mercredi 21 juillet 2010

"Un compromis inacceptable"

Un colloque annulé sur fond de conflit israélo-arabe

L'université de Provence a annoncé, mardi, l'annulation d'un colloque intitulé Écrire aujourd'hui en Méditerranée : échange et tensions, qui devait se tenir en mars 2011. Malgré le titre du colloque, il semble que les organisateurs aient bien mal jugé de l'ampleur des tensions qui agitent cette région du monde. En effet, ayant appris qu'un écrivain israélien, Esther Orner, participait à ce colloque, un certain nombre d'auteurs arabes, égyptiens et palestiniens notamment, ont refusé d'y participer. Que faire face à cette décision ? Le comité organisateur a tranché et préféré annuler l'invitation faite à Esther Orner. Jointe au téléphone, l'écrivaine est indignée : "C'est la deuxième fois que je suis boycottée : cela devient banal. Je ne peux plus me taire ! J'ajoute que je suis particulièrement choquée de voir des étrangers dicter à une université française ce qu'elle doit faire."

L'information ayant été publiée le 12 juillet sur un blog, le comité d'organisation a rédigé un communiqué pour se justifier. Sous le titre Nous n'avons jamais boycotté Israël, les universitaires expliquent que leur colloque avait fait le choix de privilégier la littérature arabe et qu'un travail avait été engagé avec les lycées de Marseille. Des enseignants avaient choisi de faire étudier l'oeuvre d'un des écrivains boycotteurs à leurs élèves. Le comité n'avait donc pas d'autre vraie solution, sauf à ruiner cet événement, que d'annuler la présence israélienne à ce colloque.

En compensation, il assurait que d'autres écrivains israéliens seraient invités à un autre événement en 2013. "Un compromis inacceptable", estime l'écrivaine israélienne. D'autant que cela signifie que ces universitaires ont préféré annoncer à Esther Orner qu'elle était indésirable à Marseille afin que l'oeuvre d'un homme qui refuse d'échanger avec elle puisse être étudiée par des lycéens. Un choix décidément si discutable que, prévoyant le scandale, la présidence de l'université a préféré tout annuler. Le comité d'organisation était injoignable mardi et la présidence de l'université affirme ignorer les noms de ces écrivains arabes qui ont refusé de rencontrer un collègue au prétexte qu'il était de nationalité israélienne.

http://www.lepoint.fr/societe/un-colloque-annule-sur-fond-de-conflit-israelo-arabe-20-07-2010-1216867_23.php

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PACA = Provence Arabes Côte d'Azur

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