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Le scandale est que ce vote fasse scandale. L'islam n'a pas besoin de signes extérieurs ostensibles pour exister. D'autant qu'un minaret n'est pas une obligation coranique (la mosquée de Jérusalem n'en a pas). En interdire l'édification ne porte donc pas atteinte à l'islam, comme le font croire les radicaux, qui mettent à l'épreuve les capacités de défense des démocraties. L'empressement de dirigeants et de commentateurs à renier un vote démocratique au profit de procès à l'emporte-pièce a donné l'affligeant spectacle de responsables prêts à capituler au nom de l'apaisement. Pour avoir corrigé cette honte, bravo au courage suisse.
Est-il inconcevable d'attendre de l'islam qu'il s'adapte à l'identité de ses hôtes européens, aux racines chrétiennes du Vieux Continent, à la laïcité ? Bien des musulmans modérés reconnaissent, à l'instar de l'imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, qu'un minaret "n'est absolument pas nécessaire en France ; il est même déplacé". L'intellectuel musulman Abdelwahad Meddeb prône "l'invention" de mosquées européennes à l'image de ce que devrait être un islam vécu dans l'intimité de chacun. Pourquoi dès lors cet unanimisme pour critiquer, à la suite de Tariq Ramadan et de ses prosélytes, l'interdiction de ces architectures inutiles qui entendent, par leur visibilité recherchée, rappeler la place toujours plus grande que veut prendre l'islam politique. Oui, burqas et minarets peuvent être compris comme les premières affirmations d'une conquête.
Que la dramatisation et la contestation de ce vote soient d'abord venues d'élites occidentales souligne surtout leur état de soumission à l'idéologie coranique pour laquelle ils montrent tant d'égards, sans souci de réciprocité. Cohn-Bendit a été, mercredi, jusqu'à demander que "les plus riches des pays musulmans retirent leur argent des banques suisses". Un argument repris par la Turquie de l'"islamiste modéré" Recep Tayyip Erdogan, qui veut faire entrer son pays dans l'Europe. "Les mosquées sont nos casernes, les minarets sont nos baïonnettes", chantait-il naguère. Pour lui, la Suisse est coupable d'islamophobie : "Un crime contre l'humanité", dit-il. Voilà ce que cautionnent nos donneurs de leçons, indifférents de surcroît aux dérives totalitaires de l'islamisme.
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http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2009/12/bloc-notes-hommage-a-la-resist.html?xtor=RSS-19
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