jeudi 4 juin 2009

Obama caresse les musulmans dans le sens du voile

Dans son discours du Caire, le président américain s'en est pris aux pays occidentaux qui interdisent ou limitent le port du voile islamique. La France applaudit quand même. Le Hamas aussi.

«Il est important pour les pays occidentaux d'éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu'une femme doit porter» : devant les 3000 personnes (dont beaucoup de femmes voilées) réunies à l’université du Caire pour écouter (religieusement) son discours jeudi 4 juin, Barack Obama a ouvertement critiqué les pays occidentaux qui interdisent ou limitent le port du voile islamique. En ligne de mire, la France évidemment, où la loi de 2004 interdit les signes religieux ostentatoires à l’école. Ou encore la Belgique, où le port du voile est considéré comme discriminatoire. Même si Obama a pris soin de ne citer aucun Etat.

« On ne doit pas dissimuler l'hostilité envers une religion devant le faux semblant du libéralisme », a-t-il martelé. Et de poursuivre : « Je rejette les vues de certains en Occident [pour qui le fait] qu'une femme choisisse de couvrir ses cheveux a quelque chose d'inégalitaire ». Conclusion : « Le gouvernement américain s'est porté en justice» pour protéger le droit des « femmes et des filles à porter le voile » et «punir ceux qui voudrait leur dénier».

Résumons : pour Barack Obama — qui a été le premier président américain à embaucher une conseillère voilée, Dalia Mogahed — la laïcité n’est rien d’autre qu’un « faux semblant du libéralisme ». Quant au voile, il n’a strictement rien à voir avec un quelconque asservissement de la femme (mais dans ce cas, pourquoi les hommes ne le portent-ils pas ?). En somme, le pays des droits de l’homme est juste intolérant et liberticide.

Certes, le discours du président américain ne saurait se réduire à la seule défense du voile. Il marque le début d’une salutaire réconciliation entre les Etats-Unis et le monde musulman. Mais devait-elle se faire au prix d’un divorce avec l’Europe laïque ? La France n’a pas l’air d’y voir d’inconvénient, qui a pondu un communiqué pour dire tout le bien qu’il faut penser de ce « discours qui fera date », d'une portée «majeure», montrant des Etats-Unis «résolument tournés vers le dialogue, la tolérance, le respect mutuel». Un point de vue partagé par… le Hamas, qui se félicite du « changement tangible » initié par Obama, et de son « ton pondéré », « exempt du langage de la menace auquel la précédente administration nous a habitués ».

Marianne2

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