(...) "L'Iran a été très généreux en versant son argent, mais idéologiquement nous avons très peu de choses en commun", affirme sous le couvert de l'anonymat un autre responsable du Hamas à la BBC. "Je n'aime pas les Iraniens et la manière dont ils tentent d'user de leur influence dans le monde arabe." Consciente du camouflet infligé par une telle prise de position, l'agence semi-officielle iranienne Farsnews, proche des Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique du régime, s'est empressée de contacter à son tour Mahmoud Zahar, qui est cette fois revenu sur ses propos.
"Les représailles avec la plus grande puissance sont la position du Hamas au regard d'une guerre sioniste contre l'Iran", a-t-il déclaré. Mais trop tard, le mal est déjà fait, et n'est que le dernier incident en date dans les troublantes relations irano-palestiniennes. Si le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu en Iran en février pour rappeler qu'il ne "reconnaîtrait jamais Israël", ses rapports avec Téhéran se sont considérablement tendus depuis l'avènement du Printemps arabe. En Égypte, l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, mouvement dont est issu le Hamas, a bouleversé les équilibres précaires de la région.
"Le Hamas possède dorénavant chez les responsables politiques en Égypte, mais aussi en Tunisie avec Ennahda, des interlocuteurs très proches", explique Jean-François Legrain. "Dès lors, le Hamas a pris ses distances par rapport à Téhéran", renchérit Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite à l'Institut de hautes études internationales et du développement. À la chute du très anti-iranien Hosni Moubarak, Téhéran a envoyé un émissaire au Caire, soucieux de relancer rapidement les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais hostiles au "serpent chiite", et se réclamant du "modèle turc", les Frères l'ont renvoyé sur-le-champ.(...)
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