mercredi 22 avril 2009

Durban II: l'échec de l'Occident

Par Ivan Rioufol

Il n'aura pas fallu attendre longtemps avant que la conférence de l'ONU sur le racisme, dite de Durban II, n'étale, dès lundi après-midi, son antisémitisme et son anti-occidentalisme, avec le discours de Mahmoud Ahmadinejad. Si la majorité des occidentaux a quitté la salle, les musulmans et leurs alliés ont largement applaudi la mise en accusation d'Israël. "Ceux qui ont quitté la salle ne constituent qu'une petite minorité et une petite minorité peut-elle imposer sa loi au peuple du monde ?", a fait remarquer le président iranien. C'est un Occident divisé (certains pays ayant choisi le boycott), minoritaire et incapable de défendre la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948 qui est apparu ce 20 avril 2009, jour anniversaire de la naissance, il y a 120 ans, d'Adolf Hitler. Le totalitarisme islamique a remporté une victoire, avec un Ahmadinejad salué par l'assistance malgré son "appel à la haine raciste", dénoncé par Rama Yade.

Mais il faut croire que le syndrome du Noctilien, a atteint aussi Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères. "Ce n'est pas un échec mais le début d'un succès", a-t-il commenté, mardi sur Europe 1, en assurant que le texte final, adopté le jour même dans la précipitation, mentionnait de nettes avancées négociées par les européens. En réalité, les références à Durban I demeurent aussi, et le compromis adopté mardi ne peut être qu'une défiguration des Droits de l'homme et de son universalisme garantissant notamment les libertés individuelles. En choisissant une fois de plus la voie de l'apaisement, la France bonne fille, soucieuse de plaire à ses amis (dixit Kouchner) nord-africains et moyen-orientaux, a pris le risque d'affaiblir le camp occidental, sa civilisation, ses valeurs

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"Ces droits de l'Homme qu'on assassine"

Bon documentaire de Caroline Fourest, mais de curieux oublis:


Je veux y relever deux choses. Caroline Fourest montre bien comment la préparation de Durban2 a d’abord cherché à interdire. Elle a, par exemple, interdit de parole les Bahaï. Le Président du conseil des droits de l’homme des nations unies, sur demande de l’Iran qui indique que la question « n’est pas à l’ordre du jour », rappelle à la discipline onusienne la représentante de l’ONG, « l’on ne doit pas parler d’un pays en particulier ». Le courage de la représentante des Bahaï a été illustré. C’est bien.

Mais ce qui devait ici être relevé, pour vraiment informer, c’est qu’après avoir montré les massacres sauvages des Bahaï en Iran, qui y sont toujours persécutés et assassinés, ce que le film oublie (mais est-ce un oublie ?) c’est qu’en Israël la liberté religieuse des Bahaï (1) est assurée, sans restriction aucune. C’est en Israël, à Haïfa, que se trouve le centre mondial Bahaï. Il y occupe une vaste partie du flanc de la montagne où s’étage la troisième grande ville d’Israël. Pourquoi le film ne le montre pas ?

Ignorance, oublie de la réalisatrice, une journaliste si méthodique et si documentée ? On voudrait le croire.

Mais un film si bien réalisé, bien documenté, bien préparé, produit de plusieurs mois de travail, peut-il ne pas savoir que les Bahaï ont trouvé à l’époque et jusqu’à ce jour et les suivants, en Israël, la seule terre d’accueil proche de leur patrie d’origine ?

Le film est singulièrement silencieux sur les Darfouri, qui sont une des grandes questions tabou de Durban2. Il est vrai que la question soudanaise est un cinglant démenti, au quotidien, à Ahmadinejad et à ses comparses à différents degrés quand ils accusent les « sionistes d’être pires racistes » que les auteurs de la shoah. Pourquoi ?

Le soit disant pays qui, a déclaré Ahmadinejad hier, aurait été formé après la seconde guerre mondiale (2) par « des racistes encore plus durs » que ceux dont les Juifs avaient été victimes pendant la shoah, ce pays est devenu, sans l’avoir décidé, depuis trois ans le refuge de dizaines de milliers de Soudanais non juifs.

Ces hommes et ces femmes, ces noirs de l’Afrique profonde, ont traversé à pieds des vastes territoires désertiques, pour fuir les guerres à répétition menées contre les populations du Soudan depuis 1974, par les gouvernements putschistes islamistes successifs.

Ces noirs africains non juifs ont trouvé en Israël une terre promise réelle. Dans ce pays que l’islamo fascisme et ses comparses de droite et de gauche ou du « centre » appellent, d’une voix unique : une entité colonialiste et raciste, un apartheid d’un genre nouveau qui mériterait d’être traité comme l’Afrique du sud, ils sont des dizaines de milliers à y avoir cherché et trouvé refuge depuis le printemps 2006. Israël pays raciste « pire que les racistes nazis » ? Cette argutie du bourreau du peuple iranien est soutenue par les ONG qui veulent sortir de Durban2 avec des résolutions de boycott total destiné à abattre Israël.

Ahmadinejad et beaucoup d’autres qui préconisent le boycott total d’Israël, ignorent ou veulent effacer qu’avant 1945 en Palestine mandataire, il y avait le Ichouv. Le Ichouv était un quasi état national des Juifs, un état national restauré par en bas depuis les années quatre vingt du dix neuvième siècle. Ils oublient ou ignorent, qu’en 1840, cette Jérusalem de l’est, où les Juifs ne seraient que des intrus, des « colons » comme on écrit dans les médias, était une ville à majorité juive.

En 1948, cette Jérusalem- Est était toujours un quartier d’une ville juive aux trois quarts. Au 16ème siècle, les relations de voyage en témoignaient : les rares habitants de la « terre sainte » étaient principalement des Juifs regroupés essentiellement à Gaza, Hébron, Jérusalem, Safed, Tibériade et dans quatre ou cinq autres localités galiléennes reconstruites sur une terre qui leur avait été vendue, un siècle plus tôt, à un prix prohibitif, par Suleyman le Magnifique. N’en déplaise au tyran démagogue iranien, jamais la terre d’Israël n’a cessé d’être elle-même. Les nations unies, en 1945, n’ont fait que révoquer la décision romaine qui, après la révolte de Bar Kochba de l’an 135, avait cru pouvoir effacer la nation juive en débaptisant son pays, en déportant massivement ses hommes aptes au travail au moyen de l’esclavage et en complétant ces mesures par des interdits résidentiels. L’empire romain édictera l’interdiction aux Juifs survivants de se réinstaller à Jérusalem.

Les nations unies n’ont fait que confirmer, dans un cadre plus restreint, ce que la SDN avait reconnu en 1920-21.

La division en deux états n’était pas l’expulsion de ceux qui ne savaient pas encore qu’ils étaient des Palestiniens. Le vote de 1947 n’était pas la « nakba », il signifiait simplement qu’il y aurait deux petits états côte à côte : l’un à majorité arabe avec une petite minorité juive, l’autre avec une petite majorité juive et une grosse minorité arabe. La guerre déchaînée par la ligue arabe en décidera autrement, en se fixant pour but affirmé dans ses déclarations de rejeter à la mer les quelques Juifs survivants au massacre général. Ce ne furent ni le vote des nations unies de fin 1947, ni la proclamation d’indépendance politique des Juifs du 15 mai 1948 qui provoqueront l’exode/naqba, mais la décision de guerre à outrance prise et mise en œuvre par la ligue arabe. C’est ce que le discours du dictateur iranien a voulu grossièrement cacher. C’est aussi ce que cherchent à effacer des mémoires les organisations politiques « anti impérialistes » qui veulent jouer les locomotives d’une campagne internationale de boycott destiné à faire disparaître Israël.

Le film a montré ce que signifie, en une phrase, le signe égal que l’organisation des états islamiques veut mettre entre le « racisme » et la liberté de parole, quand la liberté d’expression « offense » l’islam et son prophète. Ce n’est pas la liberté de penser qui est en cause, nous dit le représentant du Pakistan : « c’est seulement l’abus de la liberté d’opinion ». L’abus de la liberté d’opinion…

Soyons justes, Caroline Fourest a réalisé un bon document. Mais, comme je l’indiquais plus haut, ce sont encore et toujours les détails qui révèlent la vérité des prix.

Elle se révèle dans les oublis et les oubliés. Parmi ces derniers, les Papous du Timor occidental, victimes d’une pure entreprise de colonisation, plus brutale que celle qui détruisit les tribus indiennes d’Amérique du nord. Les colonisateurs exterminateurs des Papous, ce ne sont pas des nord-américains, ni des européens. Ce sont des hommes armés envoyés par le gouvernement indonésien pour proposer le marché suivant aux clans de Papous : ou vous vous déclarez musulmans et vous changez totalement de mode de vie, de culture, croyance, tenue, alimentation, ou on vous tue... Ce djihad colonisateur est mené, encore en 2009, par l’Indonésie, un grand pays, vaste par la taille, imposant par le nombre des habitants et par ses ambitions, petit par son peu de respect de la vie et de la dignité humaine. Néanmoins, les Papous figurent parmi les oubliés de Durban2 et du reportage d’ARTE. Oubliés des « lignes rouges » de la diplomatie française, oubliés des lignes rouge du film reportage d’ARTE les Papous du Timor occidental. Cette vérité politique à laquelle on nous a préparés tout au long du reportage se résume à la conclusion de Caroline Fourest faisant écho à l’ambassadeur Mattei qui oppose à la constitution « d’un club des démocraties : « qu’il faut garder un cadre universel », quoi qu’il en coûte. On devrait donc se résoudre à la farce sinistre d’un conseil des droits de l’homme des nations unies devenu un instrument docile entre les mains d’une bande de geôliers étrangleurs des droits humains.

Ecoutons notre réalisatrice. Elle donne le mot de la fin : le conseil des droits de l’homme des nations unies, désormais dominé par des destructeurs des droits de l’homme « est le reflet de l’état du monde. On ne supprime pas un mal en supprimant son reflet ». En d’autres termes, la belle Caroline nous explique qu’il faut continuer de supporter l’insupportable. C’est ce qu’en 1938 préconisaient déjà nos realpolitik. On a vu à l’époque le résultat de ces « victoires » comme celle que vient de nous annoncer ce soir le ministre Kouchner.

Pour le ministre français Mattei, pour Caroline Fourest, les contribuables des pays de démocratie devraient continuer de financer 90% d’une machinerie impuissante, qui sert de tribune, de terrain d’entraînement et de pompe à finance à tous ceux qui veulent aligner les droits des citoyens sur les non droits des soumis à la charia (2).

PS. J’ai écrit ces commentaires à chaud, après avoir regardé le film de Fourest et le débat qui l’a suivi. Depuis, les « lignes rouges » bougent. Il y a comme un sentiment d’inquiétude généralisé. La presse même, commence à poser la question : l’ONU n’avait-elle pas mieux à faire avec les deniers des contribuables européens et nord-américain qui financent à 90% l’Onu, qu’à laisser se mettre en place un piège prévisible contre les droits humains basés sur la démocratie, sous prétexte « d’antiracisme » ? Quant à Kouchner, il espère contre tout espoir, et il se contente d’illusions qu’il veut à tout prix nous faire partager.


(1) Les Bahaï forment une religion syncrétiste issue du chiisme iranien. Ces gens sont essentiellement pacifistes.

(2) La charia est le système juridique produit par la tradition musulmane s’appuyant sur l’interprétation des paroles et faits et gestes de MHMD. Après le film de Caroline Fourest, nous avons assisté à un indigeste débat. Disons, pour être objectif, que le journaliste a, quant à lui, cherché à poser réellement les problèmes. François Zimeray faisant penser à un jockey courant le grand prix de Paris assis sur un cheval de bois. Daniel Cohn Bendit, lui, se répandra en pantalonnades, cherchant des excuses aux tyrans domestiques afghans. S’ils écrasent leur femme sous des vêtements- prison et n’hésitent pas, de temps à autres, à l’enterrer vive-, ils ont certainement des excuses ; ils seraient, à peu de choses près ce qu’était l’homme occidental il n’y a pas si longtemps. Alors, où est le problème ? Le soi-disant leader de mai 68 donnera le mot de la fin, voulant rappeler que : c’est seulement en 1945 que l’on a donné le droit de vote aux femmes françaises. Si je comprends bien cette conclusion du leader des verts, allié électoral des verts nuance Hamas, on doit dire : mesdames les afghanes qu’on enterre vives, mesdames les palestiniennes victimes des crimes d’honneur que l’on égorge, mesdames les musulmanes victimes de la montée intégriste dans des banlieues françaises, patience. Patience, patience, patience !! Encore quelques décennies, et cela ira mieux.


Alain Rubin

mardi 21 avril 2009

Führer de lire

Le journaliste Antoine Vitkine se penche sur Hitler auteur. Il montre comment dans "Mein Kampf", tout était dit des projets du putschiste dans sa prison de Landsberg en 1924. Hélas, les dirigeants occidentaux, hormis Churchill et Roosevelt, ne prirent pas au sérieux ce livre jugé trop fou et trop grossier. Le même aveuglement semble se reproduire aujourd'hui. Vitkine met en garde les démocraties actuelles qui ne tiennent pas compte du succés du livre d'Hitler dans de nombreux pays du monde. Un site internet en propose une version MP3. Dans les pays musulmans, le livre est devenu le fer de lance du nationalisme, de l'exécration de la démocratie, de l"éxaltation du sang et de l'antisémitisme. "Mein Kampf" est un best-seller d'Ankara à Alger et jusqu'à Djakarta. L'auteur parle même de "référence pour les islamistes".

"Mein Kampf, histoire d'un livre". Flammarion.

Article du "Canard Enchainé" du 15 AVR 2009.

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Virgin Megastores in both Qatar and Bahrain had featured an Arabic version of Mein Kampf as "recommended" http://bit.ly/s15qdT

Durban2 dénonce les esclavagistes... s'ils sont blancs

Par Tidiane N’Diaye, écrivain et anthropologue.

L'esclavage n'est pas une invention occidentale : les puissances arabo-musulmanes organisaient elles-aussi l'esclavage... Mais pas question d'en dire un mot à la réunion de Durban2, qui vient de s'ouvrir à Genève.


L’édition précédente de la « conférence fourre-tout » contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui s’est tenue à Durban (Afrique du Sud), du 31 août au 8 septembre 2001, fut un échec. Si pour la première fois, la communauté internationale a reconnu que la traite des Noirs par les Européens avait été « une tragédie dans l’histoire de l’humanité » et qu’elle constituait « un crime contre l’humanité», pas un mot sur l’antériorité de celle pratiquée par les Arabo-musulmans et ses conséquences, notamment la situation des rares minorités noires ayant survécu dans les pays arabes. A Durban – dans une sorte de «syndrome de Stockolm à l’africaine» -, les représentants du continent noir et ceux des pays arabes se sont contentés de mettre en accusation les négriers occidentaux, avec demande de repentance et de réparation.


Le commerce négrier plus horrible encore que la traite transatlantique

Pourtant, bien qu’il n’existe pas de degrés dans l’horreur ni de monopole de la cruauté, l’on peut soutenir sans risques de se tromper, que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les Arabo-musulmans, furent pour l’Afrique noire et tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite transatlantique. Par exemple, la seule guerre sainte menée par un chef arabe soudanais, mystique, illuminé et qui se qualifiat lui-même Mahdi (descendant du Prophète), tout le Soudan depuis l’Océan jusqu’en Égypte englobant tous les plateaux de l’Afrique - du Nil jusqu’au Zambèze -, était livré aux chasses à l’homme et à la vente de captifs. Cet espace immense deux fois grand comme l’Europe, certains explorateurs évaluaient sa population au XIXème siècle, à environ cent millions d’âmes. Pour avoir une idée du mal, il faut savoir que ces mêmes observateurs, avaient constaté que pour chasser et enlever de force cinq cent mille individus, il fallait en faire périr près de deux millions d’autres (résistants ou fuyards).


Le colonialisme a mis fin à l'esclavage

Ainsi si les naissances avaient cessé à l’époque, en moins d’un demi-siècle, les régions de l’intérieur de l’Afrique ne seraient plus de nos jours, qu’une solitude désolée. Les dérives asservissantes et racistes du colonialisme sont connues et largement dénoncées depuis par nombre d’Occidentaux eux-mêmes. Cependant l’on ne peut résumer la présence européenne en Afrique, uniquement à des pratiques «racialistes» et une succession de crimes contre l’humanité. La démarche historique ne s'en trouverait pas éclairée. Car l’on ne saurait ignorer, que ce fut la colonisation européenne, qui mit entièrement fin à la traite arabo-musulmane. L’Europe devenue anti-esclavagiste, ses puissances ont aboli cette ignominie. En outre, la plupart des nations occidentales impliquées dans le commerce triangulaire, ont aujourd’hui reconnu leur responsabilité et prononcé leur aggiornamento, pendant qu’on attend toujours celui des pays arabo-musulmans (Moyen-Orient, Maghreb, Iran, Turquie etc.).


17 millions d'Africains persécutés

L’on pouvait cependant espérer, que les résolutions adoptées à Durban iraient dans ce sens. Mais dans l’esprit, l’acte aussi solennel fut-il, n’était qu’une entreprise fallacieusement orientée, doublée d’une dénonciation sélective. Durban n’a pas donné une vision d’ensemble honnête et objective de la terrible «tragédie noire» passée. Puisque de nos jours encore, beaucoup associent par réflexe, traite négrière au seul trafic transatlantique organisé à partir de l’Europe, des Amériques et qui a conduit à la mort ou à la déportation de millions d’Africains dans le Nouveau Monde. Alors que la traite et le travail forcé des peuples noirs, n’ont pas été une invention des nations européennes. Les Arabo-musulmans sont bien à l’origine de cette calamité et l’ont pratiquée en grand, du VIIème au XVIème siècle, pendant près de mille ans, en déportant près de 10 millions d’Africains, avant l’entrée en scène des Européens. Au total, les Arabo-musulmans auront tué, castré ou déporté près de 17 millions d’Africains.



Au cours de ce douloureux chapitre de l’histoire de l’humanité, qu’il est difficile de ne pas qualifier de génocide de peuples noirs par massacres, razzias sanglantes puis castration massive, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C’est en fait un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux, qui aboutit à ce déni. Un silence sélectif entourant le crime arabo-musulman envers les peuples noirs, planait à Durban où on s’est contenté de mettre en accusation les négriers occidentaux, avec demande de repentance et de réparation.


Les participants ont tout simplement réussi, à occulter le rôle et la responsabilité des nations arabo-musulmanes, dans le martyr des peuples noirs, pendant plus de treize siècles sans interruption. Et dans un mélange des genres hors-sujet, on y a même entendu parler de « crimes sionistes » et comble des paradoxes, de solidarité avec les Palestiniens pourtant descendants de peuples acteurs de la traite négrière arabo-musulmane. C’est entre autres, ce qui a perverti l’esprit de cette rencontre, où devaient être étalées, toutes les vérités, responsabilités et complicités sur les traites négrières et toutes les formes de racisme et d’antisémitisme. Il est cette fois à espérer que cette fois, Genève puisse intégrer - comme la mémoire humaine -, que les horreurs de l’histoire, quels que soient leurs auteurs, ne doivent jamais tomber dans l’oubli.

samedi 11 avril 2009

GB: 2 000 ÉCOLES BIDON

Visas d'étudiant : une faille dans le contrôle aux frontières du Royaume-Uni

LE MONDE



Les dysfonctionnements s'ajoutent aux "bourdes" dans l'affaire des tentatives d'attentats présumés, déjouées mercredi 8 avril, qui auraient visé à faire exploser des bombes à Manchester. Ce fut d'abord l'imprudence du patron de la brigade antiterroriste, Bob Quick, photographié en arrivant au 10 Downing Street avec, sous le bras, un document sur lequel étaient clairement indiqués les noms des suspects et des lieux où les attentats devaient être commis. Ce sont maintenant les procédures d'octroi de visas d'étudiant qui sont mises en cause.


Le premier ministre britannique, Gordon Brown, avait la tête des mauvais jours en annonçant "un complot terroriste majeur". Les tentatives d'attentats déjouées lors de l'opération baptisée "Pathway" (prévue le jeudi 9 avril et avancée au mercredi après la fameuse "bourde"), mettent en cause douze personnes, dont onze étudiants originaires du Pakistan.



Selon des sources policières, les suspects arrêtés lors de quatorze raids dans le nord-ouest de l'Angleterre visaient deux centres commerciaux, une boîte de nuit et une place de la troisième agglomération du royaume. Les terroristes présumés seraient liés à Al-Qaida, indique-t-on de même source. Ils étaient surveillés depuis deux semaines à la suite d'interceptions de communications téléphoniques par un service de renseignement étranger faisant état de préparatifs d'attaques contre des objectifs situés à Manchester.

Ces interpellations ont mis en lumière les lacunes des procédures d'octroi de visas d'étudiants. Le ministère de l'intérieur estime à 2 000 le nombre d'écoles de langues bidon prétendant enseigner la langue de Shakespeare aux jeunes étrangers. "L'abus du système de délivrance de ces visas est la plus grande faiblesse de nos contrôles aux frontières", a reconnu, en mars, le secrétaire d'Etat à l'immigration, Phil Woolas.

Actuellement 330 000 étudiants étrangers séjournent outre-Manche. En 2008, le Royaume-Uni a accueilli 9 300 étudiants pakistanais. Les procédures ont été durcies récemment en exigeant des étudiants présumés leurs empreintes digitales. Par ailleurs, tous les candidats doivent être présentés par une université ou une école de langues dûment agrée. En effet, les islamistes sont soupçonnés d'infiltrer les universités britanniques, "en profitant de la liberté d'expression sur les campus, ouverts et accueillants, pour recruter des militants", insiste Anthony Glees, directeur du centre du renseignement et de la sécurité de l'université de Buckingham.

La méfiance envers la police, la tradition d'autonomie des universités et l'absence d'une véritable tutelle gouvernementale entravent la coopération entre les autorités académiques et le contre-espionnage. La question est désormais de savoir si les activistes présumés ont été recrutés avant d'immigrer ou s'ils se sont organisés une fois sur place. Ont-ils été envoyés en service commandé par Al-Qaida ou se sont-ils rencontrés à l'université ou à la mosquée ? Autant de questions auxquelles la police espère répondre rapidement.

Le couac dans la marche turque vers l'Europe

Par Ivan Rioufol

La Turquie, musulmane et laïque, a confirmé sa pente : c'est un pays prioritairement solidaire de l'islam qui s'est dévoilé, à Strasbourg, lorsque Recep Tayyip Erdogan, premier ministre, s'est déclaré "personnellement opposé" à la nomination d'Anders Fogh Rasmussen, premier ministre danois, au secrétariat général de l'Otan. La faute de ce dernier ? Avoir soutenu, en 2005, ses compatriotes caricaturistes de Mahomet, au nom de la liberté d'expression. Alors que des dirigeants européens courbaient l'échine en s'excusant, l'insoumis avait sauvé l'honneur.

Ce couac d'Erdogan, qui n'a su cette fois trouver d'alliés, révèle la nature de cet "islamiste modéré", qui voit la laïcité d'Atatürk comme un obstacle et refuse de reconnaître le génocide arménien. En 2008, il avait demandé à sa communauté expatriée en Allemagne de garder sa culture : "L'assimilation est un crime contre l'humanité." Bernard Kouchner a avoué (mardi, RTL) avoir été "très choqué" par la pression turque. Elle a amené le ministre des Affaires étrangères à reconsidérer son appui à une entrée de la Turquie dans l'Europe.

Les yeux s'ouvriraient-ils, sur ce sujet comme sur d'autres ? Les références religieuses du dirigeant, qui voit l'Union comme une association multiculturelle où l'islam aurait toute sa place, font douter de son désir de respecter une commune identité laïque. Alors que le G20 a mis en scène, à Londres, la perte d'influence de l'Occident, une ouverture de l'Europe à la Turquie orientale viendrait ac­complir les certitudes médiatiques sur la ringardise de notre civilisation. Mais l'opinion européenne reste ma­joritairement attachée à ses héritages.

En obligeant Rasmussen, pour prix de sa nomination, à des amabilités pour le monde islamique, Erdogan en a même rajouté dans l'expression de sa différence. "Je respecte l'islam comme l'une des grandes religions du monde et ses symboles religieux ", a dû déclarer le Danois, en promettant de fermer une chaîne de télévision soupçonnée par Ankara d'être porte-parole des Kurdes du PKK. Imagine-t-on l'Europe demander à Erdogan de formuler son respect pour le judéo-christianisme ? En fait, cette arrogance de la Turquie, qui a obtenu la suppression de la référence aux racines chrétiennes de l'Europe dans le préambule de sa Constitution tandis qu'elle-même se réclame du Coran, illustre les limites de l'idéologie de la "diversité", défendue par Barack Obama, mardi. La coexistence entre l'islam et la laïcité occidentale a été bien posée par Erdogan. Et sa réponse est claire.


Il faut reconnaître à Barack H. Obama d'avoir honnêtement abordé le problème de la Turquie, dont il soutient l'entrée dans l'Europe : c'est bien sa qualité d'État musulman qui lui donnerait vocation à intégrer l'Union européenne. Les États-Unis ont à cœur, en effet, de démontrer qu'ils "ne sont pas en guerre contre l'islam", comme l'a redit à Ankara le président américain, qui va augmenter ses forces armées en Afghanistan pour lutter contre al-Qaida. George W. Bush tenait de semblables propos, destinés à limiter son intervention en Irak contre le seul "islamo-fascisme". Mais pourquoi le monde musulman se sentirait-il agressé par ces guerres contre une idéologie régressive qui dénature sa religion ? Laisser entendre que le prix à payer de la lutte contre le fondamentalisme devrait passer par une intégration en Europe de pays musulmans, risquant sinon de se sentir agressés par l'Occident, est un raisonnement trop tordu pour tenir debout.