Lemonde.fr
(...)
Razzy Hammadi (PS)
Que pensez-vous de l'invitation de Tariq Ramadan à Bagnolet, où vous êtes candidat aux prochaines législatives ?
Je ne vais pas discuter ici du discours ou de la personnalité de Tariq Ramadan. Cependant, ce qui m'intéresse, c'est la responsabilité des politiques. En mettant à disposition, plusieurs fois en quelques mois, les infrastructures municipales pour la tenue de tels débats, qui se concentrent exclusivement sur la question de l'islamophobie ou du "sionisme", comme ils disent, le maire de Bagnolet (PC) joue un jeu très dangereux.
Je trouve curieux que le candidat laïque et républicain que je suis rencontre toutes les peines du monde à disposer de salles publiques pour mes réunions. Et que, dès qu'il s'agit des Indigènes de la République, il semble que le maire de Bagnolet soit alors disposé à mobiliser toute son énergie pour un accueil dans les meilleures conditions.
Je souhaite que, dans nos quartiers où beaucoup de nos jeunes sont déjà assignés à résidence du fait de la ghettoïsation, ils ne le soient pas aussi dans le domaine des idées. Ce n'est pas parce qu'on habite un quartier populaire - cela a été mon cas pendant des années - que les seuls débats auxquels on doit être cantonné sont ceux de l'islam et de la Palestine. (...)
Erdogan: "L’expression “islam modéré” est laide et offensante. Il n’y a pas d’islam modéré." Milliyet, 21 août 2007
samedi 31 mars 2012
vendredi 30 mars 2012
mercredi 28 mars 2012
Quand un juif met le doigt où il faut....mais sur le mauvais site : MEDIAPART
On finit par Toulouse
27 Mars 2012 Par esther H
J'ai voulu éditer ce texte, qui m'a été communiqué et que je n'ai pas écrit (auteur Marc Femsohn), mais qui a le mérite de poser certaines questions trop souvent ignorées ou méprisées et qui pourtant ne devraient pas l'être.
"C'était évident, c'était inéluctable, c'est arrivé. Pas besoin d'être un grand spécialiste, un consultant ou même un devin. Et maintenant que sous nos yeux un père et trois enfants ont été sacrifiés parce qu'ils étaient juifs et trois autres hommes ont été exécutés parce qu'ils représentaient la France en tant que militaires, certains, toujours les mêmes vont, par des mots bien réfléchis, tenter de nommer l'innommable, d'expliquer l'inexplicable."
Nous ne devons pas tomber dans le piège de l'extrême-droite, alliée de fait des fondamentalistes, qui pratiquera effectivement l'amalgame, souhaitant le chaos pour pouvoir ainsi, un jour, récupérer le pouvoir.
De la même manière, il faut condamner une certaine extrême-gauche française et certains responsables d'un gauche pas si extrême qui, en travestissant la vérité, en incitant à la haine, en n'appelant pas un chat un chat, produit des monstres comme celui de Toulouse.
(...)
Lutter contre les amalgames, rassembler, affirmer solennellement que le terrorisme ne réussira pas à diviser la nation, c'est bien.
Mais prendre des dispositions pour éviter, autant que faire se peut, que de telles horreurs ne se reproduisent, c'est mieux.
Il y a des mesures de bon sens qui doivent être prises par les pouvoirs publics.
Par exemple, interdire que des imams étrangers puissent prêcher dans les mosquées françaises. Refouler, expulser sans concessions tous les exaltés qui prônent des idéologies ou des discours opposés aux valeurs de la République française, même lorsqu'ils ont le souci de les recouvrir d'un vernis policé, comme le citoyen suisse Tariq Ramadan.
Refuser, par le biais du CSA, que des responsables religieux ou politiques puissent librement appeler à la haine de l'Occident et des Juifs sur des chaînes de télévision à destination des communautés musulmanes d'Europe.
Interpeller tous ceux qui se sont rendus chez les talibans en Afghanistan ou au Pakistan afin de déstabiliser les réseaux.(les procédures antiterroristes le permettent). Si le terroriste Mohamed Mehra avait été surveillé, alors que la DCRI était au courant de ses voyages au Pakistan, peut-être aurions-nous pu éviter le carnage. Comment a-t-il pu se procurer si facilement des armes de guerre ?
Il y a de quoi s'interroger sur la présence de réseaux jihadistes en France…
Il faut aussi arrêter l'hypocrisie. : beaucoup de jeunes des "quartiers" ou des quartiers "sensibles" sont musulmans.
Ce n'est pas du racisme que de l'affirmer, ce n'est pas stigmatiser les musulmans. C'est une réalité objective.
(...)
Le problème de la France, c'est que le "politiquement correct", en particulier celui des médias, impose un vocabulaire avec ses codes et ses tabous.
Lorsqu'on siffle la Marseillaise à Saint-Denis, on finit par Toulouse..
Lorsque la police ne peut plus pénétrer dans les "quartiers", on finit par Toulouse.
Lorsqu'il est impossible d'évoquer la Shoah dans les écoles de banlieues, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on laisse impunément des paumés à keffieh prôner le boycott de produits israéliens, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on publie des images truquées d'enfants palestiniens sanguinolents, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on a l'œil rivé, non pas sur la planète, mais sur la haine d'Israël, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on chauffe à blanc l'opinion publique avec la manipulation Al-Dura, on finit par Toulouse.
Lorsque, pour évoquer les terroristes palestiniens, les kamikazes qui se font exploser dans les marchés, les restaurants ou ailleurs, on utilise les substantifs "combattants" ou "activistes", on finit par Toulouse.
Lorsqu'on accuse Tsahal de génocide, de massacres, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on participe à des manifestations où l'on crie "Morts aux Juifs", on finit par Toulouse.
Lorsqu'un vieillard appelle les Français à "s'indigner", on finit par Toulouse.
Lorsqu'on laisse s'exprimer librement et se rendre en Iran pour parader avec un clown prônant la destruction d'Israël un soi-disant "humoriste" dont on se demande pourquoi "D.ieu nous l'a donné", on finit par Toulouse.
Lorsqu'on autorise une liste "antisioniste" à se présenter aux élections, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on stigmatise le halal et le casher, on finit par Toulouse.
NON, la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, la Démocratie, ce n'est pas le droit de dire et de laisser faire tout et n'importe quoi..
NON, Mohamed Merah n'est pas un fou, il n'est que le produit de la lâcheté de cette société bien pensante (à l'instar de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, osant un parallèle entre les enfants de Gaza et ceux de Toulouse) qui laisse faire, qui impose les codes pour ne pas être traitée de raciste, et qui, paradoxalement en est l'instigatrice.
Les Juifs de France, en dépit de la conduite impeccable des dirigeants de l'Etat, doivent se poser la question de leur avenir après Toulouse.
J'en ai MARRE qu'on nous aime seulement lorsqu'on nous enterre !!!
(...)
http://blogs.mediapart.fr/blog/esther-h/270312/finit-par-toulouse
27 Mars 2012 Par esther H
J'ai voulu éditer ce texte, qui m'a été communiqué et que je n'ai pas écrit (auteur Marc Femsohn), mais qui a le mérite de poser certaines questions trop souvent ignorées ou méprisées et qui pourtant ne devraient pas l'être.
"C'était évident, c'était inéluctable, c'est arrivé. Pas besoin d'être un grand spécialiste, un consultant ou même un devin. Et maintenant que sous nos yeux un père et trois enfants ont été sacrifiés parce qu'ils étaient juifs et trois autres hommes ont été exécutés parce qu'ils représentaient la France en tant que militaires, certains, toujours les mêmes vont, par des mots bien réfléchis, tenter de nommer l'innommable, d'expliquer l'inexplicable."
Nous ne devons pas tomber dans le piège de l'extrême-droite, alliée de fait des fondamentalistes, qui pratiquera effectivement l'amalgame, souhaitant le chaos pour pouvoir ainsi, un jour, récupérer le pouvoir.
De la même manière, il faut condamner une certaine extrême-gauche française et certains responsables d'un gauche pas si extrême qui, en travestissant la vérité, en incitant à la haine, en n'appelant pas un chat un chat, produit des monstres comme celui de Toulouse.
(...)
Lutter contre les amalgames, rassembler, affirmer solennellement que le terrorisme ne réussira pas à diviser la nation, c'est bien.
Mais prendre des dispositions pour éviter, autant que faire se peut, que de telles horreurs ne se reproduisent, c'est mieux.
Il y a des mesures de bon sens qui doivent être prises par les pouvoirs publics.
Par exemple, interdire que des imams étrangers puissent prêcher dans les mosquées françaises. Refouler, expulser sans concessions tous les exaltés qui prônent des idéologies ou des discours opposés aux valeurs de la République française, même lorsqu'ils ont le souci de les recouvrir d'un vernis policé, comme le citoyen suisse Tariq Ramadan.
Refuser, par le biais du CSA, que des responsables religieux ou politiques puissent librement appeler à la haine de l'Occident et des Juifs sur des chaînes de télévision à destination des communautés musulmanes d'Europe.
Interpeller tous ceux qui se sont rendus chez les talibans en Afghanistan ou au Pakistan afin de déstabiliser les réseaux.(les procédures antiterroristes le permettent). Si le terroriste Mohamed Mehra avait été surveillé, alors que la DCRI était au courant de ses voyages au Pakistan, peut-être aurions-nous pu éviter le carnage. Comment a-t-il pu se procurer si facilement des armes de guerre ?
Il y a de quoi s'interroger sur la présence de réseaux jihadistes en France…
Il faut aussi arrêter l'hypocrisie. : beaucoup de jeunes des "quartiers" ou des quartiers "sensibles" sont musulmans.
Ce n'est pas du racisme que de l'affirmer, ce n'est pas stigmatiser les musulmans. C'est une réalité objective.
(...)
Le problème de la France, c'est que le "politiquement correct", en particulier celui des médias, impose un vocabulaire avec ses codes et ses tabous.
Lorsqu'on siffle la Marseillaise à Saint-Denis, on finit par Toulouse..
Lorsque la police ne peut plus pénétrer dans les "quartiers", on finit par Toulouse.
Lorsqu'il est impossible d'évoquer la Shoah dans les écoles de banlieues, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on laisse impunément des paumés à keffieh prôner le boycott de produits israéliens, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on publie des images truquées d'enfants palestiniens sanguinolents, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on a l'œil rivé, non pas sur la planète, mais sur la haine d'Israël, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on chauffe à blanc l'opinion publique avec la manipulation Al-Dura, on finit par Toulouse.
Lorsque, pour évoquer les terroristes palestiniens, les kamikazes qui se font exploser dans les marchés, les restaurants ou ailleurs, on utilise les substantifs "combattants" ou "activistes", on finit par Toulouse.
Lorsqu'on accuse Tsahal de génocide, de massacres, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on participe à des manifestations où l'on crie "Morts aux Juifs", on finit par Toulouse.
Lorsqu'un vieillard appelle les Français à "s'indigner", on finit par Toulouse.
Lorsqu'on laisse s'exprimer librement et se rendre en Iran pour parader avec un clown prônant la destruction d'Israël un soi-disant "humoriste" dont on se demande pourquoi "D.ieu nous l'a donné", on finit par Toulouse.
Lorsqu'on autorise une liste "antisioniste" à se présenter aux élections, on finit par Toulouse.
Lorsqu'on stigmatise le halal et le casher, on finit par Toulouse.
NON, la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, la Démocratie, ce n'est pas le droit de dire et de laisser faire tout et n'importe quoi..
NON, Mohamed Merah n'est pas un fou, il n'est que le produit de la lâcheté de cette société bien pensante (à l'instar de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, osant un parallèle entre les enfants de Gaza et ceux de Toulouse) qui laisse faire, qui impose les codes pour ne pas être traitée de raciste, et qui, paradoxalement en est l'instigatrice.
Les Juifs de France, en dépit de la conduite impeccable des dirigeants de l'Etat, doivent se poser la question de leur avenir après Toulouse.
J'en ai MARRE qu'on nous aime seulement lorsqu'on nous enterre !!!
(...)
http://blogs.mediapart.fr/blog/esther-h/270312/finit-par-toulouse
mardi 27 mars 2012
Un "monstre" issu de la maladie de l'islam
LE MONDE
Depuis que le tueur de Toulouse et Montauban a été identifié comme "salafiste djihadiste", c'est-à-dire comme fondamentaliste islamiste, le discours des dignitaires de l'islam de France a été de prévenir tout "amalgame" entre cette radicalité d'un individu et la "communauté" pacifique des musulmans de France. Cet appel au jugement différencié est nécessaire lors d'un événement comme celui-ci, parce qu'il suscite une vague d'émotion et d'indignation si puissante qu'elle risque d'abolir, dans un certain nombre d'esprits fragiles, toute capacité rationnelle à distinguer entre islam et islamisme, islam et violence, etc. Les dignitaires qui se sont exprimés ont donc assumé là une responsabilité indispensable pour la paix sociale, et nous pouvons espérer que leur parole contribue à éviter une aggravation de la défiance et des stigmatisations dont les musulmans de France restent souvent victimes.
Mais tout le mérite de cette réaction immédiate, responsable et nécessaire, ne suffit pas à éluder une question plus grave. La religion islam dans son ensemble peut-elle être dédouanée de ce type d'action radicale ? Autrement dit, quelle que soit la distance considérable et infranchissable qui sépare ce tueur fou de la masse des musulmans, pacifiques et tolérants, n'y a-t-il pas tout de même dans ce geste l'expression extrême d'une maladie de l'islam lui-même ?
Depuis des années, j'analyse dans mes travaux ce que j'ai désigné à plusieurs reprises comme une dégénérescence multiforme de cette religion : ritualisme, formalisme, dogmatisme, sexisme, antisémitisme, intolérance, inculture ou "sous-culture" religieuse sont des maux qui la gangrènent. Cette médiocrité profonde dans laquelle sombre l'islam s'observe certes à des degrés très divers selon les individus, de telle sorte qu'il se trouve toujours des musulmans moralement, socialement, spirituellement éclairés par leur foi, et de sorte aussi qu'on ne peut pas dire que "l'islam est par essence intolérant" ni que "les musulmans sont antisémites". Ce sont là des essentialisations et des généralités fausses, dont certains usent pour propager l'islamophobie. Néanmoins, tous ces maux que je viens d'énumérer altèrent la santé de la culture islamique, en France et ailleurs.
Il s'agirait par conséquent, pour l'islam, d'avoir dans des circonstances pareilles, un courage tout à fait particulier : celui de reconnaître que ce type de geste, tout en étant étranger à sa spiritualité et à sa culture, est pourtant le symptôme le plus grave, le plus exceptionnel, de la profonde crise que celles-ci traversent. Mais qui aura ce courage ? Qui en prendra le risque ? Comme je l'ai souligné aussi à de très nombreuses reprises, la culture islamique est depuis plusieurs siècles enfermée dans ses certitudes, enfermée dans la conviction mortifère de sa "vérité". Elle est incapable d'autocritique. Elle considère de façon paranoïaque que toute remise en cause de ses dogmes est un sacrilège. Coran, Prophète, ramadan, halal, etc. : même chez des individus éduqués, cultivés, par ailleurs prêts au dialogue sur tout le reste, la moindre tentative de remise en cause sur ces totems de l'islam se heurte à une fin de non-recevoir. La plupart des consciences musulmanes se refusent et refusent encore à quiconque le droit de discuter ce qu'une tradition figée dans un sacré intouchable a institué depuis des millénaires : des rites, des principes, des moeurs qui pourtant ne correspondent plus du tout aux besoins spirituels du temps présent... et dont les musulmans ne se rendent pas compte eux-mêmes, le plus souvent, à quel point leur revendication a changé de nature parce qu'elle se fait au nom de valeurs tout à fait profanes (droit à la différence, tolérance, liberté de conscience).
Comment s'étonner que dans ce climat général de civilisation, figé et schizophrène, quelques esprits malades transforment et radicalisent cette fermeture collective en fanatisme meurtrier ? On dit d'un tel fanatisme de quelques-uns que "c'est l'arbre qui cache la forêt d'un islam pacifique". Mais quel est l'état réel de la forêt dans laquelle un tel arbre peut prendre racine ? Une culture saine et une véritable éducation spirituelle auraient-elles pu accoucher d'un tel monstre ? Certains musulmans ont l'intuition que ce type de question a été trop longtemps ajourné. La conscience commence à se faire jour chez eux qu'il deviendra toujours plus difficile de vouloir déresponsabiliser l'islam de ses fanatiques, et de faire comme s'il suffisait d'en appeler à distinguer islam et islamisme radical. Mais il doit devenir évident pour beaucoup plus de musulmans encore que désormais les racines de l'arbre du mal sont trop enfoncées et trop nombreuses dans cette culture religieuse pour que celle-ci persiste à croire qu'elle peut se contenter de dénoncer ses brebis galeuses.
L'islam doit accepter le principe de sa complète refondation, ou sans doute même de son intégration à un humanisme plus vaste qui le conduise à dépasser enfin ses propres frontières et son propre horizon. Mais acceptera-t-il de mourir ainsi pour que renaisse de son héritage une nouvelle forme de vie spirituelle ? Et où chercher l'inspiration de ce dépassement ? En tant que spécialiste des pensées les plus profondes de l'islam, ces pensées philosophiques et mystiques d'Averroès (1126-1198) et d'Ibn Arabi (1165-1241), je vois à quel point leur sagesse a été perdue - la plupart des musulmans ne connaissent même pas leurs noms. Il ne s'agit pourtant pas de les ressusciter, ni de les répéter. Il est bien trop tard pour cela. Il s'agit de trouver leur équivalent pour notre temps. A cet égard, il ne suffit donc même pas d'être prêt à admettre enfin qu'il y a une "maladie générale de l'islam", et qu'il faudrait revenir à ces sagesses du passé.
Le défi est beaucoup plus important. Il faut que l'islam arrive à cette lucidité tout à fait nouvelle de comprendre qu'il doit se réinventer une culture spirituelle sur les décombres du matériau mort de ses traditions. Mais, autre difficulté redoutable, il ne pourra pas le faire seul et pour lui seul : rien ne servirait aujourd'hui de vouloir instituer un "humanisme islamique" à côté d'un "humanisme occidental" ou d'un "humanisme bouddhiste". Si demain le XXIe siècle est spirituel, ce ne sera pas de façon séparée entre les différentes religions et visions du monde, mais sur la base d'une foi commune en l'homme. A trouver ensemble.
Abdennour Bidar, professeur de philosophie à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)
Depuis que le tueur de Toulouse et Montauban a été identifié comme "salafiste djihadiste", c'est-à-dire comme fondamentaliste islamiste, le discours des dignitaires de l'islam de France a été de prévenir tout "amalgame" entre cette radicalité d'un individu et la "communauté" pacifique des musulmans de France. Cet appel au jugement différencié est nécessaire lors d'un événement comme celui-ci, parce qu'il suscite une vague d'émotion et d'indignation si puissante qu'elle risque d'abolir, dans un certain nombre d'esprits fragiles, toute capacité rationnelle à distinguer entre islam et islamisme, islam et violence, etc. Les dignitaires qui se sont exprimés ont donc assumé là une responsabilité indispensable pour la paix sociale, et nous pouvons espérer que leur parole contribue à éviter une aggravation de la défiance et des stigmatisations dont les musulmans de France restent souvent victimes.
Mais tout le mérite de cette réaction immédiate, responsable et nécessaire, ne suffit pas à éluder une question plus grave. La religion islam dans son ensemble peut-elle être dédouanée de ce type d'action radicale ? Autrement dit, quelle que soit la distance considérable et infranchissable qui sépare ce tueur fou de la masse des musulmans, pacifiques et tolérants, n'y a-t-il pas tout de même dans ce geste l'expression extrême d'une maladie de l'islam lui-même ?
Depuis des années, j'analyse dans mes travaux ce que j'ai désigné à plusieurs reprises comme une dégénérescence multiforme de cette religion : ritualisme, formalisme, dogmatisme, sexisme, antisémitisme, intolérance, inculture ou "sous-culture" religieuse sont des maux qui la gangrènent. Cette médiocrité profonde dans laquelle sombre l'islam s'observe certes à des degrés très divers selon les individus, de telle sorte qu'il se trouve toujours des musulmans moralement, socialement, spirituellement éclairés par leur foi, et de sorte aussi qu'on ne peut pas dire que "l'islam est par essence intolérant" ni que "les musulmans sont antisémites". Ce sont là des essentialisations et des généralités fausses, dont certains usent pour propager l'islamophobie. Néanmoins, tous ces maux que je viens d'énumérer altèrent la santé de la culture islamique, en France et ailleurs.
Il s'agirait par conséquent, pour l'islam, d'avoir dans des circonstances pareilles, un courage tout à fait particulier : celui de reconnaître que ce type de geste, tout en étant étranger à sa spiritualité et à sa culture, est pourtant le symptôme le plus grave, le plus exceptionnel, de la profonde crise que celles-ci traversent. Mais qui aura ce courage ? Qui en prendra le risque ? Comme je l'ai souligné aussi à de très nombreuses reprises, la culture islamique est depuis plusieurs siècles enfermée dans ses certitudes, enfermée dans la conviction mortifère de sa "vérité". Elle est incapable d'autocritique. Elle considère de façon paranoïaque que toute remise en cause de ses dogmes est un sacrilège. Coran, Prophète, ramadan, halal, etc. : même chez des individus éduqués, cultivés, par ailleurs prêts au dialogue sur tout le reste, la moindre tentative de remise en cause sur ces totems de l'islam se heurte à une fin de non-recevoir. La plupart des consciences musulmanes se refusent et refusent encore à quiconque le droit de discuter ce qu'une tradition figée dans un sacré intouchable a institué depuis des millénaires : des rites, des principes, des moeurs qui pourtant ne correspondent plus du tout aux besoins spirituels du temps présent... et dont les musulmans ne se rendent pas compte eux-mêmes, le plus souvent, à quel point leur revendication a changé de nature parce qu'elle se fait au nom de valeurs tout à fait profanes (droit à la différence, tolérance, liberté de conscience).
Comment s'étonner que dans ce climat général de civilisation, figé et schizophrène, quelques esprits malades transforment et radicalisent cette fermeture collective en fanatisme meurtrier ? On dit d'un tel fanatisme de quelques-uns que "c'est l'arbre qui cache la forêt d'un islam pacifique". Mais quel est l'état réel de la forêt dans laquelle un tel arbre peut prendre racine ? Une culture saine et une véritable éducation spirituelle auraient-elles pu accoucher d'un tel monstre ? Certains musulmans ont l'intuition que ce type de question a été trop longtemps ajourné. La conscience commence à se faire jour chez eux qu'il deviendra toujours plus difficile de vouloir déresponsabiliser l'islam de ses fanatiques, et de faire comme s'il suffisait d'en appeler à distinguer islam et islamisme radical. Mais il doit devenir évident pour beaucoup plus de musulmans encore que désormais les racines de l'arbre du mal sont trop enfoncées et trop nombreuses dans cette culture religieuse pour que celle-ci persiste à croire qu'elle peut se contenter de dénoncer ses brebis galeuses.
L'islam doit accepter le principe de sa complète refondation, ou sans doute même de son intégration à un humanisme plus vaste qui le conduise à dépasser enfin ses propres frontières et son propre horizon. Mais acceptera-t-il de mourir ainsi pour que renaisse de son héritage une nouvelle forme de vie spirituelle ? Et où chercher l'inspiration de ce dépassement ? En tant que spécialiste des pensées les plus profondes de l'islam, ces pensées philosophiques et mystiques d'Averroès (1126-1198) et d'Ibn Arabi (1165-1241), je vois à quel point leur sagesse a été perdue - la plupart des musulmans ne connaissent même pas leurs noms. Il ne s'agit pourtant pas de les ressusciter, ni de les répéter. Il est bien trop tard pour cela. Il s'agit de trouver leur équivalent pour notre temps. A cet égard, il ne suffit donc même pas d'être prêt à admettre enfin qu'il y a une "maladie générale de l'islam", et qu'il faudrait revenir à ces sagesses du passé.
Le défi est beaucoup plus important. Il faut que l'islam arrive à cette lucidité tout à fait nouvelle de comprendre qu'il doit se réinventer une culture spirituelle sur les décombres du matériau mort de ses traditions. Mais, autre difficulté redoutable, il ne pourra pas le faire seul et pour lui seul : rien ne servirait aujourd'hui de vouloir instituer un "humanisme islamique" à côté d'un "humanisme occidental" ou d'un "humanisme bouddhiste". Si demain le XXIe siècle est spirituel, ce ne sera pas de façon séparée entre les différentes religions et visions du monde, mais sur la base d'une foi commune en l'homme. A trouver ensemble.
Abdennour Bidar, professeur de philosophie à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)
Premières leçons d'une tragédie nationale
(...)
Cette gauche haineuse et bas de plafond ne devient loquace que quand il s'agit d'injurier ceux qui mettent en garde contre la survenue d'un nouveau totalitarisme. Ce n'est pas sur elle qu'il faut compter pour analyser les causes d'une fracture identitaire qui a vu, ces derniers jours, des pages Facebook héberger des soutiens à Merah, tandis que, en banlieues, de nombreux enseignants ont dû renoncer à faire observer une minute de silence pour les jeunes victimes juives, devant l'hostilité de certains élèves. Ce lundi, Libération donne la parole à Laurence, éducatrice de 47 ans dans un quartier difficile de Toulouse, qui confie que "l'antisémitisme est ancré de façon incroyable. Cela fait dix ans que j'entends des choses choquantes. C'est la nausée." Force est aussi de noter la faible participation de la communauté musulmane (hormis à Toulouse, la présence auprès des autorités religieuses juives du courageux imam Chalghoumi) lors des quelques manifestations de ce week-end. Le comble de l'hypocrisie a d'ailleurs été atteint, à Paris, avec la participation de mouvements d'extrême gauche à une marche contre un terrorisme qu'ils excusent chez les islamistes palestiniens.
Une société qui produit un tel monstre est sûrement une société malade. Mais une religion qui enfante un tel culte de la mort est aussi une religion malade. Et c'est bien l'islam qui est interpellé par le drame national commis par ce fanatique qui, selon Bernard Squarcini, patron du renseignement intérieur "s'est auto-radicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran". Alors que Tareq Oubron, grand imam de Bordeaux louangé par Alain Juppé, demande que "l'histoire de la France soit réécrite à la lumière de la présence musulmane aujourd'hui" (Libération), en reprenant ainsi le discours de Ramadan, rares sont les musulmans éclairés qui, comme Abdennour Bidar dans un article dont je recommande la lecture (Le Monde) plaident pour une "complète refondation" de l'islam. "Il faut que l'islam arrive à cette lucidité tout à fait nouvelle de comprendre qu'il doit se réinventer une culture spirituelle", écrit-il en dénonçant "la culture islamique depuis plusieurs siècles enfermée (...) dans la conviction mortifère de sa "vérité"".
Mais qui écoute ces trop rares réformateurs ?
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2012/03/les-victimes-de-mohamed-merah.html
Cette gauche haineuse et bas de plafond ne devient loquace que quand il s'agit d'injurier ceux qui mettent en garde contre la survenue d'un nouveau totalitarisme. Ce n'est pas sur elle qu'il faut compter pour analyser les causes d'une fracture identitaire qui a vu, ces derniers jours, des pages Facebook héberger des soutiens à Merah, tandis que, en banlieues, de nombreux enseignants ont dû renoncer à faire observer une minute de silence pour les jeunes victimes juives, devant l'hostilité de certains élèves. Ce lundi, Libération donne la parole à Laurence, éducatrice de 47 ans dans un quartier difficile de Toulouse, qui confie que "l'antisémitisme est ancré de façon incroyable. Cela fait dix ans que j'entends des choses choquantes. C'est la nausée." Force est aussi de noter la faible participation de la communauté musulmane (hormis à Toulouse, la présence auprès des autorités religieuses juives du courageux imam Chalghoumi) lors des quelques manifestations de ce week-end. Le comble de l'hypocrisie a d'ailleurs été atteint, à Paris, avec la participation de mouvements d'extrême gauche à une marche contre un terrorisme qu'ils excusent chez les islamistes palestiniens.
Une société qui produit un tel monstre est sûrement une société malade. Mais une religion qui enfante un tel culte de la mort est aussi une religion malade. Et c'est bien l'islam qui est interpellé par le drame national commis par ce fanatique qui, selon Bernard Squarcini, patron du renseignement intérieur "s'est auto-radicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran". Alors que Tareq Oubron, grand imam de Bordeaux louangé par Alain Juppé, demande que "l'histoire de la France soit réécrite à la lumière de la présence musulmane aujourd'hui" (Libération), en reprenant ainsi le discours de Ramadan, rares sont les musulmans éclairés qui, comme Abdennour Bidar dans un article dont je recommande la lecture (Le Monde) plaident pour une "complète refondation" de l'islam. "Il faut que l'islam arrive à cette lucidité tout à fait nouvelle de comprendre qu'il doit se réinventer une culture spirituelle", écrit-il en dénonçant "la culture islamique depuis plusieurs siècles enfermée (...) dans la conviction mortifère de sa "vérité"".
Mais qui écoute ces trop rares réformateurs ?
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2012/03/les-victimes-de-mohamed-merah.html
La parole antisémite se libère en France
Plusieurs incidents graves ont été recensés par la police, un peu partout en France, depuis la mort de Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Montauban (Tarn-et-Garonne) et Toulouse (Haute-Garonne). Le 24 mars, vers 13 heures, un homme de confession juive, propriétaire d’une boîte de nuit à Dijon (Côte-d'Or) a déposé plainte après avoir reçu des menaces de mort sur sa messagerie Internet.
Son mystérieux interlocuteur, se revendiquant d'Al-Qaïda et faisant référence aux meurtres commis par Mohamed Merah, lui indiquait qu'il devait lui remettre une importante somme d'argent s'il voulait rester en vie.
Le même jour, quelques heures plus tôt, à Sarcelles (Val d'Oise), cinq impacts de balles pouvant correspondre à une arme de petit calibre étaient relevés sur une vitre du conservatoire municipal de musique Yitzhak-Rabin. Selon les premières constatations, les tirs visaient une affiche appelant à un rassemblement républicain le 25 mars devant la synagogue de la ville.
Le 23 mars, vers 10 h 30, dans le centre-ville de Toulouse, trois jeunes garçons âgés de 16 ans, 17 ans et 19 ans, prétendant connaître Mohamed Merah, ont inscrit au feutre plusieurs slogans favorables au tueur à scooter sur un tableau d'information, situé juste en face de la grande synagogue de la ville. Dans le même temps, des policiers municipaux sont intervenus dans le quartier considéré comme sensible de la Bagatelle où plusieurs inconnus avaient apposé des tags hostiles à la police et glorifiant les crimes commis par Mohamed Merah.
Le 22 mars, déjà, dans le quartier des Izards d’où était originaire le tueur à scooter, la brigade anticriminalité (BAC) avait été prise à partie par un groupe d’une vingtaine de jeunes hostiles. Un d'entre eux s'était écarté de ce groupe avant de menacer les policiers en déclarant notamment : « Mon pote Mohamed, c’est un bonhomme, un vrai… C’est dommage qu’il n’ait pas eu le temps de finir le travail et de tuer plus de policiers, mais le travail va être fini… ». L'auteur de ces propos, âgé de 20 ans a été interpellé avant d'être remis aux services de police judiciaire en charge de l'affaire Merah.
Toujours le 22 mars, vers 14 h 30, au cours d'un procès au sein du tribunal de grande instance de Bordeaux (Gironde), portant sur une affaire de trafic de stupéfiants, un homme s'est exclamé : « C’est grâce à vous qu’il y a des Mohamed Merah. Vive le terrorisme ! Vive Al-Qaïda ! Vive Mohamed Merah ! » Le suspect, âgé de 31 ans a été aussitôt interpellé avant d'être placé en garde à vue. Au cours de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont saisi près de 14 000 € en argent liquide et du matériel informatique.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/serie-d-incidents-graves-en-lien-avec-l-affaire-mohamed-merah-26-03-2012-1924788.php
Son mystérieux interlocuteur, se revendiquant d'Al-Qaïda et faisant référence aux meurtres commis par Mohamed Merah, lui indiquait qu'il devait lui remettre une importante somme d'argent s'il voulait rester en vie.
Le même jour, quelques heures plus tôt, à Sarcelles (Val d'Oise), cinq impacts de balles pouvant correspondre à une arme de petit calibre étaient relevés sur une vitre du conservatoire municipal de musique Yitzhak-Rabin. Selon les premières constatations, les tirs visaient une affiche appelant à un rassemblement républicain le 25 mars devant la synagogue de la ville.
Le 23 mars, vers 10 h 30, dans le centre-ville de Toulouse, trois jeunes garçons âgés de 16 ans, 17 ans et 19 ans, prétendant connaître Mohamed Merah, ont inscrit au feutre plusieurs slogans favorables au tueur à scooter sur un tableau d'information, situé juste en face de la grande synagogue de la ville. Dans le même temps, des policiers municipaux sont intervenus dans le quartier considéré comme sensible de la Bagatelle où plusieurs inconnus avaient apposé des tags hostiles à la police et glorifiant les crimes commis par Mohamed Merah.
Le 22 mars, déjà, dans le quartier des Izards d’où était originaire le tueur à scooter, la brigade anticriminalité (BAC) avait été prise à partie par un groupe d’une vingtaine de jeunes hostiles. Un d'entre eux s'était écarté de ce groupe avant de menacer les policiers en déclarant notamment : « Mon pote Mohamed, c’est un bonhomme, un vrai… C’est dommage qu’il n’ait pas eu le temps de finir le travail et de tuer plus de policiers, mais le travail va être fini… ». L'auteur de ces propos, âgé de 20 ans a été interpellé avant d'être remis aux services de police judiciaire en charge de l'affaire Merah.
Toujours le 22 mars, vers 14 h 30, au cours d'un procès au sein du tribunal de grande instance de Bordeaux (Gironde), portant sur une affaire de trafic de stupéfiants, un homme s'est exclamé : « C’est grâce à vous qu’il y a des Mohamed Merah. Vive le terrorisme ! Vive Al-Qaïda ! Vive Mohamed Merah ! » Le suspect, âgé de 31 ans a été aussitôt interpellé avant d'être placé en garde à vue. Au cours de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont saisi près de 14 000 € en argent liquide et du matériel informatique.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/serie-d-incidents-graves-en-lien-avec-l-affaire-mohamed-merah-26-03-2012-1924788.php
samedi 24 mars 2012
Jeannette Bougrab : "Ceux qui accusent la France d’islamophobie nous empêchent de voir l’obscurantisme qui gangrène notre pays"
Pour la Secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative, "les musulmans doivent davantage dénoncer les actes barbares comme ceux de Mohamed Merah avant de craindre l’amalgame".
(...)
Une démocratie est mûre lorsqu’on peut aborder tous les sujets sans tomber dans une hystérie collective. Hélas en France, des sujets sont devenus tabous, domaine préempté du Front national. Si on décide, même simplement, de les effleurer (immigration, laïcité…), on est accusé du pire par l’opposition de gauche.
Vous aviez déclaré "il n'y a pas d'islamisme modéré". Des proches du Premier ministre vous avaient alors taxé de "haute trahison". Comment l'avez-vous vécu ? Qu'est-ce que cela révèle du climat qui entoure ces questions en France ?
Je suis une femme de conviction. Je ne fais jamais de compromis avec ce que je crois être juste. Les États occidentaux ne veulent pas voir les dérives dangereuses de l’islamisme. Des femmes sont lapidées, aspergées d’acide, battues, victimes de crimes d’honneur qui n’ont d’honneur que le nom. Ces actes barbares n’ont pas seulement lieu au Pakistan ou en Afghanistan. L’Europe est aussi touchée … Selon une étude de l’ODFIK, près de 3000 jeunes femmes résidant au Royaume-Uni auraient été victimes de crimes d’honneur en 2010. C’est la raison pour laquelle il ne faut ne faire aucun compromis et ne pas hésiter à expulser les imams étrangers qui tiennent des propos extrémistes et attentatoires à la dignité et l’intégrité du corps des femmes.
(...)
La France est une République laïque. C’est un État de droit où les libertés sont consacrées et protégées : liberté de pensée, liberté de conscience, liberté cultuelle... Je dénonce ceux qui accusent la France d’islamophobie car leur finalité est politique. Ils veulent nous empêcher de voir l’obscurantisme qui gangrène notre pays au nom d’un différentialisme et d’une culpabilité postcoloniale. Les musulmans doivent davantage dénoncer les actes barbares comme ceux de Mohamed Merah avant de craindre l’amalgame. Les musulmans ne doivent plus rester en retrait face à l’ignominie des régimes islamistes qui sont les véritables fossoyeurs de l’islam. (...)
Une lecture littérale d’un texte religieux est une absurdité. Pour moi, le seul rempart contre le fondamentalisme est la raison. Comment, dans le pays de Voltaire, n’a-t-on pas pris la mesure des attaques ? Comment la tolérance a-t-elle laissé place à l’obscurantisme? Il est temps "d’écraser l’infâme". Tel Saint Just qui affirmait : "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté". Pour moi, pas de laïcité, pour les ennemis de la laïcité.
http://www.atlantico.fr/decryptage/jeannette-bougrab-ceux-qui-accusent-france-islamophobie-empechent-voir-obscurantisme-gangrene-notre-pays-316310.html
(...)
Une démocratie est mûre lorsqu’on peut aborder tous les sujets sans tomber dans une hystérie collective. Hélas en France, des sujets sont devenus tabous, domaine préempté du Front national. Si on décide, même simplement, de les effleurer (immigration, laïcité…), on est accusé du pire par l’opposition de gauche.
Vous aviez déclaré "il n'y a pas d'islamisme modéré". Des proches du Premier ministre vous avaient alors taxé de "haute trahison". Comment l'avez-vous vécu ? Qu'est-ce que cela révèle du climat qui entoure ces questions en France ?
Je suis une femme de conviction. Je ne fais jamais de compromis avec ce que je crois être juste. Les États occidentaux ne veulent pas voir les dérives dangereuses de l’islamisme. Des femmes sont lapidées, aspergées d’acide, battues, victimes de crimes d’honneur qui n’ont d’honneur que le nom. Ces actes barbares n’ont pas seulement lieu au Pakistan ou en Afghanistan. L’Europe est aussi touchée … Selon une étude de l’ODFIK, près de 3000 jeunes femmes résidant au Royaume-Uni auraient été victimes de crimes d’honneur en 2010. C’est la raison pour laquelle il ne faut ne faire aucun compromis et ne pas hésiter à expulser les imams étrangers qui tiennent des propos extrémistes et attentatoires à la dignité et l’intégrité du corps des femmes.
(...)
La France est une République laïque. C’est un État de droit où les libertés sont consacrées et protégées : liberté de pensée, liberté de conscience, liberté cultuelle... Je dénonce ceux qui accusent la France d’islamophobie car leur finalité est politique. Ils veulent nous empêcher de voir l’obscurantisme qui gangrène notre pays au nom d’un différentialisme et d’une culpabilité postcoloniale. Les musulmans doivent davantage dénoncer les actes barbares comme ceux de Mohamed Merah avant de craindre l’amalgame. Les musulmans ne doivent plus rester en retrait face à l’ignominie des régimes islamistes qui sont les véritables fossoyeurs de l’islam. (...)
Une lecture littérale d’un texte religieux est une absurdité. Pour moi, le seul rempart contre le fondamentalisme est la raison. Comment, dans le pays de Voltaire, n’a-t-on pas pris la mesure des attaques ? Comment la tolérance a-t-elle laissé place à l’obscurantisme? Il est temps "d’écraser l’infâme". Tel Saint Just qui affirmait : "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté". Pour moi, pas de laïcité, pour les ennemis de la laïcité.
http://www.atlantico.fr/decryptage/jeannette-bougrab-ceux-qui-accusent-france-islamophobie-empechent-voir-obscurantisme-gangrene-notre-pays-316310.html
mercredi 21 mars 2012
Nasser parle de son entretien avec les frères musulmans sur la question du voile
Ce discours de Nasser date de 1953.
mardi 20 mars 2012
Les “Y’a bon Awards” déshonorent l’antiracisme
Sur le papier, les « Y’a bon Awards » me semblaient utiles. La banalisation des propos racistes ces dernières années mérite qu’on s’insurge et qu’on les mette à l’index. J’ai en tête mille exemples qui m’ont écorché les oreilles et à qui j’aurais bien voulu décerner des Y’a bon Awards.
Hélas, le but de Rokhaya Diallo et de son association (Les Indivisibles) n’est pas de militer contre le racisme… Mais de combattre les antiracistes ayant le tort, à leurs yeux, de défendre la laïcité. Pour proposer un autre modèle, basé sur les statistiques ethniques et la laïcité « ouverte », aux religions et même à l’intégrisme.
Ce qui explique les si bonnes relations entretenues par cette association avec le Département d’Etat américain. Rokhaya Diallo a notamment participé au programme « International Visitor Leadership » voulu par le gouvernement fédéral américain pour tisser des liens avec ceux qui défendent son modèle à l’étranger. Et ce malgré ses liens avec les Indigènes de la République et leurs alliés islamistes. Leurs équivalents Belges, les Indigènes du Royaume, sont à l’origine de mon agression en Belgique.
Les indivisibles s’inscrivent dans cette famille idéologique, qui considère tout intellectuel féministe et laïque comme « islamophobe » dès lors qu’elle ose critiquer à la fois le racisme et l’intégrisme. Mais leur présidente va plus loin. Elle accepte de donner des conférences aux côtés du roi des complotistes Belges, Michel Collon. Elle fait surtout partie des premiers signataire d’un manifeste « contre le soutien à Charlie Hebdo », lancé par des figures des Indigènes de la République juste après l’attentat… Il prétend défendre la liberté d’expression mais nous explique, qu’au fond, le journal l’a bien cherché ! Ce qui revient à justifier le terrorisme contre la presse, dans un contexte où des dessinateurs et des journalistes prennent tous les jours des risques pour continuer à parler librement de l’intégrisme.
Le vrai visage des Indivisibles est donc dévoilé, depuis longtemps. Mais la dernière moisson de prix le confirme. Alors que la France pleurait les morts du tueur de Toulouse, Les indivisibles organisaient une cérémonie des Y’a bon Awards… Et devinez qui obtint un « Y’a bon awards 2012 » ? Le tueur de Toulouse ? Claude Guéant ? Marine Le Pen ? Jean-Marie Le Pen ? Des journalistes qui ont banalisé l’agression d’Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar ? Des journalistes ayant minimisé les menaces professées contre moi par un cadre du FN ? Non pas du tout… Christophe Barbier, Sylvie Pierre-Brossolette et moi-même !
Quand l’antiracisme devient racisme
Ce qu’ils reprochent à Barbier ? Une chronique de 2010 sur la décision de Quick de ne servir que des repas halal ! Ce qu’ils me reprochent ? Un discours sur l’égalité ! Et oui, vous avez bien lu.
(...)
J’ai pris l’exemple d’un maire ayant mis à la disposition de l’UOIF (une organisation intégriste), un gymnase pour organiser un concours de basket non mixte, interdit aux hommes, pour lever des fonds au profit d’une organisation liée au Hamas. Il s’agissait de montrer qu’une politique publique progressiste ne peut pas soutenir les ennemis de l’émancipation et des droits des femmes.
Cette intervention date de 2010. Elle a beaucoup fâché Rokhaya Diallo, qui intervenait juste avant moi pour demander au PS d’adopter une laïcité à l’anglo-saxonne et des statistiques ethniques. Elle a largement perdu à l’applaudimètre, très largement, et ne s’en remet pas. Voici donc le retour de bâton sous la forme d’un prix censé mettre à l’index les pires racistes de ces cinq dernières années… Décerner un prix du racisme à une antiraciste. N’est-ce pas un peu gros ? Vous connaissez la formule, un peu modifiée. Les salauds osent tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
Des indivisibles qui divisent
Me remettre ce prix, ce soir-là, celui de la tragédie de Toulouse, pour une phrase où je critique le soutien à des groupes extrémistes et antisémites, c’est déjà assez gonflé. Mais le plus inouï est de le faire justement l’année où j’ai dénoncé le racisme anti-musulmans du FN. Dans un livre, un film et une Bande-dessinée. Ou encore lors de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2.
J’ai demandé à la présidente du FN de s’expliquer sur un extrait du programme de son parti de 2007, où le FN se plaint de voir 20 % des militaires français être issus du « monde musulman » : « Il devient de plus en plus difficile d’avoir un recrutement de qualité. 20 % des nouvelles recrues sont désormais issues de l’immigration originaire du monde musulman. » Ma question à Marine Le Pen était simple : « Quand des Français de culture musulmane s’engagent pour servir l’armée française, pour servir la France, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer qu’ils sont de mauvaise qualité ? » Elle ne m’a jamais répondu. Ce qui est, en fait, une réponse.
J’ai toujours veillé à ce que l’on n’instrumentalise pas la laïcité contre l’Islam, dans tous mes livres, depuis 2003 (avant j’écrivais essentiellement contre l’intégrisme chrétien et l’extrême droite), quitte à devenir la bête noire de Riposte laïque et du FN. L’accusation de racisme ou même d’ « islamophobie » est donc parfaitement injuste et calomnieuse. Venant des soutiens de l’intégrisme, cette mauvaise foi n’est pas surprenante. Le pire est de savoir que Rokhaya Diallo a pu trouver des complices pour commettre son forfait.
Drôle de jury
La complicité de certains membres du jury ne m’étonne guère : Jean Baubérot (pape des accommodements raisonnables à la canadienne), Frédéric Martel (qui a juré de me faire payer une chronique sur Martine Aubry et va jusqu’à me traiter de sarkozyste pour tenter de me discréditer… On rêve !), un journaliste de Politis qui trouve que j’ai eu tort de dénoncer le double discours de Tariq Ramadan, et bien sûr, la spécialiste de l’amalgame féminisme = racisme : Nacira Guénif (auteure d’un livre pro-voile hallucinant sur les « Féministes et le garçon arabe »).
Je pourrais prendre ça à la légère et me contenter d’en rire. Mais ces gens-là, toujours les mêmes (les réseaux indigeno-ramadano-bonifaciens), ne me font plus rire. Leurs amalgames sont dégueulasses et dangereux. Ils défigurent le combat antiraciste pour le transformer ou outil d’intimidation contre toute personne qui osera critiquer le voile ou l’intégrisme. Exactement comme les associations religieuses ayant porté plainte contre Charlie Hebdo, en 2007, dans l’affaire des caricatures.
Je porte plainte
Ce prix va donner raison à tous les sites intégristes qui cherchent à me faire taire depuis des années. Ils jubilent déjà. Merci donc aux Y’a bon Awards de leur prêter main forte. La prochaine étape, c’est quoi ? Payer le ticket de bus à ceux qui rêvent de m’emmener en forêt pour me bâillonner ou me « lapider » (selon les mots des équivalents belges de Rokhaya Diallo ?)
J’ai encore moins envie d’en rire cette année, où je dois faire face à l’agression simultanée de militants des Indigènes du Royaume et aux menaces de cadres du FN. Mais surtout l’année où les locaux de Charlie Hebdo ont été incendiés. L’année où un tueur a assassiné des militaires d’origine maghrébine et antillais avant de tirer sur des enfants d’une école juive. Je crois que la calomnie, si répandue sur Internet et décomplexée par ce type d’amalgame, n’est jamais anodine. Elle facilite le passage à l’acte des extrémistes.
Je vais donc porter plainte. Contre l’association et les membres de ce jury. Pour diffamation et injure voire pour incitation à la haine. Les dommages et intérêts seront reversés à une association antiraciste…. Qui milite vraiment contre le racisme.
Caroline Fourest
-------------------------
Moi aussi, je veux un Y’a bon award
Par SOPHIA ARAM
Oui je sais, quelle que soit la compétition, il faut faire preuve de fair-play. Mais, on a beau me dire que je dois me montrer bonne joueuse, accepter le verdict du jury et saluer les vainqueurs, je n’y arrive pas. C’est simple, depuis que j’ai appris que Caroline Fourest a reçu un «Y’a bon award» (1) avant moi, je ne décolère pas. Ils ne m’ont même pas nominée. C’est trop injuste, j’aurais dû l’avoir.
D’abord parce qu’elle est nulle. Niveau racisme, c’est une vraie buse. Sérieusement, Caroline Fourest est bien moins raciste que moi. Elle est incapable du moindre ethnocentrisme, de la moindre blague douteuse, de la moindre généralisation communautaire. Ne dînez pas avec elle, même les blagues sur les Belges ne la font pas marrer. Les Belges, merde, c’est le niveau zéro du racisme ordinaire. Du coup je me pose une question. Comment cette grosse, que dis-je, cette immense salope s’y est-elle prise pour me coiffer au poteau ? C’est quand même pas le fait de critiquer «l’utilisation de gymnases publics par des associations pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas» qui l’a fait gagner ? Parce que s’il suffisait de dire ça, j’aurais pu gagner. A la limite, je comprendrais que le côté laïcarde (qui me réjouit personnellement) en agace certains. Mais là, il faut qu’on m’éclaire parce que là je ne vois pas de racisme.
Alors pourquoi elle et pas moi ? J’y ai pas droit ? C’est parce que je suis basanée ? Parce que si c’est ça, c’est de la discrimination ou je ne m’y connais pas. Rassurez-vous, je ne demande pas à bénéficier d’un passe-droit ni d’aucune forme de discrimination positive. Je veux juste mon Y’a bon award. Parce que niveau racisme, je suis meilleure que Caroline Fourest. Franchement, à part le fait de ne pas être de la couleur qu’il faut pour obtenir les bonnes grâces du jury, qu’est-ce qu’elle a de plus que moi la Fourest ? C’est quand même pas le fait de s’en être pris à Marine Le Pen ou Tariq Ramadan qui a pu l’avantager. Parce que, je vous assure que sur ce terrain-là, j’ai beau faire preuve d’une argumentation moins fouillée, je revendique un niveau tout à fait compétitif. Alors qu’est-ce que c’est ?
Il faut se mettre Rokhaya Diallo à dos ? Mais si c’est que ça, moi aussi, contrairement à Rokhaya, je suis contre la discrimination positive. Moi aussi, je trouve ça dégueulasse de signer un manifeste contre le soutien à Charlie Hebdo, moi aussi, j’ai un goût plus que modéré pour le voile. Bon, c’est réparé, je peux concourir maintenant ? Ou alors… Mais je n’ose le croire, le jury s’est laissé influencer par les blogs des sympathisants frontistes, des anti-IVG, des intégristes juifs, musulmans ou catholiques valorisant les compétences de Fourest en matière d’antisémitisme, d’islamophobie ou d’hétérophobie. Mais si c’est ça, c’est pas juste. Le jury n’a pas le droit d’écouter des compétiteurs sous prétexte qu’ils sont tombés dans le racisme quand ils étaient petits. Le jury n’a pas le droit d’écouter l’avis des concurrents, c’est déloyal. Oh et puis, excusez-moi, mais le coup de grâce, c’est quand j’ai vu que Barbier m’était passé devant. Barbier, franchement, c’est un gag ? Vous voulez m’humilier ou quoi ? A la limite, un oscar du mauvais goût vestimentaire mais pas un Y’a bon. Et tout ça parce que, d’après lui, «l’affaire du Quick halal vient après l’affaire de la burqa, après l’affaire des minarets. A chaque fois c’est la même chose. La République laïque doit résister […] Il faut dire non à tout cela». Mais si Barbier est distingué pour ça, alors je propose immédiatement de priver Régis Debray de ses droits civiques, et de débaptiser toutes les places Emile-Durkheim de France. Le racisme est une chose trop sérieuse pour être laissée à des amateurs. Et puis, quitte à s’en prendre aux laïcards un peu maladroits, je propose de commencer par vider le Panthéon. Qu’Emile Zola et Jean Jaurès sortent les premiers. Ça fera de la place. J’espère que le jury se rattrapera en 2013 et me donnera un Y’a bon award qui soit à la hauteur de mon niveau de racisme. Ce qui me donnera l’occasion de dire au jury ce que je pense du manque d’éthique dont il a fait preuve pour une compétition, qui, si elle ne m’amusait déjà pas, me désole quand elle consacre quelqu’un qui ne le mérite pas. Pour me consoler, hier, j’ai pris mon téléphone pour appeler tous ceux qui auraient pu concourir avec moi et qui partagent l’idée que Caroline Fourest est bien moins raciste que nous. Ils sont unanimes (2) : j’aurais dû l’avoir !
(1) Ce prix, soutenu par les Indivisibles, dit vouloir «épingler de manière ludique un système qui continue à diviser […] en utilisant des peurs racistes à des fins politiques». (2) Dominique Sopo (président SOS Racisme), Nicolas Bedos (auteur), Baya Kasmi (scénariste), Michel Leclerc (réalisateur), Guillaume Erner (journaliste), Renaud Dély (journaliste), Tania de Montaigne (écrivaine), Thomas Legrand (journaliste), Darina al-Joundi (comédienne), Patrick Pelloux (urgentiste), Isabelle Alonso (écrivaine), Gérard Miller (psychanalyste).
http://www.liberation.fr/societe/01012398689-moi-aussi-je-veux-un-y-a-bon-award
Hélas, le but de Rokhaya Diallo et de son association (Les Indivisibles) n’est pas de militer contre le racisme… Mais de combattre les antiracistes ayant le tort, à leurs yeux, de défendre la laïcité. Pour proposer un autre modèle, basé sur les statistiques ethniques et la laïcité « ouverte », aux religions et même à l’intégrisme.
Ce qui explique les si bonnes relations entretenues par cette association avec le Département d’Etat américain. Rokhaya Diallo a notamment participé au programme « International Visitor Leadership » voulu par le gouvernement fédéral américain pour tisser des liens avec ceux qui défendent son modèle à l’étranger. Et ce malgré ses liens avec les Indigènes de la République et leurs alliés islamistes. Leurs équivalents Belges, les Indigènes du Royaume, sont à l’origine de mon agression en Belgique.
Les indivisibles s’inscrivent dans cette famille idéologique, qui considère tout intellectuel féministe et laïque comme « islamophobe » dès lors qu’elle ose critiquer à la fois le racisme et l’intégrisme. Mais leur présidente va plus loin. Elle accepte de donner des conférences aux côtés du roi des complotistes Belges, Michel Collon. Elle fait surtout partie des premiers signataire d’un manifeste « contre le soutien à Charlie Hebdo », lancé par des figures des Indigènes de la République juste après l’attentat… Il prétend défendre la liberté d’expression mais nous explique, qu’au fond, le journal l’a bien cherché ! Ce qui revient à justifier le terrorisme contre la presse, dans un contexte où des dessinateurs et des journalistes prennent tous les jours des risques pour continuer à parler librement de l’intégrisme.
Le vrai visage des Indivisibles est donc dévoilé, depuis longtemps. Mais la dernière moisson de prix le confirme. Alors que la France pleurait les morts du tueur de Toulouse, Les indivisibles organisaient une cérémonie des Y’a bon Awards… Et devinez qui obtint un « Y’a bon awards 2012 » ? Le tueur de Toulouse ? Claude Guéant ? Marine Le Pen ? Jean-Marie Le Pen ? Des journalistes qui ont banalisé l’agression d’Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar ? Des journalistes ayant minimisé les menaces professées contre moi par un cadre du FN ? Non pas du tout… Christophe Barbier, Sylvie Pierre-Brossolette et moi-même !
Quand l’antiracisme devient racisme
Ce qu’ils reprochent à Barbier ? Une chronique de 2010 sur la décision de Quick de ne servir que des repas halal ! Ce qu’ils me reprochent ? Un discours sur l’égalité ! Et oui, vous avez bien lu.
(...)
J’ai pris l’exemple d’un maire ayant mis à la disposition de l’UOIF (une organisation intégriste), un gymnase pour organiser un concours de basket non mixte, interdit aux hommes, pour lever des fonds au profit d’une organisation liée au Hamas. Il s’agissait de montrer qu’une politique publique progressiste ne peut pas soutenir les ennemis de l’émancipation et des droits des femmes.
Cette intervention date de 2010. Elle a beaucoup fâché Rokhaya Diallo, qui intervenait juste avant moi pour demander au PS d’adopter une laïcité à l’anglo-saxonne et des statistiques ethniques. Elle a largement perdu à l’applaudimètre, très largement, et ne s’en remet pas. Voici donc le retour de bâton sous la forme d’un prix censé mettre à l’index les pires racistes de ces cinq dernières années… Décerner un prix du racisme à une antiraciste. N’est-ce pas un peu gros ? Vous connaissez la formule, un peu modifiée. Les salauds osent tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
Des indivisibles qui divisent
Me remettre ce prix, ce soir-là, celui de la tragédie de Toulouse, pour une phrase où je critique le soutien à des groupes extrémistes et antisémites, c’est déjà assez gonflé. Mais le plus inouï est de le faire justement l’année où j’ai dénoncé le racisme anti-musulmans du FN. Dans un livre, un film et une Bande-dessinée. Ou encore lors de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2.
J’ai demandé à la présidente du FN de s’expliquer sur un extrait du programme de son parti de 2007, où le FN se plaint de voir 20 % des militaires français être issus du « monde musulman » : « Il devient de plus en plus difficile d’avoir un recrutement de qualité. 20 % des nouvelles recrues sont désormais issues de l’immigration originaire du monde musulman. » Ma question à Marine Le Pen était simple : « Quand des Français de culture musulmane s’engagent pour servir l’armée française, pour servir la France, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer qu’ils sont de mauvaise qualité ? » Elle ne m’a jamais répondu. Ce qui est, en fait, une réponse.
J’ai toujours veillé à ce que l’on n’instrumentalise pas la laïcité contre l’Islam, dans tous mes livres, depuis 2003 (avant j’écrivais essentiellement contre l’intégrisme chrétien et l’extrême droite), quitte à devenir la bête noire de Riposte laïque et du FN. L’accusation de racisme ou même d’ « islamophobie » est donc parfaitement injuste et calomnieuse. Venant des soutiens de l’intégrisme, cette mauvaise foi n’est pas surprenante. Le pire est de savoir que Rokhaya Diallo a pu trouver des complices pour commettre son forfait.
Drôle de jury
La complicité de certains membres du jury ne m’étonne guère : Jean Baubérot (pape des accommodements raisonnables à la canadienne), Frédéric Martel (qui a juré de me faire payer une chronique sur Martine Aubry et va jusqu’à me traiter de sarkozyste pour tenter de me discréditer… On rêve !), un journaliste de Politis qui trouve que j’ai eu tort de dénoncer le double discours de Tariq Ramadan, et bien sûr, la spécialiste de l’amalgame féminisme = racisme : Nacira Guénif (auteure d’un livre pro-voile hallucinant sur les « Féministes et le garçon arabe »).
Je pourrais prendre ça à la légère et me contenter d’en rire. Mais ces gens-là, toujours les mêmes (les réseaux indigeno-ramadano-bonifaciens), ne me font plus rire. Leurs amalgames sont dégueulasses et dangereux. Ils défigurent le combat antiraciste pour le transformer ou outil d’intimidation contre toute personne qui osera critiquer le voile ou l’intégrisme. Exactement comme les associations religieuses ayant porté plainte contre Charlie Hebdo, en 2007, dans l’affaire des caricatures.
Je porte plainte
Ce prix va donner raison à tous les sites intégristes qui cherchent à me faire taire depuis des années. Ils jubilent déjà. Merci donc aux Y’a bon Awards de leur prêter main forte. La prochaine étape, c’est quoi ? Payer le ticket de bus à ceux qui rêvent de m’emmener en forêt pour me bâillonner ou me « lapider » (selon les mots des équivalents belges de Rokhaya Diallo ?)
J’ai encore moins envie d’en rire cette année, où je dois faire face à l’agression simultanée de militants des Indigènes du Royaume et aux menaces de cadres du FN. Mais surtout l’année où les locaux de Charlie Hebdo ont été incendiés. L’année où un tueur a assassiné des militaires d’origine maghrébine et antillais avant de tirer sur des enfants d’une école juive. Je crois que la calomnie, si répandue sur Internet et décomplexée par ce type d’amalgame, n’est jamais anodine. Elle facilite le passage à l’acte des extrémistes.
Je vais donc porter plainte. Contre l’association et les membres de ce jury. Pour diffamation et injure voire pour incitation à la haine. Les dommages et intérêts seront reversés à une association antiraciste…. Qui milite vraiment contre le racisme.
Caroline Fourest
-------------------------
Moi aussi, je veux un Y’a bon award
Par SOPHIA ARAM
Oui je sais, quelle que soit la compétition, il faut faire preuve de fair-play. Mais, on a beau me dire que je dois me montrer bonne joueuse, accepter le verdict du jury et saluer les vainqueurs, je n’y arrive pas. C’est simple, depuis que j’ai appris que Caroline Fourest a reçu un «Y’a bon award» (1) avant moi, je ne décolère pas. Ils ne m’ont même pas nominée. C’est trop injuste, j’aurais dû l’avoir.
D’abord parce qu’elle est nulle. Niveau racisme, c’est une vraie buse. Sérieusement, Caroline Fourest est bien moins raciste que moi. Elle est incapable du moindre ethnocentrisme, de la moindre blague douteuse, de la moindre généralisation communautaire. Ne dînez pas avec elle, même les blagues sur les Belges ne la font pas marrer. Les Belges, merde, c’est le niveau zéro du racisme ordinaire. Du coup je me pose une question. Comment cette grosse, que dis-je, cette immense salope s’y est-elle prise pour me coiffer au poteau ? C’est quand même pas le fait de critiquer «l’utilisation de gymnases publics par des associations pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas» qui l’a fait gagner ? Parce que s’il suffisait de dire ça, j’aurais pu gagner. A la limite, je comprendrais que le côté laïcarde (qui me réjouit personnellement) en agace certains. Mais là, il faut qu’on m’éclaire parce que là je ne vois pas de racisme.
Alors pourquoi elle et pas moi ? J’y ai pas droit ? C’est parce que je suis basanée ? Parce que si c’est ça, c’est de la discrimination ou je ne m’y connais pas. Rassurez-vous, je ne demande pas à bénéficier d’un passe-droit ni d’aucune forme de discrimination positive. Je veux juste mon Y’a bon award. Parce que niveau racisme, je suis meilleure que Caroline Fourest. Franchement, à part le fait de ne pas être de la couleur qu’il faut pour obtenir les bonnes grâces du jury, qu’est-ce qu’elle a de plus que moi la Fourest ? C’est quand même pas le fait de s’en être pris à Marine Le Pen ou Tariq Ramadan qui a pu l’avantager. Parce que, je vous assure que sur ce terrain-là, j’ai beau faire preuve d’une argumentation moins fouillée, je revendique un niveau tout à fait compétitif. Alors qu’est-ce que c’est ?
Il faut se mettre Rokhaya Diallo à dos ? Mais si c’est que ça, moi aussi, contrairement à Rokhaya, je suis contre la discrimination positive. Moi aussi, je trouve ça dégueulasse de signer un manifeste contre le soutien à Charlie Hebdo, moi aussi, j’ai un goût plus que modéré pour le voile. Bon, c’est réparé, je peux concourir maintenant ? Ou alors… Mais je n’ose le croire, le jury s’est laissé influencer par les blogs des sympathisants frontistes, des anti-IVG, des intégristes juifs, musulmans ou catholiques valorisant les compétences de Fourest en matière d’antisémitisme, d’islamophobie ou d’hétérophobie. Mais si c’est ça, c’est pas juste. Le jury n’a pas le droit d’écouter des compétiteurs sous prétexte qu’ils sont tombés dans le racisme quand ils étaient petits. Le jury n’a pas le droit d’écouter l’avis des concurrents, c’est déloyal. Oh et puis, excusez-moi, mais le coup de grâce, c’est quand j’ai vu que Barbier m’était passé devant. Barbier, franchement, c’est un gag ? Vous voulez m’humilier ou quoi ? A la limite, un oscar du mauvais goût vestimentaire mais pas un Y’a bon. Et tout ça parce que, d’après lui, «l’affaire du Quick halal vient après l’affaire de la burqa, après l’affaire des minarets. A chaque fois c’est la même chose. La République laïque doit résister […] Il faut dire non à tout cela». Mais si Barbier est distingué pour ça, alors je propose immédiatement de priver Régis Debray de ses droits civiques, et de débaptiser toutes les places Emile-Durkheim de France. Le racisme est une chose trop sérieuse pour être laissée à des amateurs. Et puis, quitte à s’en prendre aux laïcards un peu maladroits, je propose de commencer par vider le Panthéon. Qu’Emile Zola et Jean Jaurès sortent les premiers. Ça fera de la place. J’espère que le jury se rattrapera en 2013 et me donnera un Y’a bon award qui soit à la hauteur de mon niveau de racisme. Ce qui me donnera l’occasion de dire au jury ce que je pense du manque d’éthique dont il a fait preuve pour une compétition, qui, si elle ne m’amusait déjà pas, me désole quand elle consacre quelqu’un qui ne le mérite pas. Pour me consoler, hier, j’ai pris mon téléphone pour appeler tous ceux qui auraient pu concourir avec moi et qui partagent l’idée que Caroline Fourest est bien moins raciste que nous. Ils sont unanimes (2) : j’aurais dû l’avoir !
(1) Ce prix, soutenu par les Indivisibles, dit vouloir «épingler de manière ludique un système qui continue à diviser […] en utilisant des peurs racistes à des fins politiques». (2) Dominique Sopo (président SOS Racisme), Nicolas Bedos (auteur), Baya Kasmi (scénariste), Michel Leclerc (réalisateur), Guillaume Erner (journaliste), Renaud Dély (journaliste), Tania de Montaigne (écrivaine), Thomas Legrand (journaliste), Darina al-Joundi (comédienne), Patrick Pelloux (urgentiste), Isabelle Alonso (écrivaine), Gérard Miller (psychanalyste).
http://www.liberation.fr/societe/01012398689-moi-aussi-je-veux-un-y-a-bon-award
Football : les féministes craignent l'autorisation du voile islamique
Le Monde.fr
Plusieurs organisations féministes, dont "Ni Putes Ni Soumises", ont exprimé leur crainte de voir la Fédération internationale de football (Fifa) autoriser le port du voile islamique par les footballeuses, dénonçant une "régression" et y voyant la main du richissime Qatar, incontournable dans le monde du sport.
Dimanche à Narbonne (Aude), un arbitre a refusé de diriger un match entre Narbonne et le Petit-Bard Montpellier, les joueuses visiteuses s'étant présentées sur le terrain la tête recouverte d'un foulard. Début mars, l'Ifab, organe gardien des lois du foot, s'était dit favorable au port du voile dans les compétitions organisées par la Fifa, qui donnera sa décision finale le 2 juillet. "On espère que la Fifa ne va pas prendre cette décision" qui serait "une régression vis-à-vis des femmes", a estimé Asma Guefini, présidente de "Ni Putes Ni Soumises".
Selon elle, la présence de joueuses voilées à Narbonne est due au fait "que la Fifa a commencé à hésiter sur le sujet". Elle voit derrière la prise de position des instances sportives internationales le poids économique de certains pays du Moyen-Orient, notamment du richissime Qatar, organisateur de la Coupe du Monde en 2022 et qui, via sa chaîne Al-Jazira Sport, a acheté des droits de retransmission de matches de foot. Une idée confirmée dans les instances internationales du foot, interrogées par l'AFP.
"On peut y voir l'influence du Prince Ali Bin al Hussein (de Jordanie), qui est un des vice-présidents de la Fifa (il y en a six en tout, ndlr) et évidemment du Qatar et sa surface financière", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat. La Ligue internationale des femmes, Femix'sports et la Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef) avaient rédigé en décembre une lettre ouverte au président de la Fifa, Sepp Blatter, pour lui demander de ne pas accepter le port du voile.
Plusieurs organisations féministes, dont "Ni Putes Ni Soumises", ont exprimé leur crainte de voir la Fédération internationale de football (Fifa) autoriser le port du voile islamique par les footballeuses, dénonçant une "régression" et y voyant la main du richissime Qatar, incontournable dans le monde du sport.
Dimanche à Narbonne (Aude), un arbitre a refusé de diriger un match entre Narbonne et le Petit-Bard Montpellier, les joueuses visiteuses s'étant présentées sur le terrain la tête recouverte d'un foulard. Début mars, l'Ifab, organe gardien des lois du foot, s'était dit favorable au port du voile dans les compétitions organisées par la Fifa, qui donnera sa décision finale le 2 juillet. "On espère que la Fifa ne va pas prendre cette décision" qui serait "une régression vis-à-vis des femmes", a estimé Asma Guefini, présidente de "Ni Putes Ni Soumises".
Selon elle, la présence de joueuses voilées à Narbonne est due au fait "que la Fifa a commencé à hésiter sur le sujet". Elle voit derrière la prise de position des instances sportives internationales le poids économique de certains pays du Moyen-Orient, notamment du richissime Qatar, organisateur de la Coupe du Monde en 2022 et qui, via sa chaîne Al-Jazira Sport, a acheté des droits de retransmission de matches de foot. Une idée confirmée dans les instances internationales du foot, interrogées par l'AFP.
"On peut y voir l'influence du Prince Ali Bin al Hussein (de Jordanie), qui est un des vice-présidents de la Fifa (il y en a six en tout, ndlr) et évidemment du Qatar et sa surface financière", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat. La Ligue internationale des femmes, Femix'sports et la Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef) avaient rédigé en décembre une lettre ouverte au président de la Fifa, Sepp Blatter, pour lui demander de ne pas accepter le port du voile.
lundi 19 mars 2012
Selon Haaretz, il y a de plus en plus d’activistes pro-palestiniennes violées par des palestiniens
Le 23 septembre 2010, JSSNews était le seul média francophone à dévoiler l’horreur : des femmes pro-palestiniennes violées par des palestiniens alors qu’elles tentaient de les aider, préféraient se taire pour ne pas affaiblir la lutte.
Quelques jours plus tard, d’autres informations étaient publiées sur JSSNews sous le titre cru : « Les scandinaves sont les violées préférées des palestiniens. » Cru mais vrai.
Aujourd’hui, soit deux ans plus tard, le quotidien israélien Haaretz reprend enfin l’information en l’enrichissant de nouvelles données. De quoi donner froid dans le dos. De quoi rappeler aux militantes qui voudraient venir soutenir les palestiniens dans les prochains mois, qu’elles feraient bien de prévoir une ceinture de chasteté en acier trempée pour ne pas avoir de problèmes !
« Salut tout le monde, j’écris ici parce que je ne suis pas vraiment sûre de la date de la prochaine réunion. Lors de la manifestation d’aujourd’hui (10 Février, 2012) à Kfar a-Dik, j’ai remarqué des regards et pointements du doigt de shabab (surnom pour les jeunes Palestiniens) qui m’ont fait ressentir un certain inconfort. Ils parlaient entre eux et pas avec moi et le mot qui revenait le plus était « salope ». Quand j’ai rencontré A. et H. (deux hommes), je leur ai parlé de mes craintes et H. est resté à mes côtés. Malgré cela, il y eu certains « attouchements accidentels » et d’autres incidents où je me suis fait traité de « salope. » Au final, une expérience très désagréable.
Cette lettre écrite par une militante d’extrême gauche israélienne a de quoi donner des frissons. Aidez les, ils vous violeront ! Voilà l’esprit pacifique et amical dans lequel les pro-palestiniens doivent évoluer pour aider à délégitimer l’Etat Juif.
Selon le Haaretz, cette militante a fait parvenir ce courriel à ses amis « anarchistes contre le mur ». Elle y décrit des incidents de harcèlement sexuel dont elle est la victime.
Cette correspondance, ainsi que d’autres témoignages obtenus par Haaretz, raconte l’histoire d’un phénomène de plus en plus important ; celui des agressions sexuelles des manifestants israéliens et étrangers dans les territoires palestiniens. Selon le quotidien israélien, lors des deux dernières années, au moins six incidents ont été enregistrés : deux Sheikh Jarrah, quatre de plus dans la région du Mont Hébron, à Masra, à Kfar a-Dik… Plus des tentatives de viol à Umm Salmona. Et c’est sans compter le nombre présumé très élevé de femmes qui préfèrent se taire pour ne pas être insultées de « traitres. »
Et ce phénomène est si grand qu’un forum spécial a été créé par un groupe de femmes issues de groupes de gauche pour surveiller de tels incidents. « L’objectif est d’en apprendre plus sur ce sujet, » dit l’un des membres du groupe. «Nous voulons développer des outils et des directives pour créer un environnement avec moins de cas de harcèlement. »
Les manifestations dites « non-violentes » mais où des pierres et cocktails Molotov sont jetés sur des juifs de manière hebdomadaire, sont devenus un véritable lieu de pèlerinage pour les anti-sionistes et autres pro-palestiniens du monde entier. A Bil’in et Sheikh Jarrah, ils sont des dizaines chaque semaine à être venus de l’étranger pour participer au lynchage d’israéliens.
Une militante, qui dans le passé avait l’habitude de fréquenter les manifestations anti-israéliennes, mais n’y participe plus, a déclaré au Haaretz, « Il y a deux ans nous avons eu une réunion de femmes où des choses troublantes ont été dévoilées. Une des femmes a raconté comment une nuit, dans une tente dressée pour aider les familles de Sheikh Jarrah, il y a eu des tentatives de viol. »
« Une militante étrangère du mouvement international de solidarité qui dormait dans un des villages palestiniens, où les manifestations contre la barrière se déroulent, a déclaré qu’une nuit, un palestinien est entré dans sa chambre et a essayé de la violer. »
Mahmoud Zohara, un membre du Comité Populaire de Mazraat a déclaré à Haaretz que sa ville paelstinienne est « consciente » du problème et qu’elle condamne désormais ces tentatives de viol à… 1000€ d’amende ! Impressionnante décision, non ?
Il y a deux semaines, un autre militant anonyme a écrit un article sur le site haokets.org au sujet d’une agression sexuelle qu’elle avait vécu, cette fois par un militant israélien de gauche. «J’ai été agressée sexuellement l’été dernier par un militant de gauche israélien. L’assaillant est une personne bien sous tout rapport : anti-colonialiste, anti-sioniste, anti-capitaliste… Et il se considère comme féministe. Mais il m’a agressé. Nous étions amis. Après l’assaut, il m’a fallu trois longues journées pour comprendre ce qui s’était passé et trouver le nom à cette agression. Je ne pouvais pas empêcher mon esprit d’y penser. Je n’arrivais pas à comprendre comment quelqu’un qui parle de l’oppression pouvait violer. »
Le mouvement Sheikh Jarrah a refusé d’admettre et de commenter les accusations des victimes.
http://jssnews.com/2012/03/18/selon-le-haaretz-il-y-a-de-plus-en-plus-dactivistes-pro-palestiniennes-violees-par-des-palestiniens/
vendredi 16 mars 2012
Entretien avec Camille Bedin (UMP), auteure de "Pourquoi les banlieues sont de droite ?"
Camille Bedin est secrétaire nationale de l'UMP, chargée de l'égalité des chances. A 26 ans, cette militante à Nanterre, en banlieue parisienne, a crée deux associations d'aide aux jeunes des quartiers. Elle publie un livre au titre volontairement provocateur: "Pourquoi les banlieues sont de droite ?"
Pourquoi les banlieues sont de droite ? Vous n'exagérez pas un peu dans votre titre ?
Camille Bedin : C'est un ressenti de mon expérience sur le terrain. Les valeurs des habitants des quartiers sont de droite. Il y a un attachement à la réussite individuelle. La moitié des jeunes des quartiers veut créer son entreprise. Il y a un rejet de l'Etat-Providence comme le prône la gauche. Ils veulent gagner de l'argent. Leur ennemi c'est tout sauf le monde de la finance. Voilà pour le versant libéral.
Et puis il y a un versant conservateur. L'héritage de la famille, la transmission voire la religion sont aussi des valeurs fondatrices. C'est le contraire de la mentalité de la gauche qui dit qu'il faut faire table rase du passé.
Comment expliquez-vous alors que la gauche soit largement majoritaire en banlieue ? Profitera-t-elle du droit de vote des étrangers aux élections locales ?
Ils votent à gauche par tradition. Il y a une habitude du vote à gauche chez leurs parents issue de l'héritage de la ceinture rouge en banlieue.
Et puis il y a un préjugé auquel je suis régulièrement confrontée. Ils me disent souvent : comment toi qui fais du social, c'est bizarre que tu sois de droite. Pour eux, gauche = social et défense de l'immigré.
Le droit de vote des étrangers n'est pas une préoccupation cruciale des quartiers. Ils veulent être traités comme des citoyens à part entière. Ils veulent que la situation s'améliore, le droit de vote des étrangers n'est pas une priorité pour eux. La gauche se trompe. C'est une idée des bobos du centre ville.(...)
http://www.francetv.fr/2012/la-droite-et-la-banlieue-110956
Pourquoi les banlieues sont de droite ? Vous n'exagérez pas un peu dans votre titre ?
Camille Bedin : C'est un ressenti de mon expérience sur le terrain. Les valeurs des habitants des quartiers sont de droite. Il y a un attachement à la réussite individuelle. La moitié des jeunes des quartiers veut créer son entreprise. Il y a un rejet de l'Etat-Providence comme le prône la gauche. Ils veulent gagner de l'argent. Leur ennemi c'est tout sauf le monde de la finance. Voilà pour le versant libéral.
Et puis il y a un versant conservateur. L'héritage de la famille, la transmission voire la religion sont aussi des valeurs fondatrices. C'est le contraire de la mentalité de la gauche qui dit qu'il faut faire table rase du passé.
Comment expliquez-vous alors que la gauche soit largement majoritaire en banlieue ? Profitera-t-elle du droit de vote des étrangers aux élections locales ?
Ils votent à gauche par tradition. Il y a une habitude du vote à gauche chez leurs parents issue de l'héritage de la ceinture rouge en banlieue.
Et puis il y a un préjugé auquel je suis régulièrement confrontée. Ils me disent souvent : comment toi qui fais du social, c'est bizarre que tu sois de droite. Pour eux, gauche = social et défense de l'immigré.
Le droit de vote des étrangers n'est pas une préoccupation cruciale des quartiers. Ils veulent être traités comme des citoyens à part entière. Ils veulent que la situation s'améliore, le droit de vote des étrangers n'est pas une priorité pour eux. La gauche se trompe. C'est une idée des bobos du centre ville.(...)
http://www.francetv.fr/2012/la-droite-et-la-banlieue-110956
mardi 13 mars 2012
Belgique: Importons également le conflit Chiites-Sunnites
L'émotion était forte mardi matin au sein de la communauté musulmane de Belgique après la mort d'un imam, tué dans l'incendie criminel de sa mosquée qui pourrait être lié au conflit syrien et aux tensions entre chiites et sunnites.
Acte isolé d'un déséquilibré ou attaque délibérée contre la communauté chiite? Les autorités belges cherchaient à déterminer pourquoi un homme se déclarant musulman a déversé de l'essence puis a mis le feu à une mosquée d'Anderlecht, un quartier populaire de Bruxelles, lundi soir.
L'incendie s'est rapidement propagé dans le bâtiment et l'imam, un père de quatre enfants âgés de 46 ans selon des fidèles, est décédé par intoxication. Deux autres hommes ont été blessés.
Interpellé sur les lieux, le suspect était entré dans la mosquée "en proférant des propos liés au conflit syrien", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. "Il s'agirait bien d'un problème entre sunnites et chiites. Mais je reste prudente car la justice doit encore confirmer une série de choses", a-t-elle ajouté.
Les tensions entre les deux grandes familles de l'islam se sont accrues ces derniers mois dans plusieurs pays à majorité musulmane, notamment en Irak et au Yémen.(...)
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120313.AFP0201/belgique-les-musulmans-sous-le-choc-apres-l-incendie-meurtrier-d-une-mosquee.html
Acte isolé d'un déséquilibré ou attaque délibérée contre la communauté chiite? Les autorités belges cherchaient à déterminer pourquoi un homme se déclarant musulman a déversé de l'essence puis a mis le feu à une mosquée d'Anderlecht, un quartier populaire de Bruxelles, lundi soir.
L'incendie s'est rapidement propagé dans le bâtiment et l'imam, un père de quatre enfants âgés de 46 ans selon des fidèles, est décédé par intoxication. Deux autres hommes ont été blessés.
Interpellé sur les lieux, le suspect était entré dans la mosquée "en proférant des propos liés au conflit syrien", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. "Il s'agirait bien d'un problème entre sunnites et chiites. Mais je reste prudente car la justice doit encore confirmer une série de choses", a-t-elle ajouté.
Les tensions entre les deux grandes familles de l'islam se sont accrues ces derniers mois dans plusieurs pays à majorité musulmane, notamment en Irak et au Yémen.(...)
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120313.AFP0201/belgique-les-musulmans-sous-le-choc-apres-l-incendie-meurtrier-d-une-mosquee.html
dimanche 11 mars 2012
Le terrorisme est indissociable de la mondialisation
Entretien avec Michaël Prazan
Vous avez tenté de définir le terrorisme, et ce qui le distingue de la Résistance depuis 1945…
Avant la Seconde guerre mondiale, on appelait « terroriste » un petit groupe clandestin qui, par l’usage de la violence, défie un pouvoir en perpétrant des actes considérés comme criminels dans la société où ils s’inscrivent. Après 1945, cette définition reste la même mais une précision fondamentale vient s’y s’adjoindre : le fait de viser les civils. C’est ce qui constitue une définition objective de l’acte terroriste à partir de 1945.
(...)
Contrairement à une idée reçue, les terroristes ne sont généralement pas issus des classes populaires…
Si on remonte ne serait-ce qu’à l’époque de la guerre d’Algérie, on constate que les principaux dirigeants du FLN étaient des privilégiés issus des classes moyennes, plutôt éduqués et plutôt occidentalisés. C’est quasiment toujours le cas. Même dans le cadre des attentats dits kamikazes, par exemple perpétrés par Al Qaida. Selon Marc Sageman(1), il s’agit dans l’ensemble de gens extrêmement privilégiés, qui ont fait des études supérieures parfois très élevées et qui ont eu une jeunesse occidentale ou à l’occidentale. On est très loin des damnés de la terre de Frantz Fanon(2). C’est assez logique, dans la mesure où les groupes de guérilla qui pratiquent le terrorisme se définissent eux-mêmes comme une élite, une « avant-garde » qui va entraîner derrière elle une population. Il n’est donc pas hasardeux de trouver effectivement parmi cette « avant-garde » des gens issus d’une élite socio-culturelle ou socio-professionnelle.
Selon vous, c’est le terrorisme qui a inventé la mondialisation…
Il est en effet aux avant-postes de ce qu’on appelle aujourd’hui la mondialisation avec un certain nombre d’invariants qu’on peut tracer dans l’histoire du terrorisme, dont le camp d’entraînement militaire. Il se déplace selon les périodes et les décennies ; il peut être dans les années 60 en Algérie ou à Cuba, ensuite on le retrouve en Jordanie puis au Liban, et dans la dernière décennie en Afghanistan ou au Yémen. Cuba est la première mouture de cette espèce d’internationalisation globale de la formation à la guérilla. Tout cela crée aussi de manière indirecte des diplomaties de l’ombre, puisque ces gens qui sont de la même génération, qui viennent du monde entier, se rencontrent, tissent des liens, et comme le dit très justement Hassan Balawi (3), il y a aujourd’hui à l’ONU des alliances et des votes que l’on ne peut strictement pas comprendre si on ignore que certains dirigeants de pays africains et asiatiques ont été formés politiquement et même militairement dans ces camps, et qu’ils ont créé ces alliances qui structurent encore certaines diplomaties actuelles.
A vous lire, ce sont les Frères Musulmans qui ont structuré le terrorisme islamiste…
On a toujours tendance à penser que le fondamentalisme islamique est un retour au Moyen Age. C’est absolument faux. Ce sont des idéologies très récentes, même si elles vont chercher des préceptes très anciens, chez les salafs, les premiers compagnons du prophète Mohammed, même si elles vont s’appuyer sur un cadastre délivré par la charia ou par l’islam au sens large. L’idéologie des Frères Musulmans est née il y a moins d’un siècle dans le contexte très particulier d’un Maghreb et d’un monde arabe colonisés. Elle est puissamment moderne et politique au sens des grands fascismes européens, avec un objectif qui est le même : une domination mondiale théorisée d’abord en brèche par son fondateur Hassan al Bana, puis beaucoup plus clairement par Saïd Quotb, le grand penseur fondamentaliste des années 60 qui a influencé absolument toutes les organisations terroristes islamistes, de la Jamaat al Islam à Al Qaida, en passant par le Jihad islamique, par exemple.
Les médias se rendent-ils complices du terrorisme en relayant systématiquement les attentats ?
Les médias sont d’un bout à l’autre de l’acte terroriste. D’abord comme outil de communication car le terroriste est un clandestin, et il a besoin de communiquer anonymement avec les autres, et souvent en langage codé. Pendant toute une période, les terroristes ont communiqué via les journaux, dans les petites annonces. Aujourd’hui tout cela est facilité et démultiplié par internet. Dans un deuxième temps, l’acte terroriste en tant que tel a plusieurs objectifs en terme de publicité : faire connaître la cause qu’il défend ; terroriser celui qu’il considère comme l’adversaire, créer une psychose qui sera amplifiée par les médias ; et enfin s’adresser aux partisans potentiels, recruter par le biais d’un acte qu’ils veulent spectaculaire pour qu’il frappe les esprits, et galvanise de futures recrues. Donc non seulement le terrorisme se fait publicité, mais plus les médias seront en expansion, et plus le risque terroriste sera grand.
Peut-on reprocher à certains intellectuels d’avoir cautionné le terrorisme ?
Le discours des intellectuels (leurs écrits, leurs prises de position) est absolument déterminant dans le passage à l’acte. Sartre est évidemment le plus éminent, le plus connu et probablement l’un des plus influents, mais il y a Herbert Marcuse, Frantz Fanon. Sartre sait-il exactement jusqu’où va porter sa parole ? J’ai tendance à penser que oui, puisque lorsque survient le massacre des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972, il trouvera le moyen de le justifier, bien qu’ici, ce sont des athlètes, des civils qui sont tués dans le cadre d’une manifestation sportive, et non de quelconques agents d’une occupation.
Marc Sageman, né Français et rescapé de la Shoah, est un ancien agent de la CIA. Il a établi une typologie des terroristes après avoir étudié et décrypté 400 profils, entretiens et témoignages de membres d’Al Qaida. ↩
Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, 1961. ↩
Hassan Balawi, auteur de Gaza, dans les coulisses du mouvement national palestinien (Denoël, 2008), est membre du Fatah. ↩
http://www.causeur.fr/le-terrorisme-est-indissociable-de-la-mondialisation,16291
Vous avez tenté de définir le terrorisme, et ce qui le distingue de la Résistance depuis 1945…
Avant la Seconde guerre mondiale, on appelait « terroriste » un petit groupe clandestin qui, par l’usage de la violence, défie un pouvoir en perpétrant des actes considérés comme criminels dans la société où ils s’inscrivent. Après 1945, cette définition reste la même mais une précision fondamentale vient s’y s’adjoindre : le fait de viser les civils. C’est ce qui constitue une définition objective de l’acte terroriste à partir de 1945.
(...)
Contrairement à une idée reçue, les terroristes ne sont généralement pas issus des classes populaires…
Si on remonte ne serait-ce qu’à l’époque de la guerre d’Algérie, on constate que les principaux dirigeants du FLN étaient des privilégiés issus des classes moyennes, plutôt éduqués et plutôt occidentalisés. C’est quasiment toujours le cas. Même dans le cadre des attentats dits kamikazes, par exemple perpétrés par Al Qaida. Selon Marc Sageman(1), il s’agit dans l’ensemble de gens extrêmement privilégiés, qui ont fait des études supérieures parfois très élevées et qui ont eu une jeunesse occidentale ou à l’occidentale. On est très loin des damnés de la terre de Frantz Fanon(2). C’est assez logique, dans la mesure où les groupes de guérilla qui pratiquent le terrorisme se définissent eux-mêmes comme une élite, une « avant-garde » qui va entraîner derrière elle une population. Il n’est donc pas hasardeux de trouver effectivement parmi cette « avant-garde » des gens issus d’une élite socio-culturelle ou socio-professionnelle.
Selon vous, c’est le terrorisme qui a inventé la mondialisation…
Il est en effet aux avant-postes de ce qu’on appelle aujourd’hui la mondialisation avec un certain nombre d’invariants qu’on peut tracer dans l’histoire du terrorisme, dont le camp d’entraînement militaire. Il se déplace selon les périodes et les décennies ; il peut être dans les années 60 en Algérie ou à Cuba, ensuite on le retrouve en Jordanie puis au Liban, et dans la dernière décennie en Afghanistan ou au Yémen. Cuba est la première mouture de cette espèce d’internationalisation globale de la formation à la guérilla. Tout cela crée aussi de manière indirecte des diplomaties de l’ombre, puisque ces gens qui sont de la même génération, qui viennent du monde entier, se rencontrent, tissent des liens, et comme le dit très justement Hassan Balawi (3), il y a aujourd’hui à l’ONU des alliances et des votes que l’on ne peut strictement pas comprendre si on ignore que certains dirigeants de pays africains et asiatiques ont été formés politiquement et même militairement dans ces camps, et qu’ils ont créé ces alliances qui structurent encore certaines diplomaties actuelles.
A vous lire, ce sont les Frères Musulmans qui ont structuré le terrorisme islamiste…
On a toujours tendance à penser que le fondamentalisme islamique est un retour au Moyen Age. C’est absolument faux. Ce sont des idéologies très récentes, même si elles vont chercher des préceptes très anciens, chez les salafs, les premiers compagnons du prophète Mohammed, même si elles vont s’appuyer sur un cadastre délivré par la charia ou par l’islam au sens large. L’idéologie des Frères Musulmans est née il y a moins d’un siècle dans le contexte très particulier d’un Maghreb et d’un monde arabe colonisés. Elle est puissamment moderne et politique au sens des grands fascismes européens, avec un objectif qui est le même : une domination mondiale théorisée d’abord en brèche par son fondateur Hassan al Bana, puis beaucoup plus clairement par Saïd Quotb, le grand penseur fondamentaliste des années 60 qui a influencé absolument toutes les organisations terroristes islamistes, de la Jamaat al Islam à Al Qaida, en passant par le Jihad islamique, par exemple.
Les médias se rendent-ils complices du terrorisme en relayant systématiquement les attentats ?
Les médias sont d’un bout à l’autre de l’acte terroriste. D’abord comme outil de communication car le terroriste est un clandestin, et il a besoin de communiquer anonymement avec les autres, et souvent en langage codé. Pendant toute une période, les terroristes ont communiqué via les journaux, dans les petites annonces. Aujourd’hui tout cela est facilité et démultiplié par internet. Dans un deuxième temps, l’acte terroriste en tant que tel a plusieurs objectifs en terme de publicité : faire connaître la cause qu’il défend ; terroriser celui qu’il considère comme l’adversaire, créer une psychose qui sera amplifiée par les médias ; et enfin s’adresser aux partisans potentiels, recruter par le biais d’un acte qu’ils veulent spectaculaire pour qu’il frappe les esprits, et galvanise de futures recrues. Donc non seulement le terrorisme se fait publicité, mais plus les médias seront en expansion, et plus le risque terroriste sera grand.
Peut-on reprocher à certains intellectuels d’avoir cautionné le terrorisme ?
Le discours des intellectuels (leurs écrits, leurs prises de position) est absolument déterminant dans le passage à l’acte. Sartre est évidemment le plus éminent, le plus connu et probablement l’un des plus influents, mais il y a Herbert Marcuse, Frantz Fanon. Sartre sait-il exactement jusqu’où va porter sa parole ? J’ai tendance à penser que oui, puisque lorsque survient le massacre des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972, il trouvera le moyen de le justifier, bien qu’ici, ce sont des athlètes, des civils qui sont tués dans le cadre d’une manifestation sportive, et non de quelconques agents d’une occupation.
Marc Sageman, né Français et rescapé de la Shoah, est un ancien agent de la CIA. Il a établi une typologie des terroristes après avoir étudié et décrypté 400 profils, entretiens et témoignages de membres d’Al Qaida. ↩
Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, 1961. ↩
Hassan Balawi, auteur de Gaza, dans les coulisses du mouvement national palestinien (Denoël, 2008), est membre du Fatah. ↩
http://www.causeur.fr/le-terrorisme-est-indissociable-de-la-mondialisation,16291
vendredi 9 mars 2012
Renouveau des tensions arabes-perses
(...) "L'Iran a été très généreux en versant son argent, mais idéologiquement nous avons très peu de choses en commun", affirme sous le couvert de l'anonymat un autre responsable du Hamas à la BBC. "Je n'aime pas les Iraniens et la manière dont ils tentent d'user de leur influence dans le monde arabe." Consciente du camouflet infligé par une telle prise de position, l'agence semi-officielle iranienne Farsnews, proche des Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique du régime, s'est empressée de contacter à son tour Mahmoud Zahar, qui est cette fois revenu sur ses propos.
"Les représailles avec la plus grande puissance sont la position du Hamas au regard d'une guerre sioniste contre l'Iran", a-t-il déclaré. Mais trop tard, le mal est déjà fait, et n'est que le dernier incident en date dans les troublantes relations irano-palestiniennes. Si le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu en Iran en février pour rappeler qu'il ne "reconnaîtrait jamais Israël", ses rapports avec Téhéran se sont considérablement tendus depuis l'avènement du Printemps arabe. En Égypte, l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, mouvement dont est issu le Hamas, a bouleversé les équilibres précaires de la région.
"Le Hamas possède dorénavant chez les responsables politiques en Égypte, mais aussi en Tunisie avec Ennahda, des interlocuteurs très proches", explique Jean-François Legrain. "Dès lors, le Hamas a pris ses distances par rapport à Téhéran", renchérit Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite à l'Institut de hautes études internationales et du développement. À la chute du très anti-iranien Hosni Moubarak, Téhéran a envoyé un émissaire au Caire, soucieux de relancer rapidement les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais hostiles au "serpent chiite", et se réclamant du "modèle turc", les Frères l'ont renvoyé sur-le-champ.(...)
http://www.lepoint.fr/monde/hamas-iran-le-divorce-09-03-2012-1439546_24.php
"Les représailles avec la plus grande puissance sont la position du Hamas au regard d'une guerre sioniste contre l'Iran", a-t-il déclaré. Mais trop tard, le mal est déjà fait, et n'est que le dernier incident en date dans les troublantes relations irano-palestiniennes. Si le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu en Iran en février pour rappeler qu'il ne "reconnaîtrait jamais Israël", ses rapports avec Téhéran se sont considérablement tendus depuis l'avènement du Printemps arabe. En Égypte, l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, mouvement dont est issu le Hamas, a bouleversé les équilibres précaires de la région.
"Le Hamas possède dorénavant chez les responsables politiques en Égypte, mais aussi en Tunisie avec Ennahda, des interlocuteurs très proches", explique Jean-François Legrain. "Dès lors, le Hamas a pris ses distances par rapport à Téhéran", renchérit Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite à l'Institut de hautes études internationales et du développement. À la chute du très anti-iranien Hosni Moubarak, Téhéran a envoyé un émissaire au Caire, soucieux de relancer rapidement les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais hostiles au "serpent chiite", et se réclamant du "modèle turc", les Frères l'ont renvoyé sur-le-champ.(...)
http://www.lepoint.fr/monde/hamas-iran-le-divorce-09-03-2012-1439546_24.php
mercredi 7 mars 2012
Pourquoi il faut débattre de l'islam en France
Par Ivan Rioufol
Claude Guéant, interrogé ce lundi matin par Jean-Michel Aphatie sur RTL, a du préciser, à l'invitation du journaliste, que l'islam n'était "pas du tout une obsession" pour lui. Faudrait-il s'excuser de parler des problèmes posés aujourd'hui par l'immigration ou par l'islamisme en France, au risque sinon d'être accusé d'idées fixes et d'acharnements xénophobes? Le moralisme médiatique y invite, quand il juge notamment critiquable le parallèle fait par le ministre de l'Intérieur entre l'acceptation par le PS du droit de vote pour les étrangers aux élections locales et le risque de faire élire des conseillers municipaux étrangers "qui rendent par exemple obligatoire la présence de la nourriture halal dans les repas des cantines". La gauche s'étrangle devant de telles considérations, tandis que Rachida Dati, dans Le Figaro d'aujourd'hui, feint d'avoir entendu "des propos qui assimilent les musulmans français à des étrangers". Certes, l'accusation en islamophobie, qui préserve habituellement des critiques le communautarisme religieux, n'a pas été cette fois dégainée. Mais la réticence à aborder des réalités ne peut se faire qu'au prix d'une hypocrisie et d'une lâcheté dont les belles âmes s'accommodent trop facilement.
Car Guéant a raison : il existe, oui, un communautarisme musulman qui met en danger la République. Le prudent François Fillon l'a lui-même reconnu ce matin, sur Europe 1. Ce communautarisme est d'autant plus fort qu'il a une essence sacrée ("Vous êtes la meilleure communauté du monde", assure le Coran). Je rappelle que c'est un député communiste, André Gerin, qui soutient que "des territoires entiers sont régis par la loi de la charia", scandale qui ne réveille pas les médias sermonneurs ni les cellules d'investigation des défenseurs de la démocratie. Dans un livre décapant qui vient de paraître (L'islamisme, vrai visage de l'islam, Les Editions de Paris), Hamid Zanaz, issu d'une famille musulmane, assure, parlant de la France : "Les musulmans, dans leur majorité, rêvent de vivre sous la charia (...) Des jeunes et des moins jeunes de banlieues françaises ne cessent de demander conseils aux cheiks bédouins saoudiens et autres par téléconférences ! (...) Les musulmans cherchent une identité qui ne soit pas la France et se réfugient donc dans l'islam. Le jour où ils seront majoritaires au parlement, ils voteront la charia".
(...)
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Quelques extraits de la préface de Michel Onfray, qui résume admirablement l'ouvrage :
L'Impasse Islamique
Hamid Zanaz
"Le politiquement correct de notre temps transforme en islamophobe quiconque a l'audace de tenir pour juste la pensée des philosophes des Lumières sur les sujets de la religion, de la laïcité, de la démocratie, de la raison et de la philosophie. [...] L'auteur nomme un chat un chat et dit clairement ce que toute intelligence bien faite devrait affirmer haut et clair : l'islam est intrinsèquement incompatible avec les valeurs de l'Occident qui sont : l'égalité entre les hommes et les femmes, l'égalité entre les croyants et les non-croyants, l'égalité entre les modes de vie sexuels, l'égalité entre les peuples, ce que valide la Déclaration des droits de l'homme à laquelle un musulman ne peut souscrire [...] Il faut lire le Coran, les hadiths du prophète et une biographie de Mahomet pour pouvoir parler de cette religion sans proférer des sottises et ne pas se contenter de reproduire les propos lénifiants d'une époque qui va partout clamant que l'islam est une religion de paix, de tolérance et d'amour. Hamid Zanaz affirme l'impossibilité d'un islam des Lumières, d'une laïcisation de cette religion [...] Hamiz Zanaz parle de "fascisme vert". L'expression est lourde, elle est pesée. Pas de forfanterie, pas de provocation, pas de défi, pas de fanfaronnade dans ce livre, pas d'insultes, pas de mépris du Prophète, pas d'injures, d'insolences ou de sarcasmes, pas d'inutiles incitations à la haine, mais un travail de philosophe, comme les penseurs des Lumières le menaient dans un siècle où il fallait faire avancer les idées au nom desquelles on contribuait à l'augmentation de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, de la solidarité, de l'équité, de la justice [...]".
http://www.babelio.com/livres/Zanaz-LImpasse-Islamique/168616
Claude Guéant, interrogé ce lundi matin par Jean-Michel Aphatie sur RTL, a du préciser, à l'invitation du journaliste, que l'islam n'était "pas du tout une obsession" pour lui. Faudrait-il s'excuser de parler des problèmes posés aujourd'hui par l'immigration ou par l'islamisme en France, au risque sinon d'être accusé d'idées fixes et d'acharnements xénophobes? Le moralisme médiatique y invite, quand il juge notamment critiquable le parallèle fait par le ministre de l'Intérieur entre l'acceptation par le PS du droit de vote pour les étrangers aux élections locales et le risque de faire élire des conseillers municipaux étrangers "qui rendent par exemple obligatoire la présence de la nourriture halal dans les repas des cantines". La gauche s'étrangle devant de telles considérations, tandis que Rachida Dati, dans Le Figaro d'aujourd'hui, feint d'avoir entendu "des propos qui assimilent les musulmans français à des étrangers". Certes, l'accusation en islamophobie, qui préserve habituellement des critiques le communautarisme religieux, n'a pas été cette fois dégainée. Mais la réticence à aborder des réalités ne peut se faire qu'au prix d'une hypocrisie et d'une lâcheté dont les belles âmes s'accommodent trop facilement.
Car Guéant a raison : il existe, oui, un communautarisme musulman qui met en danger la République. Le prudent François Fillon l'a lui-même reconnu ce matin, sur Europe 1. Ce communautarisme est d'autant plus fort qu'il a une essence sacrée ("Vous êtes la meilleure communauté du monde", assure le Coran). Je rappelle que c'est un député communiste, André Gerin, qui soutient que "des territoires entiers sont régis par la loi de la charia", scandale qui ne réveille pas les médias sermonneurs ni les cellules d'investigation des défenseurs de la démocratie. Dans un livre décapant qui vient de paraître (L'islamisme, vrai visage de l'islam, Les Editions de Paris), Hamid Zanaz, issu d'une famille musulmane, assure, parlant de la France : "Les musulmans, dans leur majorité, rêvent de vivre sous la charia (...) Des jeunes et des moins jeunes de banlieues françaises ne cessent de demander conseils aux cheiks bédouins saoudiens et autres par téléconférences ! (...) Les musulmans cherchent une identité qui ne soit pas la France et se réfugient donc dans l'islam. Le jour où ils seront majoritaires au parlement, ils voteront la charia".
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Quelques extraits de la préface de Michel Onfray, qui résume admirablement l'ouvrage :
L'Impasse Islamique
Hamid Zanaz
"Le politiquement correct de notre temps transforme en islamophobe quiconque a l'audace de tenir pour juste la pensée des philosophes des Lumières sur les sujets de la religion, de la laïcité, de la démocratie, de la raison et de la philosophie. [...] L'auteur nomme un chat un chat et dit clairement ce que toute intelligence bien faite devrait affirmer haut et clair : l'islam est intrinsèquement incompatible avec les valeurs de l'Occident qui sont : l'égalité entre les hommes et les femmes, l'égalité entre les croyants et les non-croyants, l'égalité entre les modes de vie sexuels, l'égalité entre les peuples, ce que valide la Déclaration des droits de l'homme à laquelle un musulman ne peut souscrire [...] Il faut lire le Coran, les hadiths du prophète et une biographie de Mahomet pour pouvoir parler de cette religion sans proférer des sottises et ne pas se contenter de reproduire les propos lénifiants d'une époque qui va partout clamant que l'islam est une religion de paix, de tolérance et d'amour. Hamid Zanaz affirme l'impossibilité d'un islam des Lumières, d'une laïcisation de cette religion [...] Hamiz Zanaz parle de "fascisme vert". L'expression est lourde, elle est pesée. Pas de forfanterie, pas de provocation, pas de défi, pas de fanfaronnade dans ce livre, pas d'insultes, pas de mépris du Prophète, pas d'injures, d'insolences ou de sarcasmes, pas d'inutiles incitations à la haine, mais un travail de philosophe, comme les penseurs des Lumières le menaient dans un siècle où il fallait faire avancer les idées au nom desquelles on contribuait à l'augmentation de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, de la solidarité, de l'équité, de la justice [...]".
http://www.babelio.com/livres/Zanaz-LImpasse-Islamique/168616
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