lundi 12 mai 2008

Le multiculturalisme sanc­tionné

Ivan Rioufol

Une constatation: le multiculturalisme, idée défendue par les instances européennes et autres belles âmes, est à chaque fois sanctionné par les électeurs. L’ancien maire travailliste de Londres, Ken Livingstone, défenseur des minorités et adepte de la repentance, vient d’être balayé par le conservateur Boris Johnson. L’élection de Gianni Alemanno (Alliance nationale) à la mairie de Rome répond à cette même préoccupation des gens, confrontés à une immigration de peuplement encouragée dans ses repliements. Rappelons que Nicolas Sarkozy fut aussi élu pour son discours sur l’identité française.

Aussi, quand la Ligue des droits de l’homme (LDH) dénonce, cette semaine, "une démocratie asphyxiée" , c’est le choix des Français pour une société exigeante sur ses valeurs et fière de ses origines que cette organisation conteste, au nom d’un métissage culturel qu’elle voudrait imposer. Les droits de l’homme ne passent-ils pas par le respect de la volonté populaire? En réalité, la LDH a renoncé, elle aussi, à se confronter aux faits pour se mettre au service d’un combat "antiraciste" dont les électeurs mesurent l’ambiguïté.

Entend-on ces vertueux dénoncer les propos de certains prêches islamistes? S’indignent-ils d’entendre les "Blancs" qualifiés de "souchiens" (sous-chiens?) par les Indigènes de la République? Ces derniers, qui disent lutter contre les discriminations, ont organisé, hier à Paris, une marche contre "la République raciste et coloniale" en souvenir des tragiques émeutes musulmanes de Sétif du 8 mai 1945. Étaient conviés les "immigrés, habitants des quartiers, noirs, musulmans, arabes". La LDH ne trouve rien à redire à cette haine contre la France, invitée par d’autres, demain, à battre sa coulpe pour son passé esclavagiste.


Accepter l’histoire "revisitée"?
Ces minorités ethniques, qui cherchent à culpabiliser leur hôte, contredisent le "vivre-ensemble" dont elles se réclament. Un comportement similaire se retrouve d’ailleurs, aux États-Unis, dans les propos du pasteur Jeremiah Wright, proche du candidat démocrate, Barack Obama, qui vient de rompre avec son pesant mentor. Wright cite en exemple Louis Farrakhan, chef du mouvement antisémite Nation of Islam, et attribue au "terrorisme" du gouvernement américain les attentats du 11 Septembre.

Ces encouragements au dénigrement et ces flatteries pour les exigences islamiques peuvent aller loin. Je développe sur mon blog (avec de très nombreuses contributions de lecteurs) l’inquisition ouverte, en France, par des historiens contre Sylvain Gouguenheim. Sa faute: soutenir (Aristote au Mont-Saint-Michel, Seuil) que l’Europe chrétienne a maintenu le lien avec ses racines grecques sans l’aide majeure des musulmans, contrairement à ce qu’enseigne désormais l’histoire "revisitée". Le coupable pourrait comparaître devant un "jury d’honneur". Et quoi encore?

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2008/05/blocnotes-le-monde-reel-vainqu.html

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La "faute" de l'historien incorrect

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Je me garderai de trancher la querelle historique, s'il y en a une. Reste que la violence de ces réactions montre une volonté d'imposer comme vérité établie une "relecture" favorable à l'islam, dont la contestation légitime est suspectée de racisme, d'extrémisme et d'islamophobie (le mot est employé, ailleurs, par l'un des initiateurs de la cabale). En ce sens, cette affaire est révélatrice d'une intolérance qui s'installe, notamment dans certains milieux intellectuels, au profit d'une idéologie dont on serait prié de ne retenir que les bienfaits, y compris au prix de contorsions historiques. J'espère que Sylvain Gouguenheim trouvera ses défenseurs.

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2008/04/la-faute-de-lhistorien.html

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