lundi 5 octobre 2009

«Ils ne causent pas tous des ennuis mais ils ne paient rien»

INTERVIEW - Pierre Cardo est le président UMP de la communauté d'agglomération et ancien maire de Chanteloup-Les-Vignes. Pour lui, les communes pauvres où se concentrent les immigrés en situation irrégulière «sont au bord de la faillite».


Vous dénoncez la scolarisation obligatoire ?

C'est un sujet délicat pour les maires. Nous avons l'obligation d'accueillir à l'école tous les enfants à partir de six ans. Cette loi visait notamment les gens du voyage et me semblait juste. Mais elle a été détournée de son objet. Cette obligation est devenue une nouvelle filière d'immigration. Car les familles qui ne sont pas en règle le savent : une fois leur enfant bien installé dans une école, il est pris en charge par le Réseau Éducation sans frontière (RESF), les parents se mobilisent et la famille devient pratiquement inexpulsable. Cette émotion est naturelle, mais la charge retombe finalement sur des communes pauvres où les sans papiers se concentrent.

S'agit d'un phénomène nouveau ?

L'immigration clandestine se massifie, notamment dans les grandes villes et la proche banlieue parisienne. La solidarité entre migrants s'exerce pleinement. Avec la création de RESF qui mène réellement bataille, l'école est devenue une porte d'entrée, s'ajoutant aux mariages blancs et aux certificats d'hébergement. Depuis, nous sommes tiraillés entre un souci humanitaire et la nécessité de contrôler les flux migratoires.

L'afflux de sans papiers pose-t-il problème localement ?

Ces familles ne posent pas forcément problème, car elles visent la transparence. Mais elles ne paient rien à la commune. Or à Chanteloup, déjà 66 % des foyers sont non imposables, car trop pauvres. L'afflux de personnes précaires, sans compensation de l'état, puisqu'elles ne sont pas recensées, nous fait souffrir un peu plus. Il faut héberger, scolariser, soigner, en bref mobiliser les services sociaux pour ces personnes en difficulté. Or les communes pauvres sont au bord de la faillite. Par ailleurs, la suroccupation des appartements jette les enfants dehors jusqu'à des heures tardives. Tous les maires de banlieue connaissent ce problème.

Allez vous jusqu'à préconiser l'expulsion des familles avec enfant scolarisé ?

J'estime que la scolarisation ne doit pas être un argument de régularisation. D'autant que ces foyers se concentrent toujours dans les mêmes endroits. Je ne sais pas comment réagiraient les habitants de Neuilly si de nombreux sans-papiers s'y installaient, dans des conditions souvent précaires.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/10/05/01016-20091005ARTFIG00348-ces-familles-ne-posent-pas-de-probleme-mais-ne-paient-rien-.php

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