jeudi 29 novembre 2012

France Télévisions en guerre contre le viol, vraiment ?

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 Souvenez-vous, c’était il y à peine un an : Caroline Sinz, envoyée spéciale de France 3 en Egypte, avait été violée au milieu de la foule cairote le 24 novembre 2011. En plein jour, vers onze heures du matin sur la place Tahrir au Caire, la journaliste avait été encerclée par quelques dizaines d’hommes qui l’ont séparée de son équipe, l’ont déshabillée avant de la violer pendant presque une heure. Malgré son calvaire, Caroline Sinz a pu réaliser et transmettre un reportage dans lequel elle relate son agression. À sa stupéfaction, ces images seront coupées au montage. Pour la chaîne, réagit Caroline Sinz, “le viol, c’est honteux, tabou. Si on m’avait tiré dessus, cela aurait paru plus glorieux !”

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Dans ce cas précis le « problème » posé par la victime est encore plus gênant car les agresseurs sont les « héros » du printemps arabe et de la révolution du Nil et donc eux aussi victimes (de l’Occident, bien évidemment).

Caroline Sinz a découvert que le plus important n’est pas ce qu’elle a subi mais plutôt l’identité de ses bourreaux. Ainsi, la journaliste a enduré la vraie double peine : être la victime accidentelle de ceux que la doxa médiatique considère comme victimes par définition. (...)

http://www.causeur.fr/france-televisions-en-guerre-contre-le-viol-vraiment,20146

mardi 20 novembre 2012

Viols collectifs : l'affaire de Rochdale

LE MONDE
Elle était aussi seule que peut l'être une adolescente de 15 ans. Peu d'amis, pas de petit copain, des liens distendus avec une famille décrite comme "fragile". Craintive et seule dans le morne décor de briques rouges du quartier d'Heywood, celui des "petits Blancs" pauvres de Rochdale, ancienne ville ouvrière à une vingtaine de kilomètres de Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre.
Cette nuit d'août 2008, "Girl A", comme elle sera désignée plus tard lors d'un procès dont l'écho continue de faire trembler les fondements du multiculturalisme britannique, avait bu pour se donner du courage. Au Balti House, un petit kebab-épicerie de la grand-rue d'Heywood, le ton monte entre l'adolescente et deux des hommes qui la violent régulièrement depuis plusieurs semaines, Kabeer Hassan, 25 ans, et Shabir Ahmed, 59 ans. Les deux sont des employés du Balti House, et quand Girl A brise la vitre du comptoir de la petite boutique, ils ne craignent pas d'appeler la police.
En garde à vue, Girl A peut enfin parler. Pendant six heures, elle raconte son calvaire. Un mois auparavant, elle a commencé à fréquenter un groupe d'hommes qu'elle retrouve au Balti House ou au Saleem's Kebab House. Ils sont bien plus âgés qu'elle, souvent pères de famille, chauffeurs de taxi ou employés de fast-foods : des hommes installés. Ils la traitent avec considération, lui offrent des cigarettes, de la nourriture, de l'alcool, piochés dans les réserves du magasin. La nuit venue, ils la raccompagnent en taxi, gratuitement.
Rapidement, vient le moment de "payer". Shabir Ahmed, le chef du groupe, emmène Girl A, saoûle, dans un appartement abandonné au-dessus du magasin. "Je t'ai payé de la vodka, tu dois me donner quelque chose." La jeune fille résiste, elle est violée par Shabir Ahmed. Les agressions se poursuivent jusqu'à l'épisode du Balti House, trois semaines plus tard.
Cette nuit-là, la jeune fille présente aux policiers ses sous-vêtements, sur lesquels des traces de l'ADN de Shabir Ahmed seront retrouvées. Malgré la précision de son récit, aucune enquête sérieuse n'est menée. Les services du procureur de la Couronne de la région Nord-Ouest ne donnent pas suite. Adolescente perturbée, ayant des penchants pour l'alcool et sexuellement active, Girl A ne saurait être considérée comme "un témoin crédible devant une cour". Son calvaire reprend alors de plus belle. Elle est violée jusqu'à quatre ou cinq fois par semaine, parfois par cinq hommes différents la même nuit.
Le dossier n'est rouvert qu'à l'été 2009. Lors du procès, qui se tient en mai 2012 à Liverpool, cinq victimes témoignent, sur les 47 identifiées par la police. L'une raconte avoir été violée par vingt hommes la même nuit. Une autre décrit une soirée passée à vomir sur un canapé pendant que deux hommes abusent d'elle.
Une autre encore, 13 ans au moment des faits, que les viols ne cessèrent que lorsqu'elle tomba enceinte d'Adil Khan, 42 ans. Neuf hommes sont condamnés, pour les faits de viol, agressions sexuelles ou conspiration commis entre 2007 et 2009, à des peines allant de quatre à dix-neuf ans de prison pour Shabir Ahmed, considéré comme le chef du groupe, celui-là même qui intimait à ses victimes : "Call me Daddy !"
A l'exception d'un demandeur d'asile afghan, tous sont d'origine pakistanaise. Toutes les filles sont blanches. L'équation est aussi froide et simple qu'explosive, dans un Royaume-Uni en proie au doute sur son modèle multiculturel. Et c'est le procureur grâce auquel le dossier a été rouvert, Nazir Afzal, plus haut magistrat d'origine pakistanaise du royaume, qui s'est fait un nom en luttant contre les mariages forcés dans la communauté pakistanaise, qui donne le ton : "Il s'agit avant tout d'une question de genre, d'hommes qui croient qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent de femmes vulnérables. Mais vous ne pouvez pas non plus faire l'impasse sur le facteur racial. C'est l'éléphant au milieu de la pièce."
Dans les semaines suivant le procès, les médias égrènent les noms de villes où des gangs similaires à celui de Rochdale sont démantelés : Nelson, Oxford, Telford, High Wycombe... Et, fin octobre, c'est à nouveau à Rochdale qu'un groupe de neuf hommes est appréhendé. Chaque fois, les violeurs sont en grande majorité d'origine pakistanaise.
Les micros se tendent vers les associations ou les chercheurs spécialisés dans la lutte contre les abus sexuels. Selon leurs conclusions, entre 46 % et 83 % des hommes impliqués dans ce type précis d'affaires - des viols commis en bande par des hommes qui amadouent leurs jeunes victimes en "milieu ouvert" - sont d'origine pakistanaise (les statistiques ethniques sont autorisées en Grande-Bretagne). Pour une population d'origine pakistanaise évaluée à 7 %.
Chercheurs et associations rappellent que les agressions sexuelles en général restent le fait d'hommes blancs à 95 %, et mettent en garde contre la faiblesse des échantillons étudiés. Mais les chiffres sont lancés. Et repris en boucle.
En septembre, un rapport gouvernemental conclura à un raté sans précédent des services sociaux et de la police, qui renforce encore l'opinion dans l'idée qu'un "facteur racial" a joué dans l'affaire elle-même, mais aussi dans son traitement par les autorités : entre 2004 et 2010, 127 alertes ont été émises sur des cas d'abus sexuels sur mineurs, bon nombre concernant le groupe de Shabir Ahmed, sans qu'aucune mesure soit prise. A plusieurs reprises, les deux institutions ont estimé que des jeunes filles âgées de 12 à 17 ans "faisaient leurs propres choix de vie".
Pour Ann Cryer, ancienne députée de Keighley, une circonscription voisine, aucun doute n'est permis : police et services sociaux étaient "pétrifiés à l'idée d'être accusés de racisme". Le ministre de la famille de l'époque, Tim Loughton, reconnaît que "le politiquement correct et les susceptibilités raciales ont constitué un problème".
L'air est d'autant plus vicié que, à l'audience, Shabir Ahmed en rajoute dans la provocation. Il traite le juge de "salope raciste" et affirme : "Mon seul crime est d'être musulman." Un autre accusé lance : "Vous, les Blancs, vous entraînez vos filles à boire et à faire du sexe. Quand elles nous arrivent, elles sont parfaitement entraînées."
Chaque jour, des militants d'extrême droite se réunissent devant le tribunal, brandissant des affichettes : "Nos enfants ne sont pas de la viande halal." Et quand les médias parlent prudemment de "gang asiatique", les commentaires des internautes trahissent un climat délétère. A Rochdale, le 23 février, 150 émeutiers s'en prennent à la police, à des chauffeurs de taxi pakistanais et aux kebabs d'Heywood.
Rochdale se croyait prémunie contre un tel climat. La ville de 100 000 habitants, sinistrée depuis la fin des industries textiles, cumule des indicateurs sociaux et économiques inquiétants et une population immigrée importante (près de 20 % d'habitants d'origine pakistanaise), mais elle n'a jamais été le théâtre d'émeutes raciales. Rochdale a même élu, dès 2003, un maire d'origine pakistanaise.
Devant le bâtiment de style gothique-victorien de la mairie, réminiscence des années de gloire de Rochdale, un employé de la mairie s'interroge. Anonymement. "Où est la limite du racisme ? Les agresseurs voyaient ces filles comme du "déchet blanc", c'est indéniablement raciste. Mais les services sociaux, des gens bien blancs, ne les ont pas mieux considérées."
A quelques rues de là, dans sa permanence, Simon Danczuk, député travailliste de Rochdale qui a été l'un des premiers à parler publiquement d'un "facteur racial", juge tout aussi déterminant ce qu'il appelle le "facteur social" : "Les responsables des services sociaux ont pu imaginer que ces filles de même pas 15 ans se prostituaient, alors qu'ils en auraient été incapables à propos de leurs propres enfants."
Race contre classe ? 
Les violeurs étaient tous pakistanais d'origine, les adolescentes toutes blanches. Mais les agresseurs étaient aussi tous des hommes installés habitant Rochdale même, alors que les victimes venaient toutes de familles pauvres d'Heywood, quartier déshérité. Pour autant, la thèse du "facteur racial" va s'imposer.
L'ancien ministre de l'intérieur Jack Straw s'interroge sur les raisons qui poussent des hommes "d'héritage pakistanais" à considérer les jeunes Blanches comme "de la viande fraîche". Ann Cryer évoque les mariages arrangés, qui feraient arriver sur le sol britannique de jeunes hommes peu éduqués, arrachés à leurs campagnes du Pakistan. Tous enjoignent aux responsables de la communauté pakistanaise d'agir.
Mohammed Shafiq, 33 ans, est l'un d'eux. Natif de Rochdale, il dirige la Fondation Ramadhan, promouvant le dialogue entre les religions. Dès 2007, il a commencé à parler des abus commis sur des adolescentes par des membres de la communauté pakistanaise, ne récoltant qu'un silence gêné et des menaces de mort. Il a réalisé un documentaire sur le sujet pour la BBC.
Mohammed Shafiq estime qu'"une petite minorité d'hommes pakistanais voient les femmes comme des citoyens de seconde catégorie et les femmes blanches comme des citoyens de troisième catégorie".

vendredi 16 novembre 2012

Le jour où les islamistes indonésiens ont menacé la France


L'incident n'a pas été rendu public, mais le centre culturel français a été assiégé ! Signe de la montée en puissance des islamistes.


L'information est restée sous le boisseau. Fin septembre, en pleine tourmente à la suite de la publication de caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo, des miliciens islamistes ont assiégé un centre culturel français en Indonésie et exigé des "excuses" de la France, menaçant de recourir à la violence. Des manifestants du très rigoriste Front des défenseurs de l'islam (FPI) ont encerclé le centre culturel français à Surabaya - la deuxième ville du plus grand pays musulman du monde -, puis y ont pénétré, selon des informations recueillies par Le Point.fr. Une délégation du FPI, la principale organisation islamiste du pays, est entrée dans les locaux avec l'appui de la police locale, puis a sommé le directeur de l'établissement de présenter des excuses écrites au nom de la France au sujet des caricatures du prophète Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Avec à la clé, un ultimatum sans ambiguïté d'une semaine. Expiré ce délai, les miliciens du FPI ont promis de revenir sur place faire usage de la force. Une menace prise très au sérieux par les officiels français, puisque cette puissante organisation, qui prône une réislamisation rigoriste de la société et qui avait empêché la tenue d'un concert de Lady Gaga, a régulièrement recours à la violence dans l'archipel, notamment contre les minorités chrétiennes.


Montée en puissance des islamistes indonésiens

Le Quai d'Orsay avait choisi de gérer cette crise dans la discrétion pour ne pas mettre d'huile sur le feu, à l'heure où le monde musulman s'enflammait en réaction au controversé film L'innocence des musulmans. Paris n'a pas communiqué sur cet incident, révélé aujourd'hui par Le Point.fr. Mais en coulisse, la réplique de la diplomatie française en direction de Jakarta a été ferme. À Paris, l'ambassadeur d'Indonésie a été immédiatement convoqué pour exiger un retour au calme. Sous pression, le pouvoir central réagit et remet au pas les miliciens excités de Surabaya, qui avaient bénéficié de l'appui de la police locale. Et les médias locaux, qui avaient filmé l'entrevue aux allures de tribunal d'inquisition entre le FPI et le fonctionnaire français, sont priés de mettre l'embargo sur ces images. En quelques heures, tout rentre dans l'ordre et aucune information sur "l'incident" ne filtre.
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http://www.lepoint.fr/monde/le-jour-ou-les-islamistes-indonesiens-ont-menace-la-france-16-11-2012-1529746_24.php

lundi 5 novembre 2012

En France, des jeunes de plus en plus fidèles à l'islam

(...) Pendant ce temps, l'islam, seconde religion de France, a vu le nombre de ses fidèles doubler en France avec 2,1 millions de musulmans "déclarés" (3,2 % de la population) et 800 000 pratiquants, soit un tiers des immigrés venus de pays musulmans et de leurs descendants. Beaucoup sont français. Et les plus pratiquants sont les plus jeunes. Des études de Sciences Po en 2005 et du Pew Research Center en 2006 l'annonçaient. Le rapport de 2011 "Banlieue de la République", du politologue Gilles Kepel, une enquête sur la jeunesse de Clichy-sous-Bois et Montfermeil (deux communes de Seine-Saint-Denis), hauts lieux des émeutes de l'automne 2005, le confirme. "Dans ces banlieues, dit Kepel, le grand récit fondateur de la France moderne selon lequel la nation était toujours capable d'intégrer a été mis à mal. La colère et l'islam se sont développés partout où la République a échoué."

(...) Une étude du Pew Research Center de 2006 remarque que 72 % des Français musulmans ne ressentent pas "un conflit naturel entre le fait de pratiquer l'islam et le fait de vivre dans une société moderne". Cela fait dire aux alarmistes que 28 % voient un conflit entre leur religion et les lois de la République. Ils ajoutent que ce sondage a déjà six ans. (...)

l'"affirmation musulmane" se généralise chez les Français de 18-25 ans issus de l'immigration du Maghreb, du Sahel et de Turquie. Ils respectent à 90 % les prescriptions alimentaires et le ramadan. La présence régulière à la prière atteint 30 % chez les 21-25 ans alors qu'elle est inférieure à 20 % pour les plus de 40 ans. Quant à "l'importance accordée à l'éducation religieuse", comme au mariage religieux, elle augmente chez les 21-25 ans, plus encore chez ceux nés ou arrivés jeunes en France. (...)

D'autres enquêtes confirment que de plus en plus de jeunes musulmans français se démarquent de la pratique discrète et intime de leurs parents. Depuis une dizaine d'années, certains développent un mode de vie "halal" ostensible, associé à des prescriptions morales. Parmi ceux-là, séduite par les salafistes - des piétistes radicaux qui seraient une dizaine de milliers en France d'après le sociologue Samir Amghar, de l'EHESS -, une minorité prône une "rupture islamique rigide" avec l'environnement européen, soupçonné d'aliéner son identité, ainsi que des normes fortes sur les moeurs, la sexualité, le comportement des femmes, le mariage entre musulmans, la virginité et les tenues des filles - sans oublier, selon Gilles Kepel et plusieurs autres, un antisémitisme et un antisionisme affirmés. (...)

"La résurgence des pratiques cultuelles et la religiosité augmentent chez les immigrés venus en France avant l'âge de 16 ans et chez les Français descendants d'immigrés, mais pas chez les immigrés arrivés à l'âge adulte." Ces enquêtes ont surpris. Jusque récemment, nombre de défenseurs de l'intégration et de la laïcité, des républicains, prédisaient que les nouvelles générations s'éloigneraient de l'islam. Or, l'inverse se produit. (...)

le lien entre la culture d'origine d'une personne, ses coutumes, sa religion, sa conception de la famille, des femmes, etc. et son parcours en France. Comment ces données jouent-elles dans la scolarisation, la réussite, la délinquance ? Une analyse du livre qui a choqué s'intéresse au nombre significatif d'"inconduites répétées" et d'échecs scolaires constatés parmi les jeunes et les très jeunes (avant 16 ans) originaires du Sahel (Sénégal, Mali, Mauritanie, Sud algérien, Niger). Le fait de vivre dans une famille nombreuse, parfois monoparentale, parfois polygame, où la mère a traditionnellement peu d'emprise sur les garçons, où le père se doit d'aider les siens restés au pays, ne facilite pas la scolarisation, constate Lagrange : le français est moins parlé qu'ailleurs, la concentration à l'étude n'est pas encouragée, le passage du village et ses coutumes à la banlieue joue dans la méconnaissance de l'école - peu d'enfants profitent d'un soutien scolaire et sont préscolarisés -, les phénomènes de bandes et de clans enrôlent les plus jeunes. (...)

 Vincent Tiberj, chercheur en sociologie de l'intégration, a été critiqué pour son enquête Français comme les autres ? (2005, coécrite avec Sylvain Brouard) sur les nouveaux citoyens d'origine maghrébine, africaine et turque. L'ouvrage montre qu'une grande majorité de la seconde génération se revendique comme française et valorise la réussite par le travail. Mais il montre aussi qu'elle diverge profondément des jeunes Français "majoritaires" sur trois domaines, très culturels : l'homophobie (deux fois plus répandue), les moeurs (endogamie, défense de la virginité avant le mariage, brutalité envers les filles), l'antisémitisme (39 % ont déclaré que "les juifs ont trop de pouvoir en France", pour 20 % chez les autres). (...)

Ce n'est pas la première fois que des enquêtes pointent la montée de l'antisémitisme et du sexisme dans les banlieues. Mais qui l'étudie vraiment ? Beaucoup de chercheurs ont peur de stigmatiser les enfants immigrés (...)qui voit dans "le juif" son portrait à l'envers : riche, solidaire, communautaire (...)

http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/01/des-jeunes-fideles-a-l-islam_1784520_3246.html

jeudi 1 novembre 2012

Quand le Qatar se mêle du programme des lycées français

Le Qatar, pourtant pas francophone pour un sou, est entré il y a 15 jours dans l'Organisation internationale de la Francophonie comme membre associé. Et la nouvelle a légitimement créé la surprise. Pour la Mission laïque française, c'est même un comble. Car cette association, qui prodigue un enseignement français aux étrangers dans une centaine d'établissements disséminés à travers le monde, a fait les frais de la manière bien particulière dont le Qatar entend, comme le dit son ambassadeur à Paris, "aider à la sauvegarde et à l'expansion de la langue française".

Sa passion pour la langue de Molière a poussé l'émirat wahhabite à s'intéresser de très près au programme du lycée Voltaire de Doha, géré par la Mission : il a notamment interdit un livre d'histoire religieuse qui parlait de la chrétienté au Moyen Age et remplacé un manuel d'enseignement de l'arabe par un ouvrage mêlant apprentissage de la langue et de la religion.

Pour s'être plainte de cette censure auprès des autorités françaises, la Mission va être contrainte de plier bagage fin décembre. Le Qatar ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il veut "financer des établissements du type du lycée Voltaire dans le Golfe et en Afrique" avec l'ambition de "devenir le pôle de la francophonie régionale" en concurrence avec la France, alerte un connaisseur du dossier. Avant d'accuser : "Notre diplomatie, qui devrait s'interroger sur cette stratégie d'influence, est prise de court car elle n'a qu'une vision à court terme."

http://tempsreel.nouvelobs.com/off-de-l-obs/20121031.OBS7669/info-obs-quand-le-qatar-se-mele-du-programme-des-lycees-francais.html