samedi 22 septembre 2012

Un parfum de Dhimmitude

Petit rappel : Pendant de nombreux siècles, les chrétiens et les juifs qui vivaient dans le monde arabo-musulman, ou dans les pays conquis par l’islam, presque toujours antérieurement à celui-ci, ont été des « dhimmis », c’est-à-dire des gens considérés comme des infidèles, mais assujettis à une protection concédée selon la loi islamique aux peuples du livre.
Bat Yé’or, historienne, grande spécialiste de la condition des minorités religieuses dans le monde islamique, qui a formalisé le concept de « dhimmitude » précise : « Le mot dhimmitude définit l’ensemble des relations entre, d’une part la Oumma (la communauté islamique), et d’autre part le Peuple du Livre (la Bible), c’est-à-dire les indigènes juifs et chrétiens (ahl al-kittab). »
Ces relations s’appuyant sur la charia, offraient à ces « ayant-droits »
La protection de leur vie et de leurs biens et la possibilité d’observer leur religion, sans devoir se convertir à l’islam, sous condition expresse qu’ils respectent de façon rigoureuse, un statut et des contraintes diverses dures et humiliantes. Pour cela les dhimmis étaient assujettis à un impôt spécial : la Jizya figurant dans le Coran, donc obligatoire. Ils devaient vivre dans des quartiers réservés, porter des vêtements spécifiques souvent infamants, ne pas monter de chevaux (animaux nobles) mais seulement des ânes. Leurs lieux de culte ne devaient pas dépasser en hauteur les mosquées. Ils devaient changer de trottoir en croisant un musulman, et bien d’autres vilenies que feu Mouloud Aounit et d’autres de ses amis auraient peut-être pu, s’ils s’en étaient préoccupés, qualifier de véritable apartheid. Mais ils s’intéressaient surtout au sort des palestiniens et des produits fabriqués ou cultivés dans les territoires.
Glissement de l’occident.
En résumé, le statut de dhimmi est un statut qui imposait au non-musulman une soumission aux musulmans, et des règles de vie particulières et humiliantes en échange de quoi, il était à peu près assuré de pouvoir vivre sans faire l’objet de violences, d’exactions ou de pogroms. Ce qui dans la vie courant n’a pas toujours été respecté. Or, en observant ce qui se passe aujourd’hui, dans la plupart des pays du monde occidental, ayant en leur sein d’importantes communautés musulmanes, il est aisé de constater que le statut de dhimmi devient peu à peu celui des ressortissants non-musulmans de ces pays.
 Les sociétés de ces pays ont des structures différentes de celles du monde conquis par l’islam, la grande majorité de leurs élites dirigeantes n’est pas musulmane, les non-musulmans y dominent encore en nombre, mais les comportements des gouvernants et l’attitude des gouvernés, ressortent d’avantage de la soumission que du libre choix.
 Faire ce que l’on pense que l’autre attend de soi pour éviter les problèmes et la violence, non seulement ne résout rien, mais entre dans le cadre d’un concept de « dhimmitude » 
Exemples parmi d’autres:  Lorsque Salman Rushdie fit paraître en 1988 ses Versets Sataniques, et qu’il fit l’objet d’une Fatwa de mort, et que la plupart des hommes politiques, écrivains et autres intellectuels refusèrent désormais qu’on puisse les voir en sa compagnie, c’était déjà de la dhimmitude.
Quand on en vint à écarter de l’Education nationale, un professeur agrégé de philosophie qui avait donné sa vision de l’islam en France dans une tribune du Figaro en 2006, laquelle s’est immédiatement désolidarisée de lui en présentant ses excuses sur Al-Jazeera, et qu’on fut obligé de le cacher pour menaces de mort sur sa personne, c’était toujours de la dhimmitude.
Quand certaines hautes autorités financières déclarent que la finance islamique est une bonne chose qu’il convient d’inclure dans nos systèmes bancaires, ou que la faculté Dauphine crée une formation spécialisée en Finance islamique pour flatter certains, c’est de la dhimmitude.
Quand on cache le nom d’un individu ayant commis un meurtre sur le jeune Kilian en l’appelant Vladimir au lieu de donner son vrai nom Souleimane, c’est de la dhimmitude.
Quand on arrive à ne pas être révolté que des soldats soient attaqués à Castres, par une bande de « jeunes » des quartiers parce qu’ils défendaient une jeune fille que ces jeunes importunaient, c’est de la dhimmitude.
Lorsque, sans le dire, on adopte implicitement le principe de pénalisation du blasphème, quand il s’agit de l’islam, et qu’on le refuse au nom de l’art ou de la liberté d’expression quand il s’agit du christianisme, comme ce le fut pour cette « œuvre » photographique représentant un crucifix immergé dans l’urine et le sang du photographe, c’est de la dhimmitude.
Quand un film sur l’islam (quel qu’il puisse être) que ceux qui l'accablent le plus n’ont probablement pas vu, fait l’objet de manifestations sanglantes à travers toute la planète, que l’on considère cela comme presque normal, et en plus que ceux qui ne l’ont pas réalisé s’en excusent avec contrition, c’est de la dhimmitude.
Quand des professeurs sont régulièrement insultés ou agressés et qu’on ne fait rien ou pas grand chose pour éviter d’enflammer les quartiers, c’est de la dhimmitude.
Lorsqu’un écrivain, dans un très court texte « Éloge littéraire d’Anders Breivik », ose (sans l’approuver) voir dans le geste fou du tueur d’Oslo une forme d’inquiétude face aux mutations imposées par le multiculturalisme et la nouvelle place de l’islam dans nos pays, on peut s’en inquiéter.
Mais qu’on l’assassine d’articles infamants, alors que quelques années auparavant, certains qui se délectent aujourd’hui du fiel qu’ils instillent contre lui, avaient trouvé des justifications dans les attentats du 11 septembre, c’est de la dhimmitude.
Quand des rabbins juifs demandent à leurs fidèles de dissimuler leur kippa sous un chapeau ou une casquette pour « éviter les provocations » c’est toujours de la dhimmitude.
Quand on tolère que des musulmans soient agressés pendant la période du Ramadan, parce qu’ils ne jeûnent pas, c’est encore et toujours de la dhimmitude.
Quand pour satisfaire aux exigences d’une confession, on impose dans certains établissements publics laïcs la consommation de viande hallal, ou qu’on attribue des heures réservées aux femmes dans des piscines municipales, c’est de la dhimmitude.
C’est beaucoup, c’est trop. Desservis par une multitude de sycophantes, la France glisse, l’Europe glisse, l’Occident glisse immanquablement vers un renoncement aux idéaux et aux valeurs qu’ils ont mis des siècles à inventer et à mettre en œuvre.

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