lundi 22 avril 2013

L’oeil de Ramallah, un collectif de journalistes qui questionne les origines



ODR-600Que ce soit dans les analyses d’un Ramadan, dans les constats d’Antoine Sfer, dans les développements de Michel Onfray ou les conclusions d’Alain Finkielkraut, la médiatisation du conflit israelo-arabe questionne.
Ce conflit fêtera bientôt ses tristes 65 ans d’existence.
Même si il n’occupe que la 64 ème position dans le décompte du nombre de morts des guerres du XX eme siècle, ce conflit est à l’origine d’une série de crises dont le choc pétrolier de 1973, mais pas seulement; il est aussi le catalyseur de toutes les frustrations du monde arabo-musulmans.
L’Oeil de Ramallah, un collectif de journalistes engagés dans l’étude du monde arabe a accepté de me recevoir.
Ils se présentent comme ceci:
Oeil de Ramallah – Nous sommes un collectif de journalistes et observateurs indépendants francophones et arabophones spécialisés dans l’étude de mouvements médiatiques et diplomatiques, en provenance du monde arabe vers l’auditoire européen.
Nous avons choisi le nom « Oeil de Ramallah », car la cause palestinienne est l’un des moteurs médiatiques des plus catalysant.
Parmi eux, Mustapha Shabih que j’ai interviewé pour laic.info:
Laic.info: Bonjour Mustapha Shabih, vous êtes le porte parole de l’Oeil de Ramallah, pourriez vous me présenter la ligne de votre collectif?
Mustapha Shabih: En substance, l’Oeil de Ramallah a pour vocation d’offrir à penser le proche-orient dans sa globalité en proposant des sources qui contredisent certaines évidences. Par exemple, qui est au courant de la Campagne du Caire de 1967? Très peu de monde. Pourtant le monde arabe garde dans ses archives une multitude documents et de rapports qui aident à dépassionner la question israelo-arabe.
Laic.info: Votre but est de faire baisser la tension au proche-orient? N’est ce pas audacieux?
Mustapha Shabih: Pris sous cet angle, bien évidemment.  Mais nous oeuvrons jour après jour, auprès du corpus journalistique dans l’espoir d’améliorer la couverture de ce conflit qui est bien trop souvent instrumentalisé à des fins politiques. Depuis les révolutions arabes, les peuples s’expriment et ont soif d’authenticité. La cause palestinienne émeut mais n’est pas dans les priorités des peuples arabes qui souhaitent ardemment vivre dans l’abondance et surtout la sécurité.
Laic.info: Comment avez vous accès aux sources que vous citez plus haut?
Mustapha Shabih: Cela demande de faire la démarche, d’éplucher les journaux d’époque et de constituer des archives. En Europe, nous n’étudions le conflit qu’à la lumière de la presse européenne. On peut le voir sur Wikipédia, les sources doivent etre obligatoirement européenne. Ainsi, si pour des raisons X ou Y la France n’avait pas jugé utile de couvrir un évènement – l’info disparaissait. Il manque alors des pièces au puzzle.
Laic.info: Vous souhaitez en fait globaliser les sources ?
Mustapha Shabih: Tout à fait. Cela permet aussi de confronter les regards sur un même évènement.
Laic.info: Je vous pose alors la question qui fâche, pensez vous que le peuple palestinien soit une création?
Mustapha Shabih: Le peuple palestinien tel qu’on le connait aujourd’hui est le fruit d’une création diplomatique et médiatique. En revanche, il y avait bien une population arabe présente sur place à l’arrivée des premiers sionistes. Mais cette population ne se considérait pas elle-même comme peuple palestinien, ni en 1890, ni en 1940 et ni en 1967 mais comme peuple arabe.
Laic.info: Que s’est-il alors passé en 1967?
Mustapha Shabih: En 1967,  Kamal Abdel Nasser, alors président de l’Egypte, a impulsé le procédé que l’on peu traduire de l’arabe, « le petit dans le grand ».
Laic.info: c’est à dire?
Mustapha Shabih: (sourire) « le petit dans le grand » est le nom de la méthode employée par Nasser. Si l’on revient dans les années 60, Israël était perçu à juste titre sans doute, par les médias européens comme le « petit état contre le grand espace arabe ».
Les soviétiques ont alors conseillé leur allié, Nasser, sur la méthode idéale de communication afin d’atteindre les objectifs  fixés par la Ligue arabe: obtenir le soutien du monde occidental contre Israel.
A cette même époque, les mouvements révolutionnaires marxistes soutenus par les rédactions européennes, avaient le vent en poupe. Je pense au Ché Guévara en Argentine par exemple.
Yasser Arafat a donc été « casté » à partir d’Egypte, pour devenir le leader indépendantiste du »petit dans le grand ». Arafat se disait d’ailleurs socialo-progressiste, il était habillé en gradé militaire, coiffé d’un couvre chef issu des traditions locales. Exactement comme le Ché Guévara.
C’était la naissance du petit peuple palestinien contre le grand Etat d’Israel. Israël devint alors le puissant et le guerrier arabe, le faible, à protéger.
(...)

samedi 6 avril 2013

Trierweiler et Vallaud–Belkacem, voilées « par respect des marocains. » A quand l’équivalent en France ?


Valérie Trierweiler, la Première Dame de France a fait forte impression aux marocains. Invitée à accompagner François Hollande pour sa visite dans le Royaume, la première dame a su séduire ses hôtes. Normal, elle a respectée les « coutumes » locales: elle portait le voile islamique. D’où ma question: quand est-ce que les musulmans sauront séduire les français en respectant les coutumes locales: « pas de port du voile » ? Najat Vallaud-Belkacem aussi a porté le voile… Mais elle, c’est différent: rappelons que malgré son rôle de porte-parole du gouvernement, elle recevait jusqu’en 2011 un salaire du gouvernement marocain pour « porter une bonne image du Maroc à l’étranger.
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Très élégante, Valérie Trierweiler portait donc un voile autour du visage. La Première dame avait opté pour du bleu marine, tandis que la toujours ravissante Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, portait un voile noir et une écharpe rose. Toujours solidaires, les deux femmes ont par ailleurs aussi rendu visite à une association de défense des femmes dans la capitale marocaine.
Une responsable UMP, Valérie Rosso-Debord, avait accusé il y a quelques semaines Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande, d’appartenir au « Conseil de la communauté marocaine de l’étranger » (CCME).Dans un communiqué, la déléguée générale adjointe de l’UMP a dénoncé l’appartenance de Mme Vallaud-Belkacem à une instance qui « a pour but de renforcer l’identité marocaine des Marocains de l’étranger, d’émettre des avis sur leur éducation religieuse (en l’occurrence musulmane) ».
« Même si le Maroc est un pays ami, cela est un peu ennuyeux qu’une élue républicaine appartienne à ce Conseil (…) En effet, Mme Vallaud-Belkacem est prompte à s’indigner quand l’UMP parle d’identité nationale mais elle est prête à défendre l’identité marocaine », affirme la députée de Meurthe-et-Moselle.

Par Pierre Krouvi – JSSNews