jeudi 27 septembre 2012

"Racisme anti-blanc" : Vallaud-Belkacem en a déjà parlé

Le racisme anti-blanc" n'en finit pas d'alimenter la polémique. Luc Chatel, ancien ministre de l'Education, a invité "à lire le livre de Mme Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement qui, très clairement, évoquait le racisme anti-blancs en disant que c'est une réalité. 
Quand elle en parle, on dit que c'est naturel et quand c'est Jean-François Copé, on n'a pas le droit d'en parler", a insisté Luc Chatel.

Dans son ouvrage "Raison de plus!", publié pendant la campagne présidentielle, Najat Vallaud-Belkacem écrivait: "il n'y a plus guère d'ailleurs qu'Eric Zemmour, "rigolard populiste", pour parler encore de race, comme s'il y avait besoin de cela pour dénoncer le racisme anti-Blanc dont chacun peut convenir sans mal ni complaisance qu'il existe et qu'il est aussi condamnable et stupide que tout autre" (...)

http://lci.tf1.fr/politique/racisme-anti-blanc-vallaud-belkacem-en-a-deja-parle-7551884.html

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Gilles-William Golnadel : Si on en doutait, certaines réactions outrancières me conduisent malheureusement à vous le confirmer. Je croyais naïvement qu'on pouvait aujourd'hui traiter de ce sujet tranquillement. Le persiflage de certains journalistes et certains politiques de gauche autour de "la droite très très décomplexée" et surtout la référence obligatoire au Front national me consternent. Comme si on ne pouvait pas traiter d'un sujet qui apparait tellement clairement dans les banlieues, tellement clairement dans certaines agressions, tellement clairement dans les chansons de rap, tellement clairement dans certaines questions internationales...
Nier cette évidence, en appeler au Front national et à la répulsion qu'il inspire, c'est le degré zéro de la politique et de la culture. Il s'agit même d'une véritable régression intellectuelle puisque l'année dernière, comme je le soulignais dans mon livre (Réflexions sur la question blanche. Du racisme blanc au racisme anti-blanc), le président de la Licra a fini par reconnaitre l'existence du racisme anti-blanc. Ce n'est pas le Front national qui a inventé le racisme anti-blanc et ce n'est pas le Front national qui l'a découvert. Est-ce que, sous prétexte que le FN parle depuis des années du racisme anti-chrétien en terre d'orient, dont aujourd'hui tout le monde reconnait enfin la réalité, on serait condamné à taire le racisme anti-chrétien ?
Oui, malheureusement, le racisme anti-blanc est toujours tabou. Et Jean-François Copé a parfaitement raison d'en traiter dans son livre.

Tarik Yildiz : Pour ce qui est des responsables politiques traditionnels, il y a effectivement un déni de réalité, notamment à gauche et dans certaines associations anti-racistes. On préfère ne pas évoquer le problème. C'était justement tout le sujet de mon livre : Le racisme anti-blanc. Ne pas en parler : un déni de réalité. Depuis sa parution en 2010, les mentalités n'ont pas beaucoup évolué.

Pourquoi cette question suscite-t-elle autant le malaise à gauche et au sein même des associations antiracistes ?

Gilles-William Golnadel : La seconde guerre mondiale et la Shoah ont entrainé une grande confusion dans l'esprit occidental, car cette catastrophe a été commise au nom de la race blanche par des blancs. Il en a résulté une sorte d'auto-détestation de l'homme occidental par lui-même et également par voie de conséquence, ce que j'appelle la "dilection pour l'altérité". Autrement dit, l'homme blanc est passé d'un excès à l'autre. Il se vivait improprement comme supérieur, le voilà qui se vit comme inférieur. "L'autre est forcément meilleur que moi, moi le pire de tous", se dit l'occidental. C'est ce qui explique pourquoi Madonna a appelée à voter pour Barack Obama "parce qu'il est noir et musulman". Du point de vue de Madonna, il faut voter pour Obama, non pour des raisons politiques, mais simplement à cause de sa couleur de peau ou de sa religion supposée.
Si "l'autre" est meilleur, il ne peut pas être raciste. L'homme occidental est le seul bourreau tandis que l'"autre" est forcément la victime. C'est le dogme anti-raciste professionnel qui existe depuis le choc médiatique de la Shoah au tournant des années 70.
Ce prêt-à-penser a conduit à la trahison du véritable anti-racisme par des associations anti-racistes professionnelles souvent inféodées à l'extrême-gauche. Ces dernières sont borgnes. Elles ne voient que le racisme des occidentaux, qui existe bien sûr, et occulte le racisme équivalent des orientaux. Le racisme est malheureusement la chose la mieux partagée du monde. On pourrait citer des exemples historiques occultés, comme la traite des esclaves barbaresques. Le véritable anti-racisme ne saurait avoir d'œillères. C'est cette hémiplégie intellectuelle qui empêche de traiter certains sujets, comme le racisme anti-blanc.

Tarik Yildiz : Il y a deux raisons principales. La première est que le Front national en a fait l'un de ses thèmes majeurs. A chaque fois qu'on évoque le sujet, on a donc peur d'être taxé de proximité avec l'extrême droite. La deuxième raison, c'est que dans l'inconscient collectif de certains, il y a l'idée qu'un enfant d'immigré qui vit dans les quartiers ne peut pas être un bourreau. Il doit obligatoirement être une victime. Il y a quelque temps, il y avait eu une polémique avec le MRAP, qui avait reconnu pour la première fois le racisme anti-blanc. Dans une pétition, des intellectuels ont interpelé l'association et expliqué qu'on ne pouvait pas mettre sur le même plan "les dominés" et "les dominants". Sous-entendu, le blanc appartient forcément à la catégorie des dominants. C'est une vision du monde que je récuse totalement. Un jeune vivant à Saint-Denis, même s'il est "Français de souche", n'appartient pas au groupe des dominants. Cela n'a pas de sens...

http://www.atlantico.fr/decryptage/question-racisme-anti-blancs-est-elle-vraiment-extreme-droite-tarik-yildiz-gilles-william-golnadel-494332.html

mercredi 26 septembre 2012

Bill Maher On Islam: "All Religions Are Not Alike"

On his HBO show "Real Time" this week, host Bill Maher discussed the problem of radical Islam and how he gets booed by liberals for being a critic of the religion. Maher, known for his atheism, does not hold back when he criticizes Islam.

"There is something that I would like to name and that is 9/11 liberals," host of HBO's "Real Time" Maher said to his guest Salman Rushdie this week during a discussion on Islam. "Because, remember the 9/11 conservatives? These were people like, Dennis Miller was one, Ron Silver was on, Rudy Giuliani perhaps. These were people who were like changed by 9/11 but they became conservative, they wanted war."

"9/11 liberals are different," Maher said. "That's like you (Salman Rushdie), me, Chris Hitchens, Ayaan Hirsi Ali, who else? Sam Harris. These are people -- we are liberals, and we are liberals on almost every issue, but not the Muslim issue."

Maher went on to discuss the vitriol from his liberal audiences when he lays into Islam.

"Let's define where we are different than the mainstream liberals because I have routinely gotten booed here on the show sometimes, on my stand-up act, when I say, and liberals hate to hear this, that all religions are not alike. When you say that, they think that you're a bigot and we're not a bigot," Maher said.

Maher says there is something different about Islam, noting that "there is no other religion that is asking for the death" of people who dare to criticize it.

"You wrote an essay, I think it was an op-ed in the New York Times soon after 9/11, you said and I think it was entitled "Yes, This Is About Islam" because that's the mantra, is that it's not about one religion. And I think that what us 9/11 liberals say is, yes it is about this one religion because it is different. There is no other religion that is asking for the death of people, and Sam Harris say it this week, he said that 'We are free to burn the Koran or any other book. We are free to criticize Muhammad or any other human being. But without apology,'" Maher said on "Real Time."

"The point that Ayaan was making -- this is her Newsweek cover about a week ago and there a lot of people who reacted to this, 'How dare you do this?' Well, you know that the problem is that liberals see this picture and they go 'this is not all Muslims.' And that is very true. Most Muslims don't go in the street like this. The point that she is making, that I've tried to make, is yeah, but most Muslims, at least half of them, I think, around the world think it is okay to kill somebody if they insult the prophet. And that is a big problem," he said.

"That is a clash of civilizations," Maher declared. (...)

http://www.realclearpolitics.com/video/2012/09/23/bill_maher_on_islam_all_religions_are_not_alike.html

dimanche 23 septembre 2012

L’invention de l’«islamophobie»


Par PASCAL BRUCKNER Ecrivain

Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’«islamophobie», calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme. Cette création, digne des propagandes totalitaires, entretient une confusion délibérée entre une religion, système de piété spécifique, et les fidèles de toutes origines qui y adhèrent. Or une confession n’est pas une race, pas plus que ne l’est une idéologie séculière : l’islam, comme le christianisme, est révéré par des Arabes, des Africains, des Asiatiques, des Européens, de même que des hommes de tous pays sont ou ont été marxistes, libéraux, anarchistes. Jusqu’à preuve du contraire, on a le droit, dans un régime démocratique, de juger les religions mensongères et rétrogrades et de ne pas les aimer. Se méfier de l’islam comme on a pu en d’autres temps se méfier du catholicisme, juger inquiétant son prosélytisme agressif, sa prétention à la vérité unique, son penchant sacrificiel, c’est manifester un sentiment qu’on estimera légitime ou absurde, ce n’est pas faire preuve de racisme. Faut-il parler de «libéralophobie» ou de «socialistophobie» parce qu’on est contre le règne du marché ou la redistribution des richesses ?

(...)

Nous assistons à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Et ce avec l’onction des médias et des pouvoirs publics. Notre président lui-même, jamais en retard d’une bourde, n’a-t-il pas comparé l’islamophobie à l’antisémitisme ? L’erreur est tragique : le racisme s’attaque aux personnes en tant qu’elles sont coupables d’être ce qu’elles sont, le Noir, l’Arabe, le Juif, le Blanc. L’esprit critique, à l’inverse, porte sur les vérités révélées, les écritures toujours susceptibles d’exégèses, de transformations. Cette confusion a pour objet de déplacer la question religieuse du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou moquerie étant passible de poursuites.
Quant aux profanations de tombes, de lieux de culte, si elles relèvent évidemment des tribunaux, elles touchent dans leur immense majorité en France les cimetières ou églises chrétiennes. On s’en veut de le rappeler : de tous les monothéismes, c’est le christianisme qui est aujourd’hui le plus persécuté dans le monde, surtout dans les pays musulmans, Algérie, Irak, Egypte entre autres. Il est plus facile d’être musulman à Londres, New York ou Paris que protestant, catholique au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord. Mais le vocable de «christianophobie» ne prend pas et c’est heureux. Imagine-t-on la Saint-Barthélemy condamnée par nos ancêtres sous l’angle de la discrimination plutôt que du fanatisme religieux ?
Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à en obscurcir le sens. «Islamophobie» fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire.

http://www.liberation.fr/societe/01012303767-l-invention-de-l-islamophobie

samedi 22 septembre 2012

Un parfum de Dhimmitude

Petit rappel : Pendant de nombreux siècles, les chrétiens et les juifs qui vivaient dans le monde arabo-musulman, ou dans les pays conquis par l’islam, presque toujours antérieurement à celui-ci, ont été des « dhimmis », c’est-à-dire des gens considérés comme des infidèles, mais assujettis à une protection concédée selon la loi islamique aux peuples du livre.
Bat Yé’or, historienne, grande spécialiste de la condition des minorités religieuses dans le monde islamique, qui a formalisé le concept de « dhimmitude » précise : « Le mot dhimmitude définit l’ensemble des relations entre, d’une part la Oumma (la communauté islamique), et d’autre part le Peuple du Livre (la Bible), c’est-à-dire les indigènes juifs et chrétiens (ahl al-kittab). »
Ces relations s’appuyant sur la charia, offraient à ces « ayant-droits »
La protection de leur vie et de leurs biens et la possibilité d’observer leur religion, sans devoir se convertir à l’islam, sous condition expresse qu’ils respectent de façon rigoureuse, un statut et des contraintes diverses dures et humiliantes. Pour cela les dhimmis étaient assujettis à un impôt spécial : la Jizya figurant dans le Coran, donc obligatoire. Ils devaient vivre dans des quartiers réservés, porter des vêtements spécifiques souvent infamants, ne pas monter de chevaux (animaux nobles) mais seulement des ânes. Leurs lieux de culte ne devaient pas dépasser en hauteur les mosquées. Ils devaient changer de trottoir en croisant un musulman, et bien d’autres vilenies que feu Mouloud Aounit et d’autres de ses amis auraient peut-être pu, s’ils s’en étaient préoccupés, qualifier de véritable apartheid. Mais ils s’intéressaient surtout au sort des palestiniens et des produits fabriqués ou cultivés dans les territoires.
Glissement de l’occident.
En résumé, le statut de dhimmi est un statut qui imposait au non-musulman une soumission aux musulmans, et des règles de vie particulières et humiliantes en échange de quoi, il était à peu près assuré de pouvoir vivre sans faire l’objet de violences, d’exactions ou de pogroms. Ce qui dans la vie courant n’a pas toujours été respecté. Or, en observant ce qui se passe aujourd’hui, dans la plupart des pays du monde occidental, ayant en leur sein d’importantes communautés musulmanes, il est aisé de constater que le statut de dhimmi devient peu à peu celui des ressortissants non-musulmans de ces pays.
 Les sociétés de ces pays ont des structures différentes de celles du monde conquis par l’islam, la grande majorité de leurs élites dirigeantes n’est pas musulmane, les non-musulmans y dominent encore en nombre, mais les comportements des gouvernants et l’attitude des gouvernés, ressortent d’avantage de la soumission que du libre choix.
 Faire ce que l’on pense que l’autre attend de soi pour éviter les problèmes et la violence, non seulement ne résout rien, mais entre dans le cadre d’un concept de « dhimmitude » 
Exemples parmi d’autres:  Lorsque Salman Rushdie fit paraître en 1988 ses Versets Sataniques, et qu’il fit l’objet d’une Fatwa de mort, et que la plupart des hommes politiques, écrivains et autres intellectuels refusèrent désormais qu’on puisse les voir en sa compagnie, c’était déjà de la dhimmitude.
Quand on en vint à écarter de l’Education nationale, un professeur agrégé de philosophie qui avait donné sa vision de l’islam en France dans une tribune du Figaro en 2006, laquelle s’est immédiatement désolidarisée de lui en présentant ses excuses sur Al-Jazeera, et qu’on fut obligé de le cacher pour menaces de mort sur sa personne, c’était toujours de la dhimmitude.
Quand certaines hautes autorités financières déclarent que la finance islamique est une bonne chose qu’il convient d’inclure dans nos systèmes bancaires, ou que la faculté Dauphine crée une formation spécialisée en Finance islamique pour flatter certains, c’est de la dhimmitude.
Quand on cache le nom d’un individu ayant commis un meurtre sur le jeune Kilian en l’appelant Vladimir au lieu de donner son vrai nom Souleimane, c’est de la dhimmitude.
Quand on arrive à ne pas être révolté que des soldats soient attaqués à Castres, par une bande de « jeunes » des quartiers parce qu’ils défendaient une jeune fille que ces jeunes importunaient, c’est de la dhimmitude.
Lorsque, sans le dire, on adopte implicitement le principe de pénalisation du blasphème, quand il s’agit de l’islam, et qu’on le refuse au nom de l’art ou de la liberté d’expression quand il s’agit du christianisme, comme ce le fut pour cette « œuvre » photographique représentant un crucifix immergé dans l’urine et le sang du photographe, c’est de la dhimmitude.
Quand un film sur l’islam (quel qu’il puisse être) que ceux qui l'accablent le plus n’ont probablement pas vu, fait l’objet de manifestations sanglantes à travers toute la planète, que l’on considère cela comme presque normal, et en plus que ceux qui ne l’ont pas réalisé s’en excusent avec contrition, c’est de la dhimmitude.
Quand des professeurs sont régulièrement insultés ou agressés et qu’on ne fait rien ou pas grand chose pour éviter d’enflammer les quartiers, c’est de la dhimmitude.
Lorsqu’un écrivain, dans un très court texte « Éloge littéraire d’Anders Breivik », ose (sans l’approuver) voir dans le geste fou du tueur d’Oslo une forme d’inquiétude face aux mutations imposées par le multiculturalisme et la nouvelle place de l’islam dans nos pays, on peut s’en inquiéter.
Mais qu’on l’assassine d’articles infamants, alors que quelques années auparavant, certains qui se délectent aujourd’hui du fiel qu’ils instillent contre lui, avaient trouvé des justifications dans les attentats du 11 septembre, c’est de la dhimmitude.
Quand des rabbins juifs demandent à leurs fidèles de dissimuler leur kippa sous un chapeau ou une casquette pour « éviter les provocations » c’est toujours de la dhimmitude.
Quand on tolère que des musulmans soient agressés pendant la période du Ramadan, parce qu’ils ne jeûnent pas, c’est encore et toujours de la dhimmitude.
Quand pour satisfaire aux exigences d’une confession, on impose dans certains établissements publics laïcs la consommation de viande hallal, ou qu’on attribue des heures réservées aux femmes dans des piscines municipales, c’est de la dhimmitude.
C’est beaucoup, c’est trop. Desservis par une multitude de sycophantes, la France glisse, l’Europe glisse, l’Occident glisse immanquablement vers un renoncement aux idéaux et aux valeurs qu’ils ont mis des siècles à inventer et à mettre en œuvre.

 http://www.jforum.fr/forum/international/article/un-parfum-de-dhimmitude

jeudi 20 septembre 2012

"We don't care if you're offended, and we never will. Get used to it."

Pat Condell

Salman Rushdie "accuse l'islam" dans Le Monde

L'écrivain britannique d'origine indienne Salman Rushdie publiait mardi ses mémoires sous le titre Joseph Anton, son pseudonyme de fugitif depuis que sa tête a été mise à prix par une fondation religieuse iranienne après la fatwa de l'ayatollah Khomeyni, qui lui reprochait d'avoir écrit un livre "impie". L'objet de la colère iranienne ? La publication en 1988 des "Versets sataniques", roman jugé blasphématoire, déplore la régression de l'islam actuel, "comme une blessure auto-infligée".
Celui qui est devenu au fil des ans un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux se retourne aujourd'hui contre l'islam dans les colonnes du Monde.
Dans un entretien accordé au Monde du vendredi 21 septembre, il accuse directement l'islam et regrette que cette religion soit en pleine "régression" : "C'est une tragédie que l'islam régresse à ce point", explique-t-il.
L'essayiste reconnait que sa vision de l'islam a évolué : C'est vrai, ma vision des choses est plus tranchée aujourd'hui. Il faut dire que j'ai traversé une épreuve qui m'a obligé à prêter attention à ce qui se passait dans le monde musulman. Or quelque chose a mal tourné au sein de l'islam. C'est assez récent. Je me souviens, quand j'étais jeune, beaucoup de villes dans le monde musulman étaient des cités cosmopolites, de grande culture. On surnommait Beyrouth le "Paris de l'Orient". L'islam dans lequel j'ai grandi était ouvert, influencé par le soufisme et l'hindouisme, ce n'était pas celui qui est en train de se répandre à toute vitesse. C'est pour moi une tragédie que cette culture régresse à ce point, comme une blessure auto-infligée. Et je pense qu'il y a une limite au-delà de laquelle vous ne pouvez plus blâmer l'Occident. Parfois, vous savez, les problèmes sont vos problèmes. Cela dit, s'il y avait le moindre signe qu'une société musulmane était capable de créer une démocratie ouverte, je changerais d'avis. "
Mais attention, il assure que ses propos sont le fruit de ses expériences et d'une réflexion, et non de préjugés. Selon lui, il doti etre possible de critiquer l'islam sans être taxé de xénophobe ou de raciste : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "
Quant à son cas personnel, il estime que sa condamnation par les autorités religieuses était le signe d'un changement plus profond : la "fatwa" le visant était selon lui "le début d'un conflit plus large".

http://www.atlantico.fr/pepites/salman-rushdie-accuse-islam-dans-monde-488733.html

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Yes, This Is About Islam
By SALMAN RUSHDIE Published: November 2, 2001

LONDON -- "This isn't about Islam." The world's leaders have been repeating this mantra for weeks, partly in the virtuous hope of deterring reprisal attacks on innocent Muslims living in the West, partly because if the United States is to maintain its coalition against terror it can't afford to suggest that Islam and terrorism are in any way related. 

The trouble with this necessary disclaimer is that it isn't true. If this isn't about Islam, why the worldwide Muslim demonstrations in support of Osama bin Laden and Al Qaeda? Why did those 10,000 men armed with swords and axes mass on the Pakistan-Afghanistan frontier, answering some mullah's call to jihad? Why are the war's first British casualties three Muslim men who died fighting on the Taliban side?

Why the routine anti-Semitism of the much-repeated Islamic slander that "the Jews" arranged the hits on the World Trade Center and the Pentagon, with the oddly self-deprecating explanation offered by the Taliban leadership, among others, that Muslims could not have the technological know-how or organizational sophistication to pull off such a feat? Why does Imran Khan, the Pakistani ex-sports star turned politician, demand to be shown the evidence of Al Qaeda's guilt while apparently turning a deaf ear to the self-incriminating statements of Al Qaeda's own spokesmen (there will be a rain of aircraft from the skies, Muslims in the West are warned not to live or work in tall buildings)? Why all the talk about American military infidels desecrating the sacred soil of Saudi Arabia if some sort of definition of what is sacred is not at the heart of the present discontents?

Of course this is "about Islam." The question is, what exactly does that mean? After all, most religious belief isn't very theological. Most Muslims are not profound Koranic analysts. For a vast number of "believing" Muslim men, "Islam" stands, in a jumbled, half-examined way, not only for the fear of God — the fear more than the love, one suspects — but also for a cluster of customs, opinions and prejudices that include their dietary practices; the sequestration or near-sequestration of "their" women; the sermons delivered by their mullahs of choice; a loathing of modern society in general, riddled as it is with music, godlessness and sex; and a more particularized loathing (and fear) of the prospect that their own immediate surroundings could be taken over — "Westoxicated" — by the liberal Western-style way of life.

Highly motivated organizations of Muslim men (oh, for the voices of Muslim women to be heard!) have been engaged over the last 30 years or so in growing radical political movements out of this mulch of "belief." These Islamists — we must get used to this word, "Islamists," meaning those who are engaged upon such political projects, and learn to distinguish it from the more general and politically neutral "Muslim" — include the Muslim Brotherhood in Egypt, the blood-soaked combatants of the Islamic Salvation Front and Armed Islamic Group in Algeria, the Shiite revolutionaries of Iran, and the Taliban. Poverty is their great helper, and the fruit of their efforts is paranoia. This paranoid Islam, which blames outsiders, "infidels," for all the ills of Muslim societies, and whose proposed remedy is the closing of those societies to the rival project of modernity, is presently the fastest growing version of Islam in the world.

This is not wholly to go along with Samuel Huntington's thesis about the clash of civilizations, for the simple reason that the Islamists' project is turned not only against the West and "the Jews," but also against their fellow Islamists. Whatever the public rhetoric, there's little love lost between the Taliban and Iranian regimes. Dissensions between Muslim nations run at least as deep, if not deeper, than those nations' resentment of the West. Nevertheless, it would be absurd to deny that this self-exculpatory, paranoiac Islam is an ideology with widespread appeal.

Twenty years ago, when I was writing a novel about power struggles in a fictionalized Pakistan, it was already de rigueur in the Muslim world to blame all its troubles on the West and, in particular, the United States. Then as now, some of these criticisms were well-founded; no room here to rehearse the geopolitics of the cold war and America's frequently damaging foreign policy "tilts," to use the Kissinger term, toward (or away from) this or that temporarily useful (or disapproved-of) nation-state, or America's role in the installation and deposition of sundry unsavory leaders and regimes. But I wanted then to ask a question that is no less important now: Suppose we say that the ills of our societies are not primarily America's fault, that we are to blame for our own failings? How would we understand them then? Might we not, by accepting our own responsibility for our problems, begin to learn to solve them for ourselves?

Many Muslims, as well as secularist analysts with roots in the Muslim world, are beginning to ask such questions now. In recent weeks Muslim voices have everywhere been raised against the obscurantist hijacking of their religion. Yesterday's hotheads (among them Yusuf Islam, a k a Cat Stevens) are improbably repackaging themselves as today's pussycats.

An Iraqi writer quotes an earlier Iraqi satirist: "The disease that is in us, is from us." A British Muslim writes, "Islam has become its own enemy." A Lebanese friend, returning from Beirut, tells me that in the aftermath of the attacks on Sept. 11, public criticism of Islamism has become much more outspoken. Many commentators have spoken of the need for a Reformation in the Muslim world.

I'm reminded of the way noncommunist socialists used to distance themselves from the tyrannical socialism of the Soviets; nevertheless, the first stirrings of this counterproject are of great significance. If Islam is to be reconciled with modernity, these voices must be encouraged until they swell into a roar. Many of them speak of another Islam, their personal, private faith.

The restoration of religion to the sphere of the personal, its depoliticization, is the nettle that all Muslim societies must grasp in order to become modern. The only aspect of modernity interesting to the terrorists is technology, which they see as a weapon that can be turned on its makers. If terrorism is to be defeated, the world of Islam must take on board the secularist-humanist principles on which the modern is based, and without which Muslim countries' freedom will remain a distant dream.

Salman Rushdie is the author, most recently, of "Fury: A Novel."

Les Caricatures de Charlie Hebdo




Antisémitisme: le retour du syndrôme socialiste ? – Par Shmuel Trigano


Nous venons d’assister ces derniers jours à une nouvelle étape de la crise antisémite française qui nous remémore la politique erronée du parti socialiste, sous le gouvernement Jospin, quand Daniel Vaillant était au ministère de l’intérieur. Les deux événements qui nous donnent à le penser sont en lien évidemment avec le contre-coup en France de ce « film » minable sur le prophète Mahomet, avec la manifestation qui s’est improvisée sur les Champs Élysées.

C’est dans le discours des médias que je décèle le dispositif que je me propose d’analyser, en mettant deux choses en parallèle : la promptitude avec laquelle les télévisions et la presse se sont faites l’écho d’un mensonge en annonçant que le film était l’œuvre d’un israélo-américain, marchand de biens et financé par des Juifs ainsi que l’omission dans tous les reportages et rapports de l’unique slogan des manifestants des Champs Élysées : « Etbabkh el yahoud/égorge les Juifs » que tout le monde peut voir et entendre sur internet.

Il y a d’abord beaucoup à dire sur chacun de ces événements. Les médias n’ont jamais statué devant le public sur la désinformation à laquelle ils se sont livrés. On est passé au complot copte sans aucune transition. Or, c’est la première information qui compte et qui reste marquée dans l’esprit. En l’occurrence elle témoignait d’un grave préjugé raciste : la volonté de provocation et la violence des Juifs, majorés du coefficient des « deux satans » chers aux Iraniens, les États-Unis et Israël, de la richesse des Juifs  (Israélo-américain était crédité d’être un « marchands de biens » dans l’immobilier), et du complot juif impliqué dans la notion de financement multiple, tout cela indiquant en filigrane l’innocence des musulmans dont, on suppose, de facto, la colère légitime.
C’est aussi inquiétant de voir comment les journalistes pour  introduire jour après jour à toutes les violences odieuses qui se sont produites de par le monde les expliquent toujours en relation avec ce film, alors que tous les analystes savent pertinemment qu’il n’était qu’un prétexte pour « fêter » le 11 septembre en le cachant dans une réaction indignée et victimaire.  Ils accréditent ainsi la manipulation des islamistes qui prétendent agir en victimes d’une agression et qui appellent à manifester sur cette base.

Nous nous retrouvons dans une situation semblable à celle du meurtre de Toulouse, lorsque les médias avaient sans réfléchir accusé l’extrême droite, et c’est à nouveau l’illustration que les faiseurs d’opinion ont un scénario tout fait des événements avant même qu’ils se produisent et qui fait écran à la réalité et impose au grand public une version mensongère, à la source de malentendus appelés à aller en s’approfondissant et en s’enroulant l’un sur l’autre. Le principe de ces préjugés consiste toujours à accuser les Juifs et à innocenter les milieux islamiques. L’accusation, en l’occurrence, atteint des proportions énormes : tout y est possible sans que personne ne bronche, au point que la violence d’Israël et des Juifs est devenue un fait d’évidence.

Qui remarque qu’elle est criminogène ? Les « jeunes » qui ont manifesté et qui appelaient au meurtre des Juifs réagissaient peut-être à ce mensonge des médias, ou en tout cas à une précipitation informative qui n’a pris aucun soin de vérification parce qu’elle est inspirée par l’idée de la culpabilité permanente des Juifs. Car c’est des Juifs qu’il est question : le slogan des manifestants sont clairs. Et qui sont les Juifs que l’on conspue sur les Champs Élysées sinon les Juifs français ?

C’est là qu’est tout le problème : pourquoi la séquence en question a-t-elle été censurée par tous les médias ? Tous les médias ! Ce qui suppose qu’il y a un donneur d’ordres à l’ensemble de la presse ? C’est presque inconcevable. Mais c’est pourtant ce qui s’est passé en 2001-2002 lorsque l’information sur 450 agressions antisémites a été durant de très longs mois censurée par l’information publique, le gouvernement et les institutions juives parce que le gouvernement en avait décidé ainsi, on l’a su plus tard « pour ne pas jeter de l’huile sur le feu » si bien que les alertes des Juifs à l’opinion se voyaient taxées de racisme et d’agressivité. C’est cette erreur politique fondamentale qui a ouvert la voie au nouvel antisémitisme et à l’ère de troubles de masse dans laquelle l’a France ne fait qu’entrer.
Dès le départ on a pu observer la gène de la TV à rendre compte de cet événement, très parcimonieuse en images et commentaires, avant que Manuel Valls n’intervienne sur FR2 puis que commence la valse des critiques partisanes. Mais les Français n’ont jamais entendu « égorgez les Juifs » sur « la plus belle avenue du monde ». Au point que leur connaissance de la situation est profondément biaisée et faussée et au désavantage des Juifs, dans la perspective de ce qui risque de se produire par la suite.

Nous savions déjà depuis 2001 comment les médias prompts à accuser Israël cachaient de façon préméditée et méthodique les aspects négatifs et compromettants des Palestiniens ou de tout autre acteur arabe, tout en surexposant de façon obsessionnelle les pseudo défaillances d’Israël. Regardez bien la télévision quand on interroge un Palestinien quand il dit « Yahoud » la traduction dit « Israéliens ». C’est une réécriture totale de la réalité qui se produit depuis maintenant 12 ans. Ainsi les Français n’ont jamais rien entendu de l’antisémitisme et du racisme qui se donnent libre cours dans le mode arabo-islamique où les appels au meurtre des Juifs sont permanents et d’abord chez les chers Palestiniens, oui, mais eux, ils sont « autorisés » puisqu’Israël est coupable. On les « comprend » ( ce que disait Védrines en 2001).

En l’occurrence, dans le cas qui nous préoccupe maintenant, la réécriture est scandaleuse, car en écartant les appels au meurtre du reportage, on nous a montré des manifestants, des « jeunes » des banlieues, qui protestaient de leur bonne foi et disaient leur indignation, demandant le respect. On a vu une « nourrice assermentée » en voile hurler contre la violence des policiers. On a parlé de 4 policiers blessés mais on n’a vu aucune scène de confrontation. De même on a qualifié les jeunes venus des banlieues, de jeunes comme les autres « en baskets », qui subissent la crise économique. Or ce sont les mêmes qui hurlaient « mort aux Juifs ». En somme, malgré la condamnation de la manifestation, le schéma victimaire habituel fut reconduit. « L’information » qui arrive au public est ainsi le résultat d’une totale réécriture de l’événement. Tout comme dans la propagation du mensonge sur les origines du film, le résultat est globalement défavorable aux Juifs dont personne ne saura qu’ils sont exposés à la haine antisémite de façon courante. Bien au contraire, on retiendra qu’Israël est coupable. Et on sera étonné quand un Merah tuera des Juifs. Comment le pourrait-il ? Il n’y a pas d’antisémitisme dans le monde musulman ! Ce fut bien là l’essentiel du débat journalistique sur le massacre de Toulouse : les journalistes ont cherché longtemps toutes les explications possibles, toujours victimaires et sociologiques, sauf la motivation de l’islam. Aujourd’hui confirmée.
Le hasard a fait que deux jours après le président de la République inaugurant l’exposition d’art islamique au Louvre se livre à un discours incroyable, fustigeant les extrémistes mais nous disant ce qu’est le véritable islam et affirmant que la violence des intégristes déformait le véritable islam. Discours très étonnant, qu’on n’imagine pas possible au profit d’une autre religion et qui surenchérit sur l’innocentement. La République sait ce qu’est l’islam ! C’est plutôt aux musulmans de dénoncer ce qu’ils pensent être une falsification de leur religion. Pas au président de la République. Sur ce plan-là le recteur de la mosquée de Paris a été autrement plus sérieux en lançant un grave avertissement à la société, en affirmant avec toute la gravité que ce qui s’était passé constituait un grave tournant, très dangereux, augurant de lendemains violents. Dommage qu’une semblable condamnation claire et musclée ne soit jamais venue de sa part pour condamner la haine des Juifs qui fait rage dans le monde musulman et dans la bouche de ses plus hautes autorités, je pense à l’imam Qaradawi, entre autres, chef du conseil de la fatwa pour l’Europe, un personnage décisif donc pour les musulmans français, qui avait appelé il y a quelques mois au Caire au meurtre des Juifs, devant un million de personnes.  Personne n’a entendu cela en France au moment où on célébrait le « printemps ». La nouvelle fut censurée, alors que les caméras de la TV vivaient au rythme de la place Tahrir. Pour que Qaradawi ne représente pas l’islam, et il le représente officiellement et institutionnellement, il faudrait qu’il soit formellement désavoué et combattu par d’autres autorités instituées. Nous n’en avons eu aucune jusqu’à ce jour et il y a de quoi être choqué des réactions courroucées du CFCM. On ne l’a jamais entendu se démarquer de ce discours on ne peut plus officiel pour l’islam.

La case manquante de l’information finit toujours par se retourner contre les Juifs et renforcer le discours victimaire auto-complaisant des activistes islamiques. C’est ce que nous avons vu à l’œuvre, documenté et démontré depuis 12 ans. Ce n’est pas pour la sauvegarde de « la paix publique ».

Par Shmuel Trigano – JSSNews 

PS : le nouveau scandale lancé par Charlie Hebdo est aussi significatif de l’idéologie dominante. En portraiturant un Juif orthodoxe poussant la chaise roulante d’un musulman (et donc la dirigeant), il « justifie » la provocation anti-musulmane en « l’équilibrant » par une comparaison de l’intolérance islamique avec une pseudo-intolérance judaïque. J’aimerais que l’on nous donne des exemples de l’intolérance des Juifs sur le plan français et que l’on nous montre son caractère meurtrier dans le monde entier. Nous observons ainsi comment les critiques de l’islam instrumentalisent l’antijudaïsme pour éviter d’être taxés de racistes et dire en même temps leur critique des Juifs. C’est d’autant plus odieux que ces mêmes juifs, eux, n’ont jamais bronché devant les énormités que les médias débitent depuis 10 ans sur la communauté juive et Israël.

mercredi 19 septembre 2012

Salman Rushie

iTélé 
18/09/12

la volonté de défendre la liberté intellectuelle, artistique est plus faible qu’avant. Les gouvernements cèdent. Publier les Versets Sataniques serait impossible aujourd’hui”.

Libération
19/09/12

“Non seulement il n’existe plus de délit de blasphème en France depuis 1791 puis 1881, mais encore, dans une république laïque, il n’existe tout simplement pas de blasphème. La liberté d’expression ne saurait donc être limitée par la liberté de croyance. La seule limite en ce domaine est le respect de l’ordre public, qui prohibe l’incitation à la haine, la discrimination, ou encore l’incitation à la violence à l’égard non pas d’une religion, mais des personnes qui la pratiquent. La nuance peut paraître subtile mais elle est fondamentale, c’est le citoyen que protège la république, pas sa croyance.”

L’Organisation de la conférence islamique (OCI) n’a de cesse depuis des années de faire pression sur l’ONU pour instaurer une condamnation du blasphème…

mardi 18 septembre 2012

Jeannette Bougrab

(...)

Les associations anti-racistes font-elles le jeu de l'extrême-droite, comme le dénonce Caroline Fourest ?

Je sais seulement qu'il existe une montée des fondamentalistes et de l'islamisme en France et dans le monde. On a tendance à refuser de le voir parce que nous sommes pétris de culpabilité postcoloniale mais aussi parce que les gens ne font pas la différence entre islam et islamisme par manque de culture.

Malgré les évènements qui se déroulent en Tunisie, la France n’hésite pas à recevoir le président Marzouki à bras ouvert à l’Assemblée nationale où il a fait un discours à la tribune cet été. Tout cela n’est pas normal au regard notamment de sa position sur les femmes, la femme serait le complément de l’homme et non plus l’égal. Des journalistes sont en prison, des artistes sont menacés de mort. Des présidents d’université poursuivis par la justice pour avoir refusé le niquab dans l’enceinte des établissements d’enseignement.
Je suis attristée de voir que les communistes deviennent les complices indirects de cet obscurantisme. Mais je tiens à souligner le courage de l’ancien député communiste Gerin qui avait dénoncé la montée des fondamentalistes islamistes à travers la multiplication des femmes portant le niqab. Il est devenu une exception. On pensait que la gauche était plutôt anticléricale mais les cartes ont apparemment été rebattues.

(...)

On ne prend pas aujourd’hui la mesure de ce qui se passe dans le monde arabe et qui par capillarité aujourd’hui arrive en France. Quand un commerçant d’origine égyptienne à Marseille se fait tabasser parce qu’il ne fait pas le ramadan, il y a de quoi s’inquiéter. C’est la déliquescence du modèle républicain. Trop de compromis ont été faits et aujourd’hui la situation devient inacceptable.


Les véritables coupables sont autant les extrémistes que les différents gouvernements français qui leur ont parfois donné asile. Certains imams étrangers en profitent pour venir prédiquer dans notre pays. La République française a engendré ses propres maux. Il faut réinventer le modèle d’intégration à la française. La France doit prendre des positions beaucoup plus fermes sur l’extrémisme religieux même si cela conduit à des problèmes diplomatiques avec certains Etats. On ne transige pas avec la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes. Je le dis et je le répète il n’existe pas de charia light ou d’islamisme modéré.


La laïcité défendue en France est-elle devenue l'ennemi de l'islam et des militants antiracistes ?

Des rares personnes défendent encore heureusement la laïcité. Je pense par exemple à Elizabeth Badinter, à Caroline Fourest ou aux journalistes de Charlie Hebdo qui se situent plutôt dans une ligne anticléricale. Je crains que demain on ne puisse plus écrire librement face à cette pression islamiste. Les locaux de Charlie hebdo ont été incendiés. Caroline Fourest a été agressée. Le professeur de philosophie Redeker vit toujours protégé.


Je ne partage pas le point de vue des associations antiracistes. Je n’adhère pas à un modèle multi culturaliste à l’anglo saxonne. Etre en France est un privilège et un bonheur mais la plupart du temps ces associations l’oublient et défendent le différencialisme et le communautarisme au détriment de la laïcité. Ce qui est dommageable car les premières victimes des fondamentalistes sont les femmes.

http://www.atlantico.fr/decryptage/est-encore-possible-debattre-place-islam-en-france-sans-etre-taxe-islamophobie-jeannette-bougrab-485491.html

jeudi 13 septembre 2012

France-Based Tunisian Imam Hassen Chalghoumi: "We European Muslims Are Hostages, Caught between Extremism and Racism"

Il y a les bons et les mauvais blasphémateurs

(...)

Qu’un obscur réalisateur fabrique, avec trois dollars et autant de bouts de ficelle, une vidéo un peu crétine sur le prophète Mohamed et qu’elle serve de prétexte à des fanatiques pour assassiner quatre personnes au terme de l’attaque à la roquette d’un bâtiment diplomatique, et c’est une déferlante de condamnations horrifiées… du cinéaste en herbe. Les islamistes, vous comprenez, sont de petits animaux fragiles à l’épiderme tendre qu’il convient de ne pas provoquer, sauf à se voir reprocher le sang que l’on croyait pourtant avoir vu couler sur leurs mains. Le réalisateur concerné qui, non content d’être médiocre et mal intentionné, possèderait les deux passeports les plus détestables du bréviaire progressiste (américain et israélien), est donc ce que nous pouvons appeler un «mauvais blasphémateur». Un sale type directement responsable de la mort violente d’un ambassadeur.

Et puis nous avons les «bons blasphémateurs» qui, s’ils irritent un ayatollah ou une bande de barbus à grands couteaux, le font dans le cadre de l’autoroute bien balisée de nos certitudes. Salman Rushdie? Un grand écrivain, un intellectuel ultimement meilleur musulman que les jeteurs de fatwas. Charlie Hebdo? Le phare de notre tradition nationale de la gaudriole anticléricale, dont les provocations tiennent davantage de la stimulation des neurones que de l’agression du divin.

En fait, on distingue le bon blasphémateur du mauvais blasphémateur en ce qu’il ne blasphème vraiment qu’à regret, que pour faire réfléchir. Le bon blasphémateur est essentiellement un type bien, éclairé et n’insultant les cieux que dans les limites du bon goût ―comme lorsqu’il enferme un crucifix dans un bol d’urine, par exemple, et nous force ainsi à nous pencher sur l’insondable vacuité de l’expérience humaine (ou quelque chose dans le genre, je ne me souviens plus de l’argument).

Le mauvais blasphémateur, lui, est plutôt un pasteur évangélique qui prêche dans une baraque en bois du fin fond des Amériques et crame un coran sur YouTube. Un méchant illuminé dont les ouailles pourraient facilement se serrer dans une cabine téléphonique, mais n’en sont pas moins capables de mobiliser la rue arabe d’un claquement de doigts. Un Robert Redeker qui écrit des tribunes dans Le Figaro (argh!) et trouble le sommeil d’un croyant un peu fruste.

Sur Rue89, mais c’est juste un exemple, il y en a d’autres, on sait manifestement séparer le bon grain de l’ivraie (Matthieu 13, 36-43: c’est une citation, pas un blasphème). Dans un papier titré «L’ambassadeur US tué à Benghazi à cause d’un film de série B anti-islam», Pierre Haski renvoie cinéastes médiocres et provocateurs et assassins fanatiques dos-à-dos, dénonçant la symétrie de leur action et au final, dédouanant les seconds pour mieux charger les premiers.

Je n’ai, moi-même, pas de sympathie excessive pour les blasphémateurs. Je respecte la foi et je ne brûle pas plus de coran que je ne compisse de petits Jésus en bois. Mais je me refuse à me faire le censeur de qui que ce soit, parce que la liberté d’expression n’est pas un machin à géométrie variable que l’on ne sortirait de son tiroir que lorsqu’elle semble servir sa cause, a fortiori lorsqu’une attaque d’ambassade et son cortège de morts procède davantage de la stratégie d’un groupe d’islamistes déterminés commémorant le 11-Septembre que d’une réaction spontanée à «un film de série B anti-islam».

Et surtout, je me refuse à établir la moindre symétrie entre mauvais goût et assassinat. (...)

http://www.slate.fr/tribune/61743/attaque-11-septembre-benghazi-consulat-etats-unis-ambassadeur-innocence-islam-blaspheme

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La Une du 15 Avril 2011:

Et maintenant Libé ose le point d'interrogation...