L'abbé Bruno Garrouste n'aurait, sincèrement, jamais cru vivre une chose pareille. Mardi soir, vers 18 h 30, alors qu'il célébrait la messe en mémoire des défunts de l'année, son homélie a été interrompue par le bruit d'une vitre cassée, provenant de la sacristie extérieure de l'église. Immédiatement après, la porte s'est ouverte, et deux jeunes hommes ont fait irruption. « L'un d'eux a visé une statue de la vierge Marie et a lancé un caillou, la brisant en partie. Ensuite, les deux se sont mis à lancer des pierres et des pommes de pins en direction des fidèles, en atteignant certains », raconte le curé. Selon lui, près d'une centaine de personnes assistait à cet office particulier, à l'occasion duquel tous les proches des disparus de l'année sont invités. Une seule personne a été, très légèrement, blessée. Selon le témoignage de Bruno Garrouste, aucune parole n'a été prononcée par les agresseurs à l'intérieur de l'église. « Un fidèle, touché par une pomme de pin s'est levé et les a mis en fuite. Il les a poursuivis jusque sur le terrain vague qui jouxte l'église. Là, il a été copieusement insulté », raconte-t-il. Mais encore une fois, aucune référence à une religion, quelle qu'elle soit. Dont acte. Le curé refuse d'analyser ces actes qui l'ont choqué. « Je ne me permettrai pas de faire un lien avec quoi que ce soit. Je ne sais rien, je ne connais pas la motivation de ces personnes et je ne dispose d'aucun élément à l'heure actuelle », souligne-t-il.
Hier matin, l'abbé a déposé plainte au commissariat pour « jet de pierres dans un lieu de culte », « bris de vitre et d'une statue » et « insulte aux fidèles ». Et dans la foulée, il a célébré la messe de 11 heures, comme d'habitude, mais en présence de techniciens de l'identification judiciaire de la police nationale. Face à ces actes concernant lesquels « il y a mille lectures possibles », Bruno Garrouste se dit atterré, et blessé. Il considère que c'est « une véritable profanation » qui intervient dans un contexte d'entente quasi cordiale au sein du quartier du Viguier, où toutes les communautés religieuses cohabitent bien. Il est donc choqué et, comme tout le monde, il espère que l'enquête révélera qu'il s'agit d'actes « imbéciles » et non à caractère anti-chrétiens. Les « anciens » du quartier qui se réunissent chaque après-midi près de l'entrée de l'église allaient plutôt, hier, dans le sens d'un geste idiot plutôt que d'un acte religieux prémédité. L'enquête de police fera toute la lumière et ce, au plus vite, à la demande du procureur de la République.
Le procureur de la République, Francis Battut a, évidemment, été avisé de cette affaire. il la prend « très au sérieux ». Selon lui, les fidèles présents à cette messe vont être auditionnés et un fichier photographique leur sera présenté pour retrouver, au plus vite, les auteurs de ces actes d'agression. « Les premiers éléments de description des suspects révèlent qu'il s'agit d'adolescents d'origine nord africaine ». En revanche, il est plus que prématuré de donner un caractère religieux à ces faits. D'autant plus qu'aucun propos n'a été tenu en ce sens.
(...) Il est inadmissible que l'on perturbe un office. Il y a des coups de pied qui se perdent.» Jean-Claude Pérez, député-maire de Carcassonne.
http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/05/942129-Carcassonne-Les-fideles-caillasses-pendant-la-messe.html
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