samedi 19 janvier 2008

Interview Messaoud Bourras

Quels sont aujourd'hui vos rapports avec le Collectif des Musulmans de France, l'UOIF (l'Union des Organisations islamiques de France), et notamment avec Hassan Iquioussen ?
Mes rapports avec les musulmans sont difficiles parce que j'ai apostasié l'islam. Et le sort réservé aux apostats dans l'islam est peu enviable. Par ailleurs, je suis actuellement en procès avec les disciples les plus proches de Tariq Ramadan pour diffamation. J'ai gagné mon procès en première instance mais ils ont fait appel. Le procès aura lieu le 6 mars, vous comprendrez que je ne souhaite pas en parler dans le détail.
Selon vous, Nicolas Sarkozy s'est-il fourvoyé en confondant un peu vite islam et « beurité » ? Cette confusion ne sert-elle pas en dernier ressort les intérêts des fondamentalistes ?
Il va bien falloir que Nicolas Sarkozy et le CFCM nous disent ce qu'ils entendent par islam de France qu'ils prétendent mettre en oeuvre en France.
Je partage absolument l'analyse de Anne-Marie Delcambre, auteure de «L'Islam des interdits »(Ed Desclée de Brouwer) lorsqu'elle écrit que les musulmans suivent des règles qui sont définis par la loi (charia) et dans la jurisprudence de cette loi (fïqh). Le droit musulman est à la base de la culture islamique. La norme est au coeur du comportement du musulman en ce qui concerne le culte, mais aussi le mode de vie. Cet attachement à la règle s'explique par le fait que l'Islam est à la fois normatif et profondément ritualiste. Le non-respect de la loi ferait du musulman un « déviant », un « égaré », sur le chemin de la perdition. Du berceau jusqu'à la tombe, le musulman est ligoté dans un réseau de prescriptions dont il ne saurait se libérer. Ses actes sont examinés toujours en fonction du licite et de l'illicite. Et la recherche du licite fait que les musulmans scrutent à la loupe le comportement du Prophète, ce qu'il faisait, comment il le faisait. L'islam est une Loi et cette loi repose sur des interdits.
L'islam peut difficilement s'intégrer à la France (et à l'Occident) à cause de ses interdits définis par sa Loi. De plus il ne veut pas s'intégrer mais veut intégrer les autres en les convertissant. En fait l'islam en France ne veut pas être français mais se sert de la France pour progresser. L'islam ne se modernisera pas mais cherche à islamiser la modernité.
Certaines associations françaises dénoncent le racisme à l'oeuvre dans les caricatures de Mahomet. Selon vous, comment expliquer qu'elles ne protestent pas également, toujours au nom de cet antiracisme dont elles se font les chantres, contre d'autres caricatures, antisémites celles-là, qui montrent par exemple Anne Frank dans le lit d'Hitler ?
Il s'est passé dimanche 7 novembre 2004 quelque chose de fondamental dans le mouvement antiraciste.Des associations comme la Licra et Sos-racisme avaient refusé de manifester ce jour là "contre le racisme et toutes les formes de discriminations".
En effet, la Licra et Sos-racisme ont refusé, contrairement au Mrap et La LDH, de défiler en compagnie d'organisations dont la clarté par rapport à l'antisémitisme n'est pas évidente.
Quelles étaient ces organisations avec lesquelles la Licra a refusé de défiler ?
Il s'agissait de L'UOIF (Union des Organisations islamiques de France), du Collectif des Musulmans de France et du collectif une école pour tout(es).

Les éléments ci-dessous reprennent le débat et la polémique qui se sont développés à cette occasion :
-Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, Journal du Dimanche du 31 octobre 2004 :
"Ces trois associations sont infréquentables. Elles cherchent à acquérir une légitimité en prenant part à un rassemblement progressif. Ils s'en serviront après pour mieux troubler le débat public"
-Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, La voix du Nord, 6 novembre 2004 :
"Parmi les signataires, des organisations comme l'UOIF, le Collectif des musulmans de France, le collectif « une école pour toutes », ne sont pas claires sur les questions de l'égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre l'homophobie et sur l'antisémitisme. L'UOIF participe à cette manifestation pour trouver une respectabilité à des fins qui ne sont pas antiracistes".

Or je ne crois pas à la sincérité de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France), du Collectif des musulmans de France (proche de Tariq Ramadan) lorsqu'ils prétendent militer contre toutes les formes de discrimination, en particulier l'antisémitisme. La aussi, les masques tombent et il conviendrait d'en tirer les enseignements sur l'escroquerie de certains rentiers de l'antiracisme.
Ce sont les mêmes qui ont harcelé juridiquement le professeur d'histoire, Louis Chagnon et tenté de détruire sa carrière parce qu'il a eu l'outrecuidance de rappeler des faits historiques relatifs à l'islam et le prophète Mahomet comme par exemple le fait qu'il a versé le sang, assassiné et pillé au nom de la parole qu'Allah lui a révélée.
Assiste-t-on à un retour de l'antisémitisme en France, qui serait non plus le fait d'une certaine extrême droite mais bien celui des islamistes ?
Le coran est judéophobe. Prenez la sourate 5, la table servie (Al-Mâ'ida) verset 69/64 " Les Juifs ont dit: " La main d'Allah est fermée. Ce sont leurs mains qui sont fermées et ils ont été maudits à cause de ce qu'ils ont dit. Les mains (d'Allah), tout au contraire, sont ouvertes. Il accorde subsistance comme Il veut. Ce qu'on a fait descendre de ton Seigneur accroît pour beaucoup d'entre eux leur rébellion et leur impiété. Nous avons excité entre eux l'hostilité et la haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Chaque fois que fut allumé un feu pour la guerre, Nous l'éteignîmes. Ils s'évertuent a semer le scandale sur la terre alors qu'Allah n'aiment pas les semeurs de scandales. "
Dans une fatwa édictée le 6 novembre 2005 par l'UOIF (l'Union des Organisations islamiques de France, concernant les émeutes de banlieue, il est dit au début : « Dans plusieurs versets du Saint Coran, Dieu blâme la destruction et le désordre et rejette ceux qui les accomplissent. Il dit au verset 64 de la sourate 5 « Allah n'aime pas les semeurs de désordre » Il dit au verset 60 de la sourate 2 « Ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre » ( voir également 2/27 ;7/56 ;28/77etc..)
Cette démarche de l'UOIF pour que cessent les émeutes a été dans l'ensemble bien perçue en France ou du moins peu commentée.
Pourtant cet avis juridique (fatwa) de l''UOIF a pris un verset qui condamne les juifs mais il n'a cité que la fin du verset. Et les musulmans connaissent le début du verset et savent que ce verset stigmatise les juifs.
Et si on les lit dans leur intégralité les autres versets cités dans cette fatwa de l'UOIF (Sourate 2, verset 190), cela confirme clairement le message adressé aux musulmans : « Ne soyez pas comme les juifs, ce sont eux qui complotent et qui ont provoqué cette situation, ne tombez pas dans leur piège ! ».
Par ailleurs les islamistes ont ajouté à la judéophobie religieuse un antisémitisme forgé en occident.
Par exemple, le négationnisme copié de l'occident s'est admirablement amalgamé avec cette haine viscérale des Juifs qui se trouve absolument dans tous les textes religieux de l'islam, que ce soit dans le Coran, dans le récit du comportement du prophète (Sunna), dans la biographie (sîra) du prophète :
L'aggravation du mal est bien sûr venu de la création de l'Etat d'Israël qui est une véritable insulte pour un pieux musulman .Pour l'islam, les juifs avaient des textes sacrés, qu'ils ont falsifiés, ils avaient une alliance avec Dieu qu'ils ont rompue, ils avaient des prophètes qu'ils ont tués ou refusés. Alors Allah a purifié ces prophètes (Abraham, Moïse, etc.) et il en a fait de purs musulmans.
Voila le sort qui est réservé aux juifs, la même sourate 5, verset 37/33 : " la "récompense" de ceux qui font la guerre à Allah et à Son Apôtre et qui s'évertuent à semer le scandale sur la terre sera seulement d'être tués ou crucifiés, ou d'avoir les mains et pieds opposés tranchés, ou d'être bannis de leur pays (...)".
Voici ce qu'on peut lire par exemple dans l'abrégé de la biographie de Mahomet telle qu'elle a été définie par Ibn Hichâm qui est un auteur incontesté dans le monde musulman (Fayard, 2004, traduction Wahib Atallah).
Page. 232 : «Exécution des Banû Quraydha (Sîra, II, 58-60). Le Prophète recommanda à ses compagnons : «Tout juif qui vous tombe sous la main, tuez-le » Ainsi, lorsque le Prophète l'emporta sur les juifs des Banû Quraydha, il prit près de quatre cents prisonniers et donna l'ordre de leur trancher la gorge».
Page 277 : « (Sîra, II, 240-241) il est question de la même tribu, six cents à neuf cents hommes, qui cette fois furent égorgés par le Prophète lui-même :«(...) Il alla (...) sur la place du marché de Médine (...) et y fit creuser des fossés. Puis il fit venir les Banû Quraydha par petits groupes et leur coupa la gorge sur le bord des fossés. (...) Ils étaient six cents à sept cents hommes. On dit huit cents et même neuf cents. (...) Le Prophète ne cessa de les égorger jusqu'à leur extermination totale».
Or le prophète est un modèle pour les musulmans. Et l'antisionisme des musulmans a à voir avec cette judéophobie contenue dans le coran et tous les textes de l'islam.
Vous êtes l'auteur d'une lettre ouverte à Yann Wehrling, Secrétaire National des Verts. Pourriez-vous rappeler brièvement ce que vous lui reprochiez ?
Après des années de tergiversations, la direction des Verts a décidé, le lundi 30 mai 2005, l'exclusion définitive de Ginette Skandrani pour « atteinte à l'image du parti ».
Cofondatrice des Verts, en 1984, Ginette Skandrani s'est souvent affichée aux côtés d'antisémites et de négationnistes notoires. J'ai tout simplement signalé d'autres cas similaires. J'ai aussi dénoncé l'entrisme des islamistes dans ce parti ainsi que l'implication de nombreux responsables des Verts dans le mouvement des Indigènes de la République.
Que répondez-vous à ceux qui prétendent qu'il ne faut voir derrière les émeutes de novembre qu'une saine et juste rébellion d'une certaine jeunesse contre le « racisme français » et les difficultés économiques qui en seraient la conséquence ?
De la même manière que les bien-pensants ont affirmé pendant de nombreuses années que l'insécurité n'était qu'un mythe, je leur réponds que les jeunes éprouvent certes un sentiment de révolte mais que pour moi, ils sont surtout des casseurs victimes de l'idéologie des Indigènes de la République.
Dans Libération du lundi 28 novembre, la philosophe et pédagogue Sophie Ernst développe une analyse particulièrement lucide des causes psychologiques de l'activisme destructeur de certains jeunes des cités. « Les études révèlent des êtres qui sont moins intrinsèquement violents que perturbés et gravement immatures au sens où ils n'ont pas intégré des apprentissages minimaux de maîtrise de l'émotivité, de l'impulsivité et ne sont pas à même de se poser comme sujets si peu que ce soit autonomes. ». Projeter sur l'univers de cette « jeunesse déjantée » le discours « simpliste, manichéen, victimaire et vindicatif qui consiste à présenter tout ex-colonisé comme un indigène de la République victime du néocolonialisme républicain » a provoqué des dégâts terrifiants ».
Êtes-vous d'accord avec Alain Finkielkraut lorsqu'il parle du « pogrom antirépublicain » à l'oeuvre ?
Oui. Je l'approuve également lorsqu'il affirme que l'antiracisme sera le totalitarisme du 21 ème siècle. L'idéologie de l'Autre fait des ravages
Êtes-vous favorable à l'entrée de la Turquie en Europe ?
Non. Restons entre mécréants.
Les religieux musulmans (pas seulement les fondamentalistes) multiplient les prétextes (loi contre le voile à l'école, caricatures du prophète.) pour faire la guerre à l'Occident. Croyez-vous que nous sommes déjà entrés dans ce que Maurice G. Dantec appelle la « Quatrième Guerre Mondiale » ?
Cette quatrième guerre mondiale n'est pas tout à fait la guerre entre les civilisations mais la guerre contre la civilisation. L'Islam pose en effet problème parce qu'il est dans l'impossibilité absolue d'échapper à ses textes fondateurs. Or en se repliant sur ses textes, l'islam ne peut que condamner le monde moderne dans lequel nous vivons. Il convient de lire le dernier livre paru très récemment de l'islamologue, Anne-Marie Delcambre « La schizophrénie de l'islam »(Ed Desclée de Brouwer).
Comme l'affirme Anne-marie Delcambre dans un autre livre remarquable, « L'islam des interdits », " l'intégrisme n'est pas la maladie de l'Islam, c'est l'intégralité de l'Islam. Il en est la lecture littérale, globale et totale de ses textes fondateurs." Autrement dit, « celui qui veut s'en tenir au texte, à la lettre, à la lecture littérale du Coran, peut trouver de quoi justifier une action guerrière et même terroriste. Or on ne pourra pas éternellement faire comme si le Coran ne comportait que des versets de paix et de tolérance et comme si le Prophète de l'Islam n'avait jamais appelé à la vengeance, jamais versé le sang.
Dans l'affaire des caricatures, selon beaucoup d' « experts », c'est le fait que les dessins publiés en Europe assimilent islam et terrorisme qui explique la réaction violente des musulmans, bien plus que le fait d'avoir représenté le prophète. Or l'assassin du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, Mohammed Bouyeri, qui comparaissait le 2 février 2006 au procès de treize membres du groupe Hofstad - la cellule terroriste dont il était l'inspirateur -, a justifié l'usage de la violence contre ceux qu'il appelle les infidèles,.c'est à dire tous ceux qui ne sont pas musulmans, en déclarant que «ceux qui affirment que Mahomet était pacifiste sont des menteurs et des incultes. Il a usé de la violence et l'a prêchée ». Or il a raison si on s'en tient aux textes et aux faits historiques.
Chahdortt Djavann dénonce la poussée islamiste en Europe, qu'elle définit clairement comme une « colonisation ». Êtes-vous d'accord avec ce terme ?
L'islam est par essence impérialiste. Dès lors que des musulmans se retrouvent nombreux sur un territoire, ils ne se trouvent plus en situation d'émigration. Ils ne sont plus dans ce qu'on appelle la dar al-sohl, c'est-à-dire l'espace de contrat entre le monde de l'islam et l'Europe.
L'Europe devient pour les musulmans, terre d'islam, dar al-islam. L'affaire du voile est la traduction opérationnelle de cette notion de «terre d'islam » qui signifie que les musulmans qui vivent en France ont le droit de revendiquer l'application les règles de la loi islamique, la charia.
L'éditeur danois qui publia les caricatures, Flemming Rose, a expliqué que si les Musulmans exigent «que moi, non Musulman, je me plie à leurs tabous, (...), ils demandent en fait ma soumission.».
Pensez-vous que le hijab, défini par Djavann comme «l'étoile jaune de la condition féminine», soit devenu le porte-drapeau de l'intégrisme islamique, le moyen d'imposer progressivement en France un certain choix de société basé notamment sur la ségrégation sexuelle et l'infériorisation des femmes en profitant du flottement identitaire éprouvé par une partie de la jeunesse issue de l'immigration ?
Oui. Je conseille de lire Chahdortt Djavann ainsi que Michèle Vianes (Les islamistes en manoeuvre, silence on manipule, Editions Hors de moi).
Toujours selon Djavann, « la dévalorisation juridique et sociale de la femme dans l'islam, sa mise sous tutelle masculine va de pair avec son statut d'objet sexuel et ce statut lui-même a sa source dans le Coran. » Partagez-vous cet avis ?
Oui.
Concernant le statut d'objet sexuel, la femme est dans le coran un champ que l'homme peut labourer à sa guise ! C'est quasiment ce qu'un verset exprime mot pour mot.
L'interdiction pour la musulmane de se rebeller contre son mari est en fait l'autorisation donnée par le Coran lui-même aux hommes de frapper leurs femmes : «En dernier recours, si elles n'obéissent pas, frappez-les ! » (Sourate 4, verset 34)
Que répondriez-vous à Saïda Kada (auteure avec Dounia Bouzar de L'une voilée, l'autre pas) qui prétend que « le foulard symbolise la soumission à Dieu et pas à l'homme » ?
Que j'ai de la compassion pour elle car elle est une victime de l'islam. Quel est le choix pour une musulmane ? Apostasier l'islam pour s'émanciper est extrêmement difficile : cela nécessite de rompre définitivement avec sa famille et sa communauté sans parler de l'insécurité à cause des représailles.
Alors en portant le voile, en le revendiquant, des musulmanes militantes comme Saïda Kada obtiennent une visibilité et un statut plus enviable que celui de la femme réduite à des fonctions domestiques et cela de manière légitime dans leur environnement puisqu'elles militent pour l'islam.
Pensez-vous que l'expression « islam laïque » ait un sens ?
Il existe des musulmans laïcs mais l'expression « islam laïque » n'a pas de sens. La liberté de critique est une des caractéristiques importantes de la laïcité. Islam signifie soumission. Coran signifie récitation. La façon dont l'arabe est enseigné dans les écoles coraniques est significative: les enfants musulmans y apprennent d'abord à réciter par coeur les sons arabes du coran, sans comprendre ce que cela signifie. Puis ensuite les enfants musulmans apprennent à écrire par coeur les caractères arabes correspondant à ces sons arabes toujours sans rien comprendre.
Ill n'y a rien à comprendre, il faut faire, c'est tout : ce qui compte c'est de se familiariser et s'imprégner des mots de Dieu par des sons et par la graphie du son des mots prononcés par Dieu.
Au bout de plusieurs années (environ 5) les enfants savent réciter, écrire et lire par coeur des sons et caractères arabes du coran : Ils ont acquis du "savoir" ou plutôt un savoir coranique.
Quant au sens de ce qu'ils "apprennent ce n'est pas indispensable de le connaître : les imams, les ayatollahs, les mollahs sont là pour leur dire ce qu'il faut faire, car eux, et eux seuls, connaissent le sens du coran.
Alors, non l'expression islam laïque n'a pas de sens pour moi car nous sommes plus proches des techniques de lavage de cerveaux employés dans les sectes que de l'invitation à penser librement.
Aujourd'hui, vous sentez-vous soutenu par le gouvernement français, ou au contraire abandonné ?
Je suis un cocu de la république !
Je n'imaginais pas que 30 ans après avoir répondu favorablement à mon professeur de philosophie de penser librement et à m'affranchir de la tutelle de ma communauté, je serai aujourd'hui victime de discriminations à cause de mes convictions qui ne sont pas islamiquement correctes. Je ne pensais pas que la République ou plutôt ses élites actuelles allaient me qualifier d'islamophobe comme ces juges qui ne m'ont pas accordé de droit de visite pour mes enfants. J'ai été sanctionné (jugement de divorce prononcé à mes torts) parce que je reprochais à mon ex-épouse de vouloir m'imposer d'être musulman !
Où en êtes-vous avec vos enfants ?
Je veux sauver mes enfants et obtenir la garde. Le bon sens populaire dit que si on veut éviter de fabriquer des sauvageons pour ne pas dire des gremlins, il faut les éduquer. Etymologiquement, éduquer (du latin duce) signifie conduire. Conduire qui donc ? : eh bien, mes enfants justement! Où ? : en tout cas en dehors de l'islam ! Je ne les vois plus normalement depuis 5 ans et plus du tout depuis plus de 2 ans.
Etes-vous menacé physiquement ? Si oui, bénéficiez-vous d'une protection ?
Oui, des menaces de mort comme par exemple sur un site internet, des appels explicites à porter atteinte à mon intégrité physique, diffusés avec la publication de mon adresse. Cela fait plus de trois ans que je m'époumone à saisir les autorités compétentes pour dénoncer l'insécurité que je subis mais mes plaintes sont classées sans suite.
Avez-vous déjà été approché par des hommes politiques. Si oui, lesquels ?
Non.
Que comptez-vous faire à présent ? Militer dans un parti ? Fonder votre parti ? Ou au contraire pensez-vous vous tenir à l'écart de tout ça pour protéger vos enfants et votre nouvelle compagne ?
J'aimerai écrire un livre pour témoigner et aussi boire une bière tranquillement : je suis exténué !
Quel point de doctrine vous révulse le plus dans l'Islam ?
C'est le délire paranoïaque contre les juifs qui me choque le plus. La haine antijuive est très présente dans le Coran qui dit notamment : "Maudits, quelque part qu'ils (les juifs) soient acculés, ils seront pris et tués sans pitié, sourate 33 , verset 61 ( traduction de R. Blachère).
A titre d'exemple, l' article 7 de la constitution du Hamas reprend pratiquement mot pour mot une parole du fondateur de l'Islam, le prophète Mahomet, qui déclarait à ses compagnons, les premiers musulmans : "L'heure du jugement n'arrivera pas avant que vous n'ayez combattu les Juifs et à tel point que la pierre, derrière laquelle s'abritera un Juif, dira Musulman! voilà un Juif derrière moi, tue-le!" El-Bokhari, Les Traditions islamiques, titre 56, chap. 94.
Cette parole haineuse et menaçante, rapportée par le musulman El-Bokhari (810-870), auteur incontesté d'un recueil de hadiths (paroles de Mahomet), signifie que les juifs sont considérés par les musulmans comme des ennemis éternels qu'il faut combattre jusqu'au dernier. La charte du Hamas s'inspire directement des textes musulmans.
L'article 11 de cette charte stipule : « Le Mouvement de Résistance Islamique (Hamas) considère que la terre de Palestine est un territoire islamique consacré aux futures générations musulmanes jusqu'au jour du jugement (...) La loi gouvernant la terre de Palestine est celle de la Charia islamique et la même loi est valable pour toutes les terres que les Musulmans ont conquises par la force ».
Cela signifie que la Palestine n'appartient pas et n'appartiendra jamais aux Juifs. C'est Dieu qui en est le véritable propriétaire et les musulmans, ce sont eux qui doivent en percevoir les revenus jusqu'au jugement dernier. Les juifs avaient des textes sacrés, qu'ils ont falsifiés, ils avaient une alliance avec Dieu qu'ils ont rompue, ils avaient des prophètes qu'ils ont tués ou refusés. Les Juifs ont démérité. S'ils sont tolérés, ce sera comme dhimmis c'est-à-dire un statut qui ressemble à celui des serfs.
Les islamistes ont-ils pris l'Islam en otage ou ont-ils révélé la véritable nature de cette religion ?
Où commence l'islamisme ? Où s'arrête l'islam ? Les intégristes veulent ramener la société vers une stricte observance des lois de l'Islam en rejetant toute contamination de l'Occident. Les intégristes ne font finalement que rappeler que chaque musulman doit obéir scrupuleusement à toutes les prescriptions du Coran. C'est par sa piété que le musulman doit promouvoir la société islamique à laquelle il aspire et le Prophète constitue son modèle.
Pour moi, Il n'existe pas de différence de nature entre l'islam et l'islamisme mais seulement de degré. Il n'y a pas d'islam modéré mais seulement des musulmans modérés c'est-à-dire des musulmans qui s'écartent d'une lecture littérale et globale des textes fondateurs, des musulmans moins islamisés. Comment ne pas être questionné d'un point de vue éthique en lisant les versets suivants et qu'on ne me parle pas de problème d'interprétation ou de la nécessité de lire le coran en arabe ! :
« Maudits, quelque part qu'ils soient acculés, ils (les juifs) seront pris et tués sans pitié, selon la coutume d'Allah à l'égard de ceux qui furent antérieurement. Or, tu trouveras la coutume d'Allah non modifiable. » Le Coran, sourate 33, v. 60-62 (trad. de R. Blachère)
« Ô Vous qui croyez (musulmans) ! Combattez les infidèles (les non-musulmans) qui sont près de vous. Qu'ils vous trouvent durs. » Le Coran, sourate 9, v. 123/124
« Tuez-les (les non-musulmans) partout où vous les atteindrez ! Expulsez-les d'où ils vous ont expulsés ! » Le Coran, sourate 2, v. 187-191 (trad. de R. Blachère, Paris, G.P. Maisonneuve et Larose, 1980, p. 56)
«Vous les combattrez ou bien ils se convertiront à l'Islam. » Le Coran, sourate 48, v. 16
Ainsi, si on se réfère aux textes fondateurs de l'islam, il est erroné d'un point de vue scientifique d'affirmer que l'islamisme est une maladie de l'islam, une perversion de l'islam. Mais cela ne signifie nullement que tous les musulmans sont des intégristes ou des terroristes en puissance. C'est comme pour l'alcool dont les effets nocifs sur la santé ne sont pas contestables : ce n'est pas pour autant que toutes les personnes qui consomment de l'alcool sont irresponsables et alcooliques. En d'autres termes, il n'y as pas d'«alcool modéré» mais seulement des consommateurs modérés.
Que voudriez-vous dire aux "encartés des droits de l'homme" qui se sont rangés du côté de votre ex-femme ?
Le recours à la tolérance est un argument souvent utilisé par les "encartés des droits de l'homme" pour produire un chantage moral et neutraliser les personnes qui questionnent ce qui est inquestionnable comme par exemple le slogan « l'islam est un message d'amour, de tolérance et de paix ».
Le recours à l'idée de tolérance constitue un argument qui vise à culpabiliser avec le fouet de la morale les empêcheurs de tourner en rond. Cet appel à la tolérance constitue une manière tordue et perverse d'interdire la critique et le travail de la pensée.
Dans cet optique, la tolérance est une valeur sacrée et sacralisée qui est instrumentalisée par les "encartés des droits de l'homme" pour empêcher de les questionner sur leurs responsabilités alors qu'ils sont impliqués dans le désastre que nous constatons aujourd'hui.
Aussi, ces "encartés des droits de l'homme" ne vont jamais reconnaître qu'ils ont été au mieux des idiots compassionnels et au pire des complices. Alors, il ne leur reste plus qu'à discréditer les personnes qui grippent leur belle mécanique rhétorique. C'est ainsi que les "encartés des droits de l'homme" accusent les défenseurs de la laïcité d'être des « laïcistes » ou des «islamophobe », voire des «intégristes de la laïcité » sans oublier : « laïcard », « croisés de la laïcité », «ayatollahs de la laïcité ».
Etes-vous confiant pour la suite ?
Les mots sont importants : « Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur à l'humanité » (Albert Camus).
Aussi, au regard de ce que je constate et de ce que j'entends dans ces débats récurrents sur l'islam, je suis inquiet.
Si vous avez refusé l'idéologie islamique, est-ce plus pour des points, dirons nous "politiques", ou "sociaux", ou s'agit-il d'une crise fondamentale de la foi en la Loi Coranique professée par Mahomet ? En ce cas, vous êtes vous converti à une autre religion ? Laquelle ?
Je ne refuse pas seulement l'idéologie islamique mais j'ai aussi apostasié l'islam. Le Coran qui est la parole incréée de Dieu, donc intangible établit clairement une discrimination entre les musulmans, qui doivent dominer, et les non musulmans, qui doivent être dominés :
« O croyants [musulmans] ! Ne prenez point pour awliya (amis, maître, patron, bienfaiteur, protecteur, « associé, camarade) les juifs et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui les prendra pour « amis finira par leur ressembler, et Dieu [Allah] ne sera point le guide des pervers. » Le Coran, sourate 5, v.56/51 (trad. de Kasimirski).
« Lorsque vous rencontrez des infidèles [non musulmans], tuez-les au point d'en faire un grand carnage, et serrez fort les entraves des captifs. » Le Coran, sourate 47, v.4 (trad. de Kasimirski).« Allah n'accordera aux Infidèles [les non musulmans] nul moyen de l'emporter sur les Croyants [musulmans]. » Le Coran, sourate 4, v.141 (trad. de R. Blachère)
L'islam est judéophobe, christianophobe, infidèlophobe et moi je suis connophobe !
Nul besoin d'être croyant pour être sage mais ce n'est pas pour autant que je suis athée. Mes valeurs sont d'inspiration judéo-chrétiennes : nul besoin d'être chrétien ou juif pour s'approprier ces valeurs car elles sont pour moi universelles.
Si toute liberté individuelle est impossible sous la Loi Coranique, la démocratie dans les pays du Proche-Orient est-elle envisageable tant que cette religion dominera localement les mentalités ?
Tant que cette religion dominera les mentalités, aucun progrès ne sera possible car l'islam rend schizophrène. Penser sa vie et vivre sa pensée à travers l'islam conduit à une impasse dans le monde dans lequel nous vivons. Il y a quelques années, je me persuadais que l'islamisme était la conséquence de la pauvreté elle-même conséquence de l'impérialisme occidental. Mais je pense aujourd'hui que l'islamisme n'est pas né de la misère, mais de la frustration de la puissance perdue.
L'islam a raté la modernité. Il n'a rien créé : ni la démocratie ni la croissance économique. Et plutôt que de se remettre en cause, l'islam cultive le ressentiment pour accuser les juifs et les chrétiens de tous les maux.
Le pari américain de "démocratiser" certains pays arabes stratégiques semble vouée à l'échec puisque les élections libres conduisent inévitablement les islamistes radicaux au pouvoir. Cet échec politique n'est-t-il pas aussi l'occasion pour les Anglo-saxons en particulier de comprendre la non-universalité de la démocratie, c'est à dire sa spécificité occidentale ?
Certes c'est l'occident qui a inventé la démocratie mais celle-ci a vocation à être universelle. Et ce n'est pas pour autant de l'ethnocentrisme. Je refuse le relativisme culturel au nom duquel on fait comme si le Coran ne comportait que des versets de paix et de tolérance et comme si le Prophète de l'Islam n'avait jamais appelé à la vengeance, jamais versé le sang.
Je suis opposé aux tenants du relativisme culturel qui condamnent la sacralisation de la liberté d'expression en Occident en écho à la sacralisation du Prophète qui en interdit sa représentation : ce parallélisme n'est pas pertinent car tout ne se vaut pas.
Croyez-vous que l'islam soit "soluble dans la démocratie" ou est-ce l'inverse : la démocratie qui se dissout inévitablement dans l'Islam ?
C'est tout le débat de l'islam de France que Nicolas Sarkozy veut mettre en place. En tout cas, il semblerait que l'humour ne soit pas soluble dans l'islam.

Messaoud Bouras.

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