A propos de l'évacuation de La Courneuve
(...) Si la plupart de nos @sinautes se disent choqués par l'action de la police, d'autres la trouvent justifiée et stigmatisent ce qu'ils considèrent comme une mise en scène de l'association Droit au Logement (DAL).
Ainsi Billy Tallec, ancien chef de cabinet de l'adjoint au logement de la Ville de Paris, reconnaît que '"dans ce climat de stigmatisation des "étrangers" par le Gouvernement et j'en passe, de telles images sont tentantes pour illustrer la drôle de période politique que nous vivons". Pourtant il se lance dans un très long développement à contre-courant de l'impression donnée par les images. Pour lui l'action de la force publique est "légitime et proportionnée".
"Ici, sur le fond, les familles expulsées soutenues par le DAL tentaient de réoccuper des logements vidés pour permettre la démolition des "barres HLM" dans le cadre d'une opération de rénovation urbaine, certainement sous l'égide de l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine ndlr). Ces projets, quels que soient leur diversité, reposent sur l'ambition d'améliorer la qualité de vie dans ces quartiers. D'en détruire les bâtiments les plus obsolètes et de repenser l'organisation de la Ville en dédensifiant, créant de nouvelles voiries, des équipements publics etc...
Pour ce faire la collectivité, les bailleurs sociaux... investissent des centaines de million d'euros dans chacun d'entre d'eux. L'un des obstacles est l'incapacité à libérer les logements pour les démolir et permettre la rénovation du quartier. Laisser les gens réoccuper les logements libérés c'est transformer ces projets en rocher de Sisyphe et les tirer encore vers plus de difficultés au lieu de les valoriser.
Sur la forme... Je connais bien le DAL pour avoir longtemps travaillé "avec eux" lorsque j'étais au cabinet de l'adjoint au logement de la ville de Paris, en 2001/2006. J'ai le plus grand respect pour ses animateurs et pour leur combat. Mais il ne faut pas être dupe. Ils savent, voire recherchent, l'instrumentalisation médiatique. Et en ces temps de dévoiement de la notion de "police" ou de sécurité, quoi de plus vendeur que des images spectaculaires de femmes bousculées et de cris d'enfants? Ce qui est étonnant c'est que benoîtement les intéressés assument cette utilisation des médias en se plaignant que ça marche pas très bien... Ce qui est sidérant c'est que des médias, comme celui sur lequel je tape nerveusement ces mots, tombent allègrement dans le panneau et jouent le jeu au 1er degré... Sans même s'intéresser au fond comme par exemple la position du bailleur qui avait demandé l'expulsion des logements."
Et Billy Tallec de conclure : "Bref, je peux dire, à partir de mon expérience personnelle et sans l'ombre d'un doute que le DAL et même les familles ont provoqué cette scène. La présence de caméra "associatives" et leurs déclarations le prouvent également".
Célèbre auteur de détournements vidéos sur le Web, Mozinor approuve : "Tout ça n'est que mise en scene et instrumentalisation de l'image".
Julien M, nous reproche de ne pas avoir mis la vidéo dans sa totalité (une version longue de la vidéo a été mise en ligne depuis).
"ASI devrait surtout mettre la totalité de la vidéo en ligne (3'49 du début jusqu'à l'interruption par un policier), et non juste la seconde partie où ce sont essentiellement les manifestants qui s'agitent, crient et donnent des coups. Mais comme il manque le début dans la vidéo postée par ASI, impossible de comprendre ce qu'il se passe. La vision de toute la vidéo montre surtout des policiers qui font preuve d'un grand calme et de gestes mesurés. Mais ça, ça fait pas le buzz coco".
LeVeilleur se lance dans un décryptage de la vidéo :
" [...] donc la caméra filme les squatteurs et les CRS qui enlèvent plus ou moins délicatement mais sans insultes, sans brimades, sans "violence" physique tout du moins, les squatteurs. Seulement on remarque dans cette vidéo que les femmes et les enfants sont par terre, et que les hommes, par un fait curieux -étonnant- sont debout derrière leurs femmes. Oui oui, vous avez bien lu, derrière, pas devant, derrière. Étonnant non [...] ?"
[...] La caméra s'attarde bien d'ailleurs à filmer la femme trainée, au lieu d'avertir les CRS par exemple. Mais faire du buzz ou être humain, il faut choisir, le DAL préfère le buzz, ils ont même la DAL du buzz si on peut me pardonner cet humour noir infrabritannique [...] .
[...] Lorsque le petit garçon est trainé sur le sol (acte atroce, on est tous d'accords là-dessus, j'ai même eu un frisson de dégoût), les CRS s'arrêtent immédiatement lorsqu'ils s'en rendent compte et j'insiste sur le terme "immédiatement". Et un des CRS indique à un autre qu'il y a un enfant pour qu'il le ramasse délicatement et tout ça. Mais là, par un fait curieux, la caméra ne filme pas l'enfant et le CRS. Pourtant en voilà une image d'une autre folle cinégénie. [...]
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3234
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