mercredi 24 novembre 2010

Belgique: coups de filet dans les milieux islamistes, un attentat déjoué

AFP

La justice belge a annoncé mardi une "quinzaine" d'interpellations à Bruxelles dans les milieux islamistes, dans le cadre d'une affaire de filière de recrutement djihadiste, distincte de celle liée à un projet d'attentat déjoué dans le pays.

La justice belge a démantelé mardi deux réseaux islamistes présumés dont l'un, lié à la Tchétchénie, est soupçonné d'avoir préparé un attentat dans le pays, au moment où les craintes d'attaques terroristes augmentent en Europe.
Dans une première affaire, les policiers ont d'abord menés des perquisitions dès l'aube dans plusieurs quartiers d'Anvers, la grand ville portuaire du nord du pays. Sept personnes --six Belgo-Marocains et un Russe d'origine tchétchène-- ont été interpellées.
Le parquet fédéral belge a parlé de "plans visant à commettre un attentat en Belgique", tout en précisant que "la cible de cet attentat n'était pas encore spécifiquement déterminée".
Les personnes arrêtées sont également soupçonnées d'avoir recruté des "candidats-djihadistes" et d'avoir financé une "organisation terroriste tchétchène, l'Emirat du Caucase".
Les chaînes de télévision belges ont montré un jeune homme barbu emmené menottes aux poignets par des policiers en tenue d'intervention, ainsi que des saisies de matériel informatique et de documents.
Il s'agit d'une nouvelle forme de collaboration entre des islamistes établis en Belgique et des Tchétchènes, ces derniers se chargeant principalement des questions "logistiques" comme l'acheminement de volontaires, a expliqué à l'AFP une porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens.
Un juge d'instruction devait décider d'ici mercredi matin de les maintenir ou non en détention.
Dans le même temps, trois Néerlandais d'origine marocaine d'une vingtaine d'années ont été interpellés à Amsterdam. Une onzième personne, un Russe de 31 ans, a été interpellé à Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne. Tous devraient être extradés prochainement vers la Belgique.
L'enquête a d'autres ramifications internationales, puisque "plusieurs personnes avaient déjà été arrêtées en Espagne, au Maroc et en Arabie saoudite", selon la justice belge.
Un second coup de filet dans les milieux islamistes, sans lien avec le premier, s'est déroulé mardi à Bruxelles, a aussi indiqué le parquet fédéral. Une "quinzaine" de personnes ont été cette fois interpellées lors de 17 perquisitions dans la capitale belge, selon Lieve Pellens.
Certaines de ces personnes sont "suspectées d'appartenir à un groupe actif notamment dans le recrutement et l'envoi de candidats djihadistes vers l'Irak ou l'Afghanistan", a-t-elle ajouté.
L'enquête bruxelloise vise des gens fréquentant le "Centre Islamique Belge Assabyle" de Bruxelles, considéré comme un foyer du radicalisme islamique en Belgique.
L'un de ses responsables, l'imam Bassam Ayachi, un prédicateur ayant la double nationalité française et syrienne, avait notamment fréquenté l'un des assassins du commandant afghan Massoud, le Tunisien Abdessatar Dahmane.
C'est lui qui avait avait béni le mariage d'Abdessatar Dahmane et de Malika El Aroud, condamnée en mai à huit ans de prison à Bruxelles pour avoir animé un réseau de recrutement de volontaires proche d'Al-Qaïda. Le verdict dans le procès en appel de Malika El Aroud est attendu début décembre.
Bassam Ayachi avait été arrêté en Italie en novembre 2008 en même que temps que le Français Raphaël Gendron. La découverte d'immigrés clandestins dans leur camping-car avait d'abord fait penser à un trafic d'êtres humains, mais les enquêteurs estiment désormais qu'il s'agit d'un dossier de terrorisme, selon Mme Pellens.
Ces coups de filet interviennent alors que les craintes d'attentats islamistes ont augmenté ces dernières semaines notamment en France, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Allemagne.

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