont-Saint-Michel. Les Racines grecques de l'Europe chrétienne de Sylvain Gouguenheim Seuil, 280 p., 21 €.

http://www.lefigaro.fr/livres/2008/04/17/03005-20080417ARTFIG00491-les-tribulations-des-auteurs-grecs-dans-le-monde-chretien-.php

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(...)


Selon Gouguenheim, le rôle des savants arabes dans la transmission de cette culture a été très exagéré. Il affirme que le savoir grec a été, pour l'essentiel, directement traduit du grec au latin, sans passer par la case "arabe".

Roger Pol Droit encense le livre

Sous la plume du philosophe et critique Roger-Pol Droit, Le Monde des livres a présenté l'ouvrage, au début du mois d'avril, dans des termes très favorables.

-"Etonnante rectification des préjugés de l'heure, ce travail de Sylvain Gouguenheim va susciter débats et polémiques. Son thème: la filiation culturelle monde occidental-monde musulman. Sur ce sujet, les enjeux idéologiques et politiques pèsent lourd. Or cet universitaire des plus sérieux, professeur d'histoire médiévale à l'Ecole normale supérieure de Lyon, met à mal une série de convictions devenues dominantes."

L'article se termine par un franc coup de chapeau:

-"Somme toute, contrairement à ce qu'on répète crescendo depuis les années 1960, la culture européenne, dans son histoire et son développement, ne devrait pas grand-chose à l'islam. En tout cas rien d'essentiel. Précis, argumenté, ce livre qui remet l'histoire à l'heure est aussi fort courageux."

(...)


"Dans ces troubles parages, l'auteur n'est pas seul. D'autres l'ont précédé, sur lesquels il s'appuie volontiers. Ainsi René Marchand est-il régulièrement cité, après avoir été remercié au seuil de l'ouvrage pour ses 'relectures attentives' et ses 'suggestions'.

"Son livre, "Mahomet. Contre-enquête", figure dans la bibliographie. Un ouvrage dont le sous-titre est : "Un despote contemporain, une biographie officielle truquée, quatorze siècles de désinformation".

(...)

"On me prête des intentions que je n'ai pas"

Une pétition commence à circuler contre la thèse de Gouguenheim et l'dée de "choc des civilisation" qu'elle est accusée de véhiculer. Gouguenheim doit se défendre: il se déclare "bouleversé" par ces attaques: "on me prête des intentions que je n'ai pas" clame-t-il, toujours dans le Monde:

"Mon enquête porte sur un point précis: les différents canaux par lesquels le savoir grec a été conservé et retrouvé par les gens du Moyen Age. Je ne nie pas du tout l'existence de la transmission arabe, mais je souligne à côté d'elle l'existence d'une filière directe de traductions du grec au latin, dont le Mont-Saint-Michel a été le centre au début du XIIème siècle, grâce à Jacques de Venise."

Plusieurs mois avant la parution du livre, des extraits avaient été publiés sur le site d'extrême droite Occidentalis. Interrogé sur le sujet, Gouguenheim écarte l'argument:

"J'ai donné depuis cinq ans -époque où j'ai 'découvert' Jacques de Venise- des extraits de mon livre à de multiples personnes. Je suis totalement ignorant de ce que les unes et les autres ont pu ensuite en faire.

"Je suis choqué qu'on fasse de moi un homme d'extrême droite alors que j'appartiens à une famille de résistants: depuis l'enfance, je n'ai pas cessé d'être fidèle à leurs valeurs".

Max Gallo, dimanche dernier sur France culture, dans l'émission "Esprit public", prend la défense du livre. Le même jour, un pilier du Monde des Livres, Pierre Assouline, relaie l'émotion des historiens sur son blog. Il relève (non sans arrière pensée?) que Gouguenheim est un "spécialiste des chevaliers teutoniques, de la mystique rhénane ainsi que des croisades". Il accuse:


(...)


Le bloggeur SIL, lui, parle de procès de Moscou:

"Cette fois-ci c’est au tour du médiéviste Sylvain Gouguenheim de comparaître devant le tribunal du Politburo islamogauchiste. Il n’est pas le premier. Il ne sera pas le dernier. [...] Moralité de l’histoire, au lieu de nous proposer un intéressant débat, ces historiens préfèrent nous proposer un petit procès moscovite, visant à classer cette thèse dans 'l’islamophobie ambiante', le tout à quarante contre un. Bravo, quel courage."

Rue89.

Comment traiter un problème que l’on s’interdit de mesurer ?

« L’apartheid urbain se renforce dans nos cités et la carte scolaire ne contribue pas à la mixité et à l’intégration. Comment intégrer dans des écoles où 50% à 100% des enfants ne sont pas de langue maternelle française ? Sujet d’autant plus tabou que l’on refuse de voir que 40% des naissances en Ile-de-France sont d’origine immigrée. Comment traiter un problème que l’on s’interdit de mesurer ? » (SOURCE : Michel Godet, membre du Conseil d’analyse économique, coauteur de « La Famille, une affaire privée et publique », chronique de « La Tribune » du 7/03/2008).

jeudi 24 avril 2008

'under the laws of the infidels'

al-Zawahri said it was against Islamic religious law for any Muslim to live permanently in a Western country 'under the laws of the infidels.'" Which means that those in the West who are taking that religious law seriously will eventually either have to move, or to work to Islamize the country that they're living in. Which option do you think they will choose?

Jihad-Watch

MONDE MUSULMAN • Al-Qaida : le 11 septembre, c'était bien nous

MONDE MUSULMAN • Al-Qaida : le 11 septembre, c'était bien nous

L'accusation selon laquelle Israël aurait fomenté les attentats du 11 septembre 2001, propagée par les médias du Hezbollah libanais et par l'Iran, rencontre toujours un vif succès au Moyen-Orient. Curieusement, ce succès a l'air d'agacer les leaders d'Al-Qaida. Sur Internet, Ayman Al-Zawahiri impute cette rumeur mensongère à la volonté des chiites de ne pas vouloir reconnaître l'héroïsme des sunnites capables de faire autant de mal à l'Amérique.

Courrier intl'

vendredi 18 avril 2008

UK father and son banned from public swimming pool for not being Muslims

Multiculturalism gone wild: UK father and son banned from public swimming pool for not being Muslims
You see how quickly and easily demands for special consideration in the name of civil rights -- which are granted in the name of fostering assimilation -- become exclusionary and supremacist.

"Father and son banned from council swimming pool for not being Muslims," from the Daily Mail :

A stunned dad and his little boy were banned from swimming at a popular public sports centre - because they are not Muslims.
The man, known only as David T, and his 10-year-old son were stopped from going into the pool at Clissold Leisure Centre in Stoke Newington, east London.

Last night embarrassed management at the complex said staff were wrong to turn customers away from the designated 'men-only modesty session' on Sunday morning.

The council says the special early-morning get-togethers are aimed at community groups who have strict rules on segregation.

But the dad and his lad were prevented from swimming when they turned up at 9am on Sunday.

David T said: "I arrived at the pool to discover that they were holding what staff described to me as 'Muslim men-only swimming'.

"I asked whether my son and I could go as we were both male. I was told that the session was for Muslims only and that we could not be admitted.

"I asked to speak to the duty manager, who confirmed that this was the case."

He added: "I asked what would happen if I turned up and insisted I was Muslim.

"The manager suggested that they might ask the Muslims swimming if they minded my son and I swimming with them.

"If they didn't object, we might be allowed in."

The men-only modesty swimming sessions take place every Sunday from 8am to 9.30am.

Two websites have been advertising the sessions for Muslim men only....

http://www.jihadwatch.org/dhimmiwatch/archives/020702.php

mercredi 16 avril 2008

ÉMIRATS ARABES UNIS • Panique sur l'identité nationale

Curieux, ça ne crée pas les mêmes scandales qund il s agit des arabes...?


ÉMIRATS ARABES UNIS • Panique sur l'identité nationale

Les Emirats arabes unis, où le nombre d'étrangers dans certains Etats dépasse les 80 % de la population, organisent cette semaine à Abou Dhabi une conférence sur l'identité nationale. Lors de la séance d'ouverture, le directeur général de la police de Dubaï, Dahi Khalfan, s'est demandé si "Kuti (nom indien assez répandu) sera le prochain candidat à la présidence des Emirats, tout comme l'est aujourd'hui.... Barack Obama aux Etats-Unis". Cette "interrogation" a été accueillie par une salve d'applaudissements des 1 000 personnalités émiraties présentes dans la salle, rapporte Al-Hayat.

samedi 12 avril 2008

Turquie: partie promouvoir la paix, elle est retrouvée morte, violée

Rue89.

Elle avait 33 ans. Artiste conceptuelle milanaise, elle s'était embarquée dans un projet insensé qui a tourné au drame: Giuseppina Pasqualino di Marineo a été retrouvée morte en Turquie, violée et assassinée. La police a arrêté son meurtrier présumé, un Turc qui l'avait prise en autostop dans la ville industrielle de Gebze, à une heure de route d'Istanbul.

La jeune femme, plus connue sous le nom de Pippa Bacca, était partie avec une amie, toutes deux vêtues d'une robe de mariée, pour traverser les zones de conflit des Balkans et du Proche-Orient, afin de démontrer les valeurs communes de la Méditerranée, et de donner un signe de "confiance entre êtres humains". Elles devaient se rendre en autostop de Milan à Jérusalem, en passant par les pays de l'ex-Yougoslavie, la Turquie, le Liban, la Syrie, la Palestine et Israël.

Pour ce projet intitulé "Brides on Tour", elles devaient porter la même robe blanche du début à la fin, et celle-ci, avec toutes les tâches de ce long périple, devait figurer au coeur d'une exposition à leur retour en Italie, avec toute la documentation filmée et écrite de ce voyage symbolique. Pippa Bacca portait effectivement cette robe lorsque son corps a été retrouvé vendredi près de Gebze, étranglée.

Les deux jeunes femmes s'étaient séparées à Istanbul et Silvia Moro devait la retrouver au Liban. Mais Pippa Bacca a cessé de donner tout signe de vie il y a une dizaine de jours, suscitant des appels angoissés ("Pippa Bacca dove sei?" "Pippa Bacca, où es tu?") de ses amis sur le blog du projet, en italien, en anglais et en turc. En vain. "L'attente se termine en tragédie", indique le blog samedi, soulignant que le but de Pippa Bacca avait été de porter un "message de paix et de solidarité", mais se terminait d'une manière "aussi terrible qu'absurde".

jeudi 10 avril 2008

Children Told they are Dogs during Mosque Visit

from NISNews :

THE HAGUE, 09/04/08 - A primary school in Amsterdam wished to provide its pupils with an understanding for other cultures. But during a visit to a mosque, the children were told they were dogs.
With a view to developing understanding and respect for other cultures among children, primary school De Horizon regularly organises outings to various religious organisations. The chairman of the El Mouchidine mosque told the children from group 7 (aged 10) and their chaperones however that non-Muslims are dogs....

In the meantime, the school's management has addressed the mosque on the undesirable behaviour of the chairman. Both parties will say nothing further on the matter. "We will resolve the matter amongst ourselves and I have no inclination whatsoever to discuss the matter with the media", as newspaper De Telegraaf quoted the school's spokesperson Mariet ten Berge. "We have been to the mosque before and it always went well".

Angry parents had sent the letter on to De Telegraaf but were reportedly rapped on the knuckles by the school's management. "The school wishes to play this down. That is precisely the problem", as one mother commented.

dimanche 6 avril 2008

Stealth Jihad: Indianapolis Airport to get footbaths by fall

"Muslims to get floor sinks at airport by fall:
New, sanitary facilities for ritual foot-washing will serve taxi drivers," by Erin Dostal for the Indianapolis Star:

Floor sinks to accommodate prayer requirements for Muslim taxi drivers will be installed at Indianapolis International Airport by fall.
David Dawson, a spokesman for the airport project, said this week that two bathrooms, one for men and one for women, will have the sinks. Both will be in a 900-square-foot building where taxi drivers gather before picking up passengers at the terminal.

Many of the taxi drivers are Muslims who pray five times a day. The prayer involves many rituals, including washing the feet.

Jordanian law allows for sentences to be reduced when "family honour" is involved.

Amman- A Jordanian criminal court has sentenced a 30-year- old Egyptian to only six months in prison for murdering his Jordanian wife for committing adultery last year, the Jordan Times reported Friday. The court prosecutor had charged the suspect, whose identity was withheld, with premeditated murder, but the tribunal immediately reduced the charge to a misdemeanour because the defendant committed his crime in defence of "family honour," judicial sources said.
Another court also sentenced a 30-year-old mechanic to only three months in jail after finding him guilty of murdering his younger married sister, the paper said.

The man opened fire on his sister, headed to the nearest police station and turned himself in, claiming he killed her to "cleanse his family's honour" because she had been missing for over a week.

jeudi 3 avril 2008

A Chypre, la fête aura été de courte durée

NICOSIE (Reuters) - Les autorités chypriotes grecques ont fermé leur point de passage de la rue Ledra, au coeur de Nicosie, quelques heures seulement après la réouverture de ce symbole de la partition de l'île.

Les quelque 80 mètres de la rue fermée depuis 1963 avaient été rouverts aux piétons à 09h27 précises (06h27 GMT) au cours d'une modeste cérémonie à laquelle ont participé des représentants du gouvernement de la République de Chypre (grecque), des autorités chypriotes turques et de l'Onu.

C'est la présence de la police chypriote turque dans le no man's land qui a entraîné la fermeture du point de contrôle du côté grec.

"C'est fermé en raison d'une violation de ce qui avait été conclu par les autorités d'occupation", a déclaré sur l'antenne de la radiotélévision chypriote le ministre de la Justice, Kypros Chrysostomides, évoquant la partie turque.

"Nous essayons de déterminer ce qui s'est passé", a réagi un représentant des Nations unies interrogé par Reuters.

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Never trust a muslim...