samedi 20 juin 2009

On a les fans qu'on mérite...

Venezuela : le président vénézuélien Hugo Chavez a réclamé ce vendredi des ''applaudissements'' pour son homologue américain dont il a salué la fermeté à l'égard d'Israël. (Guysen.International.News)

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Les silences de Barack Hussein Obama

Par Ivan Rioufol

Crédible, Barack Hussein Obama ? Ses approximations historiques, qui présentent l'islam, religion de son père, comme source de l'Europe des Lumières et d'inventions comme l'imprimerie, font douter du sérieux de ses analyses. D'autant qu'il dit aussi : "Les États-Unis sont l'un des plus grands pays musulmans de la planète." Sa récente promotion du voile islamique, symbole de la soumission de la femme, a choqué les défenseurs de la laïcité. L'icône, un brin distante lors de son séjour à Paris, ne mérite pas l'unanimité des louanges.

L'obamania qui dure, notamment au sein de l'intelligentsia française, obscurcit l'élémentaire esprit critique. Au prétexte que le président des États-Unis a entrepris de se démarquer de son prédécesseur, toute sa politique est louangée par les anti-bushistes d'hier. Même ses œillades aux islamistes et ses mains tendues aux despotes sont jugées exemplaires d'intelligence, par ceux qui estiment que l'Occident doit s'astreindre à l'humilité. Auraient-ils oublié, ces héritiers de Chamberlain, que le totalitarisme méprise les faibles ?

Le coup d'État de Mahmoud Ahmadinejad, en Iran, qui vient de se faire réélire haut la main en fraudant les urnes, a dévoilé s'il en était besoin l'oppression de ce régime islamo-fasciste, qui construit sa bombe atomique et menace Israël. L'irrationalité de ses dirigeants, qui attendent l'Apocalypse comme une délivrance, rend d'autant plus aléatoire toute tentative d'apaisement. Aussi est-il consternant d'observer les silences d'Obama devant cette tyrannie, qu'il n'ose pas même nommer pour ce qu'elle est.

Sa politique de la main tendue est déjà un échec, puisqu'elle l'empêche de choisir, par prudence, entre la répression des illuminés et l'aspiration d'un peuple à sa souveraineté. Alors que la foule iranienne osait, dès lundi, braver les interdits et les balles (sept morts à Téhéran), le président de la plus grande démocratie se garde de prendre parti, sous les encouragements de ses thuriféraires. À moins qu'Obama ne se ressaisisse, il est loisible de voir une lâcheté dans cette attitude.

D'ailleurs, plus généralement, le "soft power" déployé par Obama, en réplique au bellicisme prêté à Bush et aux néoconservateurs, ne brille apparemment pas par son efficacité. Non seulement l'Iran le plus rétrograde se braque, menaçant les droits de l'homme et la paix dans le monde, mais la Corée du Nord multiplie aussi les provocations dans sa course à l'armement nucléaire.

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Faudrait-il que les démocraties fassent profil bas, au prétexte de ne pas susciter le courroux des dictateurs ? Nombre d'obamaniaques le pensent, sans s'alarmer de l'esprit de capitulation qui les gagne. Certes il est de bon ton de reconnaître à l'Occident "une certaine arrogance" (Dominique de Villepin, La Cité des hommes, Plon). Pourtant, c'est bien lui qui reste la référence pour une partie de cette jeunesse en colère, qui aspire à son mode de vie.

Il est d'ailleurs paradoxal d'observer ce goût pour l'autoflagellation, commun aux élites européennes prêtes à prendre acte du déclin de l'Occident, tandis que sa civilisation sert toujours d'idéal ailleurs, au point d'avoir mis en échec le Hezbollah lors des récentes élections législatives libanaises.

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