vendredi 13 mars 2009

L'attentat islamiste auquel la France a échappé

Dans Le Point de cette semaine vous retrouverez notamment un entretien exclusif avec Bernard Squarcini, le chef du contre-espionnage français. Il dévoile en profondeur les secrets de sa méthode dans la traque aux terroristes. "Notre obsession est d'anticiper, c'est-à-dire de neutraliser les terroristes avant qu'ils ne frappent. Nous n'allons pas attendre que les bombes explosent et ensuite relever les empreintes", nous confie ce professionnel du renseignement. Bernard Squarcini confirme au Point que l'an dernier, un réseau islamiste fomentait un attentat dans la région parisienne.

Révélations.


Le choix de la cible était fait pour frapper les esprits : l'immeuble de la DCRI, à Levallois-Perret - le siège du contre-espionnage français ! Jeune Français converti à l'islam, diplômé en électronique, ­Rany A. préparait un attentat au véhicule piégé contre le bâtiment lorsque la police est ­venue l'arrêter, à son domicile de Presles-en-Brie (Seine-et-Marne), le 16 décembre 2008.
Il avait repéré les lieux, prévu de dérober 200 kilos d'engrais chimique dans une entreprise voisine, demandé à un complice de voler un camion pour en faire une bombe roulante. Mais il ignorait qu'il était surveillé depuis des mois. L'attention des policiers avait été attirée, en mars 2007, par des messages que le jeune islamiste avait échangés, via une boîte mail codée, avec un djihadiste français arrêté en Irak, Peter Cherif, membre d'une filière partie du 19e arrondissement de Paris, pour combattre les Américains et qui venait alors de s'évader de la prison d'Abou Ghraïb.
Passé en Syrie, Cherif a déposé les armes à la fin 2007. Il est aujourd'hui détenu à la prison de la Santé. Depuis, les policiers ont examiné à la loupe les efforts de Rany pour recruter des frères d'armes ; ils ont vu son comportement se radicaliser jusqu'à ­effrayer ses proches. Il s'est rendu en Syrie en 2007, puis deux fois en Algérie en 2008. Ses visites sur un site ­Internet lié à Al-Qaeda et les offres de services qu'il y a formulées ont convaincu les policiers d'intervenir. Le juge antiterroriste Marc Trévidic l'a mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes". Lui aussi dort à présent en prison.

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