Par Ivan Rioufol
Où sont les grandes consciences? Naguère, elles dénonçaient sans retenue des épurations ethniques attribuées aux Serbes, au Kosovo. Ce mercredi, un rapport du Minority right group, basé à Londres, indique que les minorités vivant dans l'ancienne province serbe, devenue indépendante en 2008 sous la pression d'une population devenue majoritairement musulmane, sont forcées d'abandonner le Kosovo. Le communiqué du groupe explique : "De nombreux membres des minorités Ashkali, Bosniaque, Croate, Gorani, Rome, Serbe et Turque abandonnent le Kosovo car ils font face à une exclusion de la société et à des discriminations à de nombreux niveaux". "Les restrictions à la liberté de mouvement, l'exclusion de la vie politique économique et sociale sont particulièrement ressenties par les petites communautés ethniques", précise à l'Agence France Presse un responsable de ce groupe, Mark Lattimer. Cette réelle épuration, menée sous les yeux de la communauté internationale, est un scandale qui laisse les belles âmes indifférentes.
Alors que les bombes de l'Otan s'abattaient sur Belgrade, en 1999, le ministre de la Défense français de l'époque, Alain Richard, expliquait : "Nous avons vocation partout en Europe à avoir des états multiethniques qui tolèrent les minorités". On voit aujourd'hui les fruits de cette imposture politique, ayant fait du peuple Serbe, remarquable opposant au nazisme durant la seconde guerre mondiale, l'unique responsable du chaos balkanique. Une fois de plus, les faits démontrent que la société multiethnique et multiculturelle est devenue un modèle obligatoire pour tous, à l'exception de pays musulmans qui la réclament uniquement pour les autres. Combien de temps faudra-t-il supporter ce deux poids deux mesure ? J'espère que des voix s'élèveront pour condamner ce qui se passe au Kosovo. Sinon, il faudra prendre acte d'une forme de soumission de l'Europe et de l'Occident.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire