lundi 28 décembre 2009

Le terroriste du vol 253 est fils de bonne famille… Un cas classique

Rue89

Le Nigérian de 23 ans qui a tenté de faire exploser le vol Northwest Airlines 253 d'Amsterdam à Detroit le jour de Noël vient d'un milieu très privilégié. Un schéma qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, correspond souvent au profil des terroristes islamistes.


Umar Farouk Abdulmutallab est fils de très bonne famille. Son père a été ministre de l'économie au Nigéria, président de la première banque nigériane. A 70 ans, il siège aux conseils d'administration de plusieurs grandes entreprises.

Les idées religieuses du fils étaient suffisamment étrangères à son milieu pour que son père s'en inquiète et alerte l'ambassade américaine au Nigéria.


Ancien de la CIA devenu psychiatre et spécialiste des réseaux terroristes, Marc Sageman a étudié les biographies de 172 terroristes ou apprentis terroristes djihadistes. Dans son livre « Les vrais visages des réseaux terroristes », il en dresse le profil type et explique que contrairement à certains clichés, ce n'est pas pour échapper à la pauvreté ou parce qu'on a été endoctriné dès le plus jeune âge que l'on rejoint une organisation terroriste.

« En terme socio-économiques, les deux tiers venaient de milieux sociaux aisés ou de classes moyennes », dit-il, appelé à témoigner devant la commission d'enquête du 11 septembre (à l'époque ses recherches s'appuyaient sur 130 biographies de terroristes). »


Umar Farouk Abdulmutallab correspond à ce profil. Il n'a pas été endoctriné dans une école religieuse mais a été scolarisé en pension à la British International School à Lomé, Togo. Un établissement avec piscine et cours de tennis fréquenté par des enfants de diplomates et de riches africains.

Seuls 17% des terroristes étudiés par Sageman ont été inscrits dans une école coranique, les autres ont fréquenté des établissements laïcs.

Umar Farouk Abdulmutallab a ensuite passé trois ans à faire des études d'ingénieur à l'University College de Londres dont il a été diplômé l'an dernier. C'est de là, qu'il aurait sur Internet pris des contacts au Yémen.


Les études supérieures : la règle plutôt que l'exception

Là encore, cela rejoint le profil général que Marc Sageman décrit devant la commission d'enquête :

« Dans l'ensemble, les terroristes sont plutôt diplômés, 60% d'entre eux ayant fait des études supérieures.
(…) Les trois quarts étaient expatriés quand ils ont décidé de rejoindre la lutte terroriste (…)


On peut donc souligner que 84 % étaient littéralement coupés de leur culture et de leurs origines sociales. »

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