Le Liban aime ses palestiniens:
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En collaboration avec l’UNRWA, des chercheurs de l’université américaine de Beyrouth (AUB) ont réalisé une enquête sur les conditions de vie des ménages palestiniens réfugiés au Liban, auprès d’un échantillon représentatif de 2600 individus.
Cette étude, financée par l’Union européenne, révèle l’étendue de la pauvreté parmi la population palestinienne et balaye les idées reçues sur l’impact éventuel de leur intégration au marché du travail.
L’enquête indique d’abord que sur les 425000 réfugiés inscrits auprès de l’UNRWA depuis 1948, entre 260000 à 280000 Palestiniens résident actuellement au Liban, dont 62% vivent dans les camps et 38% aux alentours des camps. La majorité d’entre eux sont installés à Saida (27% du total), à Tyr (26%), dans le centre du pays (24%) et au Nord (19%). La moyenne d’âge des réfugiés palestiniens est de 30 ans et plus de la moitié de la population a moins de 25 ans.
Près de 56% des réfugiés sont sans emploi, ce qui signifie que 53000 palestiniens travaillent sur une population active de 120000 individus. La majorité des emplois sont précaires et saisonniers, et seul 7% des employés bénéficient d’un contrat de travail.
Les réfugiés ayant reçu une formation universitaire ont le plus de chances de trouver un emploi, 70% d’entre eux travaillent, mais ils ne représentent malheureusement que 6% de la population active, contre un taux de 20% dans la population libanaise. Les deux tiers des Palestiniens âgés de plus de 15 ans ne détiennent pas le diplôme du brevet, contre 50% des Libanais.
Le faible niveau d’éducation se reflète dans les niveaux de pauvreté. Aujourd’hui, 66,4% des réfugiés palestiniens vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour, et 6,6% d’entre eux vivent sous le seuil d’extrême pauvreté, fixé à 2,17 dollars par jour.
Autrement dit, environ 160000 Palestiniens n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base (nourriture et logement) et 16000 d’entre eux n’arrivent même pas à couvrir leurs besoins alimentaires.
Les seuils de pauvreté et d’extrême pauvreté ont été définis à partir des seuils utilisés en 2005 pour mesurer la pauvreté au Liban, corrigés de l’inflation. En comparant les deux études, il apparait qu’il existe deux fois plus de pauvres parmi les réfugiés palestiniens que dans la population libanaise et quatre fois plus d’extrêmement pauvres.
L’enquête regorge d’indicateurs révélateurs des conditions difficiles dans lesquelles vivent les Palestiniens au Liban : 15% souffrent d’insécurité alimentaire sévère, 40% ont des fuites d’eau, 9% n’ont pas d’eau, de chauffage ou de frigo, un tiers ont une maladie chronique, 21% connaissent la dépression, l’anxiété ou le désespoir ….et 95% d’entre eux n’ont pas de couverture médicale.
Les Palestiniens au Liban sont privés de leur droits les plus élémentaires, alors qu’ils participent aux dépenses de consommation dans le pays à hauteur de 340 millions de dollars par an, soulignent les auteurs de l’étude.
Le travail est l’un des droits qui leur sont refusés, malgré quelques progrès de pure forme.
Pourtant les Palestiniens ne menacent pas les chercheurs d’emploi libanais en raison des qualifications différentes, affirme l’étude.
Sachant que seulement 6% des actifs palestiniens ont des formations universitaires, si les réfugiés étaient officiellement autorisés à travailler, moins de 6000 d’entre eux pourraient rejoindre la population active, un nombre très petit comparé au million de Libanais.
L’enquête révèle également que les Palestiniens ne constituent pas vraiment un poids pour le pays hôte puisque seuls 13% des réfugiés affirment recevoir une aide financière directe ou une aide en nature autres que celles de l’UNRWA, et il s’agit le plus souvent d’une assistance limitée et irrégulière.
http://www.lecommercedulevant.com/node/17744
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