lundi 25 octobre 2010

Pourquoi les "antiracistes" doivent rendre des comptes

Par Ivan Rioufol

Le temps vient pour les "antiracistes" de rendre des comptes. Car c'est bien leur idéologie différentialiste et relativiste, imposée par les maîtres censeurs, qui a produit les désastres du multiculturalisme, en procès partout en Europe. L'échec de l'intégration, que même le Haut conseil à l'intégration ne peut plus nier en dépit des dénis des bien-pensants médiatiques (Emmanuel Todd, Malek Boutih, Patrick Weil, etc) est le résultat d'une politique ayant protégé à l'excès les nouvelles minorités ethnico- religieuses, en les dispensant des efforts pour rejoindre la communauté nationale et son mode de vie. Mais à cette faute originelle, qu'il va bien falloir désigner pour corriger le risque d'une libanisation de la nation, s'ajoute celle d'une tolérance pour les dérives racistes et sexistes de ces minorités.

Les boycotteurs du parfumeur Guerlain ont la vigilance flexible. Il est certes stupide de la part de Jean-Paul Guerlain, 73 ans, d'avoir déclaré, sur France 2: "Pour une foi je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin". Georges Frêche, président de Languedoc-Roussillon, mort dimanche soir, commit de semblables dérapages qui lui valurent d'être étiqueté infréquentable, y compris par ceux qui louent, ce lundi, son bilan et son humanisme. Mais entend-on la même véhémence pour dénoncer le racisme anti-français de certains rappeurs, le racisme anti-blanc de certains casseurs, l'antisémitisme ordinaire de bien des cités sous influence d'une culture coranique pour qui l'homme est supérieur à la femme et le musulman supérieur au non-musulman ?

C'est pour tenter de briser cette loi du silence sur l'antisémitisme des banlieues - qui n'empêche pas de dormir les tonitruants donneurs de leçons - que Me Francis Szpiner va demander tout à l'heure à Créteil, au premier jour du procès en appel du "Gang des barbares", qui avait torturé à mort Ilan Halimi parce qu'il était juif, la publicité des débats, refusée une première fois. Il n'est pas certain que l'avocat de la famille Halimi y parvienne, car la proposition de loi qui visait à en finir avec les huis-clos au prétexte d'enfants mineurs au moment des faits n'a pas abouti à temps. Il est donc à craindre que ce nouveau procès, qui se déroulera en l'absence de Yousouf Fofana, ne puisse être aussi celui du racisme toléré. A moins que la défense n'obtienne satisfaction, en permettant ainsi à l'opinion d'être le témoin d'une réalité occultée.

Aucun commentaire: