Le problème est double: d’une part, il faut admettre que l’islam n’est pas une religion comme les autres parce que l’on ne peut pas construire d’églises dans les pays musulmans, juste retaper celles qui existent, et avec beaucoup de difficultés, même dans un Etat dit "laïc" comme la Turquie, St Sophie est dans un état déplorable...L’Arabie Saoudite interdit toute construction sur son sol. D’autre part, en effet, on ne peut pas dire que tous les musulmans en France partagent cette intransigeance : mais observons qu’ils ne font pas pression sur leurs pays d’origine pour que la réciprocité existe...
Enfin, le problème n’est pas tant d’interdire la création de lieux de culte, que le fait de voir ceux-ci s’inscrire dans des centres culturels dominés uniquement par le religieux ; et en plus par ses tendances les plus intégristes...
Imaginons qu’une jeune femme d’origine algérienne ait envie d’organiser un cours de danse dans un tel centre "polyvalent" parce qu’elle se sent plus proche de ses origines culturelles, mais qu’elle ne puisse le faire parce qu’elle doit être voilée pour entrer et/ou que les participantes doivent s’habiller selon la sharia y compris pour danser, sans compter le fait que les hommes ne pourraient pas y participer, voire même assister au spectacle de fin d’année... Que doit-on faire dans ce cas ?...
C’est,là, principalement l’enjeu. Il est trop facile d’exclure l’islam des critères démocratiques, d’en faire une exception à l’instar de la fameuse "exception française" qui, en réalité, n’a pas du tout étendu la sphère francophone, bien au contraire, (d’autant qu’un pays comme l’Algérie refuse d’y entrer, et un pays comme le Liban refuse à Israël d’y participer...).
Il est en fait trop facile de voir en le musulman-demandeur-d’une-mosquée la victime du méchant blanc raciste alors que toutes ces questions, celles de la réciprocité, ou le droit de construire une Eglise à Médine (il y a bien une mosquée à Rome), comme celles du respect des valeurs universelles, ou la possibilité donnée à une femme de danser, de dîner avec des hommes, de prier, ne sont pas mises sur la table comme étant des questions essentielles, des questions "citoyennes" comme l’on dit aujourd’hui avec tant d’emphase sans souvent se demander ce qui se cache dans les détails...
Lorque l’on voit la façon dont les chrétiens et les athées sont traités dans des pays pourtant dit modérés, il n’est pas étonnant que des réactions vives se fassent entendre en France. Lorsque des athées algériens ou marocains se font arrêter en période de ramadan parce qu’ils ne suivent pas le jeûne alors que parfois ils se cachent dans des endroits retirés pour manger à midi, il y a lieu de s’inquiéter ; lorsqu’il faut être marié pour louer un chambre d’hôtel en Algérie, il y a lieu de se faire du souci si, un jour, l’islam devient de plus en plus dominant, comme dans ces quartiers où le fait d’être une femme en mini-jupe est considéré comme une provocation. Or, l’hypocrisie consiste à refuser un tel diktat lorsqu’il vient d’intégristes catholiques et juifs, mais de fermer les yeux lorsqu’il est musulman en ayant cette réaction très grand papa : " c’est leur culture vous savez" mais remise au goût du jour : c’est la manifestation d ’une résistance à la marchandisation libérale des corps, ou l’on comprend soudain pourquoi Bové est très lié à Tarek Ramadan...
Il n’y a alors aucune raison que l’islam de France ne s’adapte pas au lois de la République française, même si cela ne plaît pas aux donneurs de leçons du multiculturalisme, d’autant que chez eux, ils récoltent ce qu’ils ont semé : l’intolérance et le choc des civilisations grandit au contraire de ce qui était proclamé, or c’est là un échec cuisant, qu’il serait judicieux de ne pas voir être réitéré en France, pendant qu’il en est encore temps.
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