mercredi 19 mai 2010

Il y a un terreau propice à une possible guerre civile.

Par Ivan Rioufol

Hier soir, à Montreuil, un débat sur le voile intégral organisé par l'association Ni putes ni soumises, qui s'oppose à la burqa, a dégénéré en violences physiques, à cause des provocations du mouvement pro-palestinien Cheik Yassine, qui milite pour l'islamisation des cités. Au même moment, sur France 3, Houria Bouteldja, des Indigènes de la République, revendiquait le rejet de l'histoire de France, y compris la plus récente laissée par Charles de Gaulle. Ce week-end, à Saint Nazaire (Loire-Atlantique), deux femmes se sont battues car l'une d'elle était entièrement voilée. A Marseille, Jean-Claude Gaudin venait à peine de saluer "un moment d'unité, de fraternité et de générosité dans cette ville" après la qualification de l'OM que des affrontements et des razzias éclataient sur le Vieux-Port. Ici même, je ne compte plus les commentaires incroyablement haineux (évidemment rejetés par le modérateur) qui sont postés par des intervenants se réclamant de l'islam ou du prophète. A l'évidence, le pacte social ne tient plus. Il y a un terreau propice à une possible guerre civile.

Ce qui se met en place est potentiellement dramatique pour la cohésion nationale. Ce mal à un nom: le multiculturalisme. Il était censé apporter concorde et tolérance. En réalité, il ne cesse d'entretenir les conflits. De nombreuses associations se réclamant abusivement de l'antiracisme entendent, comme Les Indivisibles, promouvoir ce type de société éclatée, avec la bienveillance paresseuse de la pensée médiatique. Or, si des intellectuels et chercheur américains commencent à mettre sérieusement en doute les vertus de la "diversité" y compris aux Etats-Unis, cette prise de conscience reste quasi-inexistante en France. Hier, dans Le Figaro, l'écrivain américain d'origine pakistanaise, Mohsin Hamid, expliquait la crise identitaire qui mène certains musulmans américains jusqu'au terrorisme par "le caractère hybride de l'identité de ces hommes". Il dit: "Il arrive parfois que deux de nos identités essentielles se retrouvent en conflit et que nous décidions d'en renier une".

Derrière l'interdiction de la burqa, avalisée ce mercredi en conseil des ministres, c'est cette dérive vers une société fractionnée qui mériterait d'être analysée en profondeur par les politiques et les médias. Il est urgent de donner un coup d'arrêt à ce processus encore réversible, notamment en s'opposant davantage à ces associations subventionnées qui, sous couvert de "consolider le vivre-ensemble", répandent de l'huile sur le feu en cautionnant notamment l'islamo-fascisme qui, hier soir au portes de Paris, a rendu impossible le débat démocratique voulu par Ni putes ni soumises sur le voile intégral. Pourquoi ne pas s'atteler dès à présent à la rédaction d'un nouveau contrat social obligeant chaque citoyen français à respecter des règles intangibles, à commencer par la laïcité et la liberté d'expression?

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