lundi 7 janvier 2008

Le viol de l'Europe

L'écrivain allemand Henryk Broder a récemment déclaré dans le journal hollandais « De Volkskrant » du 12 octobre que les jeunes Européens qui aiment la liberté feraient mieux d'émigrer. L'Europe telle que nous la connaissons n'existera plus d'ici vingt ans. Assis à une terrasse de Berlin et pointant du doigt les autres clients et les passants, H. Broder dit avec mélancolie : « Nous voyons là le monde d'hier. » L'Europe est en train de devenir musulmane. Avec ses soixante ans, H. Broder, lui, ne va pas émigrer : « Je suis trop vieux », dit-il. Mais il exhorte les jeunes à partir et à « s'installer en Australie ou en Nouvelle-Zélande. C'est le seul choix qui leur reste s'ils veulent éviter les plaies qui rendront inhabitable le vieux continent ». Apparemment, beaucoup d'Allemands et de Hollandais n'ont pas attendu le conseil de Broder. Le nombre d'émigrants qui ont quitté les Pays-Bas et l'Allemagne dépasse déjà celui des immigrants qui y entrent. Il n'est pas nécessaire d'être prophète pour prédire, comme le fait Henryk Broder, que l'Europe est en train de devenir islamique. Il suffit d'examiner les données démographiques. Aujourd'hui, en Europe, on estime le nombre des musulmans à 50 millions. Ce chiffre devrait doubler d'ici vingt ans. En 2025, un tiers des enfants européens seront issus d'une famille musulmane. A l'heure actuelle, Mohammed est déjà le prénom le plus répandu chez les nouveau-nés mâles à Bruxelles, à Amsterdam, à Rotterdam et dans d'autres grandes villes européennes. H. Broder est persuadé que les Européens n'ont pas la volonté de s'opposer à l'islamisation. « L'éthique qui prévaut aujourd'hui », dit-il dans le « De Volkskrant », « est parfaitement illustrée par les réflexions de cette imbécile d'écrivain blonde avec laquelle j'ai débattu récemment. Elle disait qu'il valait parfois mieux se faire violer plutôt que de risquer d'être gravement blessée en résistant ; elle disait qu'il valait parfois mieux éviter de se battre plutôt que de risquer la mort. » Dans un récent commentaire paru dans le journal bruxellois « De Standaard » du 23 octobre, l'auteur hollandais (homosexuel et « humaniste » autoproclamé) Oscar Van den Boogaard se réfère à l'interview donnée par H. Broder. Van den Boogaard écrit que, pour lui, prendre conscience de l'islamisation de l'Europe, c'est comme entamer « un processus de deuil ». Il est envahi par un « sentiment de tristesse ». « Je ne suis pas un guerrier », dit-il, « mais qui l'est ? Je n'ai jamais appris à me battre pour ma liberté. Je n'ai été bon qu'à en profiter. » Comme l'écrit Tom Bethell dans le « American Spectator » de ce mois : « Ne serait-ce que sur le strict plan démographique de base, la prédilection pour le laïcisme/humanisme ne fonctionne pas. » Mais ce n'est pas tant le fait que les non-croyants aient tendance à avoir moins d'enfants que les croyants – puisque beaucoup d'entre eux préfèrent « profiter » de leur liberté plutôt que d'y renoncer et avoir des enfants. Les non-croyants, me semble-t-il, sont également moins enclins à se battre : comme ils ne croient pas à une vie dans l'au-delà, la vie présente est la seule chose qu'ils craignent de perdre, ce qui leur fait préférer la soumission au combat. Comme le disait le féministe allemand Broder cité plus haut, ils préfèrent être violés plutôt que résister. « Si la foi s'effondre, la civilisation part avec », dit Bethell. Telle est la véritable cause de la fin de la civilisation européenne. L'islamisation en est simplement la conséquence. Le mot même « islam » signifie « soumission » et les non-croyants se sont déjà soumis. Beaucoup d'Européens sont déjà devenus des musulmans, bien qu'ils ne s'en rendent pas compte ou qu'ils ne veuillent pas l'admettre. Je rencontre des gens aux Etats-Unis qui sont particulièrement inquiets de la montée de l'antisémitisme en Europe. Ils ont raison quand ils craignent que l'antisémitisme ne progresse aussi chez les Européens non immigrés. Ces derniers détestent les gens à l'esprit combatif. L'antisémitisme contemporain en Europe (au moins chez les Européens de souche) est lié à l'antiaméricanisme. Les gens qui ne sont pas prêts à résister et qui ont hâte de se soumettre détestent ceux qui ne veulent pas se soumettre et sont prêts à se battre. Ils les détestent parce qu'ils ont peur qu'ils mettent leur vie à eux aussi en danger. Dans leur optique, tout le monde doit se soumettre. Voilà pourquoi ils en sont venus à détester autant Israël et l'Amérique ainsi que la petite bande d'Européens « islamophobes » qui osent parler de ce qu'ils voient se produire autour d'eux. Les Européens occidentaux ont à choisir entre la soumission (l'islam) ou la mort. Je crains, comme Broder, qu'ils n'aient choisi la soumission – tout comme autrefois où ils préférèrent être rouges plutôt que mourir.
Paul Belien, 25 octobre 2006 Correspondance
Polémia
Traduction de l'anglais par René Schleiter25/11/06
Paul Belien est rédacteur en chef de www.brusselsjournal.com et chroniqueur au « Wall Street Journal ».

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