samedi 17 juillet 2010

Un député britanique lance chez lui le débat sur le voile intégral

GRANDE-BRETAGNE | Un député britannique du parti conservateur au pouvoir a déposé un projet de loi limitant le port du voile intégral islamique dans les lieux publics.


© KEYSTONE-archive |

AFP

Philip Hollobone a déposé à la chambre des Communes un texte visant à "réglementer le port de certains voiles" dans le but assumé de provoquer un débat entre les députés qu’il juge "déconnectés de l’opinion publique".
Le texte doit être examiné en décembre mais n’a quasiment aucune chance d’être adopté en raison de la réticence d’une majorité de parlementaires à légiférer sur le voile.
Le député a par ailleurs affirmé samedi dans un entretien au journal The Independent qu’il exigerait des femmes voilées qu’elles se découvrent si elles souhaitent le rencontrer à sa permanence de Kettering (centre de l’Angleterre).
Pas de voile dans sa permanence
"Si elle disait: non, et qu’elle était en mesure de voir mon visage mais moi pas, j’estimerais que je n’aurais pas de garantie suffisante qu’elle soit vraiment la personne qu’elle prétend être", a justifié le député.
"Je l’inviterais alors à s’adresser à moi par un autre moyen, probablement par courrier", a-t-il dit, ajoutant: "Dieu nous a donné des visages pour nous exprimer".
Environ 400 musulmans vivent à Kettering, d’après une association musulmane locale, sur une population totale de 50'000 personnes.
25'000 femmes portent niqab ou burqa
Aucune loi n’interdit le port du voile intégral au Royaume-Uni. Selon le Conseil des musulmans de Grande-Bretagne (BMC), le pays compte plus de 2,5 millions de musulmans, et moins de 1% des musulmanes y résidant portent un niqab ou une burqa.
Un sondage de l’institut YouGov pour la chaîne de télévision Five révélait vendredi que deux Britanniques sur trois étaient favorables à une interdiction du voile intégral sur le modèle de l’interdiction votée en début de semaine par les députés français.
Mais un sondage de l’institut Harris publié en mars par le Financial Times plaçaient les Britanniques parmi les Européens les plus tolérants en la matière, avec seulement 57% d’opinion favorable à une interdiction, contre 70% en France ou 65% en Espagne.

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