Par Ivan Rioufol
Etat juif et démocratique, Israël célèbre, ce mercredi, le soixantième anniversaire de sa création, alors même que son existence est toujours contestée par une idéologie islamiste qui promet, singulièrement par la voix du président iranien Ahmadinejad, de le rayer de la carte. Ce n’est d’ailleurs pas la moindre des réussites de l’état hébreu (7 millions d’habitants, dont 20% d’Arabes) que d’avoir ainsi incité ses plus virulents adversaires à apparaître pour ce qu’ils sont. En Iran, c’est une secte apocalyptique qui se construit un arsenal nucléaire. A Gaza, c’est un parti totalitaire (le Hamas) qui sème la terreur. Or, bizarrement, ces repoussoirs ne suffisent pas à excuser Israël, îlot occidental au Moyen-Orient, aux yeux de nombreux européens.
Ce manque de solidarité, qui marqua la diplomatie de Jacques Chirac, témoigne d’une réticence à cautionner une nation multiethnique ayant décidé de préserver son histoire et son identité, en allant même jusqu’à ranimer sa langue initiale. Je cite cette phrase du premier ministre Ehoud Olmert (Le Monde, 3 août 2006) dans mon dernier livre: "Des mouvements terroristes, fondamentalistes, extrémistes, violents, cherchent à détruire les bases de la civilisation occidentale (…) Israël est en train de créer un précédent, de fournir un exemple pour beaucoup d’autres sociétés. Israël a décidé de dire: "Assez ! C’est assez !"". C’est précisément cet exemple d’une démocratie combative qui est rejeté par les belles âmes, au nom de l’apaisement.
Or, nombreux sont les médias qui se prêtent également au jeu de la dévalorisation d’Israël, rendue volontiers unique responsable de la guerre. Les terroristes du Hamas, qui balancent des missiles Kassam sur Sderot, sont aimablement qualifiés d’ "activistes". Le bombardement, en septembre 2007 par l’aviation israélienne, d’un réacteur nucléaire nord-coréen dissimulé en Syrie, n’a guère suscité de curiosités. Quant aux efforts de contre-enquêteurs, notamment français, qui ont mis sérieusement en doute la version d’Antenne 2 attribuant à l’armée israélienne, le 30 septembre 2000, la mort du petit Mohamed Al Dura, filmé dans son agonie supposée, ils se heurtent à un étonnant mur du silence.
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2008/05/solidaire-disrael.html
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