jeudi 25 juin 2009

Chez elle, la CGT n’aime pas les sans-papiers





"Dieu rit des gens qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes."
Bossuet.

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Expulsion. Le service d’ordre du syndicat a fait évacuer la Bourse du travail de Paris, hier.

Matelas sous le bras, sacs et couvertures à la main, ils sont sortis un à un, sous le regard des CRS. Sur le trottoir, bordé par des dizaines de fourgons de police et de cars de CRS, des femmes pleurent, en état de choc. Après quatorze mois passés à vivre jour et nuit dans les locaux de la Bourse du travail à Paris, les occupants de ce grand bâtiment proche de la place de la République se sont retrouvés à la rue hier midi, évacués de force.

«Squat».
Africains en situation irrégulière, ils étaient autour de 500 à y vivre en permanence et près de 1 200 par intermittence. Qui a mené l’opération ? Les évacués ont vite accusé non pas la police mais la CGT, qui aurait envoyé son service d’ordre faire le sale boulot. Scénario que le syndicat a fini par reconnaître quelques heures plus tard : «Après avoir essayé en vain de négocier pendant des mois, nous avons décidé de mettre un terme à une occupation qui était devenue un squat», justifie Patrick Picard, secrétaire général de l’Union départementale de Paris. Pourquoi un syndicat qui monte régulièrement au créneau sur la question des travailleurs sans-papiers a-t-il délogé des travailleurs sans-papiers ? D’abord pour récupérer son lieu de travail, la CGT disposant d’une partie du bâtiment. Ensuite, le syndicat entretient depuis le début des relations tendues avec les occupants, pour la plupart travailleurs isolés, employés dans le nettoyage ou la sécurité, qui se sont rassemblés dans un collectif autonome, la CSP 75 (coordination des sans-papiers), sans jamais vouloir se rapprocher de la CGT pour les demandes de régularisation. (eh oui, ça rigole pas avec la milice d'extrême gauche, il faut marcher au pas)

Après plusieurs semaines de menaces, la CGT a donc envoyé hier «quelques dizaines de militants», qui n’ont pas fait les choses à moitié. Les témoins décrivent tous la même scène, très brutale : vers 12 h 30, alors que, comme chaque mercredi, le gros des occupants manifestait place du Châtelet pour réclamer des régularisations, une trentaine de gros bras, «crânes rasés», brassard orange, masqués, ont débarqué armés de «bâtons» et de «bonbonnes de lacrymo», les yeux protégés par des «lunettes de piscine». Gazés, les occupants sont contraints de quitter les lieux. La police, arrivée «dix minutes plus tard», reste à la porte du bâtiment, faute, explique-t-on, de réquisition du propriétaire, en l’occurrence la mairie de Paris. CRS et pompiers suivent.

Sur le boulevard, les passants s’échauffent : «ratonnade», «nettoyage», «Sarkozy assassin»…
(Rafle et déportation tant qu'on y est... Aucuns de ces courageux bien sûr, n'accueillera de sans-papiers chez lui)


http://www.liberation.fr/societe/0101576090-chez-elle-la-cgt-n-aime-pas-les-sans-papiers

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