AP | 11.09.2010 |
"Il y a des raisons objectives d’être inquiets. La menace n’a jamais été aussi grande, affirme le directeur de l’antiterrorisme français. Tous les clignotants sont dans le rouge".
Selon Bernard Squarcini, "nous sommes aujourd’hui au même niveau de menaces qu’en 1995".
Cette année-là, la France avait été la cible d’une série d’attentats imputés au GIA algérien. Le 25 juillet 1995, l’explosion dans le RER B à la station Saint-Michel Notre-Dame, en plein coeur de Paris, avait fait huit morts et une centaine de blessés. Les autres bombes n’avaient pas fait de morts mais des dizaines de blessés. Jusqu’à l’année suivante. Le 3 décembre 1996, quatre personnes avaient été tuées dans l’explosion à la station Port-Royal, dans le RER B. C’est la dernière fois que le terrorisme islamiste a frappé sur le sol français.
Or, à l’époque, "la menace nous arrivait uniquement de l’est d’Alger", souligne le directeur de la DCRI. En 15 ans, "elle s’est considérablement étendue".
Aujourd’hui, "la menace en France est triple", analyse Bernard Squarcini: "le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul; Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui dépêche un commando pour commettre un ou des attentats en France; et les djihadistes, ces Français qui partent en Afghanistan ou au Yémen, demain en Somalie, et qui reviennent clandestinement, aguerris, pour poursuivre leur combat sur le sol français".
D’après lui, "une dizaine" de Français se trouvent actuellement "sur zone", aux côtés des insurgés en Afghanistan.
Bernard Squarcini rappelle que pour l’heure, AQMI n’a ciblé les Français que "dans la sahélienne". "Pour l’instant, les islamistes ont fait ce qui était le plus facile pour eux: attaque de notre ambassade et assassinats de touristes en Mauritanie, enlèvements de ressortissants au Mali et au Niger... Mais on s’attend à avoir des attentats sur notre territoire".
"Nous déjouons en moyenne deux attentats par an", assure le directeur de la DCRI. "Mais un jour ou l’autre, on va finir par s’en prendre un".
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