Marianne
Le débat sur l'interdiction de la burqa a polarisé les médias sur notre relation avec l'islam. Souvent, les intellectuels ou les journalistes de gauche opposés à cette loi ont repris l'argument de certains responsables du PS selon lequel le projet de loi serait retoqué par le Conseil constitutionnel.
Or, le 7 octobre, non seulement le Conseil constitutionnel a avalisé la loi, mais son arrêt n'évoquait pas l'islam, mais l'ordre public et l'avilissement des femmes pour justifier l'interdiction.
Cela méritait donc un commentaire pour éclairer le public sur un débat dans lequel l'aspect polémique avait pris le pas sur l'argumentation rationnelle.
Eh bien non. La machine médiatique française est sélective. Ce qui contredit ses positions antérieures est souvent ignoré.
C'est ainsi que nos compatriotes, après avoir été longtemps invités à s'indigner des crimes serbes contre les Bosniaques ou les Kosovars, n'ont que peu appréhendé la suite de l'histoire, le même phénomène se reproduisant à chaque occasion de "cause" idéale. Ainsi a-t-il fallu attendre un (énième) rapport de l'ONU – moins étouffé que les précédents – pour que la presse française se fasse l'écho des crimes de Kagame, le président du Rwanda : les médias l'ayant le plus souvent classifié dans le camp des héros du génocide rwandais, le dictateur a pu longtemps exercer son art favori loin des micros et des stylos.
Toute proportion gardée, même phénomène, semble-t-il, avec la burqa : la confirmation par le Conseil constitutionnel de la loi interdisant la burqa n'a pas mérité davantage que quelques brèves. Le fait était souligné dans nos colonnes par un éditorial d'Eric Conan qui en a profité pour inventer le concept d'actualité non identifiée.
L'article a suscité quelques approbations:
De Jean Dif, par exemple : « Cette décision du Conseil constitutionnel est la bienvenue. Elle rappelle à ceux qui l'ignorent que les droits de l'homme ne s'interprètent pas indépendamment du contexte social et culturel d'un pays, mais au contraire en tenant compte de ce contexte. Nos droits de l'homme ne peuvent donc pas être ceux de l'Arabie saoudite, pour ne prendre que cet exemple. »
Gabriel Lesage répercute la crainte de l'islam radical qui inquiète certains de nos concitoyens : « Ce que j'ai remarqué, c'est qu'une "femme" ou un "homme" sous ce linceul noir est toujours suivi de quelqu'un, quelques pas en arrière, par un homme barbu souvent, pour voir l'effet que cela produit sur nous Français et Françaises. Comme quoi c'est de la provocation et c'est aussi ainsi que l'islam avance. »
Enfin, Ysee répond à ceux et celles qui défendent la burqa en citant le cas des religieuses : « ne pas confondre une religieuse, qui a consacré sa vie à Dieu, avec une femme qui aura loisir de se marier et d'avoir des enfants. Dans le cas de la religieuse, le voile est destiné à montrer qu'elle est déjà mariée à Dieu, ça n'est pas une manière de s'éloigner de ceux qui ne sont pas de sa religion. Par ailleurs, vous ne verrez évidemment jamais une religieuse avec un masque sur le visage !
Enfin, la plupart des religieuses qui ont une activité à l'extérieur, telle enseignante ou assistante sociale, ne portent même pas de voile... afin de rester discrète et de ne pas imposer leurs convictions religieuses...»
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