samedi 3 mai 2008

La finance islamique pousse ses pions en France

Le 14 mai, une discrète table ronde aura lieu à la salle Médicis, au Sénat, à l'initiative de Jean Arthuis, le président centriste de la Commission des finances. Sujet du jour ? La finance islamique. Ou plus précisément, comment adapter les lois et la fiscalité française à l'exercice de la profession de banquier selon les règles de l'islam.

Depuis plusieurs mois, de grandes banques françaises, notamment BNP Paribas, se livrent à un lobbying appuyé en direction des pouvoirs publics. Enjeu : la possibilité de pratiquer en France la finance selon les règles de l'islam, une activité en plein essor estimée à 700 milliards de dollars dans le monde en 2007. Jusqu'à présent, la France a hésité à aborder de front ce sujet tabou, contrairement au Royaume-Uni, très accommodant, où des établissements comme l'Islamic bank of Britain ont pignon sur rue.

Car pour faire de la finance selon Allah, il faut s'accrocher ! L'islam interdit purement et simplement l'intérêt, assimilé à de l'usure, de même que la spéculation et le hasard. « Dieu a rendu licite le commerce et illicite le taux usuraire », dit le verset 275 de la deuxième sourate du Coran. Les banquiers de l'islam n'ont pas le droit non plus d'investir dans des activités jugées impures, comme le jeu, l'alcool, le sexe… ou le porc.

Ben alors, on fait comment ? L'une des pistes explorées par Bercy serait de permettre l'émission de soukouk. Non, les soukouks ne sont pas des sucettes à la rose, mais des sortes d'obligations conformes à la charia : des certificats d'investissement qui génèrent des profits déterminés à l'avance, au lieu d'intérêts. Très utiles pour financer des projets immobiliers, dont les investisseurs musulmans raffolent…

À quand une tour Banque islamique de France à La Défense ?

http://www.bakchich.info/

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