Mais que font le MRAP, SOS racisme, Euro-palestine, France-palestine, la HALDE, la LCR, Noel Mamère.......????
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Des Birmans cherchant à fuir leur pays sont escortés en haute mer par les autorités thaïlandaises, puis abandonnés à leur sort. Le South China Morning Post s'indigne de cette "politique répugnante".
Plusieurs témoignages ont décrit récemment la brutalité avec laquelle l'armée thaïlandaise traite les musulmans birmans qui fuient, à bord d'embarcations de fortune, l'oppression et la pauvreté régnant dans leur pays. Des dizaines d'entre eux ont été détenus pendant des heures, certains étant même roués de coups sous les yeux des touristes étrangers en vacances sur ces plages paradisiaques. Mais le pire, ce qui a le plus indigné les défenseurs des droits de l'homme, est commis loin de tout regard accusateur : une fois remis à l'armée thaïlandaise par la police ou la marine, ces boat people sont rassemblés dans le plus grand secret sur Koh Sai Daeng [l'île du Sable rouge], une île de la mer d'Andaman, avant d'être conduits dans les eaux internationales et abandonnés sur de vieux rafiots équipés de simples pagaïes.
La Thaïlande est aux prises depuis longtemps avec le problème à la fois légal et social des centaines de milliers de réfugiés en provenance du Myanmar, qui fuient une vie de travail forcé ou la répression politique exercée par la junte au pouvoir. Voilà quelques années, l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra avait adopté une politique de rapatriement forcé, en violation flagrante de toutes les pratiques internationales. Récemment, les autorités ont donc décidé de muscler encore davantage leur réponse face à l'afflux de Rohingya, un peuple musulman vivant dans l'ouest du Myanmar. Beaucoup ont fui vers le Bangladesh voisin. Mais, à cette époque de l'année, lorsque la mer se fait moins dangereuse, ils sont des milliers, encouragés par des passeurs dénués de tout scrupule, à tenter la traversée en rêvant d'un emploi dans l'un des pays de la région.
Pour justifier leur politique, les autorités thaïlandaises invoquent des craintes sécuritaires, arguant que les nouveaux arrivants – tous des hommes adultes – pourraient rejoindre la rébellion musulmane terroriste, toujours active dans le sud du royaume. En mars dernier, une levée de boucliers parmi les défenseurs des droits de l'homme avait, semble-t-il, permis de faire avorter un projet du gouvernement visant à placer des Rohingya en rétention sur une île déserte. Certains auraient malgré tout continué à réfléchir en secret à l'élaboration de mesures de sécurité spécifiques. Début janvier, le chef régional du Commandement interne des opérations de sécurité (ISOC) a nié toute implication de l'armée dans ces projets.
Si des inquiétudes pour la sécurité nationale peuvent justifier la mise en place de mesures strictes de dissuasion, abandonner des hommes en haute mer sans voile ni moteur est tout simplement inhumain, et ce sans même faire mention de la violation des droits de l'homme tels que définis par le droit international. Le nouveau Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, élu le mois dernier, hérite de cette politique répugnante. Il se doit de la renier sur-le-champ s'il tient à préserver la réputation de la Thaïlande sur la scène régionale. Dans un premier temps, il serait avisé de remettre le sort des réfugiés Rohingya entre les mains des autorités compétentes, autrement dit celles des services de l'immigration, et de s'assurer que les mesures prises en réponse aux craintes légitimes pour la sécurité nationale ne portent pas atteinte aux droits de l'homme. Les réfugiés devront être traités en respectant les procédures d'immigration en vigueur, et non pas livrés à l'armée.
Dans un second temps, en tant qu'hôte du prochain sommet de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) le mois prochain, le Premier ministre devrait saisir l'occasion pour soulever cette question auprès des autres pays concernés. Car la Thaïlande n'est pas un cas isolé : des Rohingya parviennent à gagner également l'Indonésie ou la Malaisie, deux autres membres de l'entente régionale. Si les exactions commises au Myanmar peuvent être considérées comme un sujet sensible par l'ASEAN au regard de son principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ses membres, le flux de clandestins que ces abus jettent sur les côtes des pays voisins est incontestablement du ressort de l'entité régionale.
South China Morning Post
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