jeudi 27 septembre 2012

"Racisme anti-blanc" : Vallaud-Belkacem en a déjà parlé

Le racisme anti-blanc" n'en finit pas d'alimenter la polémique. Luc Chatel, ancien ministre de l'Education, a invité "à lire le livre de Mme Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement qui, très clairement, évoquait le racisme anti-blancs en disant que c'est une réalité. 
Quand elle en parle, on dit que c'est naturel et quand c'est Jean-François Copé, on n'a pas le droit d'en parler", a insisté Luc Chatel.

Dans son ouvrage "Raison de plus!", publié pendant la campagne présidentielle, Najat Vallaud-Belkacem écrivait: "il n'y a plus guère d'ailleurs qu'Eric Zemmour, "rigolard populiste", pour parler encore de race, comme s'il y avait besoin de cela pour dénoncer le racisme anti-Blanc dont chacun peut convenir sans mal ni complaisance qu'il existe et qu'il est aussi condamnable et stupide que tout autre" (...)

http://lci.tf1.fr/politique/racisme-anti-blanc-vallaud-belkacem-en-a-deja-parle-7551884.html

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Gilles-William Golnadel : Si on en doutait, certaines réactions outrancières me conduisent malheureusement à vous le confirmer. Je croyais naïvement qu'on pouvait aujourd'hui traiter de ce sujet tranquillement. Le persiflage de certains journalistes et certains politiques de gauche autour de "la droite très très décomplexée" et surtout la référence obligatoire au Front national me consternent. Comme si on ne pouvait pas traiter d'un sujet qui apparait tellement clairement dans les banlieues, tellement clairement dans certaines agressions, tellement clairement dans les chansons de rap, tellement clairement dans certaines questions internationales...
Nier cette évidence, en appeler au Front national et à la répulsion qu'il inspire, c'est le degré zéro de la politique et de la culture. Il s'agit même d'une véritable régression intellectuelle puisque l'année dernière, comme je le soulignais dans mon livre (Réflexions sur la question blanche. Du racisme blanc au racisme anti-blanc), le président de la Licra a fini par reconnaitre l'existence du racisme anti-blanc. Ce n'est pas le Front national qui a inventé le racisme anti-blanc et ce n'est pas le Front national qui l'a découvert. Est-ce que, sous prétexte que le FN parle depuis des années du racisme anti-chrétien en terre d'orient, dont aujourd'hui tout le monde reconnait enfin la réalité, on serait condamné à taire le racisme anti-chrétien ?
Oui, malheureusement, le racisme anti-blanc est toujours tabou. Et Jean-François Copé a parfaitement raison d'en traiter dans son livre.

Tarik Yildiz : Pour ce qui est des responsables politiques traditionnels, il y a effectivement un déni de réalité, notamment à gauche et dans certaines associations anti-racistes. On préfère ne pas évoquer le problème. C'était justement tout le sujet de mon livre : Le racisme anti-blanc. Ne pas en parler : un déni de réalité. Depuis sa parution en 2010, les mentalités n'ont pas beaucoup évolué.

Pourquoi cette question suscite-t-elle autant le malaise à gauche et au sein même des associations antiracistes ?

Gilles-William Golnadel : La seconde guerre mondiale et la Shoah ont entrainé une grande confusion dans l'esprit occidental, car cette catastrophe a été commise au nom de la race blanche par des blancs. Il en a résulté une sorte d'auto-détestation de l'homme occidental par lui-même et également par voie de conséquence, ce que j'appelle la "dilection pour l'altérité". Autrement dit, l'homme blanc est passé d'un excès à l'autre. Il se vivait improprement comme supérieur, le voilà qui se vit comme inférieur. "L'autre est forcément meilleur que moi, moi le pire de tous", se dit l'occidental. C'est ce qui explique pourquoi Madonna a appelée à voter pour Barack Obama "parce qu'il est noir et musulman". Du point de vue de Madonna, il faut voter pour Obama, non pour des raisons politiques, mais simplement à cause de sa couleur de peau ou de sa religion supposée.
Si "l'autre" est meilleur, il ne peut pas être raciste. L'homme occidental est le seul bourreau tandis que l'"autre" est forcément la victime. C'est le dogme anti-raciste professionnel qui existe depuis le choc médiatique de la Shoah au tournant des années 70.
Ce prêt-à-penser a conduit à la trahison du véritable anti-racisme par des associations anti-racistes professionnelles souvent inféodées à l'extrême-gauche. Ces dernières sont borgnes. Elles ne voient que le racisme des occidentaux, qui existe bien sûr, et occulte le racisme équivalent des orientaux. Le racisme est malheureusement la chose la mieux partagée du monde. On pourrait citer des exemples historiques occultés, comme la traite des esclaves barbaresques. Le véritable anti-racisme ne saurait avoir d'œillères. C'est cette hémiplégie intellectuelle qui empêche de traiter certains sujets, comme le racisme anti-blanc.

Tarik Yildiz : Il y a deux raisons principales. La première est que le Front national en a fait l'un de ses thèmes majeurs. A chaque fois qu'on évoque le sujet, on a donc peur d'être taxé de proximité avec l'extrême droite. La deuxième raison, c'est que dans l'inconscient collectif de certains, il y a l'idée qu'un enfant d'immigré qui vit dans les quartiers ne peut pas être un bourreau. Il doit obligatoirement être une victime. Il y a quelque temps, il y avait eu une polémique avec le MRAP, qui avait reconnu pour la première fois le racisme anti-blanc. Dans une pétition, des intellectuels ont interpelé l'association et expliqué qu'on ne pouvait pas mettre sur le même plan "les dominés" et "les dominants". Sous-entendu, le blanc appartient forcément à la catégorie des dominants. C'est une vision du monde que je récuse totalement. Un jeune vivant à Saint-Denis, même s'il est "Français de souche", n'appartient pas au groupe des dominants. Cela n'a pas de sens...

http://www.atlantico.fr/decryptage/question-racisme-anti-blancs-est-elle-vraiment-extreme-droite-tarik-yildiz-gilles-william-golnadel-494332.html

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