Par Ivan Rioufol
(...) Je remarque que ces mimétiques guérillas sont l'œuvre de minorités ethniques qui se disent victimes de racisme et d'exclusion, et que le discours officiel reste désemparé devant de telles flambées de violence, qui ont pris acte de la faiblesse de la République devant une "diversité" qu'elle ne cesse de louanger. Ces signaux sont ceux d'une possible guerre civile, quand des policiers se font tirer à balles réelles ou quand des razzias sèment la terreur dans une région. Or, une fois encore, il faut constater que ces situations gravissimes n'arrivent pas à sortir de leur torpeur les responsables politiques, même si le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, multiplie ces jours-ci les discours musclés. Ce qui mobilise l'opposition est de savoir, cette fois, si Eric Woerth aurait plus ou moins pistonné son épouse pour décrocher son poste auprès de Mme Bettencourt. Le feu couve en France, mais la diversion reste la règle.
Arrêtons les histoires sur le mal-être des cités et leur injuste abandon par l'Etat, qui seraient les uniques explications des violences: ce qui est apparu à La Villeneuve, où des insurgés ont tiré pour tuer, se rapproche de plus en plus du gangsterrorisme, qui relève d'une volonté plus ou moins affirmée de déstabiliser la société. Un processus de libanisation de certaines banlieues d'immigration est en train de s'installer, tandis que le discours convenu persiste à victimiser les agresseurs, en tentant d'acheter la paix sociale. Elisabeth Guigou, ce matin sur RTL, tenait ce langage en déplorant les déficits de la politique sociale dans les cités. A l'évidence, cette culture de l'excuse ne fait que renforcer les repliements de ceux qui, revendiquant leurs propres origines, refusent de s'intégrer dans une communauté nationale qu'ils méprisent. Quand je lis, dans Libération de ce mardi, ces propos de Claude Dilain, maire (PS) de Clichy : "On fait face à une ghettoïsation. Pour y remédier, il faut avant tout promouvoir une politique de peuplement équilibrée", le blocage intellectuel des politiques se laisse voir : ils sont en effet incapables de remettre en question cette "politique de peuplement" qui, pourtant, annonce le pire.
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