Le Congrès musulman canadien appelle l'Etat à interdire la burqa, estimant que le port de cette robe islamique "marginalise les femmes", a indiqué jeudi à l'AFP sa porte-parole Farzana Hassan.
Elle a rejeté l'argument selon lequel la liberté religieuse, inscrite dans la Constitution, implique le droit de porter la burqa. Selon elle, de nombreuses femmes qui l'endossent y sont forcées par leurs maris et voient ainsi leur liberté personnelle réduite.
"Le Coran invite les Musulmans à la modestie qui peut être manifestée de différentes manières, mais cela n'implique pas que vous deviez vous voiler la face ou porter sur vous une sorte de tente", a expliqué Mme Hassan.
Elle n'a pas été en mesure d'indiquer le nombre de femmes canadiennes portant la burqa, déclarant toutefois qu'il était "en augmentation", à Toronto et à Montréal notamment.
Le Congrès se présente comme une organisation de musulmans canadiens qui ne se reconnaissent pas dans les autres organisations de leur communauté, "sectaires, ethnocentriques, souvent autoritaires et marquées par la peur de la modernité et une aversion pour la joie".
Il revendique environ 300 membres dans l'ensemble du Canada - qui compte environ 800.000 musulmans, selon des estimations de 2006 - et ses prises de position sont fréquemment citées dans les médias.
Des appels à interdire la burqa ont été lancés récemment dans plusieurs pays européens, dont la France, l'Italie et le Danemark, par des partis de droite.
L'imam d'Al-Azhar, la plus haute autorité religieuse d'Eygpte, s'est exprimé récemment contre le port du niqab. Les propos du cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui - salués par le Congrès musulman canadien - lui ont valu des appels à la démission de la part des Frères musulmans.
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