jeudi 30 décembre 2010

Carnage évité à Copenhague

AFP

Selon le directeur du Renseignement danois, les suspects comptaient s'introduire dans le bâtiment du Jyllands-Posten et «tuer autant de personnes que possible».

La police a déjoué mercredi un attentat qui aurait pu tourner au carnage dans les locaux du quotidien danois ayant publié en 2005 des caricatures de Mahomet, au terme d'une opération qui a mené à l'arrestation de cinq personnes probablement liées au terrorisme international.
Le directeur du Renseignement danois (PET) Jakob Scharf a estimé que ces arrestations avaient empêché une «attaque terroriste imminente du type de Bombay» en 2008 lorsque 10 hommes lourdement armés avaient fait un carnage dans un hôtel de luxe.

Selon lui, les suspects comptaient «s'introduire dans le bâtiment du Jyllands-Posten à Copenhague et tuer autant de personnes que possible».

Le PET a indiqué avoir saisi «des lanières en plastique pouvant servir de menottes, un pistolet mitrailleur avec un silencieux ainsi que des munitions» au cours de perquisitions dans les appartements où se sont faites les arrestations en banlieue de Copenhague.

«Nous pensons d'après nos renseignements qu'il s'agit d'un groupe de militants islamistes ayant des liens avec les réseaux terroristes internationaux», a ajouté M. Scharf. Le PET a d'ailleurs évoqué la possibilité «d'autres arrestations» à venir.

L'enquête et les arrestations -quatre au Danemark et une en Suède- ont été menées en étroite collaboration avec le Renseignement suédois (Säpo) qui surveillait depuis des mois ces individus en Suède.

D'après le PET, trois des personnes arrêtées à Copenhague vivaient en Suède et sont arrivées au Danemark dans la nuit de mardi à mercredi. Il s'agit d'un citoyen tunisien de 44 ans, d'un citoyen suédois d'origine libanaise de 29 ans et d'un citoyen suédois d'origine non précisée de 30 ans.

La quatrième personne arrêtée au Danemark est un demandeur d'asile irakien, et celle interpellée à Stockholm est un citoyen suédois d'origine tunisienne âgée de 37 ans, précise le PET.

(...)

Le groupe était sous surveillance à Stockholm «24 heures sur 24», a déclaré à l'AFP le directeur de la Säpo Anders Danielsson, expliquant que les suspects faisaient partie d'une liste de 200 islamistes partisans de la violence considérés comme actifs en Suède et faisant l'objet d'une surveillance stricte.

Depuis deux mois, la Säpo savait que le groupe tramait un attentat à Copenhague, a dit M. Danielsson.

La difficulté a été de choisir le moment des arrestations, entre la nécessité d'avoir suffisamment d'éléments pour traduire les individus en justice et celle de préserver la population.

«Nous aurions pu les arrêter en Suède mais nous voulions évidemment les prendre aussi près que possible de leur destination finale», a expliqué M. Danielsson.

(...)

Pour M. Scharf, «les arrestations soulignent le poids de la menace terroriste qui pèse sur le Danemark et en particulier sur les institutions et les gens liés à l'affaire des caricatures».

Un prédicateur neuchâtelois fait l’apologie des ceintures d’explosifs

Un Tunisien, réfugié politique, a publié sur internet un texte en arabe pour légitimer la violence.


L’homme veut passer pour un modéré. Il s’est fait connaître lors de la manifestation à Berne des musulmans de Suisse contre la publication des caricatures de Mahomet en 2006. «Si je devais absolument choisir, j’accepterais par amertume une caricature de Mahomet plutôt que de voir des morts dans un métro», disait-il.

En français, l’homme tient des propos apaisants. Mais en arabe, ce Tunisien, réfugié politique depuis dix-huit ans en Suisse, a un autre discours: «Alors, il faut les avertir, leur montrer par la parole s’ils se rappellent, sinon justice par la force devra être faite. Sellez les chevaux, et préparez ce que vous pouvez de matériel, de convictions, puis n’oubliez pas, n’oubliez pas, n’oubliez pas les ceintures sacrées, les ceintures des respectables, la ceinture explosive pour les gens qui trahissent. Nous allons résister, cela fait partie de notre culte, nous allons résister, soit la victoire soit la mort.» Et en note de bas de page, il précise: «Ceinture d’explosifs, arme des vulnérables contre les ennemis de la nation.»

Un site censuré

Ce président de l’association Ez-Zeitouna, fondée pour défendre les droits de l’homme en Tunisie, a assuré régulièrement le prêche du vendredi au centre culturel des musulmans à Neuchâtel, sans pour autant y assumer de responsabilité officielle.

Thomas Facchinetti, délégué cantonal aux étrangers, confirme: «Il est connu comme islamiste. Mais il a toujours eu des propos modérés. Ces nouvelles phrases me paraissent plus inquiétantes. Mais à ma connaissance, il n’a pas trop d’influence dans l’association du centre culturel de Neuchâtel.»(...)

Contacté hier, sa première réaction est de demander: «C’est un texte en arabe, pourquoi me parlez-vous de ça?» Puis d’accuser: «Vous sortez mes phrases de leur contexte!» Il est vrai que parfois le prédicateur modère son propos: «Nous allons résister par la paix, la sagesse et les pierres», écrit-il. Cela suffit? L’homme finit par hurler: «Je ne suis pas un terroriste, ce que j’ai écrit je l’assume, il n’y a rien de mal. Je n’ai rien à craindre, je suis serein et calme. Ce n’est qu’un poème dont vous ne prenez que quelques lignes sans chercher à comprendre l’ensemble.»(...)

Stéphane Lathion, coordinateur du groupe de recherche sur l’islam en Suisse, conclut: «C’est un cas de double discours que les musulmans eux-mêmes cherchent à combattre, car il justifie les craintes que les non-musulmans peuvent avoir sur une légitimation de l’usage d’une violence aveugle. Malheureusement, les autorités politiques suisses n’ont peut-être pas les moyens suffisants pour contrer ce type de dérapage.»

http://www.24heures.ch/actu/suisse/predicateur-neuchatelois-fait-apologie-ceintures-explosifs-2010-12-29

mercredi 29 décembre 2010

Les frères musulmans


The Moslem Brotherhood from Geir Olsen on Vimeo.

Le grand banditisme des banlieues menace la Suisse

Au cœur de la ville de Lyon, où les casses se multiplient, il y a «saturation»

Le Mas du Taureau. Un quartier tranquille et propret à l’est de Lyon à peine défiguré par un graffiti, une voiture cassée sur un parking et quelques dizaines de cadavres de bière. Peut-on croire que nous sommes bien à Vaulx-en-Velin, cité maudite après les émeutes de 1990? Elle représente pour beaucoup le terreau du grand banditisme qui explose.
Les bulldozers, pour accélérer sa réhabilitation, doivent freiner cette dérive criminelle, au même titre que la répression policière et les sanctions judiciaires. Mais la nouvelle génération de braqueurs, «enfants perdus» des banlieues, ne va pas s’arrêter de sitôt. Dans leur monde, les frontières de la Suisse sont elles aussi virtuelles. A Vaulx-en-Velin, on reconstruit des locatifs à dimension humaine à la place des sordides barres HLM rasées à l’explosif. On plante des arbres et crée des pistes cyclables. Les enfants de cette banlieue grandiront dans un paysage urbain moins hostile.
En attendant, ce sont les plus âgés – de 16 à 26 ans – qui font la misère des parents et la peur des bijoutiers. «Lyon est devenue la capitale du braquage, n’hésite pas à dire David Metaxas, vedette du Barreau qui défend ce type de malfrats. L’explosion a commencé en septembre 2009: il y a eu quelque 30 vols à main armée. On a atteint le sommet avec le casse de Global Cash, le 24 septembre dernier (ndlr: assaut spectaculaire d’un bureau de change).»
Armés de fusils d’assaut, quatre hommes encagoulés ont opéré devant des centaines de badauds. «On qualifie à tort ces garçons de professionnels. Pour moi, ce sont des gosses, remarque le défenseur de l’un des braqueurs interpellés, qui souligne les similitudes dans les dossiers. Ils montent des braquages dans des équipes à tiroirs, ce sont des garçons pas chevronnés qui se réunissent au coup par coup.»
Au Parquet de Lyon, la vice-procureur de la République, qui préfère rester anonyme par sécurité, partage l’avis que les «truands ne montent plus un braquage, ils vont à la guerre», comme le dit Jérôme Pierrat, spécialiste de ce milieu (lire ci-dessous). Elle monte même de quelques degrés dans la qualification de leurs crimes: «Ces individus recherchent l’efficacité. Ils n’ont peur de rien, certainement pas de la police. Leurs coups sont particulièrement bien pensés. Il n’y a pas seulement les repérages mais la recherche d’armes, le vol de grosses cylindrées… qu’on trouve dans certains pays à côté de chez nous!» Au Tribunal de grande instance, elle nous montre les dizaines de tomes accumulés pour chaque affaire, confirmant les liens existants entre les faits commis en Suisse et dans la région lyonnaise.
Derrière les différences de langages utilisées par le Ministère public et l’avocat des truands, se cachent deux logiques de répression. Celle du Parquet veut donner les moyens à la police judiciaire de mettre les malfrats hors d’état de nuire pour longtemps. Ainsi, dans l’affaire Global Cash, la police surveillait depuis des mois les agissements des truands réputés dangereux. Mais elle a été rattrapée par les événements. Car elle a préféré les interpeller pour des «charges suffisantes, non pour de simples vols de voitures». De quoi laisser éclater la polémique. Les avocats ont dénoncé une méthode risquant de faire «couler le sang».
La vice-procureur se félicite pourtant de l’efficacité des mesures prises il y a six ans pour lutter contre la criminalité organisée. La création de juridictions interrégionales spécialisées, les JIRS – couvrant un territoire étendu – a permis d’adapter les moyens pour s’attaquer au grand banditisme. La PJ peut recourir à des écoutes téléphoniques ou des infiltrations qui permettront de condamner la préparation de braquage au titre d’«association de malfaiteurs». Un vol de voiture en Suisse peut entrer dans ce champ.
(...) «On est entouré de banlieues tristes, pauvres socialement, dangereuses, de marmites prêtes à exploser. C’est un constat que d’affirmer que les truands viennent de là et sont d’origine maghrébine. Mais qu’arrive-t-il si on dit à un jeune qu’il va gagner 1000 à 1500 euros par mois en travaillant alors qu’avec un braquage il croit pouvoir se faire 100 000 ou 200 000 euros? C’est sûr que dans ses fantasmes, la Suisse, ses bijouteries, ses banques, c’est l’Eldorado.»

http://www.tdg.ch/actu/suisse/grand-banditisme-banlieues-menace-suisse-2010-12-28

mardi 28 décembre 2010

Paris lâche les Arméniens

La dernière livraison des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks nous apprend qu'il n'aura même pas fallu deux mois à Nicolas Sarkozy pour trahir ses engagements envers la communauté arménienne de France à propos de la loi incriminant le négationnisme du génocide arménien. Le 24 avril 2007, le candidat de l'UMP promettait d'appuyer la ratification par le Sénat de ce texte déjà voté par l'Assemblée nationale.

Or selon un télégramme rendu public par WikiLeaks, Jean-David Levitte (conseiller diplomatique de l'Elysée), en visite à Ankara le 29 mai 2007, a confié à ses interlocuteurs que "Sarkozy s'assurera que le projet de loi du génocide arménien (pénalisant le négationnisme) meure au Sénat français." On comprend mieux l'arrogance de ce négationnisme, qui se développe notamment sur la Toile française à travers des sites sponsorisés par le gouvernement d'Ankara. Ainsi ce fléau, qui fait office de volet politique du génocide, qui constitue sa continuation par d'autres moyens, ne sera non seulement pas combattu par les responsables de l'ordre public, mais il bénéficiera de la neutralité bienveillante du chef de l'Etat.

INTÉRÊTS DU PANTURQUISME
Que peuvent bien valoir les belles paroles prononcées à l'endroit de la communauté arménienne de France, mais également toute la rhétorique de Nicolas Sarkozy sur l'histoire, et les leçons qu'il convient d'en tirer ? Etait-il nécessaire de gratifier Ankara de ce type de signal, au moment même où à l'intérieur du pays, enfin, un mouvement d'intellectuels turcs se dessine pour demander pardon aux Arméniens ? Il ne faudra pas s'étonner ensuite qu'éclairées par de tels exemples les autorités turques fassent des sourires à l'Occident tout en signant, comme elles l'ont fait, en mai, des accords pour la livraison d'uranium à l'Iran. Qu'elles combattent le blocus de Gaza tout en pérennisant, depuis seize ans, celui sur l'Arménie. Qu'elles exigent des excuses d'Israël pour les neuf morts turcs de la flottille, en juin, sans jamais avoir prononcé un mot de regret pour le million et demi d'Arméniens exterminés, en 1915, et en outrageant tous les jours leur mémoire.

Un malheur n'arrivant jamais seul, cette information de WikiLeaks vient une semaine après une autre dépêche diplomatique rendue publique par le même site, selon laquelle M. Roland Galharague, haut fonctionnaire au Quai d'Orsay, explique à William Burns, secrétaire américain à la défense, que l'existence d'une forte communauté arménienne, en France, entraverait les propositions susceptibles d'apporter la paix au Haut-Karabakh, une enclave arménienne indépendantiste en butte à l'hostilité et aux menaces de guerre du couple turco-azerbaïdjanais.

La question se pose donc de savoir quelles sont ces belles propositions de paix du Quai d'Orsay qui pourraient bien contrarier à ce point les Français d'origine arménienne. Tout semble hélas indiquer que la tradition qu'on croyait révolue du lâchage des Arméniens au profit des intérêts du panturquisme est en train de reprendre ses droits dans la République. Nous ne ferons pas ici le compte de victimes qu'une telle attitude a déjà provoquées. Mais comment ne pas s'indigner que ce type de pratique soit toujours en vigueur après tant de malheurs accumulés ?

Ara Toranian, directeur de "Nouvelles d'Arménie Magazine"

Plus de 66% des réfugiés palestiniens au Liban vivent sous le seuil de pauvreté

Le Liban aime ses palestiniens:
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En collaboration avec l’UNRWA, des chercheurs de l’université américaine de Beyrouth (AUB) ont réalisé une enquête sur les conditions de vie des ménages palestiniens réfugiés au Liban, auprès d’un échantillon représentatif de 2600 individus.

Cette étude, financée par l’Union européenne, révèle l’étendue de la pauvreté parmi la population palestinienne et balaye les idées reçues sur l’impact éventuel de leur intégration au marché du travail.


L’enquête indique d’abord que sur les 425000 réfugiés inscrits auprès de l’UNRWA depuis 1948, entre 260000 à 280000 Palestiniens résident actuellement au Liban, dont 62% vivent dans les camps et 38% aux alentours des camps. La majorité d’entre eux sont installés à Saida (27% du total), à Tyr (26%), dans le centre du pays (24%) et au Nord (19%). La moyenne d’âge des réfugiés palestiniens est de 30 ans et plus de la moitié de la population a moins de 25 ans.

Près de 56% des réfugiés sont sans emploi, ce qui signifie que 53000 palestiniens travaillent sur une population active de 120000 individus. La majorité des emplois sont précaires et saisonniers, et seul 7% des employés bénéficient d’un contrat de travail.

Les réfugiés ayant reçu une formation universitaire ont le plus de chances de trouver un emploi, 70% d’entre eux travaillent, mais ils ne représentent malheureusement que 6% de la population active, contre un taux de 20% dans la population libanaise. Les deux tiers des Palestiniens âgés de plus de 15 ans ne détiennent pas le diplôme du brevet, contre 50% des Libanais.

Le faible niveau d’éducation se reflète dans les niveaux de pauvreté. Aujourd’hui, 66,4% des réfugiés palestiniens vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour, et 6,6% d’entre eux vivent sous le seuil d’extrême pauvreté, fixé à 2,17 dollars par jour.

Autrement dit, environ 160000 Palestiniens n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base (nourriture et logement) et 16000 d’entre eux n’arrivent même pas à couvrir leurs besoins alimentaires.

Les seuils de pauvreté et d’extrême pauvreté ont été définis à partir des seuils utilisés en 2005 pour mesurer la pauvreté au Liban, corrigés de l’inflation. En comparant les deux études, il apparait qu’il existe deux fois plus de pauvres parmi les réfugiés palestiniens que dans la population libanaise et quatre fois plus d’extrêmement pauvres.

L’enquête regorge d’indicateurs révélateurs des conditions difficiles dans lesquelles vivent les Palestiniens au Liban : 15% souffrent d’insécurité alimentaire sévère, 40% ont des fuites d’eau, 9% n’ont pas d’eau, de chauffage ou de frigo, un tiers ont une maladie chronique, 21% connaissent la dépression, l’anxiété ou le désespoir ….et 95% d’entre eux n’ont pas de couverture médicale.

Les Palestiniens au Liban sont privés de leur droits les plus élémentaires, alors qu’ils participent aux dépenses de consommation dans le pays à hauteur de 340 millions de dollars par an, soulignent les auteurs de l’étude.

Le travail est l’un des droits qui leur sont refusés, malgré quelques progrès de pure forme.

Pourtant les Palestiniens ne menacent pas les chercheurs d’emploi libanais en raison des qualifications différentes, affirme l’étude.

Sachant que seulement 6% des actifs palestiniens ont des formations universitaires, si les réfugiés étaient officiellement autorisés à travailler, moins de 6000 d’entre eux pourraient rejoindre la population active, un nombre très petit comparé au million de Libanais.

L’enquête révèle également que les Palestiniens ne constituent pas vraiment un poids pour le pays hôte puisque seuls 13% des réfugiés affirment recevoir une aide financière directe ou une aide en nature autres que celles de l’UNRWA, et il s’agit le plus souvent d’une assistance limitée et irrégulière.
 
http://www.lecommercedulevant.com/node/17744

samedi 25 décembre 2010

GRENOBLE - Une force antiémeute inédite

AFP
Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a inauguré jeudi une force de police et de gendarmerie inédite en France pour contrer les émeutes urbaines, l'Unité mixte d'intervention rapide (Umir), à Grenoble, transformé selon lui en "laboratoire" sécuritaire.
En visite sur le site d'entraînement de l'Umir, une base désaffectée de l'armée dans la banlieue grenobloise, Brice Hortefeux a déclaré aux membres de cette unité : "Vous êtes en quelque sorte un laboratoire. C'est la première, ça n'a jamais été fait ailleurs." "Si à l'usage vous avez de bons résultats, ce dont je ne doute pas, cela sera très vraisemblablement étendu à d'autres collectivités", a ajouté le ministre de l'Intérieur, sans préciser les villes concernées par ce projet.
Cette unité de 38 personnes, qui rassemble "pour la première fois" sous un même commandement des policiers et des gendarmes, est composée de six policiers en civil de la BAC, quinze policiers en tenue de la compagnie d'intervention, d'une équipe cynophile et quinze gendarmes, a détaillé le ministre. Elle pourra être "immédiatement déployée notamment pour enrayer des phénomènes de violence qui peuvent embraser un quartier comme on l'a vu cet été", a précisé le ministre.

À la mi-juillet, plusieurs dizaines de jeunes avaient brûlé des voitures et affronté les forces de l'ordre après le décès d'un jeune du quartier grenoblois de la Villeneuve, mort lors d'un échange de tirs avec la police consécutif au braquage d'un casino. Des policiers avaient été visés par des tirs à balles réelles, sans que leurs auteurs n'aient été à ce jour interpellés.
L'Umir a simulé jeudi matin devant le ministre les interventions pour lesquelles ils s'entraînent depuis plusieurs semaines, de la protection de pompiers pris à partie en éteignant un feu de voiture au contrôle d'identité qui tourne mal. "Pour lutter plus efficacement contre des délinquants qui sont naturellement très mobiles, et qui, une fois la vague de délinquance commise, reviennent se planquer dans les quartiers, nous devons nous adapter à la géographie criminelle", a déclaré Brice Hortefeux.
"L'unité, qui a vocation à intervenir en moins d'une heure, se veut très réactive", a expliqué le policier en charge du commandement, Guillaume Josserand. Cette unité départementale "répond concrètement à un manque", selon Daniel Chomette, secrétaire départemental du SGP-FO, qui permettra de "ne pas attendre qu'un quartier s'enflamme pour intervenir". "Une nouvelle fois Grenoble est 'ville pilote' en matière de sécurité", s'est également réjoui le syndicat Alliance, voyant dans l'Umir "un renfort appréciable aux unités territoriales". "Tout moyen supplémentaire est le bienvenu. Je le demande depuis longtemps, je suis pour davantage de police de terrain", a de son côté déclaré le maire de Grenoble Michel Destot.

mercredi 22 décembre 2010

L'immigration qui fonctionne...y a pas de secrets...

Abdelouahab Belarbi, un patron issu de l'immigration
A 60 ans, Abdelouahab Belarbi est un patron heureux. Il vient de recevoir les insignes de Chevalier de l'ordre national du Mérite.

Ce patron d'Aniche n'est pas un entrepreneur comme les autres. Rien ne le destinait à embrasser une carrière de patron.
Demandez à ce chef d'entreprise de raconter sa vie et vous vivrez une expérience unique. Né en 1950, dans un village des hauts plateaux du Constantinois algérien, le jeune Abdelouahab arrive en France, à l'âge de 5 ans, dans les bagages de son père, en 1954. La petite famille s'installe d'abord à Abscon puis dans une maison de corons à Aniche. « On aurait pu s'installer dans les quartiers maghrébins de Denain. Mais mon père a voulu vivre parmi les gens d'ici pour faciliter notre intégration. Il voulait que sa famille vive à la française dans les valeurs de la République », se souvient Abdelouahab Belarbi.

http://www.lobservateurdudouaisis.fr/actualite/Abdelouahab-Belarbi,-un-patron-issu-de-l-immigration---1928.html

Les frontières de 1967 : un mythe devenu vérité universelle

Le monde entier ne parle que de cela : les frontières de 1967. Ces fameuses lignes de démarcation entre israéliens et palestiniens. Plus de 100 pays sont déjà prêts à reconnaitre la création d’un Etat Palestinien Indépendant dans l’enceinte de ces lignes. Mais qui sait vraiment ce qu’elles sont ? Explications…

Dans les faits, le seul problème est que ces frontières n’existent pas et n’ont aucun fondement historique ou juridique. La seule ligne qui n’ait jamais existé a été la ligne de démarcation d’armistice de 1949, sur la base des lignes des armées israéliennes et arabes, en attendant un accord sur une paix permanente. L’accord de 1949 indique expressément que ces lignes n’ont pas de signification politique ou juridique et ne portent pas préjudice aux négociations futures sur les frontières.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a déjà voté une résolution, numéro 242, qui porte sur ces lignes de 1967. L’ONU a reconnu la nécessité de négocier des frontières sûres et reconnues. D’éminents juristes et des délégués des Nations Unies, y compris en provenance du Brésil et de la Jordanie, ont reconnu que ces lignes ne peuvent pas être considérées comme des frontières internationales.

La série d’accords entre l’OLP et Israël (1993-1999) réaffirme la volonté et l’engagement des parties à négocier les frontières définitives. Pendant toutes les phases de la négociation entre Israël et les Palestiniens, il n’y a jamais eu de décision quant à une frontière sur la base des frontières de 1967.

La direction de l’OLP s’est solennellement engagée à ce que toutes les questions sur le statut permanent ne soient résolues que par des négociations entre les parties. En 2003, la “feuille de route” a en outre réitéré la nécessité de le faire pour les négociations sur les frontières définitives.

Avec une intensité continue et croissante, la direction palestinienne est aujourd’hui obsédée par la promotion d’une politique concertée vis-à-vis de la communauté internationale et de l’opinion publique, en exigeant la reconnaissance de ce qu’ils prétendent être les “frontières de 1967″, et l’acceptation d’un État palestinien unilatéralement déclaré à l’intérieur de ces frontières.

En réalité, les dirigeants palestiniens, ainsi que les membres de la communauté internationale, sont bien conscients du fait que ces frontières n’existent pas, pas plus qu’elles n’ont jamais existé. Elles n’ont jamais figuré dans aucun accord international, dans aucun document concernant le conflit israélo-arabe et ces lignes de 67 n’ont aucun fondement.

Il n’existe aucune disposition dans aucun des accords signés entre Israël et les Palestiniens qui exige le retrait israélien sur la “frontière de 1967.” Il n’y a jamais eu d’impératif géographique qui sanctifie les lignes de 1967.

Ce qui suit est un résumé de l’arrière-plan des lignes de 1967 tel que décrit dans la documentation internationale :

Le Conseil de sécurité des Nations Unies définit des lignes de cessez-le-feu. Le terme “lignes de 1967″ fait référence à la ligne à partir de laquelle les forces armées israéliennes ont évolués au début des hostilités lors de la guerre des 6 jours en 4 juin 1967.

Ces lignes ne sont pas fondées sur des faits historiques, géographiques, sur des considérations démographiques, ou sur un accord international.

Le Conseil de sécurité dans ses résolutions insiste sur le caractère temporaire de la ligne d’armistice qui devait être maintenu « pendant la transition vers une paix permanente en Palestine », laissant entendre que la paix permanente impliquerait la négociation permanente des frontières qui seraient différentes des lignes de démarcation d’armistice.

Les références ci-dessus et la résolution 242 ont servi de base aux négociations d’accords entre l’OLP et le gouvernement israélien. En 1995, les États-Unis ont publiés cette déclaration : « … Les deux parties s’engagent à ne prendre aucune mesure qui changerait le statut de la Judée-Samarie et de la bande de Gaza en attendant le résultat des négociations sur le statut permanent ».

Cet engagement a été réitéré par les parties dans l’article 9 des accords de 1999 à Charm el Cheikh : « Reconnaissant la nécessité de créer un environnement positif pour les négociations, les deux parties s’engagent à ne prendre aucune mesure qui changerait le statut de la Judée-Samarie et la bande de Gaza, conformément à l’accord intérimaire. »

Tout au long de toutes les phases des négociations sur ces différents accords et mémorandums entre Israël et les Palestiniens, et dans les textes de ces documents, il n’y a jamais aucune référence aux frontières de 1967 en tant que possibles frontières entre les deux voisins, il n’y jamais eu aucune référence à un engagement ou obligation d’Israël de se retirer sur les lignes de 1967.

Des indications supplémentaires de la non-existence des “frontières de 1967″ et le rejet de tout acte unilatéral par les Palestiniens est évident d’après les termes de la Feuille de route du Quartet « basée sur l’objectif d’une solution permanente à deux États » daté du 30 avril 2003. Dans ce document, les parties devaient, dans les deuxième et troisième phases de mise en œuvre de la Feuille de route et après l’élection d’un responsable palestinien, entamer des négociations portant sur la possibilité de créer un organisme indépendant, État palestinien viable, avec dans un premier temps des “frontières provisoires”.

En réalité, en 1967, les palestiniens n’avaient aucune revendication territoriale spécifique faute tout d’abord de disposer de moyens politiques d’expression mais surtout, de volonté de partager la terre avec une population juive. C’est de cette volonté de chasser les juifs de la terre de Palestine que va naître le sentiment national palestinien parfaitement exprimé dans l’article 15 de la charte de l’OLP de 1964 (approuvé en 1968) qui dispose :

Article 15 : La libération de la Palestine est un devoir national afin de refouler l’invasion sioniste et impérialiste du sol de la patrie arabe et dans le but de purifier la Palestine de l’existence sioniste…. La nation arabe se doit de mobiliser tout son potentiel militaire, humain, matériel et spirituel dans le but d’assister activement le peuple arabe palestinien dans la libération de la Palestine …..”

Depuis, le Fatah n’a jamais voulu supprimer le paragraphe de sa charte.

La référence aux “frontières de 1967″ concerne également Jérusalem annexée par Israël à la suite de la guerre des 6 jours de 1967. Il convient donc de s’interroger sur le point de savoir si les “frontières de 1967″ mentionnées par le Président de l’Autorité Palestinienne concernent la période antérieure ou postérieure à cette guerre, car la notion a une portée différente suivant que l’on se place avant ou après l’annexion. S’il s’agit des frontières de 1967 postérieures à l’annexion, il n’y a aucune difficulté puisque Jérusalem fait partie intégrante du territoire israélien. Si, en revanche, le Président de l’Autorité Palestinienne fait référence aux frontières de 1967 avant l’annexion, le retour à ces frontières exigerait une restitution de la partie orientale de Jérusalem à la Jordanie qui en a été dépossédée à cette époque. Autrement dit, cela reviendrait à restituer la partie orientale de Jérusalem à un État qui a signé la paix avec Israël et qui, de surcroît, refuse de diriger la vie des palestiniens (même au sein de son propre territoire).

JSSNews

mardi 21 décembre 2010

Europe: Christians ignored in school diary

The European Commission has brought out more than 3 million copies of a school diary that includes festivities of Hindus, Sikhs, Muslims and Jews but contains no reference to Christmas, angering the Christian community.

More than 330,000 copies of the diaries, costing 4.7 million pounds to produce and are accompanied by 51 pages of information about the EU, have been delivered to British schools as a Christmas gift to pupils from the commission, according to a report in The Daily Telegraph.


But Christians have been angered because the diary section for December 25 (Christmas) is blank and the bottom of the page bears the message: "A true friend is someone who shares your concerns and will double your joy."

The diary marks Hindu, Sikh, Jewish, Islamic and Chinese festivities as well as Europe day and other key EU anniversaries.

But there are no Christian festivals marked, even though Christianity is Europe's majority religion.

Johanna Touzel, of the Catholic Commission of the Bishops' Conferences of the European Community, said the absence of Christian festivals was "astonishing".

"Christmas and Easter are important feasts for hundreds of millions of Christians and Europeans," she said.

A Commission spokesman said the oversight was a "blunder".

He said future editions might omit all references to religious festivals.

http://ibnlive.in.com/news/europe-christians-ignored-in-school-diary/137777-2.html
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Elizabeth Levy: "Le minoritaire est forcément victime et la victime a toujours raison"

http://www.rtl.fr/emission/la-langue-de-vipere/ecouter/elizabeth-levy-7648254564

lundi 20 décembre 2010

"pour que l'insécurité gagne leur camp"

Police: un nouveau site "anti flics"
AFP

Alliance, le second syndicat de gardiens de la paix, dénonce un site internet "anti-flics", selon l'organisation, qui se propose de filmer et photographier tous les policiers parisiens en civil, pour que "l'insécurité gagne leur camp".

"Dorénavant, nous photographierons et filmerons chaque flic en civil que nous diffuserons (sic) comme (ceux) d'autres villes", proclame le site en question, le tout "pour que l'insécurité gagne leur camp".
"Nous identifierons un à un ces déchets", promet ce site en .org, qui compare la police française avec la Milice, en l'estimant "digne des grandes heures de Joseph Darnand".

Le syndicat Alliance en a "assez des sites et blogs anti-flics" dont il constate "depuis quelque temps une prolifération", selon le communiqué.
"On y trouve même des photos de collègues publiées avec leurs noms et leur affectation", dénonce Alliance, qui "en appelle au ministre de l'Intérieur et au préfet de police afin que la justice soit saisie et que de tels sites soient fermés et leurs administrateurs poursuivis".

Policiers et gendarmes "attendent de leur ministre un geste fort pour la défense de notre institution et de notre métier", poursuit Alliance, qui indiquait lundi soir "réfléchir" à l'envoi d'un courrier à Brice Hortefeux.
En outre, Alliance réitère auprès du ministre de l'Intérieur sa demande de création d'un service spécialisé dans la lutte contre cette forme de délinquance, "dont le seul but est de déshonorer et de discréditer les hommes et les femmes de la police et de la gendarmerie nationales".

Hamas: WikiLeaks dénonce le Fatah

AFP

Des membres du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, ont demandé à Israël d'attaquer le mouvement rival Hamas en 2007, selon des câbles diplomatiques rendus publics par le site WikiLeaks.

Les documents citent le patron du Shin Bet, le service intérieur de sécurité israélien, affirmant en juin 2007 à des responsables américains que des membres du Fatah, "démoralisés" face à la force croissante du Hamas, leur avaient demandé de les aider.
"Ils nous demandent d'attaquer le Hamas", déclare Yuval Diskin, ajoutant: "Ils sont désespérés".

M. Diskin continue en saluant la "très bonne relation de travail" avec le service de sécurité d'Abbas, qui partage avec le Shin Bet, dit-il, "quasiment tous les renseignements qu'il collecte".
"Ils comprennent que la sécurité d'Israël est essentielle à leur survie dans leur bataille avec le Hamas en Cisjordanie", note-t-il encore.

Ces révélations pourraient embarrasser Mahmoud Abbas et le Fatah.
Le Hamas et le Fatah sont à couteaux tirés depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en juin 2007 - peu après les propos rapportés de M. Diskin - après en avoir chassé les forces loyales à M. Abbas.
L'Autorité palestinienne a son siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Europe-Ecologie/les Verts

Après les « salamalikoum » du maire communiste de Grigny à l’occasion des deux Aïd, voici les vœux de Christian Le Bras, coordinateur du groupe Europe-Ecologie/les Verts pour la commune de Grigny. Nous sommes aujourd’hui le 1er muharram 1432 de l’Hégire, muharram étant le premier mois de l’année (ramadan le 9e).
Rappelons qu’il n’est pas d’usage, en islam, de souhaiter la bonne année qui ne revêt aucun caractère particulier, ni festif ni autre.
http://www.al-kanz.org/2010/12/07/1432-europe-ecologie/


Les prieurs de rue prennent le RER pour se retrouver rue Myrha

L'affaire des « prières de rue » illustre bien le désarroi de la gauche face aux manœuvres de l'islam intégriste. Parce que s'indigner de ce que, chaque vendredi, des groupes religieux privatisent l'espace public à Paris ou à Marseille donnerait l'impression que l'on rame dans le même sens que Marine Le Pen, l'idée fait son chemin, au PS, qu'il revient à l'Etat de construire des mosquées…

Les gens qui prient dans les rues, pour autant, sont-ils vraiment ces « musulmans lambda » affectés par un manque cruel de mosquées ? Rien n'est moins sûr.

(...)
c'est d'une facilité déconcertante à vérifier puisqu'il suffit de leur poser la question, un grand nombre de ces prieurs réside en banlieue et se rend à la Goutte d'Or en métro ou en RER… So much pour cette exigence d'une « mosquée de proximité » !

(...)
Il y a logiquement plus d'églises que de mosquées dans un pays de tradition chrétienne et dont la population musulmane ne s'est massifiée que récemment : il faudra donc un certain temps à cette dernière pour s'équiper.

L'idée qu'il s'agisse d'un « retard à rattraper » est néanmoins grotesque. Il y a aussi près de 500 000 bouddhistes récents en France et l'on n'a pas encore, fort heureusement, entendu dire que l'Etat devrait mettre la main à la poche pour rattraper « son retard » en matière de pagodes…

(...)
Avec les prières de rue, la gauche est comme tétanisée et se croit forcée de monter dans le wagon fondamentaliste, pour le plus grand bonheur de l'extrême droite qui peut l'accuser, au mieux d'aveuglement, au pire de complicité.

On ne trouvera pas, pour autant, dans quelque recoin de la constitution ou de la déclaration des droits de l'homme, un alinéa indiquant que les pratiquants d'un culte ont droit au subventionnement de leurs lieux de prière, ni même qu'ils peuvent bloquer les rues parce qu'ils sont venus de loin pour entendre le sermon de leur imam favori.

(...)
http://www.rue89.com/tribune-vaticinateur/2010/12/19/prieres-de-rue-le-ps-tetanise-les-integristes-legitimes-le-fn-regonf

"Le déplacement immédiat des Unités sur une autre structure hôtelière."

Luton, une ville sur le fil du rasoir

L’auteur de l’attentat raté de Stockholm, samedi dernier, a vécu à Luton, d’où les poseurs de bombe de Londres avaient pris le train en juillet 2005. Entre musulmans radicaux et skinheads, la population est prise dans un étau.

Sept hommes s’avancent côte à côte, occupant tout le trottoir. Il fait un froid polaire mais ils n’iront pas s’attabler à l’intérieur d’un café. Ils ont peu de temps, des tracts prônant l’application de la charia à distribuer et voir leur visiteur grelotter les amuse. Ils refusent d’indiquer leur profession, de dire comment ils gagnent leur vie. "On a un travail très important", disent-ils simplement en donnant des tracts intitulés "Introduction to Islam", sept chapitres, de "L’Islam et les musulmans" à "Votre choix".
La discussion s’engage sur la Leagrave Road, une rue toute droite bordée de boutiques où l’on vend surtout de la viande hallal, des tissus de toutes les couleurs, des disques et des livres de prières. Les femmes sont toutes voilées, beaucoup sont vêtues d’un niqab intégral. Les hommes portent le vêtement traditionnel et de longues barbes. Les étals regorgent de fruits et de sacs de riz de 20 kg dans cette artère paisible et vivante, semblable à celles du Caire ou de Karachi. "Quand j’étais enfant, les non musulmans étaient plus nombreux ici" se souvient l’un des promoteurs de la charia, Saiful Islam, 31 ans. "Où sont-ils passés?" lui demande-t-on. "Ils sont partis ailleurs. Ils n’ont pas réussi à s’intégrer…" Son bon mot fait sourire ses amis dont Ibrahim Andersen, roux aux yeux bleus, ancien skinhead converti il y a trois ans.
Taymour Abdul Wahab, le kamikaze qui s’est fait exploser samedi dernier à Stockholm, a étudié à l’université de Luton, y obtenant en 2004 une licence en médecine sportive. Il habitait il y a quelques semaines encore dans le quartier de Leagrave Road, tout comme le cerveau présumé d’une attaque (avortée) contre un centre commercial et une discothèque anglaise en 2004. Ou bien deux hommes condamnés à perpétuité et à 26 années de prison pour leur participation au complot contre la ville de Glasgow et l’aéroport d’Heathrow en 2007.

Militaires insultés à leur retour d'Irak

C’est aussi de Luton (220.000 habitants) que les membres du commando ayant frappé Londres, le 7 juillet 2005 (56 morts, 700 blessés) ont rallié la capitale, 35mn de train plein sud. C’est encore dans cette ancienne ville ouvrière, siège des moteurs Vauxhall dont les 30.000 ouvriers ont presque tous été licenciés en 2002, que des militaires qui défilaient à leur retour d’Irak ont été traités de "tueurs d’enfants" et d’"assassins" l’année dernière. En représailles, des militants d’extrême-droite ont créé l’English Defence League (EDL), groupuscule raciste et ouvertement anti-islamique. Ayant prévu de défiler dans les rues de Luton en février prochain, l’EDL a finalement abandonné l’idée d’inviter le pasteur américain Jones, qui voulait brûler le Coran le 11 septembre dernier avant d’y renoncer.
Au sujet du kamikaze de Stockholm, Saiful Islam estime que son geste est "choquant mais pas surprenant. C’est la politique étrangère du Royaume-Uni, en Irak, au Pakistan et en Afghanistan qui pousse certaines personnes à devenir extrémistes. Tant que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne occuperont ces pays, les attentats se poursuivront. C’est malheureux mais c’est inévitable. Les musulmans ont le sentiment que l’Occident est en guerre contre eux. Ici, dès qu’on porte une barbe longue, on se fait traiter de taliban." Saiful Islam se défend d’être un radical. Il souhaite pourtant l’application de la charia, la loi islamique, pour tous les habitants de Grande-Bretagne et d’ailleurs. "Nous ne vous obligerons pas à devenir croyant, nous n’exigerons pas de vous que vous deveniez musulman mais nous pensons que la charia est la solution aux maux qui rongent nos sociétés."

Des brochures contre "le mythe du terroriste martyre"

Le mois dernier, une enquête de la BBC a montré que 5000 élèves d’écoles coraniques britanniques ont reçu des leçons sur comment amputer les mains et les pieds des voleurs, quelle est la meilleure méthode d'exécution pour punir un homme reconnu coupable d'homosexualité… Un manuel destiné aux écoliers de 6 ans leur expliquait que ceux qui ne croient pas en l'Islam sont voués au "feu de l'enfer" après la mort. Secrétaire de la mosquée de Bury Park, également appelée "Luton Islamic Centre" (...)

Latif prône des idées plus radicales, à commencer par l’application de la charia. "Bien sûr que les femmes doivent être éduquées mais leur place est d’abord à la maison, à prendre soin des enfants. Vous dîtes que la charia opprime les femmes? Moi, ici, en Angleterre, je vois des adolescentes opprimées par des hommes qui les font tomber enceintes à 14 ans. Je vois des femmes opprimées par l’industrie cosmétique et celle du prêt-à-porter." Il dénonce aussi le "lobby juif international", qualifie Israël d’Etat "fasciste", estime qu’"avant la guerre, l’Afghanistan était l’un des pays les plus sûrs au monde". Et soutient que "George W. Bush et Tony Blair ont été les plus grands recruteurs d’Al-Qaïda, bien plus que Ben Laden."

Telle un mini-mur de Berlin, une passerelle pour piétons sépare Leagrave Road du reste de la ville. D’un côté, le quartier musulman et ses 35.000 habitants. De l’autre, le quartier asiatique, fort de plusieurs milliers de personnes venues d’Inde et du Sri Lanka dans les années 60 et 70 pour travailler à l’usine; le "secteur anglais", juché sur les hauteurs; le centre-ville où tous se retrouvent pour faire du shopping. Au "Duke of Clarence", pub de carte postale, seuls des Anglais de souche jouent au billard, descendant bière sur bière et maudissant cette "ville de merde où il n’y a plus rien, plus de travail, plus de club de foot digne de ce nom, rien que du chômage et des problèmes sociaux."
L’English Defence League séduit de plus en plus de jeunes désoeuvrés. "Ils se font passer pour les derniers défenseurs de la chrétienté, se désole un élu qui requiert l’anonymat, par peur des représailles. Ils se servent de l’actualité pour tenter de provoquer une guerre entre chrétiens et musulmans. Ils ne sont peut-être que 50 activistes mais leur renommée va grandissant dans toute la région. Du coup, l’immense majorité des habitants de cette ville se retrouve coincée entre deux extrémismes: islamiste d’un côté, fasciste de l’autre."

Des habitants se battent contre ce qui apparait à certains comme une fatalité. Educateur au Centre for Youth and Community Development, Halim travaille auprès des jeunes depuis trois ans. "Mon rôle est de leur dire: 'Si vous êtes Britanniques ou si vous vivez en Angleterre, vous devez respecter les lois de ce pays.' Mon rôle consiste aussi à leur montrer que s’ils sont mécontents, s’ils veulent protester contre la guerre en Afghanistan, ils peuvent écrire à leur conseiller municipal, à leur député ou au ministre des Affaires étrangères. Je leur dis aussi que, selon le Coran, il est interdit de se tuer et de tuer d’autres personnes, et que s’ils ont des problèmes, ils doivent employer des moyens légaux." Difficile mais pas perdu d’avance: "Il ne faut jamais baisser les bras."
Une ville coupée en quatre. Une immigration massive durant les années 60 et 70, au point qu'elle compte un habitant sur deux d’origine étrangère. Des tensions religieuses, une économie terriblement sinistrée, principale cause de tous ses maux: Luton est une ville qui souffre. "Une fois par an, on voit revenir les médias et toujours pour une mauvaise raison" se désole Peter Adams, qui œuvre au rapprochement des différentes communautés ethniques et religieuses par le sport, la musique, des interventions dans les écoles ou les hôpitaux. "La seule chose que nous nous interdisons de faire est de prier ensemble", sourit-il. "Parfois, dans les écoles, nous entendons des enfants dire des choses épouvantables sur les musulmans. Les Anglais de souche qui lisent les tabloïds ne viennent plus dans le centre. Notre situation est vraiment difficile." Devant l’autel de l’église St-Mary, où il reçoit, Peter Adams formule une prière: "Que cette ville, vue par beaucoup comme un vivier du terrorisme, devienne un endroit de paix." Mais y croit-il vraiment?

JDD

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dimanche 19 décembre 2010

Human Right Watch

Tiens, tiens, quand Human Right Watch parle de race, personne ne bronche....

(...) "Les Palestiniens sont victimes de discrimination systématique en raison de leur race, de leur origine ethnique et nationale, en conséquence de quoi ils sont privés d'électricité, d'eau, d'écoles et de routes, alors que les colons juifs de leur voisinage bénéficient de tous ces services publics", a déploré une représentante de Human Rights Watch, Carroll Bogert. (....)

http://www.lepoint.fr/monde/hrw-denonce-la-discrimination-systematique-visant-les-palestiniens-19-12-2010-1277222_24.php

samedi 18 décembre 2010

Danish politician calls for topless women to scare away immigrants

Peter Skaarup, foreign policy spokesman for the Danish People's Party, is calling on the government to consider the idea, the UK's Telegraph reported.

He says that including the shots of sunbathing women in a video screened as part of an immigration test would emphasise the point that Demnark is an open, free society.

“Topless bathing probably isn’t a common sight on Pakistani beaches, but in Denmark it is still considered quite normal," Mr Skaarup said.

"I honestly believe that by including a couple of bare breasts in the movie, extremists may have to think twice before deciding to come to Denmark."

However doubts have been raised about the idea, with Naser Khader, a member of the Danish parliament and founder of the Moderate Muslims movement, say it wouldn't work.

"A pair of naked breasts is no protection against extremism," Khader wrote on his Facebook page.

"It's quite the opposite, fundamentalists are so obsessed with sex that they will be pouring in over the borders."

Mr Skaarup said that a similar documentary in Holland showed bare breasts, and that Denmark should follow their example.

jeudi 16 décembre 2010

30.000 armes illégales circulent dans les banlieues

(...)Un préfet de haut rang fait ce pénible constat: "les armes de guerre se diffusent de plus en plus dans l'hexagone"

«Une kalach' se vend autour de 250 euros au marché noir, un 357 Magnum ou un 11.43, prisés des chefs de gang, se cèdent pour environ 400 euros», assure un officier de police de la petite couronne parisienne. Mais combien d'armes au juste sont susceptibles de sortir de leurs caches pour servir dans des règlements de comptes, des tentatives d'intimidation ou d'authentiques braquages ? Dans les services spécialisés du ministère de l'Intérieur, le chiffre de 30.000 armes illégales circule sous le manteau. Une estimation réalisée d'après les saisies opérées par les services. Explication : «Les forces de l'ordre mettent la main sur environ 4000 armes par an, principalement en banlieue, or nous savons que l'essentiel du stock échappe à la police, qui ne saisit peut-être que 10 % à 15 % du total», estime un commissaire de la PJ.

Marseille et l'est de la région parisienne sont très touchés


Sur ces quelque 30.000 armes donc, l'essentiel serait «constitué, selon lui, de fusils à pompe, souvent à canon scié, de carabines et armes de poing 22 long rifle, de 7,65 et autres petits calibres, auxquels il faut ajouter beaucoup de pistolets et revolvers 9 mm». «Les armes les plus lourdes, dit-il, comme les fusils d'assaut Kalachnikov, voire plus rarement les Uzi et autres armes de guerre employées par les grosses équipes de braqueurs, représentent sans doute autour de 15 % du stock, soit environ 4000 armes.» Suffisamment, en tout cas, pour justifier un renforcement des «opérations coups de poing» réclamées par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui s'est rendu mardi soir sur le site de l'attaque de l'agence bancaire d'Aulnay pour soutenir ses policiers.
L'hôte de la Place Beauvau avait demandé l'an dernier aux préfets un état des lieux de la menace, département par département. Comme il fallait s'y attendre, Marseille se détache, mais aussi l'est de la région parisienne, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis en tête. Le ministre a depuis acquis la conviction que l'essor des armes de gros calibre est intimement lié à celui de la drogue. «Au moins 10 % des armes de guerre saisies par les services le sont dans le cadre d'affaires de stupéfiants», assure un expert de la sous-direction de la lutte contre le crime organisé à la PJ.
La Place Beauvau s'attend à une multiplication des hold-up à l'approche des fêtes, «les voyous ayant un penchant pour les voyages au soleil et les cadeaux coûteux», explique un limier du Quai des Orfèvres. «La nouveauté, s'inquiète-t-il, c'est que le petit loulou de cité a maintenant accès à un arsenal réservé jusqu'alors aux beaux mecs.» En clair : aux vrais durs.


lefigaro.fr

mardi 7 décembre 2010

Bolkestein invite les "juifs conscients" à quitter le pays


LEMONDE 

Le Néerlandais Frits Bolkestein est au cœur d'une vive polémique dans son pays pour avoir incité les "juifs conscients" à quitter les Pays-Bas où, selon lui, ils risquent d'être victimes d'un antisémitisme qui serait en expansion parmi les jeunes d'origine marocaine. "Les juifs conscients doivent réaliser qu'il n'y a plus d'avenir aux Pays-Bas", a affirmé l'ex-commissaire européen. M. Bolkestein leur conseille dès lors d'inciter leurs enfants à émigrer vers les Etats-Unis ou Israël.

Ancien dirigeant du parti libéral – actuellement au pouvoir – M. Bolkestein a tenu ces propos dans un livre consacré au judaïsme aux Pays-Bas. Il s'y dit "pessimiste" et convaincu que la persistance du conflit israélo-palestinien va continuer d'alimenter l'antisémitisme. Dans une interview parue lundi 6 décembre dans le journal De Pers, il a expliqué que par "juifs conscients", il visait les juifs "reconnaissables", à savoir notamment les orthodoxes. M. Bolkestein a ensuite affirmé que le quotidien avait tronqué ses propos, ce que De Pers conteste.

Les propos de cet homme qui reste écouté dans son pays ont suscité une polémique telle qu'ils seront évoqués, mardi, au Parlement de La Haye. Tous les partis ont contesté l'analyse de M. Bolkestein. La plupart ont appelé à la "fermeté" face à la montée de l'antisémitisme dans leur pays. "Bolkestein se trompe complètement : ce ne sont pas les juifs mais les Marocains coupables d'antisémitisme qui doivent quitter le pays", a affirmé Geert Wilders, leader de l'extrême droite populiste, qui fut proche de M. Bolkestein au sein du parti libéral.

Le dirigeant du Centre d'information et de documentation sur Israël, Ronny Naftaniel, a estimé qu'il est "trop facile" de critiquer M. Bolkestein et que la société néerlandaise doit prendre plus clairement position "contre l'antisémitisme et d'autres formes d'intolérance".


M. Bolkestein a lancé dans son pays, au début des années 1990, le débat sur l'intégration et le multiculturalisme, dont il a souligné l'échec. (...)

mercredi 1 décembre 2010

Coup de filet contre un réseau de pickpockets "Hamidovic"

Reuters

Un vaste coup de filet a permis mardi d'arrêter dans le sud de la France et en Italie 19 personnes, des adultes soupçonnés d'être les meneurs de ce "réseau criminel clanique et familial", indique-t-on de source policière.
Parmi les personnes arrêtées figure le chef présumé du réseau, Fehim Hamidovic, un homme de 58 ans qui était sous le coup d'un mandat d'arrêt international et qui a été arrêté près de Rome avec ses deux fils.
Treize autres suspects ont été retrouvés en France, à Montpellier, Perpignan et Aix-en-Provence.
Les autorités françaises ont récemment estimé que les dizaines d'adolescents bosniaques impliquées, âgées de 12 à 18 ans, étaient responsables de 70% des vols à la tire commis dans les transports en commun parisiens.
Selon les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs et de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante, elles étaient contraintes de mendier et de voler sous la menace, avec des objectifs chiffrés.
Chacune pouvait rapporter de 300 à 1.000 euros par jour aux chefs du réseau.
Les jeunes filles se déplaçaient en Europe notamment à Paris, Rome, Madrid, Barcelone, Genève et Bruxelles.
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Comment lutter contre l'insécurité dans les transports ? 

Comment se protéger des vols ? En 2010, 52 000 faits de délinquance ont été recensés dans les transports en commun d'Ile de France. Les 1300 policiers qui sillonnent jour et nuit le réseau relèvent une affaire toutes les 10 minutes. Cela va du vol de portefeuille aux agressions à l'arme blanche jusqu'aux cas d'agression sexuelle en plein métro.

http://videos.tf1.fr/appels-urgence/insecurite-le-metro-sous-haute-tension-6210973.html

mardi 30 novembre 2010

Algérie : le chemin de croix des nouveaux chrétiens

Les procès contre les non-musulmans se multiplient. Le prosélytisme de l'église protestante ne fait qu'accroître les tensions, dans un pays où l'islam est religion d'État.
Le harcèlement pour « délit de culte » continue en Algérie. Dimanche, le tribunal correctionnel de Larvâa Nat Iraten (120 km à l'est d'Alger) a jugé quatre chrétiens pour « pratique d'un culte sans autorisation ».

Leur faute ? Avoir ouvert une église à Ath Atelli, un village de montagne où quelques musulmans ont « rencontré le Christ » avant de se convertir. Par solidarité, des centaines de citoyens ont manifesté devant le palais de justice. Le procureur a requis un an de prison. Jugement le 12 décembre.

En octobre, une dizaine de personnes, dont deux chrétiens, ont été inculpées « d'atteinte aux préceptes de l'islam » pour avoir brisé le jeûne rituel du ramadan. Soutenus par des militants des droits de l'homme, ils ont été relaxés. Moins médiatisé, un jeune chômeur d'Oum El Bouaghi, dans les Aurès, a été condamné, pour le même motif, à deux ans de prison ferme.

Cette « christianophobie » a commencé, en 2006, par l'adoption d'une « loi réglementant les cultes non musulmans », qui place les chrétiens sous haute surveillance. Dès le printemps 2008, les procès se sont multipliés.

Celui de Habiba Kouider, une puéricultrice de 37 ans, arrêtée en possession de bibles, soulève une tempête internationale. À Alger, des intellectuels et des artistes lancent une pétition pour le « droit de chacun de pratiquer le culte de son choix ou de ne pas pratiquer ». Elle recueillera plus de 2 500 signatures.

Si les catholiques prônent le dialogue islamo-chrétien et hésitent à convertir des musulmans, l'EPA (Église protestante d'Algérie), plus « agressive », est en pleine expansion et compte plus de 11 000 fidèles. « Nous avons semé durant des décennies et c'est les autres qui récoltent ! », déplore un père blanc. Depuis 2007, l'EPA est présidée par Mustapha Krim, un pasteur du cru. Cette mutation vers une religion autochtone inquiète les autorités.

Si la Constitution reconnaît la liberté de conscience, elle proclame aussi que « l'islam est religion d'État », favorisant une application rampante de la charia. Tenu par ses engagements internationaux en faveur des libertés, le gouvernement peine à trouver un équilibre avec sa législation interne.

En Kabylie, où règne une relative laïcité, ces néo-convertis vivent ouvertement leur foi. Ailleurs, ils sont réduits à la clandestinité. À terme, cette situation inédite est une poudrière.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Algerie-le-chemin-de-croix-des-nouveaux-chretiens-_3637-1604295_actu.Htm

Eric Zemmour : Le NPA perd la partie au jeu du foulard


Eric Zemmour : Le NPA perd la partie au jeu du foulard
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Bizarrement, quand un homme de gôôôche critique l'Islam, personne ne bronche
Michel Onfray:

vendredi 26 novembre 2010

Se moquer d'Al-Qaida ? Pas à la télé !

Une série télévisée satirique mettant en scène une cellule de terroristes européens incompétents basée au Danemark suscite des controverses, explique le quotidien danois Jyllands-Posten. La série a été produite il y a plus de deux ans, mais elle n’a toujours pas été diffusée. Selon la chaîne danoise SBS, elle ne le sera pas tant qu'existe une menace de terrorisme contre le Danemark, comme c’est le cas actuellement. Omar Marzouk, l'humoriste qui est à l'origine de cette série humoristique, déplore un manque de courage : “La série se moque des talibans et d’Al-Qaida, mais par principe, elle se moque de tout le monde”, dit-il. Le chef des information de SBS, Jesper Jürgensen, réplique que le fait de diffuser Cellen (“La cellule”) risque de faire fuir les annonceurs, inquiets à l'idée que la série puisse causer un scandale comparable à celui de la publication des caricatures de Mahomet, il y a cinq ans. C’est pourquoi SBS va probablement rembourser les 600 000 euros que la série avait reçus de l’Institut du film danois, conditionnés à la diffusion de ces épisodes.

jeudi 25 novembre 2010

Taliban fighter reveals he lives for most of year in London and heads to Afghanistan for combat

British-based men of Afghan origin are spending months at a time in Afghanistan fighting Nato forces before returning to the UK, the Guardian has learned. They also send money to the Taliban.
A Taliban fighter in Dhani-Ghorri in northern Afghanistan last month told the Guardian he lived most of the time in east London, but came to Afghanistan for three months of the year for combat.
"I work as a minicab driver," said the man, who has the rank of a mid-level Taliban commander. "I make good money there [in the UK], you know. But these people are my friends and my family and it's my duty to come to fight the jihad with them."
"There are many people like me in London," he added. "We collect money for the jihad all year and come and fight if we can." (...)

http://www.guardian.co.uk/world/2010/nov/24/uk-based-taliban-afghanistan?CMP=EMCGT_251110&

mercredi 24 novembre 2010

Belgique: coups de filet dans les milieux islamistes, un attentat déjoué

AFP

La justice belge a annoncé mardi une "quinzaine" d'interpellations à Bruxelles dans les milieux islamistes, dans le cadre d'une affaire de filière de recrutement djihadiste, distincte de celle liée à un projet d'attentat déjoué dans le pays.

La justice belge a démantelé mardi deux réseaux islamistes présumés dont l'un, lié à la Tchétchénie, est soupçonné d'avoir préparé un attentat dans le pays, au moment où les craintes d'attaques terroristes augmentent en Europe.
Dans une première affaire, les policiers ont d'abord menés des perquisitions dès l'aube dans plusieurs quartiers d'Anvers, la grand ville portuaire du nord du pays. Sept personnes --six Belgo-Marocains et un Russe d'origine tchétchène-- ont été interpellées.
Le parquet fédéral belge a parlé de "plans visant à commettre un attentat en Belgique", tout en précisant que "la cible de cet attentat n'était pas encore spécifiquement déterminée".
Les personnes arrêtées sont également soupçonnées d'avoir recruté des "candidats-djihadistes" et d'avoir financé une "organisation terroriste tchétchène, l'Emirat du Caucase".
Les chaînes de télévision belges ont montré un jeune homme barbu emmené menottes aux poignets par des policiers en tenue d'intervention, ainsi que des saisies de matériel informatique et de documents.
Il s'agit d'une nouvelle forme de collaboration entre des islamistes établis en Belgique et des Tchétchènes, ces derniers se chargeant principalement des questions "logistiques" comme l'acheminement de volontaires, a expliqué à l'AFP une porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens.
Un juge d'instruction devait décider d'ici mercredi matin de les maintenir ou non en détention.
Dans le même temps, trois Néerlandais d'origine marocaine d'une vingtaine d'années ont été interpellés à Amsterdam. Une onzième personne, un Russe de 31 ans, a été interpellé à Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne. Tous devraient être extradés prochainement vers la Belgique.
L'enquête a d'autres ramifications internationales, puisque "plusieurs personnes avaient déjà été arrêtées en Espagne, au Maroc et en Arabie saoudite", selon la justice belge.
Un second coup de filet dans les milieux islamistes, sans lien avec le premier, s'est déroulé mardi à Bruxelles, a aussi indiqué le parquet fédéral. Une "quinzaine" de personnes ont été cette fois interpellées lors de 17 perquisitions dans la capitale belge, selon Lieve Pellens.
Certaines de ces personnes sont "suspectées d'appartenir à un groupe actif notamment dans le recrutement et l'envoi de candidats djihadistes vers l'Irak ou l'Afghanistan", a-t-elle ajouté.
L'enquête bruxelloise vise des gens fréquentant le "Centre Islamique Belge Assabyle" de Bruxelles, considéré comme un foyer du radicalisme islamique en Belgique.
L'un de ses responsables, l'imam Bassam Ayachi, un prédicateur ayant la double nationalité française et syrienne, avait notamment fréquenté l'un des assassins du commandant afghan Massoud, le Tunisien Abdessatar Dahmane.
C'est lui qui avait avait béni le mariage d'Abdessatar Dahmane et de Malika El Aroud, condamnée en mai à huit ans de prison à Bruxelles pour avoir animé un réseau de recrutement de volontaires proche d'Al-Qaïda. Le verdict dans le procès en appel de Malika El Aroud est attendu début décembre.
Bassam Ayachi avait été arrêté en Italie en novembre 2008 en même que temps que le Français Raphaël Gendron. La découverte d'immigrés clandestins dans leur camping-car avait d'abord fait penser à un trafic d'êtres humains, mais les enquêteurs estiment désormais qu'il s'agit d'un dossier de terrorisme, selon Mme Pellens.
Ces coups de filet interviennent alors que les craintes d'attentats islamistes ont augmenté ces dernières semaines notamment en France, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Allemagne.

lundi 22 novembre 2010

Benjamin Stora:

Au bout d'un interminable charabia bien pensant, Stora nous explique enfin que dans les "quartiers", la guerre d'Algérie c'est aujourd'hui!

Bondy blog: -Y a-t-il un lien entre les émeutes de 2005 et la guerre d’Algérie ?

Benjamin Stora: -"Peut-être, je pense que c’est lié, inconsciemment. "


http://yahoo.bondyblog.fr/201011220001/benjamin-stora-%c2%ab-il-y-a-peut-etre-un-lien-entre-les-emeutes-de-2005-et-la-guerre-d%e2%80%99algerie-%c2%bb/

Suite de l'interview:
(...)
Dans votre dernier livre, « Mitterrand et la guerre d’Algérie », vous écornez l’icône de la gauche, adulée par des générations parmi lesquelles des Français issus de l’immigration. Ne craignez-vous pas d’exacerber les passions autour d’un sujet sensible ?
Vous avez raison mais le travail de l’historien ne fait pas plaisir à tout le monde. On prend quelquefois des risques sur les thèmes que l’on étudie. C’est la gauche qui a commencé la guerre d’Algérie, avec le gouvernement de Pierre Mendès France en novembre 1954. Le PCF, premier parti de France à cette époque, a quand même voté les pouvoirs spéciaux en 1956. Mitterrand, lui, ministre de la justice dans un gouvernement socialiste, a voté pour envoyer le contingent en Algérie…
Est-ce bien utile de revenir là-dessus ?
La gauche ne peut pas reconstruire son identité politique si elle fait l’impasse sur son passé colonial. Tout cela passe par un réexamen critique de son histoire. Après, on peut me dire que je fais le jeu de la droite, mais il suffit de se reporter à nombre de mes écrits qui montrent la torture ou la répression par des gouvernements de droite, à « La gangrène et l’oubli », par exemple, pour constater que ce n’est pas le propos. Car il faut bien commencer à traiter le passé de la gauche pendant la guerre d’Algérie. (...)

UK: School text book 'advocates anti-semitism'

A text book taught in some weekend schools in the UK asks children to list the "reprehensible" qualities of the Jews, an investigation has discovered.

Around 5,000 Muslim school children are taught from text books which claim that some Jews were transformed into pigs and apes, the penalty for sodomy is execution and teach the correct ways to chop off the hands and feet of thieves, according to Panorama.

A spokesman for the programme said the pupils, aged six to 18, attend a network of more than 40 weekend schools across the UK which offer to teach the Saudi national curriculum to Muslim children.
Investigators found one book for children as young as six which asks them what happens to someone who dies who is not a believer in Islam. The correct answer is "hellfire".
They also found a text for pupils aged 15 which teaches about Sharia law and its punishments. It reads: "For thieves their hands will be cut off for a first offence, and their foot for a subsequent offence."
Programme makers said there are accompanying diagrams showing children where the cuts must be made.
Other texts for the 15-year-old pupils also claim that Zionists want to establish world domination for Jews, a spokesman said.
Education Secretary Michael Gove told Panorama the sentiments of anti-Semitism and homophobia are "inappropriate" when it comes to educating young people. (...)

http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/school-text-book-advocates-antisemitism-2140569.html

"Il y a 5 ans, personne ne voulait entendre parler de halal"

Pourquoi le casher est-il plus cher que le halal?
Le marché du halal est plus important que celui du casher, et la certification casher beaucoup plus fastidieuse.

Le halal, c’est désormais connu, est en plein boom. Une croissance nationale de 15% par an d'après une étude du cabinet Solis, spécialisé dans le marketing ethnique, «un potentiel de 5,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires », affirme le directeur de Solis Abbas Bendali. Le halal désormais intéresse de plus en plus les grands groupes. Duc, Fleury Michon et Pierre Martinet, par exemple, ont misé sur des gammes de produits élaborés estampillés halal. Et certaines entreprises, comme Medina Halal ou Isla Délice, assurent une production 100% halal.
En comparaison, le marché du casher est bien plus mal en point. (...)
Alors, pourquoi une telle différence de traitement commercial entre ces deux modes d'alimentation?
Avant tout par la taille du marché. S'il n'existe aucun moyen de déterminer avec précision le nombre de musulmans et de juifs résidant en France, on estime toutefois que la communauté juive compte près de 700 000 membres, contre 5 millions environ pour la communauté musulmane. Sans grande surprise donc, le marché du halal séduit davantage les investisseurs puisque les débouchés sont plus importants.
Même si c’est encore tout récent. «Il y a 5 ans, personne ne voulait entendre parler de halal en GMS, se rappelle Mohammed Abou-Ali, le directeur de la production de Medina halal. La donne a totalement changé aujourd'hui. On s'est rendu compte que près de 50% des musulmans d'Europe vivaient en France. Et que la demande évoluait. La troisième génération d'immigrés est plus instruite, plus désireuse de trouver une gamme de produits étendue, plus seulement de la boucherie.»
Plus il y a de demande, plus l'offre est importante et diversifiée, plus les prix sont concurrentiels. D'autant que, si les personnes de confession musulmane semblent très attachées au halal, les juifs pratiquants et donc consommateurs de casher ne sont pas représentatifs de l'ensemble de la communauté. D'après le Rabbin Elkiess, responsable du service de la cacherout auprès du Beth Din de Paris, l'organisme qui certifie casher restaurants, boucheries et autres boulangeries parisiennes, seuls 10 à 15% de la communauté juive consommeraient strictement casher. A l'inverse, l'Institut Solis relève que «plus de 9 Maghrébins sur 10 consomment du halal en France». (...)

http://www.slate.fr/story/27441/halal-casher-prix-differents

dimanche 21 novembre 2010

L'Observatoire de la délinquance corrige à la hausse les statistiques de la police

La Voix du Nord

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a finalisé sa quatrième enquête visant la réaction des Français sur l'insécurité avec d'autres données que les statistiques officielles de la délinquance. ...

L'enquête qui porte sur l'année 2009 montre une nouvelle fois une distorsion avec les chiffres officiels de la délinquance. Avec l'INSEE, l'ONDRP a interrogé plus de 16 500 personnes de 14 ans et plus qui ont fait part, pour 20,5 %, de leur sentiment d'insécurité, un taux en augmentation de 1 % par rapport à 2008 et « en forte hausse depuis deux ans ».


4,7 millions de Français ont en outre déclaré avoir été victimes de vols et de tentatives de vols en 2009, soit trois fois plus que les chiffres officiels qui les estiment - à partir de plaintes notamment - à 1,5 million cette année-là.

De même, près de 1,2 million disent, toujours en 2009, avoir subi des violences physiques ou sexuelles (hors cadre de leur ménage) soit cinq fois plus que les statistiques officielles qui font état de 200 000 à 250 000 faits de cette nature tous les ans.
Malgré ces écarts, les données de l'ONDRP reflètent cependant les mêmes tendances que les bilans officiels : la baisse des vols depuis quelques années, la hausse des violences aux personnes.
Les Français ont encore déclaré avoir été victimes en 2009 de plus de 3,5 millions d'actes de vandalisme en 2009 - dont 2,1 millions ont visé une voiture - une hausse par rapport aux autres années.
Cette augmentation « diverge avec la baisse des délits de destructions et dégradations de biens privés » qui est constatée par les services de police et de gendarmerie, toujours à partir des seules plaintes.
Par ailleurs, 1,7 million de Français ont déclaré avoir été victimes de menaces (hors vol et hors ménage).

samedi 20 novembre 2010

Seine-Saint-Denis: 16% des halls d'immeuble sont occupés de manière anormale

Squats dans les halls d'immeuble, trafics en tout genre dans les cages d'escalier et dans les caves: des problèmes chroniques dans les banlieues que le gouvernement s'engage régulièrement à éradiquer. Fatigué de «l'écart insupportable entre la réalité de terrain et le discours des dirigeants», Stéphane Troussel, nommé il y a un an à la tête de l'Office public de l'habitat (OPH) de Seine-Saint-Denis, et élu PS au conseil général, a mené l'enquête dans les quelques 1500 halls d'immeubles qu'il gère (Stains, La Courneuve, Dugny...). Résultat: 16% des halls d'immeuble sont occupés de manière anormale, dont la moitié par des trafiquants de drogue.(...)

http://www.liberation.fr/societe/01012303274-halls-d-immeubles-squattes-il-faut-arreter-ces-actions-policieres-coups-de-poing

jeudi 18 novembre 2010

La supplique des chrétiens d'Orient



IRAK
La nuit, un feu, des regards suspicieux. De gros parpaings barrent la route. Notre chauffeur baisse sa ­vitre et palabre en syriaque, une langue proche de celle du Christ. De son interlocuteur, emmitouflé dans un keffieh, on ne distingue qu’un regard noir, qui finit par s’adoucir. Il abaisse sa kalach’ et nous fait signe de passer. Debout près du brasier, d’autres hommes armés se réchauffent en silence. Dans le nord de l’Irak, à Karmless, de confession syrienne ­catholique, nul ne pénètre plus, sauf s’il est attendu, comme nous. Le village se trouve à une vingtaine de kilomètres de Mossoul, où la chasse aux chrétiens s’est ­ouverte à la chute de Saddam. Ils ont beau vivre ici de toute éternité, ils paient pour l’invasion des « croisés », les « Ameriki ». Enlèvements, meurtres... Personne, même les gosses, n’est à l’abri.

Le chef des sentinelles nous accueille dans son PC. Sur des sofas préhistoriques, dix moustachus aux traits tirés sirotent des verres de thé sucré. Combien de paroissiens à la messe de 7 heures ? « Environ 700, Inch’Allah. » Si Dieu veut... Cette expression arabe vaut aussi pour les chrétiens. Mais ces jours-ci, les voies du Seigneur paraissent plus impénétrables que jamais. Seule certitude, il faut se défendre. En 2005, avec l’accord de la police locale, ­débordée, 250 gars du village ont reçu des armes d’un mécène kurde. Ils se relaient pour patrouiller, talkie-walkie au ceinturon. Pas un luxe puisqu’ils ont notamment trouvé des bombes sur la route qui mène à Karmless. Le ciel pâlit, réveillant la cloche de l’église, qui lève des nuées d’étourneaux. De toutes les rues affluent les fidèles. Aux petites vieilles courbées, en longues robes de velours se mêlent des dames aux jupes ultra-moulantes, dont les chevilles vacillent sur des talons aiguilles manifestement réservés aux dimanches. Un minuscule bambin porte le même complet que son papa. Les papys, en burnous et keffieh retenu par une corde, semblent tout droit sortis de Lawrence d’Arabie.

A la sortie de la messe, une femme se précipite sur le curé. Janet est arrivée hier de Bagdad, avec toute sa ­famille. « Là-bas, c’était atroce, répète-t-elle, éperdue. En chemin, j’ai même dit à Dieu : “S’il te plaît, puisqu’il faut mourir, tue-moi ! Je n’en peux plus.” » Quand elle apprend que nous sommes français, elle se jette dans mes bras : « Vous savez, nous sommes très touchés que la France soigne nos blessés. A Bagdad, personne ne nous protège, pas même les Américains. » Restent les farouches villageois du Nord. Alors, comme des centaines d’autres, elle est ­venue se mettre sous leur protection. Le père Youssef Chamhoune nous entraîne dans sa cuisine pour une omelette. Un réfugié de Mossoul rompt une galette de pain d’un geste las : « Mon frère a pris une balle dans le ventre, en plein jour. Quand j’ai demandé une enquête, j’ai reçu des menaces de mort. Alors, j’ai vendu ma maison à moitié prix et je suis parti. » Affreusement banal. « Des types m’appellent pour me dire qu’ils vont me faire la peau », tonne le prêtre. Un père courage, mais il n’est pas le seul. Deux autres villages se sont armés. Idem pour le centre-ville de Karakoch, où siège l’évêché.

En nous rendant dans cette bourgade, nous traversons un paysage de fin du monde. Mgr Georges Casmoussa, 72 ans, nous accueille dans son bureau tapissé de livres. Il maîtrise à merveille la langue de Molière, apprise au séminaire. En 2005, des islamistes l’ont enlevé à Mossoul. « Enfermé dans le coffre de leur voiture, j’ai dit : “Mon Dieu, c’est du sérieux. Donnez-moi la grâce de ne pas ­lâcher des mots qui envenimeraient la situation.” » Il passera plusieurs jours les yeux bandés, pieds et poings liés. A son gardien, qui promet de l’égorger « comme un mouton », il répond avec douceur. Son interlocuteur semble désarçonné, mais apporte un jour un poignard : « Placé derrière moi, il pose la lame sur mon cou et me demande si j’ai peur. Je réponds : “Non. En d’autres circonstances, je vous aurais dit que je suis à votre merci et vous à la mienne [c’est un verset du Coran]. Mais maintenant, je suis à votre merci, agissez ­selon votre conscience.” Il me suggère de prononcer des paroles à l’intention de mes proches. Je dis que j’offre ma vie pour la paix en Irak et pour que ses enfants, musulmans et chrétiens, se prennent par la main pour construire ce pays. » Silence interloqué du bourreau. Puis : « Par Dieu, ce sont de bonnes paroles... » Le bon pasteur pourra continuer de mener encore ses brebis, tout en aiguisant son jugement sur le ­fanatisme : « On a voulu me tuer en disant “Au nom de Dieu”... C’est impensable. Egorgez-moi, si vous voulez, mais pas au nom de Dieu. »

Nous repassons par Karmless pour la messe de 16 heures, que les ados fréquentent avec la même assiduité qu’une boîte de nuit. Défilé de mode pour tout petit budget. Avant d’entrer dans le lieu de culte, des filles au tee-shirt à paillettes se signent, puis se prosternent devant un bas-relief : une martyre des premiers temps du christianisme s’y fait transpercer la tête par un glaive. Tandis que le Christ et la Vierge de l’église clignotent pour les fêtes, un père Noël made in China joue du saxo dans la devanture de l’épicerie locale. Le soleil se laisse choir dans un fouillis de fils électriques. Une demi-lune se lève, bancale, comme un sourire mal assuré. « J’ai beaucoup vécu, nous a dit Mgr Casmoussa. Mais pour la première fois, ni le passé ni le présent ne me livrent le moindre indice. L’avenir est un brouillard. »

EGYPTE
La présence des chrétiens est tout aussi ancienne en Egypte qu’en Irak. Mais les Coptes, eux aussi, sont en butte à la haine. « “Voile-toi la tête, sale chrétienne !” Voilà ce que j’entends chaque jour dans la rue. » Luna parle d’un ton gouailleur, allume cigarette sur cigarette, éclate de rire quand on s’étonne de ses 60 ans. « Je vis seule avec ma fille. L’immeuble est 100 % islamiste, les voisins nous harcèlent pour nous faire déguerpir, alors j’ai pris des chiens. Un ­remède presque pire que le mal : ces animaux sont impurs pour les musulmans. » Comme d’autres, cette veuve ­accepte de témoigner, mais à huis clos. Les Coptes se ­cachent pour parler. Assez d’ennuis comme ça. Les autorités détestent qu’on fasse une vilaine pub à l’Egypte : mauvais pour le business.

Nous sommes au Caire, dans une pièce fraîche et calme. Une quinquagénaire au visage épuisé pousse timidement la porte. Savates, tablier... Camelia, femme de ménage, raconte que sa fille rentre chaque soir en pleurs, car ses camarades en ont fait leur bouc émissaire sur le thème : « Tu adores des croix de bois et tu manges du porc. » Navrée, la mère regarde ses mains usées : « Je lui dis de les ignorer, mais comment ne pas s’en faire ? » Hier, le propriétaire de mon immeuble a bloqué l’entrée au moment où nous allions passer. Je l’ai entendu dire à son frère : “On réussira bien à les faire partir un jour.“ » Georges, lui, n’a pas de problème dans son quartier. Cet ouvrier trentenaire fume régulièrement le narguilé avec ses voisins musulmans, des copains. Mais il trouve l’ambiance générale de plus en plus sinistre : « Pendant la grande prière du vendredi, j’entends les hauts parleurs des mosquées diffuser des paroles haineuses : « Méfiez vous des Juifs et des Chrétiens. Ne les fréquentez pas, ne mangez pas avec eux, ne travaillez pas avec eux. »

Marie, elle, se rend chaque jour à la fac, la peur au ventre. Gracieuse et menue, elle porte un jean slim, seule concession à la mode. « Les garçons m’insultent, raconte l’étudiante. A mon passage, ils demandent pardon au Tout-Puissant d’avoir vu un spectacle qui les a souillés. Si je mettais un voile, je serais tranquille. Mais pas question ! »

Quant aux hommes chrétiens, s’ils n’ont pas de problèmes de foulard, tout Egyptien les reconnaît en un coup d’œil. « Vous voyez mon alliance en or ? Si j’étais musulman, je ne porterais pas ce métal », explique Alexandre. Cet homme d’affaires nous a donné rendez-vous pour une bière fraîche dans un bar « compréhensif ». On trinque. Il tend son poignet droit, tatoué d’une croix copte. « On nous surnomme “les os bleus”. » Tout sauf un sésame. « Mon entreprise est sans cesse victime de tracasseries ­administratives. Et dans ce pays, les chrétiens ont du mal à trouver du travail. Quand la chaîne de fast-food Mo’men s’est ouverte, toutes les annonces d’emploi précisaient que les jobs étaient interdits aux Coptes. » Il soupire : « Mais c’est pire ailleurs, regardez l’Irak ! » Les trois quart de sa famille se sont exilés. Pas lui.

A une heure de taxi, un petit bonhomme nous reçoit autour d’un café turc. Barbe brune et soutane noire. Volubile, ce curé copte ponctue ses tirades d’éclats de rire. Pour conjurer le sort ? Le quartier de sa paroisse est ­devenu un fief islamiste, où certains croient que les prêtres sont des sorciers. « Dans la rue, on me traite de “sale païen”. Certains s’écartent à mon passage, comme ils le font d’un chien. Récemment, j’ai reçu un crachat du ciel ! Il a atterri sur ma tête et mes épaules. Je lève les yeux et, là, je reçois un seau d’eau. Ça venait sans doute d’un balcon. » Le mot « sacerdoce » prend ici tout son sens. Le bon père s’accroche à son message de paix, d’amour et d’humour : « L’autre jour, trois fanatiques m’ont encerclé. J’ai fait comme si c’était un jeu de gosses à la récré, ça les a fait rire, ils m’ont laissé partir. » Comme tous nos interlocuteurs, l’homme d’Eglise sépare islamistes et musulmans. Souligne que des passants viennent spontanément s’excuser du comportement de ces faux frères : « Pardonnez-nous, ces gens-là ne comprennent rien à la religion. »

A l’écart de la ville, les chiffonniers ne souffrent pas de ce genre d’agressions. Au pied de blondes falaises, ils vivent groupés. Très groupés. Un bloc compact d’immeubles en briques rouges, juste à côté d’un immense cimetière, la Cité des Morts. Ici, deux pick-ups peuvent tout juste se croiser. Les chargements, des piles de sacs de six ou sept mètres, oscillent dangereusement. Bienvenue chez les protégés de sœur Emmanuelle, éboueurs et recycleurs de la capitale ! Un vieil homme arrose le sol pour retenir la poussière. Au ruminement des moteurs diesel se mêle un concert de marteaux, de scies et de broyeuses qui s’échappent des ateliers. Trois hommes, assis par terre, brisent à mains nues des restes de glacières en plastique blanc. Les mouches aussi, restent groupées, en nuées furibondes au-dessus des sacs fermés. Les déchets « propres », eux, s’entassent en piles immenses dans les cours : transistors, vêtements, jouets cassés… Atef, 45 ans, nous accueille chez lui, soit un immeuble entier, où vit toute sa tribu.

Nous grimpons six étages pour accéder au toit. Dans l’escalier de béton, ouvert sur l’extérieur, deux chèvres s’écartent en bêlant. Puis reprennent leur grignotage méthodique du moindre débris comestible. Ici, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. D’où le cochon. Dans le cochon, tout était bon. Sa viande bien sûr, mais aussi sa graisse, qu’on revendait à bon prix une fois fondue. Sous le pigeonnier de bois qu’il a construit, Atef raconte. Rien de bien original puisque tous ses voisins ont subi le même sort. Durant l’épidémie de grippe H1N1, dite porcine, les autorités ont éliminé le cheptel de porcs. « J’en avais 400, je les ai perdus du jour au lendemain. Ça représentait la moitié de mes revenus. » Restent les trois tonnes de poubelles qu’il ramasse et trie chaque jour en famille. Et les pigeons.

« C’est nous les descendants du peuple des pharaons. “Copte”, ça veut dire égyptien »
Nous repartons. Le Caire n’est qu’un gigantesque ­embouteillage où beuglent les Klaxon. Une coupole ­dotée de la croix copte soutient un ciel blanc de pollution. ­Devant l’entrée, une guérite et une voiture de police. Un galonné discute avec trois flics. Samedi 6 novembre, Moubarak a condamné les menaces d’Al-Qaïda contre les Coptes et promis de les protéger. Paroles suivies d’effet. Sur le trottoir, six écolières se croisent, les unes en jupe et chemisier, les autres en fichu blanc et robe grise jusqu’à terre. Elles doivent avoir 9 ou 10 ans. Un étal vend les cassettes d’un cheikh aujourd’hui décédé, mais qui compte de plus en plus de fans. Un père spirituel qui se vantait de ne pas lire le moindre livre, hormis le Coran.

Je repense aux propos d’Alexandre : « Moi, j’ai plein d’amis musulmans. Chaque mot du Coran peut se comprendre de dix manières. » A ses yeux, les islamistes parviennent de plus en plus à imposer leur interprétation. « Les Frères musulmans sont riches et organisés. Ils s’infiltrent partout, comme une pieuvre. Moubarak reste notre seul rempart contre leur haine. Mais il est malade et l’élection présidentielle est pour bientôt. Le jour où il disparaît, c’est foutu. On a tous peur que ça devienne l’Arabie saoudite, ici. On risque un conflit à la libanaise car, si beaucoup sont partis, nous ne nous laisserons pas faire. Ecoutez-moi, moi qui déteste la guerre, toutes les guerres. Les trois quarts de notre famille se sont exilés, mais mon père a choisi de rester. Moi aussi. C’est nous les descendants du peuple des pharaons. “Copte”, ça veut dire égyptien. »

LIBAN
En parlant du Liban, Alexandre évoquait la guerre ­civile passée. Mais à Beyrouth, on pense qu’elle va reprendre d’un jour à l’autre. Cette fois, la menace viendrait du Hezbollah, trop puissant. Extérieur nuit. Sur la terrasse du très glamour Skybar, glisse une silhouette aux longues jambes fuselées sous sa minijupe. « Admirez, admirez ! Dans quelques mois, vous ne verrez plus que ses chevilles, et encore. » Philippe ne plaisante qu’à moitié. C’est tout un mode de vie qui pourrait s’écrouler. Les collines de Beyrouth scintillent dans la nuit tiède. « On est sans doute le seul ­endroit au monde où Louboutin signe les semelles de ses chaussures à la veille d’un conflit », soupire Clara, en sirotant un raki. La mode, l’alcool, la fête, autant de symboles brandis face à la marée islamiste. Version sunnite au nord, chiite au sud. Une guerre de religion ? Plutôt monde libre contre totalitarisme.

« Le Hezbollah, c’est le IIIe Reich dans toute sa splendeur, clame Philippe. Ils noyautent tout. Ils ont même réussi à faire retirer le “Journal d’Anne Franck” du programme dans une école américaine. » Et d’ajouter, grinçant : « Les islamistes sont soutenus par des dictatures. Si on nous massacre, qui nous défendra ? On est invisibles pour les Occidentaux. »

« Je refuse qu’on force un jour ma sœur à porter le voile »
Chronique d’une fin annoncée ? La messe n’est pas ­encore dite. Au pays du Cèdre, les racines sont tenaces et l’on s’accroche au moindre arpent, surtout s’il fut saigné mille fois par les obus. Dans la zone piétonne rénovée, les églises s’entrechoquent. Non qu’elles bruissent de croyants. Depuis la guerre civile, ils se sont établis ailleurs. Mais nous sommes au cœur de Beyrouth. Il faut y marquer sa présence. La cathédrale maronite, elle, se ­retrouve réduite au rang de jouet par une immense mosquée toute neuve. « C’est la faute de l’évêque, enrage un ­fidèle. Il a refusé d’acheter ce terrain après la guerre. » Installées en terrasse, des élégantes papotent au téléphone. Elles s’interrompent soudain.

Au centre de la place de l’Etoile, l’horloge Rolex vient d’afficher 11 h 16. Un muezzin se lance, puis un deuxième, un troisième. Assourdissants. « Tu ne peux pas choisir de ne pas les entendre », s’énerve Franck, professeur d’histoire. Plus que de religion, ces mélopées lui parlent d’interdictions. S’il suspend un chapelet à son rétroviseur, c’est pour revendiquer sa ­liberté : « Je refuse qu’on m’interdise un jour de fumer pendant le ramadan, ou qu’on force ma sœur à porter le voile. » Nous sommes dans un quartier chrétien, face au bastion chiite. Si la poudrière s’enflamme, c’est d’ici que jaillira l’étincelle. De part et d’autre de la rue, deux univers se toisent. D’un côté, les affiches du Hezbollah. De l’autre, des croix. Comme pour barrer le passage.

« Deux filles couvertes des pieds à la tête tartinaient de crème solaire une troisième, portant un simple string »
Au Sud-Liban, fief du parti chiite, il reste des confettis de territoires chrétiens. Comme à Tyr, où une poignée de pêcheurs survit en traquant le mérou. On songe aux apôtres... « Vous vous rendez compte ? C’est une terre bénie, Jésus lui-même y a porté ses pas », s’exclame, tout sourire, Monseigneur Charbel Abdallah, évêque maronite croisé dans une des ruelles blanches. Mais il s’inquiète, les jeunes désertent, pas de jobs par ici. Un homme d’affaires a fait un pari : « Créer des entreprises pour retenir les jeunes. Merci mon Dieu, j’ai les moyens d’investir ! »

Comme toujours au Liban, le combat sera d’abord visuel. En tête de proue, la rénovation, pour 2 millions de dollars, d’une ancienne ­demeure. « Ça prouve aux habitants que je m’engage. » Quant aux chiites, ici, pas de problèmes. Ils viennent discrètement boire une petite vodka et me disent : “Si vous partez, on ne pourra plus le faire.” » De la terrasse, il montre le rivage en contrebas. « Tout le monde vient y nager. Je me souviens de ces trois copines : deux filles couvertes des pieds à la tête tartinaient de crème solaire une troisième, portant un simple string. Je veux que ça continue. » Son nom ? Il nous prie de ne pas l’écrire. Se vanter d’aider les autres, c’est « aïb » (la honte).

Nous poussons plus au sud. Les affiches défilent : entre deux appels au djihad, une jeune fille déguste une glace en tenue fort peu islamique. Un panneau indique l’entrée d’une piscine « strictement réservée aux femmes ». Check-point. Nous passons dans la zone contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Le voyage se poursuit sur des collines arides, ponctuées d’immenses villas en construction. Ventrues et kitchs à souhait. On traverse des villages où toutes les enseignes font de la mécanique. Carcasses désossées, piles de pare-choc ou de portières… Des gamins zigzaguent à Mobylette, nous glissent un ­regard furtif. Ils sillonnent le territoire, rapportant au Hezbollah le moindre mouvement qui leur paraît suspect. Juste avant la dernière ascension, des réverbères arborent le drapeau noir de la milice chiite.

Dans un jardin du village chrétien de Klayaa, au sommet d’une montagne, nous dégustons un café turc. Autour de la table, des habitants, très remontés, mais qui, par crainte de représailles, souhaitent conserver l’anonymat. « Ici, nous sommes une île dans un océan chiite. On a fait tout pour nous faire partir, de manière insidieuse, en nous proposant des sommes astronomiques pour nos propriétés », dit l’un. A une veuve de 70 ans, on a offert 12 000 dollars pour un terrain qui en vaut 2 000. Elle a refusé. Le ton monte : « Nous ne vendrons pas un pouce de la terre de nos ancêtres, même face aux pires ennuis financiers. » Beaucoup travaillent en ville et reviennent le week-end. Leur grande fierté, c’est d’avoir conservé trois écoles de qualité, que fréquentent d’ailleurs aussi des enfants musulmans de villages voisins.

Dans la rue principale, le Tasty Restaurant sert quelques plats où le porc tient une place de choix. Même les spaghettis à la carbonara sont préparés avec du bacon. Sous un parasol, deux jolies brunes boivent des sodas. ­Sofia, 20 ans, étudiante en graphisme à Beyrouth, a conçu le tee-shirt multicolore de sa petite sœur, Mariam. « J’adore sortir le soir », dit la lycéenne qui montre une photo sur son BlackBerry : « C’est quand on a fêté Halloween ! » Lèvres peintes en noir, visages hilares. « Lui, il est chiite ; lui, chrétien... » Sa meilleure amie est musulmane. « La seule chose qui m’attriste, c’est d’être obligée d’éviter certains sujets. Comme les vêtements. Et puis quand je vais chez ses parents, je dois me couvrir pour ne pas les choquer. Alors que moi, j’aime trop la mode. » Ce soir, les sœurs iront danser au tout nouveau bar karaoké. « On y sert plein d’alcool », ­annonce fièrement un habitant. Sur le toit, une immense croix rouge toise le paysage. De l’autre côté de la vallée, se dessinent les montagnes israéliennes. Mais pour rallier l’Etat hébreu, il nous faudra reprendre l’avion.

TERRITOIRES OCCUPES
L’air de la crypte est moite de prières, murmurées dans des centaines de langues. Une babouchka en robe rouge s’agenouille et embrasse le sol. Le Christ aurait vu le jour à cet endroit précis. Orthodoxes, catholiques et protestants défilent, venus du monde entier pour se recueillir dans la grotte de la Nativité de Bethléem. Trois jeunes filles ­remontent les marches vers l’aile catholique. Chacune pose une bougie face à la Vierge. Trois jeans moulants, deux chevelures brunes et un foulard. Islamique. « Oui, nous sommes musulmanes, dit Ru’aa. Nous venons souvent ici faire des vœux. Myriam est dans le Coran, vous savez. » Myriam, c’est Marie en arabe. Et de vœux, ces habitantes du camp de réfugiés Dehesheh ne manquent pas.

« Musulmans ou chrétiens, nous, les Palestiniens, sommes tous dans la même galère ! s’exclame Joseph, 52 ans. Même si les Israéliens cherchent à nous diviser. Aux checkpoints, ils nous laissent parfois passer plus vite quand ils découvrent notre religion. Ça révulsait mon père. Il répliquait : “Moi, je suis un Arabe palestinien.”» L’homme, de confession grecque orthodoxe, est mort l’an dernier. Son fils, un ­artiste qui vit à Jérusalem, n’a pu faire venir la plupart de ses parents et amis à l’enterrement. « Même pas ma vieille tante, qui l’adorait. » Ces bannis vivent tout près, mais en Cisjordanie, derrière le mur qui sépare désormais le territoire occupé d’Israël.

Nous y voilà. Toujours à Bethléem, mais seul un Roi mage sans GPS y porterait ses pas. Au loin, les façades blanches se dorent au soleil ­automnal. Mais que d’ombre dans cette étrange ruelle ! Pas de passants. Pas de voitures. Derrière nous, de petits immeubles. Devant nous, une paroi. « Vous avez volé notre terre, et c’est nous que vous traitez de criminels ? » Aux dessins multicolores se mêlent des inscriptions rageuses ou tristes, parfois drôles : « Relance-moi mon ballon. » Le regard grimpe. A vue d’œil, dix bons mètres de béton. Le mirador est vide, mais le dispositif est truffé de caméras de surveillance. Claire Anastas habite dans une maison dont la façade est désormais aveugle, face au mur.

« Ils l’ont construit en un jour, en 2003 », explique cette blonde aux yeux cernés par les soucis, mais soigneusement maquillés. Sa famille habitait au bord de la route qui reliait Jérusalem à Jaffa. Coupée. « Nous avions un atelier de mécanique et une boutique de souvenirs pour les visiteurs du tombeau de Rachel », poursuit cette mère de quatre enfants. Le mur fait un crochet, plaçant le site voisin côté israélien. La boucle est bouclée. L’avenir, bouché. « Nous avons tout perdu. Notre logement est réquisitionné par l’armée israélienne. Nous pouvons l’habiter, mais pas le vendre. Notre garage n’existe plus et notre magasin n’a presque plus de clients. » Un cauchemar qui n’en finit pas.

« En 2002, les soldats israéliens nous réveillaient souvent en pleine nuit, pour venir tirer de chez nous. On se blottissait tous dans un coin. Mes enfants avaient les yeux révulsés de terreur. Aujourd’hui, ils rêvent de s’exiler, comme l’ont fait la plupart des voisins. » Mais un Palestinien qui part abandonne le droit de revenir vivre sur sa terre. « Ici, lance Claire, c’est encore plus compliqué quand on est chrétien, car nous sommes devenus une toute petite minorité. Qui se préoccupe de nous ? Qui ? Moi, je veux rester. Je crois aux miracles. Nous avons déjà survécu à tant d’horreurs ! » Elle montre une petite crèche en bois d’olivier, ­qu’elle a fait fabriquer pour sa boutique. Avec un détail inédit : une ­paroi sépare le bœuf et l’âne de la Sainte Famille. « Voyez, on peut soulever le mur. Et à l’arrière, il y a une porte ­ouverte, signe d’espoir... » Le regard de son époux, Tony, s’éclaire un instant. Depuis des années, toutes les issues lui paraissent barrées. Il a beau chercher, il ne trouve que des boulots occasionnels de mécanicien.

Anastasia, elle, a un travail. Pulpeuse et souriante, elle nous reçoit en jogging et débardeur. Elle aussi vit à Bethléem, avec une partie de sa famille, grecque orthodoxe. Elle referme son ordinateur, posé sur la table de la cuisine. « Aujourd’hui, je travaille chez moi, ouf ! » Les autres jours, cette comptable met une heure vingt pour rallier son bureau, à Tel-Aviv, par l’autoroute. « Je ne sais jamais combien de temps je serai arrêtée aux ­checkpoints. Nous sommes traités comme des moins que rien. Je pourrais émigrer, mais je préfère rester auprès des miens. »

« Nous voulons juste vivre normalement », explique Ala’a en jetant les falafels dans l’huile bouillante. A un jet de pierre de la basilique de la Nativité, le restaurant Afteem appartient à sa famille, grecque orthodoxe. En fin de service, le jeune homme se pose. Récemment, il s’est rendu à un mariage à Ramallah, avec son frère, sa belle-sœur et leur bébé. Pas de traversée du mur, simplement un trajet en Cisjordanie. « Au retour, vers 1 heure du matin, on a eu droit à la Surprise Kinder ! A un des checkpoints fixes, on nous avait déjà demandé à quoi servait le couffin du bébé, mais là, c’était un contrôle volant.

Une policière nous ordonne d’attendre et s’en va. Vingt minutes plus tard, je donne un petit coup d’avertisseur pour lui rappeler notre existence. Elle revient avec un collègue qui s’étonne de nous trouver là. Elle répond : “J’avais juste envie de les arrêter.” Ce genre d’arbitraire se répète à l’infini, pour bien nous faire sentir que nous sommes occupés. Ces gens-là ne nous voient pas comme des êtres humains. » Nous repartons entre chien et loup. La prière du muezzin retentit. Au même instant, s’allument les décorations de Noël, suspendues aux réverbères : un sapin, des cloches et, juste avant le checkpoint, sésame pour Israël, une étoile.

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