Tiens c'est bizarre, Dieudonné ne milite pas pour cette cause...?
------------------
Mémoire d’un Marocain d’Algérie
Récit d’une déportation
Un des moments de l’histoire qui restent vivaces malgré l’usure du temps dans la mémoire de ceux qui les ont vécus. On est en décembre 1975, quelques semaines après la Marche verte qui a mobilisé quelque 350 000 Marocains pour la libération du Sahara occidental du joug espagnol. l’Algérie décide d’expulser le même nombre 350 000 marocains vers le Maroc . La communauté marocaine en Algérie est la plus ancienne des communautés de ce pays; de ce fait, beaucoup de familles ont perdu au fil des générations tout lien avec leur pays d’origine, le Maroc. En outre, les mariages mixtes sont venus fondre cette communauté dans la société algérienne. Rien ne différenciait l’Algérien de son frère marocain. Tous deux ont combattu côte à côte pour la justice et l’égalité lors de la guerre de libération. Beaucoup ont perdu leur vie, d’autre l’ont risquée. Malheureusement, après l’indépendance, cette communauté a vite sombré dans l’ostracisme et l’exclusion aggravés et accentués par les conflits algéro/marocains qui ont vu le jour dès 1963 avec la guerre dite "des sables". Des familles enracinées en Algérie et résidant légalement dans ce pays ont été spoliées de leurs biens et expulsées vers le Maroc, pays qu’elles connaissaient peu ou parfois pas du tout. Des familles mixtes ont été "dépecées". Des enfants ont été arrachés à leur mère et des femmes séparées de leurs enfants et leur conjoint. Ces exactions constituent une grave violation des droits de l’homme. Nous sommes au mois de décembre 1975 et ça coïncide avec la fête de l’Aid el Kébir. Un camarade de classe m’interpelle. Il m’informe que la police me demande. La famille est pour sa part déjà détenue. Je n’ai même pas le temps de retourner en classe pour récupérer mes cahiers. Mon cartable est en effet à la maison. Je quitte le collège au vu et au su de tout le monde pendant la récréation. Je me sens choqué et humilié. Je monte dans le fourgon de la police. Un policier m’y dit : "Vous partez au Maroc pour insulter le roi Hassan II." Nous faisons partie de la dernière vague des expulsés. J’arrive dans un commissariat rempli de personnes promises à la déportation. La situation peut être qualifiée de dramatique. Les enfants pleurent. Il fait froid . Cette scène indigne horrifie. Un jeune policier que je connais est présent. J’entre au commissariat, car les gens sont à ce point nombreux qu’ils débordent les alentours dans une cohue indescriptible. Et ce à telle enseigne que l’on finit par les placer dans des garages. (...)
http://www.dabio.net/LA-DEPORTATION-DES-MAROCAINS-D-ALGERIE-EN-1975_a5705.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire