by Raymond Ibrahim
Because the persecution of Christians in the Islamic world is endemic, on its way to reaching epidemic proportions, I begin with this article a new series called "This Month in Muslim Persecution of Christians," wherein some—by no means all—of the foulest instances of persecution that surface each month will be collated and assessed.
The purpose of this series is two-fold:
1) Intrinsically, to document that which the MSM does not: Muslim persecution of Christians.
2) Instrumentally, to show that such persecution is not "random," but systematic and interrelated—that it is ultimately rooted in Sharia.
As will become evident, whatever the anecdote of persecution, it typically fits under a specific theme, including hatred for churches and other Christian symbols; sexual abuse of Christian women and misogyny; apostasy and blasphemy laws; theft and plunder in lieu of jizya; and over all expectations for Christians to behave like cowed dhimmis.
Because these accounts of persecution span different ethnicities, languages, and locales—from Morocco in the west, to India in the east—it will also become clear that one thing alone binds them: Islam—whether the strict application of Sharia, or the supremacist culture borne of it.
The vilest anecdote to surface in July comes from Pakistan, a hotbed of anti-Christian sentiment, even though Christians make up less than 2% of the population: a 2-year-old Christian girl was savagely raped when her father refused to convert to Islam. Because her anatomy has been disfigured, she has undergone five surgeries and suffers several permanent complications; her family lives in fear and hiding. Though this anecdote surfaced days ago, it occurred four years ago—a reminder that some of the most savage instances of persecution never see the day of light; and a reminder that, no matter how late they surface, they shall be duly noted and remembered.
Categorized by theme, the rest of July's batch of Muslim persecution of Christians includes (but is not limited to) the following:
Egypt: Muslims angered by the installation of a church bell—under Sharia, churches must not offend Muslims by ringing bells—went on a violent spree, attacking among others a 5-month pregnant Christian woman and others who were "beaten with iron rods and pipes."
Indonesia: Christians were forced out of a church building and hounded even as they tried to worship at the side of the road.
Nigeria: Two churches were bombed simultaneously; at least three Christians died, several were injured.
Pakistan: Under accusations of "blasphemy," and with the help of a local politician, Muslims attempted to annex a Christian hospital established in 1922 by missionaries.
Tanzania: Muslims burned down two churches to cries of "away with the church—we do not want infidels to spoil our community," and vows not to befriend "infidels."
Sexual Abuse of Christian Women and Misogyny:
Egypt: Muslims "severely sexually harassed" a Christian woman in front of her husband at a bus terminal; when her husband tried to defend her honor, he was violently beaten. Soon afterwards, thousands of Muslims in the region began looting and torching Christian property, screaming "Allahu Akbar!" and "cursing the cross." Also, a Muslim ring using sexual coercion to convert Christian girls was exposed.
Pakistan: Newlyweds run for their lives, because the man is Christian, the woman Muslim. Under Sharia, the leader of the household, the man, must be Muslim. Says a Pakistani Muslim scholar: "I condemn this marriage, I call it illegal, these two could be killed for what they did."
Apostasy and Proselytizing
Iran: A Christian pastor faces the death penalty for "convert(ing) to Christianity" and "encourag(ing) other Muslims to convert to Christianity." Even if he is found innocent of apostasy, the charge of evangelizing Muslims will still carry a severe penalty.
Saudi Arabia: A captured Christian pastor is set to be deported to Muslim Eritrea, where he faces the death penalty.
General Killing of Christians
Ivory Coast: Muslims crucify two Christian brothers on "the example of Christ" and in accordance to Koran 5:33: "The pair were badly beaten and tortured before being crudely nailed to cross-shaped planks by their hands and feet with steel spikes."
Raymond Ibrahim, a Shillman Fellow at the DHFC, is a widely published author on Islam, and an Associate Fellow at the Middle East Forum.
http://www.meforum.org/3014/muslim-persecution-of-christians-july
Erdogan: "L’expression “islam modéré” est laide et offensante. Il n’y a pas d’islam modéré." Milliyet, 21 août 2007
lundi 29 août 2011
Quand le grand patron du communautarisme s'étonne...
Dati, Yade et Amara aux abonnées absentes
Ravi de son succès militaire en Libye, le chef de l’État exhorte les membres de sa majorité à valoriser son action internationale. "J’aurais aimé entendre Rachida Dati, Rama Yade ou encore Fadela Amara sur ce sujet", a-t-il confié à Jean-François Copé et Brice Hortefeux.
JDD
Ravi de son succès militaire en Libye, le chef de l’État exhorte les membres de sa majorité à valoriser son action internationale. "J’aurais aimé entendre Rachida Dati, Rama Yade ou encore Fadela Amara sur ce sujet", a-t-il confié à Jean-François Copé et Brice Hortefeux.
JDD
samedi 13 août 2011
Quand les anglais analysent (enfin) les ravages de l'anti-racisme
Les lions et les singes galonnés
Tétanisée à l’idée d’être accusée de racisme, la police britannique a abandonné le terrain aux émeutiers. Pour les conservateurs, le temps de la reprise en main est venu.
The Daily Telegraph
Pourquoi la police n'a-t-elle pas été capable de maîtriser les émeutiers ? Selon des observateurs, ces troubles sont tout à fait compréhensibles et justifiés. Pour certains, la police "ne l'a pas volé". Pour d'autres, il fallait s'attendre à de telles violences, compte tenu du taux de chômage élevé et de la pauvreté qui sévit dans le quartier [de Tottenham]. "Les policiers ne nous adressent jamais la parole", s'emportent certains habitants. "Ils nous ignorent, ne nous considèrent pas comme des êtres humains." Un autre renchérit : "Ils traitent les Noirs comme des moins que rien." Un retraité qui habite le quartier depuis trente ans conclut : "Avec un comportement aussi arrogant, la police se met tout le monde à dos."
Les habitants qui ont assisté aux pillages - de tapis, de baskets ou de montres - remarquent que les voleurs sont "de toutes origines et confessions". Il s'agirait donc davantage de délinquance que de réactions à des dérapages racistes commis par Scotland Yard. Quoi qu'il en soit, certains pensent que la police a pris des gants avec les émeutiers, paralysée par la peur d'être accusée de racisme. Depuis le rapport Macpherson, en 1999 [portant sur le meurtre d'un adolescent noir en 1993, ce rapport avait conclu que la police était "institutionnellement raciste"], les forces de police sont très sensibles aux questions raciales. Trop peut-être. Pendant les émeutes de début août, elles ont laissé les minorités ethniques user de violences sans rien faire. En fait, la police en est arrivée à se voir comme une "police blanche" sans légitimité dans les "quartiers noirs". Or la police n'a pas à être représentative des fractures sociale ou ethnique de la société britannique. Ses agents sont sélectionnés parce qu'ils méritent de porter l'uniforme et non en raison de leur appartenance ethnique. La légitimité de la police ne dépend pas de sa diversité, elle repose sur l'application impartiale de la loi.
(...)
Le vrai problème, c'est l'encadrement policier. Les cadres actuels ont gravi les échelons en passant maîtres dans l'art du discours sur les "questions liées" au racisme et dans celui de "monter au front" en matière de lutte contre les discriminations. Il ne suffit pas de maîtriser le jargon en vogue pour diriger des hommes face à des émeutiers. Les policiers blessés lors de ces violences montrent que la Grande-Bretagne ne manque pas d'hommes ni de femmes courageux. Le problème, c'est que ces lions sont dirigés par des singes galonnés qui ont écouté un peu trop attentivement leurs cours de sociologie sur les discriminations.
Tétanisée à l’idée d’être accusée de racisme, la police britannique a abandonné le terrain aux émeutiers. Pour les conservateurs, le temps de la reprise en main est venu.
The Daily Telegraph
Pourquoi la police n'a-t-elle pas été capable de maîtriser les émeutiers ? Selon des observateurs, ces troubles sont tout à fait compréhensibles et justifiés. Pour certains, la police "ne l'a pas volé". Pour d'autres, il fallait s'attendre à de telles violences, compte tenu du taux de chômage élevé et de la pauvreté qui sévit dans le quartier [de Tottenham]. "Les policiers ne nous adressent jamais la parole", s'emportent certains habitants. "Ils nous ignorent, ne nous considèrent pas comme des êtres humains." Un autre renchérit : "Ils traitent les Noirs comme des moins que rien." Un retraité qui habite le quartier depuis trente ans conclut : "Avec un comportement aussi arrogant, la police se met tout le monde à dos."
Les habitants qui ont assisté aux pillages - de tapis, de baskets ou de montres - remarquent que les voleurs sont "de toutes origines et confessions". Il s'agirait donc davantage de délinquance que de réactions à des dérapages racistes commis par Scotland Yard. Quoi qu'il en soit, certains pensent que la police a pris des gants avec les émeutiers, paralysée par la peur d'être accusée de racisme. Depuis le rapport Macpherson, en 1999 [portant sur le meurtre d'un adolescent noir en 1993, ce rapport avait conclu que la police était "institutionnellement raciste"], les forces de police sont très sensibles aux questions raciales. Trop peut-être. Pendant les émeutes de début août, elles ont laissé les minorités ethniques user de violences sans rien faire. En fait, la police en est arrivée à se voir comme une "police blanche" sans légitimité dans les "quartiers noirs". Or la police n'a pas à être représentative des fractures sociale ou ethnique de la société britannique. Ses agents sont sélectionnés parce qu'ils méritent de porter l'uniforme et non en raison de leur appartenance ethnique. La légitimité de la police ne dépend pas de sa diversité, elle repose sur l'application impartiale de la loi.
(...)
Le vrai problème, c'est l'encadrement policier. Les cadres actuels ont gravi les échelons en passant maîtres dans l'art du discours sur les "questions liées" au racisme et dans celui de "monter au front" en matière de lutte contre les discriminations. Il ne suffit pas de maîtriser le jargon en vogue pour diriger des hommes face à des émeutiers. Les policiers blessés lors de ces violences montrent que la Grande-Bretagne ne manque pas d'hommes ni de femmes courageux. Le problème, c'est que ces lions sont dirigés par des singes galonnés qui ont écouté un peu trop attentivement leurs cours de sociologie sur les discriminations.
jeudi 11 août 2011
Espagne. Lloret : la "chasse" aux Français est ouverte
Et si on analysait l'origine de ces "français" ?
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La réputation des Français à Lloret de Mar, près de Barcelone est désastreuse : ils seraient violents, bagarreurs… L'assassinat au couteau d'un ado par un Français a parachevé ce tableau noir, mi-juillet.
Dans les nuits techno et psychédéliques de la jeunesse européenne à Lloret de Mar, près de Barcelone, la cote des Français est désastreuse. Mieux vaut parler le français avec un accent belge ou suisse prononcé pour ne pas se faire refouler par les portiers des boîtes de nuit. « On dit qu'on est Belge. C'est plus simple. Et l'entrée, on la paie 20 € au lieu de 30 €. Il y a même une boite italienne où les Français sont interdits de séjour », raconte Antony, jeune fêtard de Manosque avec deux copains. « Pour draguer les filles, c'est pareil. Comme Français, on part avec un handicap. C'est comme si on se tirait une balle dans le pied », poursuit son pote Thibaut, 23 ans. « Moi, je suis obligé de parler allemand pour qu'on ne me confonde pas avec les Français », ajoute Thierry, un Helvétique de Fribourg. Car depuis des semaines, dans l'effervescent monde de la nuit, derrière le Paseo Maritimo, nos compatriotes traînent derrière eux, une fâcheuse réputation de violences. Depuis le 18 juillet, l'étiquette française s'est encore assombrie avec l'assassinat au couteau d'un jeune de 15 ans, tué lors d'une altercation par un Français d'origine maghrébine. « Quand il y a bagarre, forcément il y a un Français qui est impliqué. C'est ce que j'ai pu noter ces dernières nuits. C'est dommage car ces quelques personnes portent un grave préjudice à la clientèle française qui est une bonne clientèle », explique le patron d'un des principaux restaurants de l'avenue Hippolite Lazaro, l'artère qui charrie chaque nuit des milliers de jeunes hollandais, belges, anglais à qui l'on a vendu clef en main, un séjour hôtel et carte d'entrée gratuite dans une dizaine de boîtes de nuit.
« Fatalement, les Français restent sur la jetée maritime. C'est ce que j'ai fait la nuit dernière » raconte Mehdi, un jeune Lavallois qui a dormi dans une petite tente dressée entre un hôtel et un parking en terre battue, au milieu des fourmis alors que ses deux copines Karlyl et Corinne ont joué les « Belges » au club Zoo, la boîte branchée. Sur le grand boulevard de la soif pour moins de vingt ans, les policiers en patrouille permanente relativisent. « On a aussi des histoires avec des Néerlandais et des Belges. Pas seulement des Français. Et vu l'affluence, il y a peu de bagarres », estime l'un d'entre eux. Officiellement, les policiers n'évoquent pas les bêtes noires des soirées de Lloret, ces jeunes Français bagarreurs qui viennent pour une seule soirée, des quartiers difficiles du sud de la France (Perpignan, Marseille, Toulouse…) et qui repartent au petit matin.
« Je ne me reconnais absolument pas dans cette description. On vient ici pour faire la fête un soir, mieux que dans les stations françaises. On vient pour s'amuser. Pas pour se battre, marcher à quatre pattes dans la rue ou pour les prostituées », rétorque Yoann, commercial à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Avec Jérôme, Sarah et d'autres copains ils viennent de sécher une bouteille de vodka comme apéro d'après-minuit en bord de plage. La fête peut commencer. Avec l'accent belge peut-être.
Meurtre : des Français recherchés
Le 18 juillet vers 4 heures du matin, en plein cœur de la fête quotidienne de Lloret De Mar, une altercation tourne à la bagarre. Andrew Milroy, un jeune natif de la station tente de s'interposer. Il est poignardé. Le meurtrier prend la fuite. Plusieurs témoignages mettent en cause quatre Français qui n'auraient toujours pas été identifiés. Ils auraient quitté la station juste après le meurtre. Policiers et magistrats observent le plus grand mutisme.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/08/11/1144784-espagne-lloret-la-chasse-aux-francais-est-ouverte.html
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La réputation des Français à Lloret de Mar, près de Barcelone est désastreuse : ils seraient violents, bagarreurs… L'assassinat au couteau d'un ado par un Français a parachevé ce tableau noir, mi-juillet.
Dans les nuits techno et psychédéliques de la jeunesse européenne à Lloret de Mar, près de Barcelone, la cote des Français est désastreuse. Mieux vaut parler le français avec un accent belge ou suisse prononcé pour ne pas se faire refouler par les portiers des boîtes de nuit. « On dit qu'on est Belge. C'est plus simple. Et l'entrée, on la paie 20 € au lieu de 30 €. Il y a même une boite italienne où les Français sont interdits de séjour », raconte Antony, jeune fêtard de Manosque avec deux copains. « Pour draguer les filles, c'est pareil. Comme Français, on part avec un handicap. C'est comme si on se tirait une balle dans le pied », poursuit son pote Thibaut, 23 ans. « Moi, je suis obligé de parler allemand pour qu'on ne me confonde pas avec les Français », ajoute Thierry, un Helvétique de Fribourg. Car depuis des semaines, dans l'effervescent monde de la nuit, derrière le Paseo Maritimo, nos compatriotes traînent derrière eux, une fâcheuse réputation de violences. Depuis le 18 juillet, l'étiquette française s'est encore assombrie avec l'assassinat au couteau d'un jeune de 15 ans, tué lors d'une altercation par un Français d'origine maghrébine. « Quand il y a bagarre, forcément il y a un Français qui est impliqué. C'est ce que j'ai pu noter ces dernières nuits. C'est dommage car ces quelques personnes portent un grave préjudice à la clientèle française qui est une bonne clientèle », explique le patron d'un des principaux restaurants de l'avenue Hippolite Lazaro, l'artère qui charrie chaque nuit des milliers de jeunes hollandais, belges, anglais à qui l'on a vendu clef en main, un séjour hôtel et carte d'entrée gratuite dans une dizaine de boîtes de nuit.
« Fatalement, les Français restent sur la jetée maritime. C'est ce que j'ai fait la nuit dernière » raconte Mehdi, un jeune Lavallois qui a dormi dans une petite tente dressée entre un hôtel et un parking en terre battue, au milieu des fourmis alors que ses deux copines Karlyl et Corinne ont joué les « Belges » au club Zoo, la boîte branchée. Sur le grand boulevard de la soif pour moins de vingt ans, les policiers en patrouille permanente relativisent. « On a aussi des histoires avec des Néerlandais et des Belges. Pas seulement des Français. Et vu l'affluence, il y a peu de bagarres », estime l'un d'entre eux. Officiellement, les policiers n'évoquent pas les bêtes noires des soirées de Lloret, ces jeunes Français bagarreurs qui viennent pour une seule soirée, des quartiers difficiles du sud de la France (Perpignan, Marseille, Toulouse…) et qui repartent au petit matin.
« Je ne me reconnais absolument pas dans cette description. On vient ici pour faire la fête un soir, mieux que dans les stations françaises. On vient pour s'amuser. Pas pour se battre, marcher à quatre pattes dans la rue ou pour les prostituées », rétorque Yoann, commercial à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Avec Jérôme, Sarah et d'autres copains ils viennent de sécher une bouteille de vodka comme apéro d'après-minuit en bord de plage. La fête peut commencer. Avec l'accent belge peut-être.
Meurtre : des Français recherchés
Le 18 juillet vers 4 heures du matin, en plein cœur de la fête quotidienne de Lloret De Mar, une altercation tourne à la bagarre. Andrew Milroy, un jeune natif de la station tente de s'interposer. Il est poignardé. Le meurtrier prend la fuite. Plusieurs témoignages mettent en cause quatre Français qui n'auraient toujours pas été identifiés. Ils auraient quitté la station juste après le meurtre. Policiers et magistrats observent le plus grand mutisme.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/08/11/1144784-espagne-lloret-la-chasse-aux-francais-est-ouverte.html
mardi 9 août 2011
Mouahaha: Quand Tottenham était un modèle pour les banlieues françaises
Presse et politiques tentent de comprendre les raisons profondes des émeutes qui embrasent le quartier nord de Londres.
Tottenham, modèle à suivre ? Le 16 novembre 2005, en pleine émeutes des banlieues en France, un groupe de jeunes étudiants d'Evry (Essonne), destinés à travailler dans les banlieues parisiennes, font un voyage pour s'inspirer de l'exemple de Tottenham, quartier de Londres « où 39 nationalités se côtoient » et où, après des années chaudes, le calme semble être revenu.
Régulièrement secoué par des émeutes dans les années 70 et 80, Tottenham, en 2005, est présenté comme un quartier où, malgré les difficultés – le taux de chômage des jeunes y est élevé –, l'intégration fonctionne.
Six ans après, c'est à nouveau l'explosion. Suite à la mort d'un jeune homme tué lors d'un échange de tirs avec la police jeudi 4 août, une marche silencieuse a été organisée, suivie des désormais traditionnelles émeutes qui accompagnent ces drames.
Depuis samedi soir, le nord de la capitale connaît des troubles graves, désormais étendus à d'autres quartiers de Londres, dont Enfield, Islington, Brixton (sud) et Oxford Circus. Plus de cent personnes ont été arrêtées, des manifestants et des policiers ont été blessés.
Ces agitations rappellent celles des années 80, quand les grandes villes britanniques s'embrasaient régulièrement. Saint Pauls, Brixton, Handsworth. Les pires à Toxteth, un quartier de Liverpool et à Tottenham (...)
http://www.rue89.com/2011/08/08/quand-tottenham-etait-un-modele-pour-les-banlieues-francaises-217141
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Lors des émeutes de ce week-end à Londres, les médias sociaux ont été logiquement très actifs. De multiples vidéos ont été postées sur YouTube et les manifestants n'ont pas hésité à se prendre en photos devant leurs butins ou des vitrines saccagées. Des journaux comme le Daily Mail estiment même que les médias sociaux ont contribué à attiser les violences. Scotland Yard a également déclaré lundi après-midi que ceux qui avaient encouragé les manifestants sur Twitter ne resteraient pas «impunis».
Sauf qu'il semble que l'outil le plus utilisé par les émeutiers pour s'organiser ait était le BlackBerry Messenger qui permet de discuter en instantané. Selon l'autorité de régulation des médias Ofcom, les téléphones de la marque canadienne sont en effet les préférés des adolescents britanniques, 37% en possédent un. Le Guardian considère que «BBM a supplanté les textos car c'est gratuit, instantané et permet de toucher une communauté plus importante. Et, au contraire de Facebook et Twitter, la plupart des messages BBM ne sont pas traçables par les autorités».
L'un des messages diffusés massivement dimanche a ainsi appelé à vandaliser les magasins d'Oxford Street: «Que tout le monde de tous les coins de Londres se rassemble dans le coeur de Londres (centre) OXFORD CIRCUS. Les magasins vont être dévastés donc ramenez-vous pour choper des trucs (gratos). Que les flics aillent se faire foutre, allons les dégager avec notre émeute ! >:O C'est une guerre raciale là donc si vous voyez un frère... SALUEZ-LE ! Si vous voyez un flic... TIREZ !»
(...)
http://www.liberation.fr/monde/01012353266-pour-les-emeutiers-londoniens-bbm-est-plus-efficace-que-facebook-ou-twitter
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http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/crime/8687177/London-riots-live.html
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Quand le Guardian donnait de gdes leçons à la France en 2005:
(...)
Then comes the more fundamental issue of social conditions. As Le Monde again has noted: "In full view of everyone, a country which regards itself as the birthplace of human rights and the sanctuary of a generous social model is proving to be unable to ensure decent living conditions for young French people." The conditions under which young people from ethnic minorities are living in France are as bad, if not worse than those that black people suffered in Detroit in the 1960s and Brixton in the 1980s. Unemployment is reported to be up to five times as high as the 10% national average. They are housed in grim, run-down, graffiti-ridden, tower blocks which stretch for miles. Paradoxically, Mr Sarkozy has spoken of the need to open up new opportunities for ethnic minorities using US-style affirmative action programmes, but failed to find political support even from parties on the left.
Finally, France will need to look again at its uncompromising policy on assimilation. It has never had any time for Britain's multi-cultural approach. Indeed, as our French correspondent reports today, it is illegal in France to gather or hold any statistics on ethnicity or religion. Yet without these, little progress can be made on affirmative programmes. British policy on community cohesion - preserving and celebrating our diverse cultural backgrounds - has been taking a battering in the wake of recent inter-ethnic riots in Birmingham. But what has been happening in France, reinforces the correctness of our current goals. Meanwhile the best political message has been from banners held by residents of Clichy-sous-Bois: "No to violence" and "Yes to dialogue".
http://www.guardian.co.uk/world/2005/nov/08/france.mainsection1
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Les policiers français font la leçon à leurs collègues britanniques
| 11.08.11 | LE MONDE
La police en Grande-Bretagne ne dispose pas de forces de l'ordre spécifiquement destinées à la lutte contre des phénomènes de guérilla urbaine ou des manifestations à risque.
Reconnue, depuis les événements de mai 1968, pour son savoir-faire en matière de maintien de l'ordre en milieu urbain, la France a transmis aux Britanniques, par l'intermédiaire du cabinet du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, une offre d'expertise pour aider à contenir les émeutiers.
La proposition ne manque pas d'ironie au regard de l'histoire récente qui avait vu une partie de la presse britannique railler des autorités françaises incapables de faire face à l'embrasement des banlieues en novembre 2005.
Néanmoins, selon deux responsables policiers français joints, mercredi 10 août, à Paris, par Le Monde, cette proposition d'"échange d'expérience" ne vise en rien à froisser leurs homologues britanniques, mais s'appuie sur un constat factuel.
La police en Grande-Bretagne ne dispose pas de forces de l'ordre spécifiquement destinées à la lutte contre des phénomènes de guérilla urbaine ou des manifestations à risque. Il n'existerait pas dans ce pays l'équivalent des compagnies républicaines de sécurité (CRS) ou de l'escadron de gendarmerie mobile.
En cas de menace, les autorités équipent des policiers classiques, les bobbies, avec casque et matraque, et leur font jouer un rôle qui n'est pas le leur en temps normal. Résultat : souvent mal équipés, d'après les experts français, ils ne savent pas "évoluer en bloc" et manœuvrer "de façon tactique".
Ils commettraient par ailleurs des fautes techniques préjudiciables à leur propre sécurité. "Dans les manifestations, détaille un officier de police parisien, ils laissent les gens se promener de part et d'autre du cordon de sécurité, ils laissent des voitures se glisser dans les cortèges, ils ne scellent pas les barrières de protection ensemble ce qui en fait des projectiles dangereux pour les manifestants quand les choses dérapent."
DIFFÉRENCES DE SAVOIR-FAIRE
De plus, ne disposant que de très peu d'effectifs en réserve, si un événement requiert un grand nombre de membres de forces de l'ordre, les chefs de la police doivent faire appel à des renforts d'autres régions. Or, à l'exception d'un corps national de 4 000 fonctionnaires essentiellement concentrés sur des tâches administratives, les policiers dépendent de leur comté.
Donc, pour renforcer Londres, il a fallu dépeupler les services d'autres régions. Mais si d'aventure ces secteurs sont eux-mêmes le lieu de troubles, comment gérer des allers-retours ?
Cette improvisation, cette absence de culture du maintien de l'ordre et de sens de la manœuvre en milieu urbain auraient facilité, selon les deux policiers français sollicités par Le Monde, les exactions des pilleurs, qui ont mis à sac les rues de Londres depuis le 6 août.
La polémique sur l'utilisation des canons à eau ne paraît pas pertinente aux yeux de ces spécialistes français du maintien de l'ordre. "Ces engins sont utiles lorsqu'il s'agit d'affrontements en ligne, explique l'un d'eux, mais là, ce sont des équipes très mobiles qui se savent surveillées par les caméras. Qui voulez-vous arroser ?"
De même, la référence au savoir-faire britannique en Irlande du Nord ne paraît pas nécessairement adéquate, d'après ces experts français. "Cela n'a rien à voir. Là-bas, le périmètre d'intervention était beaucoup plus réduit et surtout les émeutiers ciblent les flics, pas les magasins."
Contactée mercredi, l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris a admis qu'il existait une différence en matière de maintien de l'ordre entre les deux pays. "Chez nous, le dialogue avec les communautés a longtemps permis de désamorcer les affrontements durs." MOUAHAHAHA
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Emeutes au Royaume-Uni: un goût de cendres
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Les émeutes urbaines laissent la classe politique désemparée. Censé organiser le "vivre ensemble", le modèle multiculturel britannique a engendré de nouvelles formes de racisme. Et une partie de la jeunesse, à la dérive, n'a d'autre horizon que la culture de la violence.
(...)
Cette flambée de violence laisse néanmoins ouverte la question délicate de l'intégration de populations issues de l'immigration et du fragile équilibre entre communautés. Certes, à Manchester, ce sont des jeunes de toutes origines qui ont attaqué le centre-ville. Mais au départ, à Londres, même si les médias et la police ont pris soin de ne pas le souligner, il s'agissait bien d'une émeute ethnique. La mort, dans des circonstances qui restent à élucider, d'un jeune Anglo-Caribéen, Mark Duggan, poursuivi par la police, et les rumeurs qui se sont ensuivies ont enflammé des jeunes Antillais. Lesquels ont attaqué la police et pillé des commerces. Au tribunal de Westminster, quelques jours plus tard, le défilé des personnes interpellées confirmait la large appartenance des fauteurs de trouble à cette communauté.
Plus inquiétant encore, les témoignages égrenés par les médias ont laissé apparaître le racisme des casseurs. Ici, un jeune homme blond humilié et dépouillé de ses vêtements par un trio de jeunes Caribéens ; là, un étudiant malaisien à la mâchoire brisée. A Hackney, une grand-mère antillaise de 45 ans, Pauline Pearce, s'est interposée avec sa canne alors que des émeutiers tabassaient un passant qui avait eu la mauvaise idée de prendre des photos sur son téléphone portable. "Vous êtes en train d'en faire un affrontement entre Noirs et Blancs !" leur a-t-elle hurlé. "Mais c'est ce que nous voulons !" ont-ils répondu. "Effondrée", la quadragénaire dit "ne plus comprendre les jeunes d'aujourd'hui".
A Birmingham, la mort de trois jeunes Pakistanais, délibérément fauchés par un jeune Noir en voiture alors qu'ils voulaient défendre une station-service prise pour cible, a suscité un début de panique. Dans cette même ville, il y a six ans, des batailles de rue avaient opposé, quarante-huit heures durant, les communautés ethniques. Une rumeur - infondée - s'était répandue sur le viol d'une jeune fille noire par des Pakistanais. Cette fois, il a fallu que le père d'une des victimes, Tariq Jahan, devant les caméras de télévision, appelle au calme et exhorte les Pakistanais à "rentrer chez eux", alors que certains criaient vengeance. "Noirs, Blancs, Asiatiques, nous vivons tous ensemble dans la même communauté", a-t-il plaidé. Sur Dudley Road, devant la station d'essence, théâtre du drame, des fleurs s'amoncellent sous une bannière où l'on peut lire : "Haroon, Shazad, Abdul : assassinés pour avoir protégé notre communauté." Vice-président du centre afro-caribéen de la ville, Alton Burnett a présenté les regrets de sa communauté avant de rejeter la responsabilité du drame sur... le gouvernement Cameron.
Multiculturalisme d'Etat
"Si la police a tardé à réagir, juge Douglas Murray, analyste à la Henry Jackson Society, c'est à cause du poids du politiquement correct. Accusée à tout bout de champ de racisme institutionnalisé et de brutalité, elle n'ose plus intervenir face aux délinquants, a fortiori lorsqu'ils sont noirs." En février dernier, dans un discours remarqué prononcé à Munich, David Cameron avait estimé que, "avec la doctrine du multiculturalisme d'Etat, nous avons encouragé différentes cultures à vivre séparées les unes des autres et en marge du courant majoritaire". Le climat de tension ethnique de la semaine dernière lui aura donné raison.
Mais le multiculturalisme, cette vision d'une société qui s'ordonnerait sur des lignes de partage tracées selon le critère communautaire et que reflète la géographie londonienne, pourrait bien, toutefois, sortir renforcé des derniers événements. Au début des troubles, dans la capitale britannique, face à une police anglaise surprise et, dans un premier temps en tout cas, inerte, chaque communauté se réfugiait naturellement dans un réflexe d'autodéfense. A l'ouest, à Southall, 700 à 800 sikhs, enturbannés, armés de sabres et de battes de cricket, passaient la nuit dehors afin de protéger leurs temples et leurs biens. A Dalston, au nord-est, c'étaient les commerçants turcs qui chassaient les pilleurs. A Whitechapel, les Bengalis...
Des jeunes coupés des codes sociaux collectifs
L'ordre est revenu. Mais pour combien de temps ? Les violences de la rue ont imposé cette brutale évidence : un pan de la jeunesse anglaise, issue de l'immigration caribéenne, est à la dérive, coupé des codes sociaux collectifs. "Dès que la police a réoccupé le terrain, tout a cessé, commente la chercheuse en criminologie Caroline Bracken au think tank Civitas. Cela prouve que ces pillages étaient dictés davantage par l'opportunisme que par un motif politique." C'est également ainsi que le leader de l'opposition, le travailliste Ed Miliband, l'a compris : il a condamné le "comportement criminel des individus" impliqués dans les pillages, avant de citer parmi les "causes complexes" la désagrégation de l'autorité parentale, l'absence de modèle, la culture de gangs et le mauvais exemple des banquiers "cupides et égoïstes".
Surtout, il a sèchement repoussé les arguments de ceux de ses lieutenants qui mettaient en avant la responsabilité des coupes dans les budgets sociaux ou même l'augmentation des droits de scolarité à l'université. Et pour cause ! Les coupes ne sont pas encore intervenues, et les violences ont généralement été l'oeuvre d'adolescents qui ont décroché du système scolaire dès le secondaire. Le résultat ? Quand le chômage frappe 20 % des Blancs de leur âge, 1 jeune Noir sur 2 est sans emploi. Et ils ont huit fois plus de chances d'être arrêtés par la police. "Beaucoup sont dépourvus d'infrastructure mentale, résume Emily Shenton, d'Arrival Education, une organisation d'insertion de jeunes en difficulté. Ils ne sont pas capables de penser à l'avenir ni de saisir l'occasion au vol." Au pouvoir entre 1997 et 2010, les travaillistes avaient échoué à intégrer ce sous-prolétariat, proprement inemployable ; les conservateurs sont aujourd'hui tout aussi démunis face à leur violence et à leur tranquille amoralité.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/emeutes-au-royaume-uni-un-gout-de-cendres_1021027.html
Tottenham, modèle à suivre ? Le 16 novembre 2005, en pleine émeutes des banlieues en France, un groupe de jeunes étudiants d'Evry (Essonne), destinés à travailler dans les banlieues parisiennes, font un voyage pour s'inspirer de l'exemple de Tottenham, quartier de Londres « où 39 nationalités se côtoient » et où, après des années chaudes, le calme semble être revenu.
Régulièrement secoué par des émeutes dans les années 70 et 80, Tottenham, en 2005, est présenté comme un quartier où, malgré les difficultés – le taux de chômage des jeunes y est élevé –, l'intégration fonctionne.
Six ans après, c'est à nouveau l'explosion. Suite à la mort d'un jeune homme tué lors d'un échange de tirs avec la police jeudi 4 août, une marche silencieuse a été organisée, suivie des désormais traditionnelles émeutes qui accompagnent ces drames.
Depuis samedi soir, le nord de la capitale connaît des troubles graves, désormais étendus à d'autres quartiers de Londres, dont Enfield, Islington, Brixton (sud) et Oxford Circus. Plus de cent personnes ont été arrêtées, des manifestants et des policiers ont été blessés.
Ces agitations rappellent celles des années 80, quand les grandes villes britanniques s'embrasaient régulièrement. Saint Pauls, Brixton, Handsworth. Les pires à Toxteth, un quartier de Liverpool et à Tottenham (...)
http://www.rue89.com/2011/08/08/quand-tottenham-etait-un-modele-pour-les-banlieues-francaises-217141
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Lors des émeutes de ce week-end à Londres, les médias sociaux ont été logiquement très actifs. De multiples vidéos ont été postées sur YouTube et les manifestants n'ont pas hésité à se prendre en photos devant leurs butins ou des vitrines saccagées. Des journaux comme le Daily Mail estiment même que les médias sociaux ont contribué à attiser les violences. Scotland Yard a également déclaré lundi après-midi que ceux qui avaient encouragé les manifestants sur Twitter ne resteraient pas «impunis».
Sauf qu'il semble que l'outil le plus utilisé par les émeutiers pour s'organiser ait était le BlackBerry Messenger qui permet de discuter en instantané. Selon l'autorité de régulation des médias Ofcom, les téléphones de la marque canadienne sont en effet les préférés des adolescents britanniques, 37% en possédent un. Le Guardian considère que «BBM a supplanté les textos car c'est gratuit, instantané et permet de toucher une communauté plus importante. Et, au contraire de Facebook et Twitter, la plupart des messages BBM ne sont pas traçables par les autorités».
L'un des messages diffusés massivement dimanche a ainsi appelé à vandaliser les magasins d'Oxford Street: «Que tout le monde de tous les coins de Londres se rassemble dans le coeur de Londres (centre) OXFORD CIRCUS. Les magasins vont être dévastés donc ramenez-vous pour choper des trucs (gratos). Que les flics aillent se faire foutre, allons les dégager avec notre émeute ! >:O C'est une guerre raciale là donc si vous voyez un frère... SALUEZ-LE ! Si vous voyez un flic... TIREZ !»
(...)
http://www.liberation.fr/monde/01012353266-pour-les-emeutiers-londoniens-bbm-est-plus-efficace-que-facebook-ou-twitter
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http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/crime/8687177/London-riots-live.html
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Quand le Guardian donnait de gdes leçons à la France en 2005:
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Then comes the more fundamental issue of social conditions. As Le Monde again has noted: "In full view of everyone, a country which regards itself as the birthplace of human rights and the sanctuary of a generous social model is proving to be unable to ensure decent living conditions for young French people." The conditions under which young people from ethnic minorities are living in France are as bad, if not worse than those that black people suffered in Detroit in the 1960s and Brixton in the 1980s. Unemployment is reported to be up to five times as high as the 10% national average. They are housed in grim, run-down, graffiti-ridden, tower blocks which stretch for miles. Paradoxically, Mr Sarkozy has spoken of the need to open up new opportunities for ethnic minorities using US-style affirmative action programmes, but failed to find political support even from parties on the left.
Finally, France will need to look again at its uncompromising policy on assimilation. It has never had any time for Britain's multi-cultural approach. Indeed, as our French correspondent reports today, it is illegal in France to gather or hold any statistics on ethnicity or religion. Yet without these, little progress can be made on affirmative programmes. British policy on community cohesion - preserving and celebrating our diverse cultural backgrounds - has been taking a battering in the wake of recent inter-ethnic riots in Birmingham. But what has been happening in France, reinforces the correctness of our current goals. Meanwhile the best political message has been from banners held by residents of Clichy-sous-Bois: "No to violence" and "Yes to dialogue".
http://www.guardian.co.uk/world/2005/nov/08/france.mainsection1
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Les policiers français font la leçon à leurs collègues britanniques
| 11.08.11 | LE MONDE
La police en Grande-Bretagne ne dispose pas de forces de l'ordre spécifiquement destinées à la lutte contre des phénomènes de guérilla urbaine ou des manifestations à risque.
Reconnue, depuis les événements de mai 1968, pour son savoir-faire en matière de maintien de l'ordre en milieu urbain, la France a transmis aux Britanniques, par l'intermédiaire du cabinet du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, une offre d'expertise pour aider à contenir les émeutiers.
La proposition ne manque pas d'ironie au regard de l'histoire récente qui avait vu une partie de la presse britannique railler des autorités françaises incapables de faire face à l'embrasement des banlieues en novembre 2005.
Néanmoins, selon deux responsables policiers français joints, mercredi 10 août, à Paris, par Le Monde, cette proposition d'"échange d'expérience" ne vise en rien à froisser leurs homologues britanniques, mais s'appuie sur un constat factuel.
La police en Grande-Bretagne ne dispose pas de forces de l'ordre spécifiquement destinées à la lutte contre des phénomènes de guérilla urbaine ou des manifestations à risque. Il n'existerait pas dans ce pays l'équivalent des compagnies républicaines de sécurité (CRS) ou de l'escadron de gendarmerie mobile.
En cas de menace, les autorités équipent des policiers classiques, les bobbies, avec casque et matraque, et leur font jouer un rôle qui n'est pas le leur en temps normal. Résultat : souvent mal équipés, d'après les experts français, ils ne savent pas "évoluer en bloc" et manœuvrer "de façon tactique".
Ils commettraient par ailleurs des fautes techniques préjudiciables à leur propre sécurité. "Dans les manifestations, détaille un officier de police parisien, ils laissent les gens se promener de part et d'autre du cordon de sécurité, ils laissent des voitures se glisser dans les cortèges, ils ne scellent pas les barrières de protection ensemble ce qui en fait des projectiles dangereux pour les manifestants quand les choses dérapent."
DIFFÉRENCES DE SAVOIR-FAIRE
De plus, ne disposant que de très peu d'effectifs en réserve, si un événement requiert un grand nombre de membres de forces de l'ordre, les chefs de la police doivent faire appel à des renforts d'autres régions. Or, à l'exception d'un corps national de 4 000 fonctionnaires essentiellement concentrés sur des tâches administratives, les policiers dépendent de leur comté.
Donc, pour renforcer Londres, il a fallu dépeupler les services d'autres régions. Mais si d'aventure ces secteurs sont eux-mêmes le lieu de troubles, comment gérer des allers-retours ?
Cette improvisation, cette absence de culture du maintien de l'ordre et de sens de la manœuvre en milieu urbain auraient facilité, selon les deux policiers français sollicités par Le Monde, les exactions des pilleurs, qui ont mis à sac les rues de Londres depuis le 6 août.
La polémique sur l'utilisation des canons à eau ne paraît pas pertinente aux yeux de ces spécialistes français du maintien de l'ordre. "Ces engins sont utiles lorsqu'il s'agit d'affrontements en ligne, explique l'un d'eux, mais là, ce sont des équipes très mobiles qui se savent surveillées par les caméras. Qui voulez-vous arroser ?"
De même, la référence au savoir-faire britannique en Irlande du Nord ne paraît pas nécessairement adéquate, d'après ces experts français. "Cela n'a rien à voir. Là-bas, le périmètre d'intervention était beaucoup plus réduit et surtout les émeutiers ciblent les flics, pas les magasins."
Contactée mercredi, l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris a admis qu'il existait une différence en matière de maintien de l'ordre entre les deux pays. "Chez nous, le dialogue avec les communautés a longtemps permis de désamorcer les affrontements durs." MOUAHAHAHA
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Emeutes au Royaume-Uni: un goût de cendres
(...)
Les émeutes urbaines laissent la classe politique désemparée. Censé organiser le "vivre ensemble", le modèle multiculturel britannique a engendré de nouvelles formes de racisme. Et une partie de la jeunesse, à la dérive, n'a d'autre horizon que la culture de la violence.
(...)
Cette flambée de violence laisse néanmoins ouverte la question délicate de l'intégration de populations issues de l'immigration et du fragile équilibre entre communautés. Certes, à Manchester, ce sont des jeunes de toutes origines qui ont attaqué le centre-ville. Mais au départ, à Londres, même si les médias et la police ont pris soin de ne pas le souligner, il s'agissait bien d'une émeute ethnique. La mort, dans des circonstances qui restent à élucider, d'un jeune Anglo-Caribéen, Mark Duggan, poursuivi par la police, et les rumeurs qui se sont ensuivies ont enflammé des jeunes Antillais. Lesquels ont attaqué la police et pillé des commerces. Au tribunal de Westminster, quelques jours plus tard, le défilé des personnes interpellées confirmait la large appartenance des fauteurs de trouble à cette communauté.
Plus inquiétant encore, les témoignages égrenés par les médias ont laissé apparaître le racisme des casseurs. Ici, un jeune homme blond humilié et dépouillé de ses vêtements par un trio de jeunes Caribéens ; là, un étudiant malaisien à la mâchoire brisée. A Hackney, une grand-mère antillaise de 45 ans, Pauline Pearce, s'est interposée avec sa canne alors que des émeutiers tabassaient un passant qui avait eu la mauvaise idée de prendre des photos sur son téléphone portable. "Vous êtes en train d'en faire un affrontement entre Noirs et Blancs !" leur a-t-elle hurlé. "Mais c'est ce que nous voulons !" ont-ils répondu. "Effondrée", la quadragénaire dit "ne plus comprendre les jeunes d'aujourd'hui".
A Birmingham, la mort de trois jeunes Pakistanais, délibérément fauchés par un jeune Noir en voiture alors qu'ils voulaient défendre une station-service prise pour cible, a suscité un début de panique. Dans cette même ville, il y a six ans, des batailles de rue avaient opposé, quarante-huit heures durant, les communautés ethniques. Une rumeur - infondée - s'était répandue sur le viol d'une jeune fille noire par des Pakistanais. Cette fois, il a fallu que le père d'une des victimes, Tariq Jahan, devant les caméras de télévision, appelle au calme et exhorte les Pakistanais à "rentrer chez eux", alors que certains criaient vengeance. "Noirs, Blancs, Asiatiques, nous vivons tous ensemble dans la même communauté", a-t-il plaidé. Sur Dudley Road, devant la station d'essence, théâtre du drame, des fleurs s'amoncellent sous une bannière où l'on peut lire : "Haroon, Shazad, Abdul : assassinés pour avoir protégé notre communauté." Vice-président du centre afro-caribéen de la ville, Alton Burnett a présenté les regrets de sa communauté avant de rejeter la responsabilité du drame sur... le gouvernement Cameron.
Multiculturalisme d'Etat
"Si la police a tardé à réagir, juge Douglas Murray, analyste à la Henry Jackson Society, c'est à cause du poids du politiquement correct. Accusée à tout bout de champ de racisme institutionnalisé et de brutalité, elle n'ose plus intervenir face aux délinquants, a fortiori lorsqu'ils sont noirs." En février dernier, dans un discours remarqué prononcé à Munich, David Cameron avait estimé que, "avec la doctrine du multiculturalisme d'Etat, nous avons encouragé différentes cultures à vivre séparées les unes des autres et en marge du courant majoritaire". Le climat de tension ethnique de la semaine dernière lui aura donné raison.
Mais le multiculturalisme, cette vision d'une société qui s'ordonnerait sur des lignes de partage tracées selon le critère communautaire et que reflète la géographie londonienne, pourrait bien, toutefois, sortir renforcé des derniers événements. Au début des troubles, dans la capitale britannique, face à une police anglaise surprise et, dans un premier temps en tout cas, inerte, chaque communauté se réfugiait naturellement dans un réflexe d'autodéfense. A l'ouest, à Southall, 700 à 800 sikhs, enturbannés, armés de sabres et de battes de cricket, passaient la nuit dehors afin de protéger leurs temples et leurs biens. A Dalston, au nord-est, c'étaient les commerçants turcs qui chassaient les pilleurs. A Whitechapel, les Bengalis...
Des jeunes coupés des codes sociaux collectifs
L'ordre est revenu. Mais pour combien de temps ? Les violences de la rue ont imposé cette brutale évidence : un pan de la jeunesse anglaise, issue de l'immigration caribéenne, est à la dérive, coupé des codes sociaux collectifs. "Dès que la police a réoccupé le terrain, tout a cessé, commente la chercheuse en criminologie Caroline Bracken au think tank Civitas. Cela prouve que ces pillages étaient dictés davantage par l'opportunisme que par un motif politique." C'est également ainsi que le leader de l'opposition, le travailliste Ed Miliband, l'a compris : il a condamné le "comportement criminel des individus" impliqués dans les pillages, avant de citer parmi les "causes complexes" la désagrégation de l'autorité parentale, l'absence de modèle, la culture de gangs et le mauvais exemple des banquiers "cupides et égoïstes".
Surtout, il a sèchement repoussé les arguments de ceux de ses lieutenants qui mettaient en avant la responsabilité des coupes dans les budgets sociaux ou même l'augmentation des droits de scolarité à l'université. Et pour cause ! Les coupes ne sont pas encore intervenues, et les violences ont généralement été l'oeuvre d'adolescents qui ont décroché du système scolaire dès le secondaire. Le résultat ? Quand le chômage frappe 20 % des Blancs de leur âge, 1 jeune Noir sur 2 est sans emploi. Et ils ont huit fois plus de chances d'être arrêtés par la police. "Beaucoup sont dépourvus d'infrastructure mentale, résume Emily Shenton, d'Arrival Education, une organisation d'insertion de jeunes en difficulté. Ils ne sont pas capables de penser à l'avenir ni de saisir l'occasion au vol." Au pouvoir entre 1997 et 2010, les travaillistes avaient échoué à intégrer ce sous-prolétariat, proprement inemployable ; les conservateurs sont aujourd'hui tout aussi démunis face à leur violence et à leur tranquille amoralité.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/emeutes-au-royaume-uni-un-gout-de-cendres_1021027.html
lundi 8 août 2011
Au Maroc, McDo filtre ses clients durant le Ramadan
Du 1er au 30 août, date du Ramadan 2011, McDonald's, Quick, Pizza hut et autres enseignes internationales gardent leurs portes ouvertes au Maroc. Pas question cependant de servir des musulmans, du moins à l'intérieur des restaurants, comme le précise une affiche placardée sur les McDO qui invitent les musulmans à emporter leur menu. McDonald's n'hésite d'ailleurs pas à réclamer à ses clients leur carte d'identité afin de faire le tri, relate SlateAfrica.
"Pendant les journées du Ramadan, seuls les enfants et les adultes non musulmans peuvent être servis sur place", peut lire la clientèle sur de grandes affiches placardées sur les vitrines des restaurants McDonald's. Pour justifier cette mesure, McDo invoque l'article 222 du code pénal marocain, selon lequel "tout individu notoirement connu pour son appartenance à l'Islam qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le Ramadan est passible de un à six mois d'emprisonnement et d'une amende".
Carte d'identité, svp
Comme la loi n'interdit pas de rompre le jeune en cachette, McDo invite dès lors ses clients musulmans à consommer leur repas à l'abri des regards. Et pour faire respecter cette mesure, les serveurs n'hésitent pas à réclamer aux clients une carte d'identité. Bien que celle-ci ne fasse pas mention de la religion, les serveurs déduisent dès lors de la nationalité marocaine la religion musulmane.
L'enseigne américaine qui s'érige en garant de la foi musulmane, on aura tout vu.
"Pendant les journées du Ramadan, seuls les enfants et les adultes non musulmans peuvent être servis sur place", peut lire la clientèle sur de grandes affiches placardées sur les vitrines des restaurants McDonald's. Pour justifier cette mesure, McDo invoque l'article 222 du code pénal marocain, selon lequel "tout individu notoirement connu pour son appartenance à l'Islam qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le Ramadan est passible de un à six mois d'emprisonnement et d'une amende".
Carte d'identité, svp
Comme la loi n'interdit pas de rompre le jeune en cachette, McDo invite dès lors ses clients musulmans à consommer leur repas à l'abri des regards. Et pour faire respecter cette mesure, les serveurs n'hésitent pas à réclamer aux clients une carte d'identité. Bien que celle-ci ne fasse pas mention de la religion, les serveurs déduisent dès lors de la nationalité marocaine la religion musulmane.
L'enseigne américaine qui s'érige en garant de la foi musulmane, on aura tout vu.
dimanche 7 août 2011
Mayotte, la plus grande pouponnière de France
Le Monde
MAYOTTE (OCÉAN INDIEN) ENVOYÉ SPÉCIAL
(...)
Un braillard vient de naître sur le sol français, comme la première chance de sa vie. Une promesse au berceau, du moins l'espère sa mère, qui a bravé tous les dangers, fait la traversée clandestinement sur un vilain bateau depuis les Comores ou parfois Madagascar pour venir accoucher à Mayotte, ce nouveau département au milieu de l'océan Indien. Elle sortira de l'hôpital avec un joli bébé et, presque aussi précieux, une feuille de papier : un extrait d'acte de naissance de la République.
"60 % à 70 % des mères viennent des îles voisines", estime Zabibo Moendandze, cadre sage-femme de l'hôpital. Depuis vingt ans qu'elle exerce dans l'archipel, après avoir travaillé à l'hôpital Cochin, à Paris, cette Mahoraise n'a aucune peine à reconnaître qui n'est pas en situation légale. Une arrivée au coeur de la nuit, un simple regard apeuré, une manière de se vouloir invisible, fantomatique, dans les couloirs lui suffisent à identifier une clandestine. Les démarches administratives ne font que confirmer sa conviction. "Souvent, les femmes se présentent sans papiers, sans extrait d'état civil, ou empruntent ceux d'une Mahoraise", assure-t-elle.
Parfois, le personnel récupère les femmes à bout de forces à la porte de l'hôpital. Arrivé en 1999, Abdou Madi, médecin gynécologue et chef de pôle, en a ainsi vu mourir sur la table d'opération. "Elles avaient attendu trop longtemps avant de venir. Les complications étaient trop graves", explique-t-il.
Ces femmes ont affronté la mer et la mort pour trouver une qualité de soins. "A Anjouan (l'île des Comores la plus proche de Mayotte), les médicaments et même les bouteilles d'eau sont payants", explique Zabibo Moendandze. Elles l'ont aussi fait - on l'a dit - pour offrir l'espoir d'un avenir à celui qui vient au monde. "Elles veulent que leur enfant soit français", résume Alexandra Soussy, une sage-femme arrivée de métropole, de l'hôpital parisien Necker, il y a un an.
Mayotte est ainsi devenue la plus grande pouponnière de France. Ce nouveau département au milieu de l'océan Indien enregistre 8 000 naissances par an, pour une population officielle de 186 000 habitants. Cent deux sages-femmes et sept gynécologues sont occupés à plus que plein-temps. A lui seul, l'hôpital de Mamoudzou, doté depuis 2000 d'une nouvelle maternité ultramoderne, a enregistré, en 2010, 4 270 nouveau-nés.
"C'est un bon endroit pour se faire la main, plaisante Gaëlle Gaborit, sage-femme qui travaille à Mamoudzou depuis quatre ans et demi. Le rythme est pour le moins soutenu. Il faut gérer en permanence les emplacements." Sa collègue Alexandra Soussy circule justement d'une salle à l'autre, à la recherche d'un lit inoccupé où allonger une femme qui a commencé le travail. "Pour établir une comparaison, à Necker, où il n'y a que 1 800 naissances par an, nous avions cinq tables d'accouchement, contre quatre ici", explique la Parisienne. La jeune femme s'arrête, part rassurer une parturiente, appelle un membre mahorais du personnel pour faire la traduction en shimaoré, la langue locale, revient et reprend le fil de la conversation : "Lors de leur premier accouchement, les femmes n'ont souvent que 16 ans, mais j'en ai vu qui n'avaient que 12 ans."
Ces soins ont un coût pour la collectivité, les clandestines étant dépourvues de couverture sociale. Les comptes de l'hôpital se retrouvent vite dans le rouge. "Tous services confondus, nous enregistrons 30 000 admissions et effectuons 430 000 consultations par an, estime Josiane Henry, directrice des soins de l'hôpital. Notre dotation ne suffit pas à couvrir les dépenses. Nous sommes donc obligés de faire payer ceux qui n'ont pas de couverture sociale." Il est demandé 10 euros pour une consultation, 300 pour un accouchement. Mais, dans les faits, bien peu s'en acquitte. "Les femmes repartent avec une injonction de payer et on ne les revoit plus", explique Abdou Madi.
Le personnel de la maternité sait le débat sur l'immigration illégale qui fait rage en métropole, mais aussi à Mayotte, où les clandestins forment un tiers de la population. Lors de l'accession de la collectivité au statut de département, au printemps, Marine Le Pen, candidate du Front national, avait donné en exemple sa situation pour remettre en question le droit du sol. "Nous ne sommes pas là pour faire la police mais pour soigner", assure Zabibo Moendandze. Abdou Madi fait ici comme il faisait à l'hôpital de La Timone, à Marseille : "Nous accueillons les malades, quels qu'ils soient. C'est une question de principe."
Mais les clandestines sont renvoyées à leur statut précaire sitôt franchies les portes de ce havre hospitalier. "Ces femmes n'ont pas ou peu de suivi, explique Gaëlle Gaborit. Parfois, elles peuvent manquer une consultation d'urgence parce que la police est en bas de chez elles." Par dérogation, à Mayotte, les procédures d'expulsion (26 405 en 2010), qui sont soutenues par l'opinion locale, sont expéditives. Il n'y a guère de possibilités de recours. "Nous écrivons des mots pour préciser qu'une femme est enceinte mais, parfois, la police ne les regarde même pas et renvoie quand même la personne", assure la sage-femme.
Abdou Madi s'agace de l'hypocrisie politique ambiante. Des accords sanitaires pourraient être signés avec les îles voisines. Mais le contexte géopolitique de tension entre la France et la République des Comores (qui revendique Mayotte comme son territoire) interdit pratiquement toute coopération médicale. Dans le même temps, le gynécologue voit régulièrement arriver dans son service des femmes de personnalités comoriennes. Ces patientes-là sont hospitalisées en toute quiétude et leurs enfants pourront prétendre à la double nationalité.
MAYOTTE (OCÉAN INDIEN) ENVOYÉ SPÉCIAL
(...)
Un braillard vient de naître sur le sol français, comme la première chance de sa vie. Une promesse au berceau, du moins l'espère sa mère, qui a bravé tous les dangers, fait la traversée clandestinement sur un vilain bateau depuis les Comores ou parfois Madagascar pour venir accoucher à Mayotte, ce nouveau département au milieu de l'océan Indien. Elle sortira de l'hôpital avec un joli bébé et, presque aussi précieux, une feuille de papier : un extrait d'acte de naissance de la République.
"60 % à 70 % des mères viennent des îles voisines", estime Zabibo Moendandze, cadre sage-femme de l'hôpital. Depuis vingt ans qu'elle exerce dans l'archipel, après avoir travaillé à l'hôpital Cochin, à Paris, cette Mahoraise n'a aucune peine à reconnaître qui n'est pas en situation légale. Une arrivée au coeur de la nuit, un simple regard apeuré, une manière de se vouloir invisible, fantomatique, dans les couloirs lui suffisent à identifier une clandestine. Les démarches administratives ne font que confirmer sa conviction. "Souvent, les femmes se présentent sans papiers, sans extrait d'état civil, ou empruntent ceux d'une Mahoraise", assure-t-elle.
Parfois, le personnel récupère les femmes à bout de forces à la porte de l'hôpital. Arrivé en 1999, Abdou Madi, médecin gynécologue et chef de pôle, en a ainsi vu mourir sur la table d'opération. "Elles avaient attendu trop longtemps avant de venir. Les complications étaient trop graves", explique-t-il.
Ces femmes ont affronté la mer et la mort pour trouver une qualité de soins. "A Anjouan (l'île des Comores la plus proche de Mayotte), les médicaments et même les bouteilles d'eau sont payants", explique Zabibo Moendandze. Elles l'ont aussi fait - on l'a dit - pour offrir l'espoir d'un avenir à celui qui vient au monde. "Elles veulent que leur enfant soit français", résume Alexandra Soussy, une sage-femme arrivée de métropole, de l'hôpital parisien Necker, il y a un an.
Mayotte est ainsi devenue la plus grande pouponnière de France. Ce nouveau département au milieu de l'océan Indien enregistre 8 000 naissances par an, pour une population officielle de 186 000 habitants. Cent deux sages-femmes et sept gynécologues sont occupés à plus que plein-temps. A lui seul, l'hôpital de Mamoudzou, doté depuis 2000 d'une nouvelle maternité ultramoderne, a enregistré, en 2010, 4 270 nouveau-nés.
"C'est un bon endroit pour se faire la main, plaisante Gaëlle Gaborit, sage-femme qui travaille à Mamoudzou depuis quatre ans et demi. Le rythme est pour le moins soutenu. Il faut gérer en permanence les emplacements." Sa collègue Alexandra Soussy circule justement d'une salle à l'autre, à la recherche d'un lit inoccupé où allonger une femme qui a commencé le travail. "Pour établir une comparaison, à Necker, où il n'y a que 1 800 naissances par an, nous avions cinq tables d'accouchement, contre quatre ici", explique la Parisienne. La jeune femme s'arrête, part rassurer une parturiente, appelle un membre mahorais du personnel pour faire la traduction en shimaoré, la langue locale, revient et reprend le fil de la conversation : "Lors de leur premier accouchement, les femmes n'ont souvent que 16 ans, mais j'en ai vu qui n'avaient que 12 ans."
Ces soins ont un coût pour la collectivité, les clandestines étant dépourvues de couverture sociale. Les comptes de l'hôpital se retrouvent vite dans le rouge. "Tous services confondus, nous enregistrons 30 000 admissions et effectuons 430 000 consultations par an, estime Josiane Henry, directrice des soins de l'hôpital. Notre dotation ne suffit pas à couvrir les dépenses. Nous sommes donc obligés de faire payer ceux qui n'ont pas de couverture sociale." Il est demandé 10 euros pour une consultation, 300 pour un accouchement. Mais, dans les faits, bien peu s'en acquitte. "Les femmes repartent avec une injonction de payer et on ne les revoit plus", explique Abdou Madi.
Le personnel de la maternité sait le débat sur l'immigration illégale qui fait rage en métropole, mais aussi à Mayotte, où les clandestins forment un tiers de la population. Lors de l'accession de la collectivité au statut de département, au printemps, Marine Le Pen, candidate du Front national, avait donné en exemple sa situation pour remettre en question le droit du sol. "Nous ne sommes pas là pour faire la police mais pour soigner", assure Zabibo Moendandze. Abdou Madi fait ici comme il faisait à l'hôpital de La Timone, à Marseille : "Nous accueillons les malades, quels qu'ils soient. C'est une question de principe."
Mais les clandestines sont renvoyées à leur statut précaire sitôt franchies les portes de ce havre hospitalier. "Ces femmes n'ont pas ou peu de suivi, explique Gaëlle Gaborit. Parfois, elles peuvent manquer une consultation d'urgence parce que la police est en bas de chez elles." Par dérogation, à Mayotte, les procédures d'expulsion (26 405 en 2010), qui sont soutenues par l'opinion locale, sont expéditives. Il n'y a guère de possibilités de recours. "Nous écrivons des mots pour préciser qu'une femme est enceinte mais, parfois, la police ne les regarde même pas et renvoie quand même la personne", assure la sage-femme.
Abdou Madi s'agace de l'hypocrisie politique ambiante. Des accords sanitaires pourraient être signés avec les îles voisines. Mais le contexte géopolitique de tension entre la France et la République des Comores (qui revendique Mayotte comme son territoire) interdit pratiquement toute coopération médicale. Dans le même temps, le gynécologue voit régulièrement arriver dans son service des femmes de personnalités comoriennes. Ces patientes-là sont hospitalisées en toute quiétude et leurs enfants pourront prétendre à la double nationalité.
lundi 1 août 2011
Les musulmans de plus en plus pratiquants
"Les musulmans pratiquent plus qu'il y a vingt ans", titre La Croix, à l'occasion du premier jour du jeûne du ramadan, citant les résultats d'une enquête montrant que 71% des musulmans de France vont jeûner tout le mois. "Le suivi du Ramadan a fortement augmenté, 10 points de plus qu’en 1989, date de la première enquête réalisée en France sur le sujet. C’est le signe, plus général, d’un accroissement de la pratique religieuse au sein de la population musulmane française", explique le quotidien catholique. Les 18-24 ans font partie des plus assidus dans la pratique du jeûne (73%), mais aussi dans la fréquentation des lieux de prière, relate La Croix, qui décrit une communauté musulmane française "jeune" (sur 3,5 millions de musulmans, 62% ont moins de 35 ans.)
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Ce chiffre de 3,5 millions sort de quelle blague Carambar ?
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Ce chiffre de 3,5 millions sort de quelle blague Carambar ?
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