lundi 14 juin 2010

Les massacres de Sétif analysés par un préfet à la retraite

Roger Benmebarek, lié à Antoine Benmebarek, administrateur chargé de la région de Sétif à l'époque, analyse les faits en fonction du nombre - assez réduit - des forces de l'ordre, de la chronologie des crimes, des faibles moyens de communication entre les villages, et en tenant compte de l'identité des personnes arrêtées à l'époque.

(...)

Un "complot" de la fraction violente des nationalistes ?


Le préfet Benmebarek en conclut que les événements ne furent "pas un soulèvement populaire embrasant la région de Sétif" ni même une réaction de colère à l'annonce de victimes tombées lors du maintien de l'ordre. Sa thèse privilégie le "complot" d'une minorité agissant en marge de la manifestation et possédant des ramifications dans certains villages alentour. "Les meurtres de Sétif, en marge du défilé, ne furent qu'un signal attendu", écrit-il dans sa conclusion.

Mais qui est derrière ce complot raté ? Le préfet Benmebarek disculpe les états-majors des partis nationalistes algériens. Il estime que le complot est tramé par des "éléments nationalistes extrémistes, peu nombreux, qui ont tenté de déborder la direction de l'ex-PPA (Parti populaire algérien) (...) Issus de la fraction préconisant l'action violente, ils avaient proposé leur collaboration aux nazis."


Benmebarek minore le nombre des victimes indigènes

Quant à la répression des forces de l'ordre ? Les chiffres des victimes indigènes fluctuent de 1.500 (selon les responsables français) à 40.000 selon les officiels algériens. Le préfet Benmebarek souligne que les effectifs de la police, puis ceux de l'armée sont trop faibles et la région de Sétif trop difficile d'accès pour que le nombre des victimes soit aussi élevé. "Le bilan le plus probable est de 2.500 (victimes)", estime l'auteur de ce mémoire.

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